13.12.15

LABYRINTHE DES JOURS 1982




1982

10.2. H dort. La lumière reste allumée dans le couloir. H ne s’endort pas autrement.

Je regarde la télé. Les pensées s’embrument. Je mange les images. Plaisir des couleurs. J’écris. Je lis. Je regarde distraitement. Je suis bien lavé. Je suis au chaud. Un paysan parle avec un gros accent. L range sa boite à couleurs. Fleurs jaunes sur le buffet. C’est le soir. Calme. Je me sens apaisé. L’angoisse de la journée s’est dissipée.
16.2. Une des rares choses pures de ma vie : l’amour que je porte à mon fils.
Je n’ai découvert l’amour de l’enfant qu’avec H. Avant, j’aimais les enfants abstraitement.
 20.2. Conscient de mon trouble psychique (angoisse, inhibition, émotivité maladive, boulimie, égocentrisme…). Que faire ? Une cure. Mon hésitation devant les solutions fait partie de ma névrose.

Comme SK, j’ai mon écharde dans la chair. L’accepter. Me savoir infirme et cependant combattre le combat où me place Dieu.
Je suis un instrument peu reluisant, mais l’important, c’est de savoir à quoi il servira.

J’ai renoué avec l’Église, m’y accroche coûte que coûte et peu à peu m’y engage activement.


23.4. Promenade dans la forêt vers Ruelisheim. Primevères. Lézard.

SCARLATTI, Salve Regina. VIVALDI, in Furore. DEBUSSY, jardin sous la pluie.


27.4. Paris avec L et H. Palais de la Découverte. Très belle animation sur le monde vivant. Planétarium.

8.5. Depuis quelques semaines, je porte des lunettes pour lire, écrire.

Réservé, timide, aimant la solitude, aimant vivre à mon rythme. Avec les autres, il faut toujours faire attention. Les autres distraient.

9.5. Messe.
Lutterbach. Ménage à l’école.


20.5. Le Sundgau au printemps. Prés parsemés de boutons d’or, lilas, cierges blancs des châtaigniers, un vieux paysan au seuil de sa porte, les mains dans les poches, tête rouge, maisons blanches aux colombages noirs.

Vivre le plus nu.


27.6. H : papillon= pétales de fleur.

19.7. Écrire pour témoigner de ces vies humbles et grandioses : Mère, Père, ces êtres pitoyables pris dans le drame de l’amour et de l’angoisse.

Vivre sa religion à travers toutes les religions.

Vivre toutes les religions à travers sa religion.

29.7. Me décrire tel que je suis, impitoyablement : obsessionnel, boulimique alimentairement et culturellement, libidineux, paresseux, adipeux, disgracieux, bégayant…

HENRI PETIT, la foi des hommes.

Promenade le long  de la Thur jusqu’à Ensisheim.
Cueillette de « Wullablüama »(bouillon blanc) et de camomilles.

Douceur de l’air, atmosphère d’avant l’orage.

H s’arrête à chaque mare pour se pencher sur l’innombrable vie qui grouille. Passion de l’animalité.

Rue d’Ens. Mère dépressive : « J’attends la mort avec sérénité. » Père arpente le salon.

Mange des pommes et des tomates dans le jardin.

Installation des étagères FLY dans la pièce de travail.

Cahiers d’archéologie : sur Grünewald.


2.8. Promenade en bicyclettes aux alentours de Pul. Forêt de Ruelisheim, Schoenensteinbach, Forêt du Nonnenbruch. La curieuse enceinte d’un projet d’ermitage en pleine forêt.

Rue d’Ens. Père a toujours quelque commission à faire. Consommation astronomique de médicaments. Mère : grande sensibilité aux malheurs du monde, moralisme, utopisme. Rangement de la pièce de travail.

Se vivre comme rien, délivré du souci de soi, laissant Dieu être à travers nous. 









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