8.1. Coup de
fil de H. Toujours à la recherche d’un appartement à San Francisco (quartiers
Sud).
20.1. À
Soultz chez les JLB. Ambiance pénible. On se sent vraiment dans l’antichambre
de la mort.
7.2. À la
fois je souffre de la solitude et je ne peux me réaliser que dans la solitude.
4.3. Apocalypse de neige. Je fais des photos aux abords de la Forêt de Ruel, rue d’Ens et
au jardin.
3.6.06. Ne
pose pas la question: que faire? Laisse faire la vie à travers toi.
Laisse-toi
être. Ne cherche pas quoi être.
Ne cherche
pas: trouve-toi.
La Parole
première est Amour, Vie, Liberté.
La Pensée
objectivante, calculatrice, est auto-incarcération, mort.
Se simplifier
à l'extrême.
6.6. Jouve,
autre méconnu du XX°siècle. Il va plus loin que les Surréalistes, entrevoit le
jeu d' Eros et de Thanatos.
Le Verbe est
la Vie et non Message, discours sur la Vie.
25.7. Poursuite
des jours caniculaires.
JASPERS:
Nietzsche.
GODARD: la
Chinoise.
28.7.06. Baptême
de Shakespeare un 26 avril, de même que la naissance de Wittgenstein.
Verger. Un
couple de merles me tient compagnie toute la soirée, picorant dans l'herbe
sèche couleur paille.
J'ai du
travail pour mille ans et je ne dispose plus que de quelques pauvres années si
la chance me sourit.
Bellet (le
trajet vers l'essentiel, la traversée de l'en-bas). Souvent illisible et tout à
coup une fulgurance lumineuse.
Nous vivons
dans un monde complètement délirant et nous croyons que c'est normal.
21.7. Chaleur
toujours insupportable. Temps orageux. Subitement de terrassantes envies de
dormir.
Départ de H
avec Alex. Tous les copains se retrouvent à Paris où ils passent le week-end
ensemble.
H
travaillera lundi au bureau d’E BAY et regagnera San Francisco mardi.
Depuis
quelques jours, les violences s’amplifient au Moyen-Orient (Israël, Liban,
Palestine). Quasi état de guerre.
25.7. Poursuite
des jours caniculaires.
L à Colmar.
L
actuellement heureuse, détendue.
JASPERS :
Nietzsche.
GODARD :
la Chinoise.
31.7. Plaisirs
du matin. Petit-déjeuner. Fraîcheur du verger. Limpidité mentale.
3.8. Arrivée
de Noémie Bille.
3SAT : KAFKA und Prag.
Mercredi, 20.9.06.
Réveil à 4 h
(après 4 h de sommeil…) derniers préparatifs.
Départ de
Pul à 5h30 avec les MGW.
Autoroute
vers Bâle. Travailleurs frontaliers filant vers la Suisse.
Les MGW nous
narrent leurs vacances à Cavalaire. GW agressé sur la plage par un jeune
Allemand, un timbré.
EUROAIRPORT.
Enregistrement des bagages. Contrôle sécurité. Embarquement pour Paris. Les
passagers sont majoritairement des hommes d’affaires. Conversations
« professionnelles ». Ca caquète sur la vie des entreprises, la
clientèle, les commandes…Le jour se lève. On vole au-dessus de voiles nébuleux
laissant apparaître agglomérations, terres cultivées, forêts… Horizons vaporeux
où se mêlent le rose et l’orange du matin commençant. Une hôtesse nous offre du
café et des biscuits. On survole Paris. Silhouettes de la défense, de la Tour
Eiffel. Méandres de la Seine. Lilliputienne
activité humaine : trains traversant des ponts, circulation automobile,
fumée montant dans le ciel. Déjà on amorce la descente vers l’aérodrome
Roissy-Charles de Gaulle. Brutal contact avec le sol… un bus nous mène vers le
terminal d’où partira l’avion pour SAN FRANCISCO. Assez longue traversée de
couloirs, escaliers, escalators, tapis roulants, jusqu’au lieu d’embarquement
pour les STATES. Nouveau contrôle de sécurité : bagage, vestes, ceintures
sont passées au scanner. On traverse un portique. On est fouillé comme un
malfrat. On inspecte encore une fois l’intérieur du sac… Voici enfin le Gate
(porte) E 76 où s’assemblent les gens pour SAN FRANCISCO. Un bus relativement
bondé nous conduit à l’avion, un Boeing 747à 2 étages. On s’installe à
l’étage du haut : cabine plus confortable qu’en 2004 et 2005 (selon HK on
a été « surclassé » dans un compartiment « affaires »).
Devant soi un petit écran télé indiquant le parcours de l’avion sur une carte
et émettant d’autres programmes d’information ou de divertissement. Voici le
départ (un peu retardé à cause du brouillard qui enveloppe l’aéroport). On
roule sur la piste et puis rapidement on quitte le sol, on s’élève. C’est
toujours une sensation prodigieuse. Nous voilà déjà au-dessus des nuages dans
la lumière du soleil. Nappes de brumes flottants par endroits sur la terre de
France, la vieille terre civilisée,
humanisées depuis des siècles où champs cultivés, bois, bourgades, rivières,
routes forment un puzzle si variés, si harmonieux. On survole la Manche dont on observe le
trafic maritime, la
Grande Bretagne, l’Islande, morceaux d’Europe détachés du
continent. Archipels de nuages dont les trouées laissent apparaître le sol.
Nous
remplissons consciencieusement les fameuses fiches d’entrée pour les douaniers
américains aux questions ubuesques du genre : avez-vous été inculpé pour
un délit? Etes-vous usagers des drogues ?
C’est
l’heure du repas. Apéritif : vodka, champagne. Déjeuner : bœuf aux
oignons, merlu à la ciboulette. Crumble au cassis et à la vanille. Merlot,
café. Digestif : cognac. De quoi induire une irrésistible sieste.
On se
réveille pour le spectacle le plus magnifique : l’approche du Groenland
sous un soleil éclatant, les icebergs flottants dans l’eau bleue comme des
cyclopéennes meringues ; les étendues de blancheur s’infinitisent ;
les abruptes cimes montagneuses se dressent sous l’azur aux horizons vaporeux,
les golfes se découpent nets, les lacs resplendissent de lumière. Jeux de
toutes les nuances de blanc, de gris, de bleu, de rose, de violet, de verdâtre.
Immensités de merveille immaculée qui se poursuivent au Canada. Des dentelles
de nébulosités dérivent au-dessus des surfaces aquatiques.
L ne cesse
de photographier ces splendeurs inhabitées.
Baie de
Hudson. Terre et mer, terre et ciel se mêlent dans la lumière.
RIMBAUD :
« Elle est retrouvée ! Quoi ? L’éternité.
C’est la mer allée
avec le soleil. »
A 10000
au-dessus de la Terre,
je lis Nietzsche : l’Antéchrist. Pensée altière. Lecture adéquate à ces
hauteurs. Notre voisin, un homme d’affaires, potasse nerveusement ses dossiers.
L’avion
pénètre dans le territoire des Etats-Unis. L’Oregon, le Nevada. Immenses
espaces vides, montagneux. Terre inhumaine.
On approche
de midi (heure locale= heure européenne-9 heures) et on distribue le second
repas (dîner) : taboulé et poulet boucané, clafoutis aux cerises…
Voici déjà
la Californie. L’avion amorce la descente sur SAN FRANCISCO et sa baie, ses
ponts légendaires. On atterrit en douceur sur le sol américain, toujours
quelque peu soulagés de retrouver la terre ferme. Interminables couloirs de
l’Aéroport. Douanes US : on ne rigole pas, on prend vos empreintes
digitales, on photographie votre œil. Plus loin le manège des bagages. Puis un
taxi filant sur les autoroutes qui s’entrecroisent entre l’Aéroport et la ville
nous amène à destination.
Découverte
du nouvel appartement du fiston. Légèrement moins grand que celui de PALO ALTO,
mais aussi confortable, situé au rez-de-chaussée dans un quartier assez
tranquille. Relatif désordre (manque de placards). L se met aussitôt au ménage.
Moi, je m’écroule de sommeil. Le soir, retour de HK de son travail à SAN JOSE,
en forme, toujours aussi mince.
On sort
dîner (troisième repas de cette interminable journée) dans un restaurant
proche, le BARAKA. Forte affluence. Repas aux chandelles. Taboulé à l’agneau,
vin rouge espagnol. Le serveur, un serveur « sartrien » jouant le
serveur, parle français. Les Américains vont bien( pas tous), ils parlent fort,
ils apprécient les plaisirs de la table et Bush fait la guerre en Irak et
régente le monde ?... Au sortir du resto, vue sur SAN FRANCISCO au
crépuscule, ponts illuminés, gratte-ciels du centre ville, pittoresques rues en
pente du quartier POTRERO où habite HK, maisons victoriennes.
HK a été à
New-York le week-end dernier. Il y a revu son ami Marc (qui se marie) et sa
copine Valentine. Nous visionnons sur l’ordinateur les photos prises dans
l’avion.
Jeudi 21. 9.
06
Nuit quelque
peu perturbée (because le décalage horaire).
Rues proches
de l’appartement. Charmantes maisons victoriennes en bois peint souvent
précédées d’un par-terre fleuri. Bonheur de se promener par temps absolument
idéal (température délicieuse, luminosité exceptionnelle).
Nous prenons
le bus MUNI (transport public de San Francisco) qui nous dépose MARKET STREET,
l’artère centrale de la ville. Nous faisons le plein de documentation au
VISITORS CENTER (office de tourisme).
Flânerie à
CHINATOWN. Étalage foisonnant de kitsch pseudo-asiatique, de CD de sirupeuse
musique extrême-orientale, de vêtements, de bijoux, de denrées alimentaires,
poissons séchés, canards rôtis, dégoulinant de graisse, pâtisseries, légumes…
On passe par toute une gamme d’odeurs plus ou moins agréables.
Vers midi,
on s’installe dans un restaurant « chenese » et l’on mange avec
appétit riz et fines nouilles épicées tout en buvant du thé par petites
gorgées.
Pour
digérer, promenade à COLOMBUS STREET, traversant le quartier italien, à
WASHINGTON SQUARE où des gens « cool » se prélassent sur les
pelouses. Ce sont les lieux mythiques que hantèrent il y a 50 ans les écrivains
se la BEAT GENERATION, Kerouac, Ginsberg et Cie.
On reprend
le bus jusqu’au FISHERMAN’S WARF, où les touristes se pressent innombrables
autour des boutiques, des animations de rue, des restaurants et autres kiosques
distribuant boissons et nourriture.
On achète du
pain, admirant la variété de production, en particulier les pains en forme
d’animaux, crabes, crocodiles.
Pause café
ou thé. Les mouettes viennent picorer les restes sur les tables. Une petite vieille
de type asiatique demande timidement si elle peut récupérer les sachets de
sucre et les berlingots de lait non utilisés…
Lecture.
Kerouac (le vagabond solitaire) en bilingue. Description de l’Amérique à ras
des réalités quotidiennes. On est loin des représentations hollywoodiennes à
l’eau de rose.
Scène
comique. Un noir se cache derrière des branches au bord du trottoir et surgit
soudain face aux passants pour les effrayer, au grand amusement des badauds.
Les Américains ont souvent des attitudes et des amusements de grands enfants.
Ils parlent forts et s’esclaffent, manifestant généralement de l’optimisme et
de la gaieté.
Le bus MUNI
nous ramène au quartier de POTRERO HILLS. On s’approche de 17 h et la ville est
totalement embouteillée. Retour au logis. L prépare le dîner et nous attendons
H qui rentre du travail vers 19h.
Le sommeil
vient tôt (effet du décalage horaire non encore récupéré).
Vendredi 22.
9. 06
Réveil au
milieu de la nuit. Difficulté à retrouver le rythme circadien.
Quelque
temps après le départ de H, nous quittons à notre tour l’appartement. Plaisir
de déambuler sous le magnifique soleil californien. Nous remontons CONNECTICUT
STREET au coin de la MARIPOSA STREET. Forte pente. On arrive à une rue quelque
peu commerçante où l’on fait des courses dans des épiceries. Les achats sont
mis dans des sacs plastiques ou des sacs en papier au choix du client. Le temps
est carrément idéal, la lumière d’une transparence méditerranéenne. On se
trouve sur une hauteur (SAN FRANCISCO est bâtie sur des collines, d’où les
fameuses rues pentues). Superbe vue sur la skyline du centre-ville. Nous
redescendons à MARIPOSA STREET pour déposer nos courses « à la
maison » et nous repartons pour nos divagations aventureuses à travers la
ville.
MARKET
STREET. FINANCIAL DISTRICT. Buildings à façades de verre s’élançant vers le
ciel. On se déplace au milieu d’une forêt d’architectures vertigineuses, écrasé
par l’audace et la beauté modernes. Au bout de MARKET, sur le front de mer, on
trouve un marché couvert (abritant restaurants, librairies, boulangeries,
épiceries…) et plus loin les quais de départ des ferries sillonnant la baie.
Repas de midi dans un restaurant vietnamien à CHINATOWN (ça deviendra vite une
habitude, ces déjeuners asiatiques…) Flânerie à travers les boutiques de GRANT
STREET, la rue la plus touristique du quartier chinois, décorée d’inscriptions
géantes en idéogrammes de la langue de Confucius, de bannières rouges du pays
de Mao, de lanternes, de lampions. Les boutiques débordent du bric-à-brac d’un marché
d’Asie où se mêlent les choses les plus hétéroclites, bijoux, robes d’intérieur
couleurs sang et or, sucreries, bibelots, cartes postales, statuettes,
ustensiles ménagers… on a du mal à avancer dans la foule grouillante au milieu
de laquelle apparaît soudain un policeman à cheval dominant fièrement la houle
humaine.
UNION
SQUARE, place centrale de SAN FRANCISCO. On s’assoit à l’ombre, le soleil se
montrant décidément trop intense (j’attraperai malgré tout un coup de soleil,
étant à vrai dire réfractaire à la casquette américaine…) discussions avec un
couple homo venant de DENVER. Des peintres exposent leurs productions au milieu
de la place. Encadrant la place, une série de grands magasins parmi les plus
chics de la ville. Affiches publicitaires gigantesques.
MARKET
STREET. On explore le grand magasin de vêtement OLD NAVY en quête de la bonne
affaire. Achat d’une veste kaki à capuchon pour Peter (49$50). Séance coffee
and tea pour se reposer du shopping (un sport auquel nous nous adonnons
abondamment au pays du business en pleine période du FALL SALE, soldes
d’automne). Nous reprenons le bus line 10 après quelques errances pour trouver
un arrêt adéquat. C’est la sortie du travail. Les buildings jettent leurs
grandes ombres dans les rues. Partout des gens pressés, le portable collé à la
tempe (comment les hommes parvenaient-ils à survivre à l’ère préhistorique
d’avant le handy ? Le trafic est paralysé. Moment d’embolie de la ville.
Nous
parvenons malgré tout à MARIPOSA où nous ne retrouvons pas H déjà reparti pour
sa première invitation du week-end (très chargé selon ses prévisions :
quelques anniversaires à fêter avec des copains).
SATURDAY ,
23.9.06
H est rentré
vers minuit de sa fête chez les copains. Je connais toujours un moment de
réveil nocturne. Dehors toujours le soleil idéal. Des dames grisonnantes ont
installé un petit marché devant leur maison victorienne et vendent des poupées
en chiffon et autres vieilleries (books !). Un gars en voiture s’arrête à
un carrefour et, assis à son volant fait sa prière, se signe et repart.
Bus22 (le
plus proche de notre domicile). On fait une immense diagonale à travers la
ville de (Potrero Hills, notre quartier, à la Baie). Le bus est vite bondé.
Latinos,
blacks et white people se serrant dans l’allée centrale (c’est ça, le melting
pot ?) portables scotchés à l’oreille, on téléphone à qui mieux
mieux. Mélanges de langues, mexicains,
cantonnais, anglo-saxon, russe…Un bus nommé Babel…
Arrivée à la
Baie. MARINA. C’est le weekend américain. Marchés installés sur les trottoirs
(Farmers’ markets), enfilades de tentes blanches. Sur des pelouses en bordure
de mer, des bambins aux maillots multicolores jouent au foot sur une série de
mini-stades. Plaisir des couleurs vives, joyeuses, bleu de mer, vert de
l’herbe, jaune, rouge des T-shirts… Plaisir de voir s’ébrouer les petits
zidanes californiens… Sur une piste cyclable et piétonne, défilent les adeptes
du jogging, hommes aux torses nus et jeunes filles aux solides mollets, des
vélocipédistes gantés et casqués, en singles ou en tandems, et des piétons à
casquettes, lunettes de soleil, appareil photo. Le panorama est
admirable : entrée de la
Baie de SAN FRANCISCO traversé par le célébrissime GOLDEN
GATE, collines vaporeuses de la rive opposée. Sur les flots bleutés verdâtres
se déplacent les ferries à bannières étoilées et les voiliers blancs. Tout est
lumière, beauté, joie de vivre.
Ghirardelli
Square. Les nageurs en combinaison noire s’aventurent dans l’eau (sans doute
pas très propre et pas très chaude). Un voilier 3 mâts est stationné à quai;
plus loin, le rocher d’Alcatraz, la geôle sinistre hantée à présent par les
seuls touristes.
Promeneurs
de bord de mer ; homme aux gros bides, dame au petit chien-chien, jeune
homme dont le bas de pantalon traîne dans la poussière (la mode la plus stupide
de ces dernières décennies), dame au pull enroulé autour de la taille.
Traditionnel repas asiatique. On peut
manger à sa faim et boire à sa soif pour un prix entre 8 et 10 euros.
Fishermann’Wahrf
grouillant de monde (c’est samedi après-midi). Achat d’un produit de toilette
dans un WALGREEN (hybride de pharmacie
et de droguerie).
PIER 39.
Café et thé. Documentation touristique sur la Californie, le Nevada.
Nous voulons reprendre le bus 10 pour regagner notre quartier, mais après une certaine
attente une dame nous avertit que cette ligne ne fonctionne pas le week-end…
Regagnons la ligne 22 par le bus 30. Je
lis Emily Dickenson (poems) édition bilingue English Deutsch, en attendant le
départ. Le bus 22 est super bondé et de plus monte un handicapé avec son
fauteuil. On est au bord du chaos. En fin de parcours, le vide commençant à se
faire, montent deux femmes noires surchargées de colis et complètement
« dans les vaps » (alcool, drogue ?) : la vie américaine,
c’est le spectacle perpétuel…
Retour
« à la maison ». Home sweet home… Étrange de se trouver
tranquillement chez soi dans la grande ville tentaculaire et son tohu-bohu.
Télé.
Douche. Dîner. Lecture. Bible en français et en anglais (épitre de Paul :
premier grandiose penseur du christianisme) ; Nietzsche (l’Antéchrist)
comme contre-poison…
Le sommeil a
vite raison de ces méditations de haute métaphysique.
Sunday,
24.9.06
H est rentré
au milieu de la nuit de sa dernière fête.
Bus 22.
Arrêt au POTRERO center, centre commercial regroupant plusieurs magasins,
vêtement (OLD NAVY), alimentation, informatique, ouverts tous les jours de la
semaine. Nous sommes dimanche matin 10h et le business a déjà démarré. Achat
d’un gilet couleur violacée pour LK et d’un gilet pour P. Hallucinantes accumulations
de marchandises. JADE CAFE à côté du POTRERO CENTER. Avec l’addition, un petit
message caché dans une coquille de pâte (cookies). Exemple: every thing has
beauty, but not everyone sees it ( toute chose a de la beauté, mais tout le
monde ne la voit). Autre marché dans la 17ème rue … et retour at home. H, qui a
fait la grasse matinée, est ressorti. Télé : classiques du western. Film
constamment interrompu par la pub.
Retour de H.
on s’apprête à partir ensemble à San JOSE dans la nouvelle voiture du jeune
homme (une grosse Nissan : INFINITI).
Autoroute
bien fréquentée à travers la SILICON VALLEY.
Palmiers. Chaussée parfois abîmée. SAN JOSE. Visite du parc d’E-BAY ressemblant
à un campus universitaire, lieu de travail de H. promenade au centre-ville. Impression
de vide. Parc de l’université style « collège anglo-saxon », pelouses
rases, église mangée de lierre. On dîne à la terrasse du restaurant SEA FOOD,
puis on se rend au spectacle artistique et sportif. La prestation, gigantesque
elle aussi, mêle musique, chant, danse, cirque avec des moyens techniques
(éclairage, projections) très efficaces. Titre : DELIRIUM. Oui, c’est un
vrai délire époustouflant.
Retour à SF
(à 100 km
de San José) par l’autoroute vers 23h. la route n’est pas éclairée. Des milliers
de lumières parsèment les collines. Admirables panoramas nocturnes du haut de
POTRERO HILLS : la ville et ses constellations lumineuses s’étendent à nos
pieds.
Monday, 25.9
06
Toujours un
parfait soleil.
Nous prenons
le train CALTRAIN pour nous rendre à HILLSDALE. Sièges pas très propres.
SHOPPING
CENTER. Achat d’un survêt dans le magasin MERVYNS. Repas asiatique : rice,
chicken, noddles, brocolis…
Le Shopping
center est un immense ensemble de magasins, de boutiques, de restaurants sur
deux étages avec un déambulatoire central reliant le tout. Environnement
spacieux, décoré de plantes vertes, de palmiers ; la flânerie y est très
agréable.
BARNES and
NOBLE, grande librairie genre FNAC avec son coin bar où nous buvons thé et
café-moka (le café américain étant imbuvable). Survol des dernières
publications de l’édition US (livres et magasines). Espace à la fois calme et
confortable : on peut y consulter les bouquins exposés sans les acheter…
On reprend
le CALTRAIN en direction de SF. Le soleil est carrément insupportable : il
faut trouver un coin d’ombre en attendant le train. On descend à la station 22
STREET, un lieu sinistre où il est préférable de ne pas trop flâner une fois la
nuit tombée. Typique contraste américain: on vient de quitter HILLSDALE, un lieu
plutôt chic, rassurant et nous voilà dans une zone de désolation où l’on n’a
pas envie de s’attarder. Quelques errements pour retrouver la rue MARIPOSA.
Quelques courses alimentaires urgentes et retour au bercail.
Avec HK,
visite de la maison (où se trouvent la machine à laver et le sèche-linge) et du
jardinet avec son coin poubelles : plutôt folklorique de désordre et de
poussières.
Mardi,
26.9.06
Lever à
6h45. On s’apprête pour une journée dans la WINE COUNTRY au nord de SF.
Bus 10.
Brumes dans la ville. Une certaine fraîcheur à 7h30. Les gens se dirigent vers
leur travail, les écoliers vers les écoles. Taxis jaune, cyclistes. Dans le
bus, gens buvant leur café (malgré l’interdiction de boire et de manger…) dans
de grands gobelets fermés par le haut : on suce le café à l’aide d’une
paille. Agence de voyage TOWN TOWER près de GHIRARDELLI SQUARE. Hélas !
l’excursion que nous avons prévue est déjà au complet. Nous choisissons une
autre destination ; SAUSALITO, MUIR WOODS, remettant à un autre jour le
WINE COUNTRY.
Départ du
bus à 9h. Traversée du GOLDEN GATE BRIDGE noyé dans le brouillard (étonnant
micro climat de la baie à la météo si imprévisible). Dans ces bus touristiques,
les chauffeurs sont en même temps les « narrateurs » du parcours.
Narrations ponctuées de moult blagues US à l’humour pas toujours saisissable
par de pauvres esprits gaulois (alsaco-martinico-gaulois). On s’engage dans des
paysages montagneux, tant aimés par qui vous savez…
On arrive à
MUIR WOODS, région sauvage où séjourna JOHN MUIR, pionner philosophe de la
grande époque d’expansion vers l’Ouest. Sa
maxime : the clearest way into universe is through the wilderness of a
forest. (Le chemin
le plus clair pour pénétrer l’Univers est de traverser la sauvagerie d’une
forêt). Longue promenade parmi d’imposants séquoias (reedwoods) sur un chemin
balisé (la sauvagerie est devenue très civilisée…). Les arbres plusieurs fois
centenaires se dressent implacablement verticaux comme des piliers de
cathédrale. Un vague soleil parfois éclaire les cimes. Dans le sous-bois
gazouille un cours d’eau propret et le sol est couvert de fougères.
Le bus
repart vers SAUSALITO, localité en bordure de la Baie de l’autre côté du
GOLDEN GATE BRIDGE. Port de plaisance où s’élève une dense forêt de mats
blancs. Rue commerçante. C’est plutôt un lieu pour fortunés dont les demeures
s’étagent au flanc des collines. Localité célèbre aussi pour ses
« house-boats » (bateaux-maisons), résidences d’autres privilégiés,
souvent des rescapés des sixties,, hippies friqués en quête d’un style
d’habitation original.
Mercredi,27.9.06
Ciel gris ce
matin. Nous voulons aller visiter JAPANTOWN. Dans le bus, une vieille clocharde
puant des pieds, les seins purulents. Le quartier nous paraît plutôt vivant.
Pauvres gens ramassant divers récipients de boissons, bouteilles pour les
apporter contre remboursement au RECYCLING CENTER. Homeless avec leurs caddies
contenant tous leurs maigres biens. On regagne le centre-ville. Informations
sur les communications vers OAKLAND. CHINATOWN, notre quartier préféré. Achat
de cadeaux pour les amis : mignons sacs brodés pour mettre de la lavande. Achat d’un
peigne « africain ».
COLOMBUS
STREET, square WASHINGTON, lieu mythique de la Beat Generation et des sixties.
Tea and moka dans un bistrot du quartier italien.
LINE 22.
l’arrêt se trouve faire face à une MIDDLE SCHOOL portant au fronton les noms
des grands génie : Dante, Watt, Edison, Galilée, Platon, Pasteur, Euclide…
Lecture de
CUMMINGS (poèmes en bilingue). Lassé parfois du chaos urbain, envie de la
quiétude d’un verger en Alsace… quelle précieuse chose aujourd’hui qu’un lieu
calme. At home : lecture de documentation sur la Californie et l’Ouest
des USA. Guides Gallimard.
Jeudi,
28.9.06
Partons vers
7h30 pour la WINE
COUNTRY. Temps gris et frais le matin. Bus : gens avec
des écouteurs dans les oreilles, gens qui lisent le journal, gens qui parlent
fort et rient fort.
OFFICE de
TOWER TOURS. Le long du FISHERMAN’S WHARF, des adeptes du footing ;
d’autres personnes font de la gymnastique face à la mer, gymnastique chinoise
qui ressemble à une chorégraphie. 9h : départ du bus de TOWER TOURS.
Chauffeur noir avec une queue de cheval, très courtois.
On quitte SF
par le BAY BRIDGE (l’autre grand pont traversant la Baie en direction d’OAKLAND).
Autoroutes ver la région du Nord. NAPA. Arrêt à une « Winery ».
Speech d’une spécialiste sur la viticulture californienne. Ils essaient de
produire « scientifiquement » des bons vins qui en Europe sont le
fruit de traditions multiséculaires. Cave où sont stockés des tonneaux (de
facture classique). Dégustation de bourgogne, bordeaux, traminer,
cabernet-sauvignon, merlot, riesling.
NAPA VALLEY.
Collines de vignobles à perte de vue. Agglomération charmante avec des maisons
en bois perdues dans la verdure.
Arrêt à
SONOMA. Grande place centrale avec des boutiques tout autour. On achète une
machine à râper les légumes dans un commerce où une vendeuse parle français. On
mange dans un restaurant RED POINT : grande affluence.
On est à la
mi-journée. Le soleil est revenu, la journée est agréable. Le bus continue de
nous promener à travers la région. La bannière étoilée trône souvent devant les
maisons ou flotte à un mât au-dessus d’une entreprise ou d’un centre
commercial.
Arrêt à une
seconde WINERY (VIANSA) plus spécialisée dans les cépages italiens. Nouvelle
dégustation. Dans une troisième WINERY (CLINE), on déguste des vins rhodaniens.
Retour vers
SF. Autoroutes à 4,5 voies vite saturées. Le temps se gâte à l’approche de la
ville. Des nébulosités venant du Pacifique descendent des collines après
SAUSALITO et se déversent sur la baie. Changements microclimatiques brusques
difficiles à supporter. Retour à MARIPOSA STREET. Un vieux matelas traîne
depuis des jours sur un trottoir près d’un terrain de sport et ça ne dérange
personne ( ?)… une moto rouge stationne devant la maison où habite HK,
propriété d’un des locataires (belle machine rutilante qui ne bouge jamais
selon les dires du fiston).
17.10.06.
San Francisco.
H nous
annonce que Valentine est enceinte…Il le sait depuis deux jours.
« Accident » (felix culpa) arrivé lors de leur dernière rencontre il
y a deux mois à New-York.
28.10. Foire
aux livres de Belfort. Acquisition: CRITIQUE 512-13 sur LEOPARDI.
19.11. Quasi
constant état de crise, de doute. Tourment de Dieu.
26.11.
26.11.06.
Bellet: le
Dieu pervers. Grand livre.
Vivre la
Parole, c'est renoncer à saisir, saisir soi et saisir l'autre.
L'inversion
du jeu ordinaire.
Écouter soi
et l'autre sans vouloir saisir.
Merci C.,
c’est le seul moment d’amour fou que j’ai connu.
NIETZSCHE :
le nihilisme européen.
Colloque
KIERKEGAARD (Strasbourg). Kierkegaard et la piété morave.
6.12. Passage
de RK. Rapport AEMO. Dernier mois de travail. Fréquents déplacements à
Strasbourg pour ses activités de syndicaliste.
7.12. Mulhouse:
nombreuses mouettes dans le ciel au-dessus du Canal.
Je me
croyais poète et la passion de penser m’a dévoré, tout en ne faisant pas de moi
un philosophe au sens courant du terme.
Fascinant,
l’homme penseur, se posant toutes les questions et se heurtant sans cesse à de
l’insoluble.
VASSE :
la chair envisagée.
OTTO
FLAKE : Nietzsche.
20.12. À la
fois le profond retrait et la vie commune.
21.12.
Conscience de ma totale solitude. Je me déplace dans une dimension qui n'a
absolument rien de commun avec le monde qui m'entoure, le monde de la
platitude, de la futilité contemporaine.
23.12. Je
suis resté toute la vie debout comme un mendiant au seuil de la maison de
l'amour.
MATTON:
Rembrandt, film avec Brandauer.
26.12. V et
H. Vidéo de l’échographie : le bébé a 13 semaines, 8 cm. Incroyable
précision de la constitution du fœtus.
31.12. Arrivés lundi dernier, H et V prolongent leur
séjour, H étant mal foutu (grippe intestinale).