25.12.16

L'ARDENTE INCONNAISSANCE


L'Ardente Inconnaissancc. Exprimer le sentiment du mystère profond de l'existence.


 L'essentiel, le primordial qui est Parole-Vie au plus intime de l'intime, est le plus simple et le plus difficile à dire, littéralement indicible, car nous cherchons toujours à le saisir au lieu de le vivre comme des enfants.


"The Child is father of the Man. L'Enfant est le père de l'Homme"(WORDSWORTH).



Le chemin où tu consens à te perdre mène au Royaume secret.


 N'attends pas de réponse sur le sens de la vie. Laisse parler en toi le silence, l'amour contemplatif des êtres et des choses, et la vie et son sens ineffable s'offriront à toi.



La vraie guerre sainte, le djihad sacré,  est celle de la Foi en la Vie plus forte que la Mort, celle de la Foi affrontant toutes les forces de mort.


L'Homme ancien croit au Destin; l'Homme nouveau, l'Homme christique croit en la Vie.


Les paroles du Christ me touchent infiniment plus que toute la philosophie de Platon et d'Aristote.


Christité. Vivre la Parole verticalisante comme la vécut le Christ, Dieu fait Homme, Homme fait Dieu.

Concevoir une théologie vraiment universelle intégrant toutes les religions, toutes les spiritualités et montrant  que la Parole est implicitement présente dans toutes les cultures.

Am Anfang ist das Wort und das Wort ist Tat, Lebensquelle.
Au commencement est la Parole et la Parole est Agir, Source de vie.


Christité. Jeu de la Parole divine à travers l'être vivant entier, Parole venant du Père, se révélant en Christ, se transmettant en l'Esprit.

Dieu n'habite pas (que) le mental. Il est vivant à travers le corps, l'être entier, Verbe se faisant chair.


Ce ne sont pas tant nos paroles qui manifestent notre vérité, ce sont plutôt nos façons d'être.


Rien de plus vague que l'expression "croire en Dieu".


L'important, ce n'est pas ce que tu crois, ce que tu mentalises, mais ce que tu vis, ce que tu es: humain ou inhumain. L'essentiel réside dans le cœur.


Le Bien est la Parole qui agit en nous, non le but imaginaire du Désir.


Le propre de l'homme est l'éthique.



To be or to have: that is the question.

Être ou avoir: ceci est la question.

Sein oder haben: das ist die Frage.



Règne de la Force: elle écrase tout, mais elle est voie de mort pour les victimes et pour les acteurs du Mal.

 Le principe de toute-puissance régit le monde et l'humanité. Il entraine forcément le règne de la mort. Le salut réside dans le principe de charité que révèle le Christ. Foi en l'Amour plus fort que la Mort.


 Lentement, épreuve après épreuve,j'ai appris que la seule voie vraiment humaine est le renoncement à la volonté de puissance.Renoncer à la totale liberté des désirs pour naître primordialement au respect et à la bienveillance envers tous les êtres humains et toutes les créatures.
 

Banalité du Mal. Absolue exception du Bien. Absolue exception du Vrai, du Beau, du Bien.


 En-dehors de l'homme, il n'y a pas de créature nuisible, chaque créature suivant son élan vital naturel. L'homme seul fait le mal et exceptionnellement le bien. Innocence de la nature, peccabilité de l'être humain.


Nous ne possédons jamais le Vrai, le Beau, le Bien. Nous ne sommes que Désir de Vrai, de Beau, de Bien. Nous ne sommes que Foi, jamais possession.


On ne connait le Vrai, le Bien, le Beau qu'en les faisant. 


On ne lutte pour le Bien qu'en le faisant, non en voulant l'imposer.


La christité est l'absolue tolérance, l'abandon total de toute attitude rejetante.Aimer également les bons et les méchants, les amis et les ennemis. Amour fou ne tenant compte d'aucune catégorisation, ni l'intelligence, ni le sexe, ni la classe, ni la race, ni la nationalité...


La vie est une histoire d'amour sans fin ou elle n'est rien.

Das Leben ist eine unendliche Liebesgeschichte oder es ist nichts.



Briller par le soleil secret de la charité, non par la lumière artificielle de la vanité et du prestige humains.


Vivre la charité, cela seul importe, que Dieu existe ou non. La charité est le divin, CARITAS DEUS EST.
 

"Tous les corps ensemble et tous les esprits ensemble et toutes leurs productions ne valent pas le moindre mouvement de charité. Cela est d’un ordre infiniment plus élevé" (PASCAL).


Témoigner du plus humain, par exemple l'amour parental, l'amour filial, rares choses le plus souvent pures en ce monde.


 Le pardon toujours recommencé est le seul chemin de vie viable avec les autres.


La foi, c'est croire que ce qui a été vraiment aimé en ce monde survit éternellement.


 Le secret des secrets de l'existence humaine est l'Amour, la Vie, non le Mal, non la Mort. Double polarité éternelle à laquelle nul destin humain n'échappe.


Seuls la nudité, l'abandon sans réserve du Moi, ouvre au monde, à la vie, au désir absolu, au feu de la foi.

 Renoncer à tout pour tout retrouver dans la lumière de l'amour.


 Vivre la décréation, la dénudation jusqu'à la totale nudité, la mort.


 C'est en laissant mourir de faim notre Ego que nous naissons à la Vie.


 Ne cherche pas Dieu comme une pierre précieuse. Il n'est pas l'objet de ton désir, il est la source de vie qui au plus profond du cœur jaillit du suspens de ton désir.


Vraiment nu, vraiment exposé n'est que le visage.


 Aborder chaque être humain sans image, dépouillé de son statut social. Nu, aborder chacun dans sa nudité.


Le seul trésor: Dieu en nous. La perle de l’Évangile.


On n'a pas la foi. On la découvre sans cesse, à l'infini.


Foi: une voie de vie, l'ouverture à l'Esprit vivifiant qui vient du dedans, non l'adhésion à une doctrine, à une vision du monde.


 Le vrai lieu de la Foi est le cœur humain et non les précaires édifications historiques des religions quels qu'en soient la beauté et le prestige.

 
"La foi dit bien ce que les sens ne disent pas, mais non pas le contraire de ce qu’ils voient. Elle est au-dessus, et non pas contre"( PASCAL).


Vivre la permanente métanoïa faisant passer de la possession concupiscente du monde à la dépossession par l'amour ouvrant à la liberté et à la beauté.


Métanoïa. Passage de l'image de soi au Verbe de vie. Passage de l'idole à l'incarnation du Verbe.


La sainteté est la seule normalité.


La christité n'est pas une rêverie idéalisante. Nulle dénégation du réel, bien au contraire, le réel est assumé jusqu'au bout, jusqu'à l'épreuve de la mort. Cependant le réel est traversé, transcendé par la Foi.


Ne pas distinguer le spirituel et la vie quotidienne. Le spirituel est le cœur de notre vie la plus concrète ou il n'est que "Schwärmerei", rêverie idéaliste.


 Être usufruitier de la nue propriété du monde.


L'enfance, l'extrême faiblesse, la pauvreté, l'abandon, l'expérience de la mort...voilà le territoire de la christité. L'envers du monde édifié par l'Ego.


 C'est au lieu le plus dépouillé du désert que rayonne la lumière la plus pure.


 Creuse ta solitude, c'est un puits sans fond. Au fond, tu rejoins la commune humanité.


 Contempler un petit enfant apprend plus sur l'être humain, sur la nudité et l'émouvante beauté de l'être humain que toutes les philosophies et toutes les sciences.


Vieillissement: approche de la nudité, de l'humilité essentielles, de la vérité de la vie.


Quand tu atteins la vraie humilité, les fausses grandeurs ne t'impressionnent plus. Tu vois également dans leur nudité les Grands et les Petits de ce monde.


 Chaque être humain est affronté à un drame absolu, la mort, la mort de ses proches et sa propre mort, seule question sérieuse de l'existence et du sens de l'existence.


 Foi en Dieu et en son Christ. Sans elle la Mort reste le Mur totalement opaque, l'absolu tragique indépassable de la condition humaine, la condition de l'être pensant exposé au scandale de son anéantissement.



 Indubitable: j'ai vécu en ce monde. Un bref laps de temps j'ai vu le soleil et les étoiles dans l'abîme cosmique. Indubitable: j'ai existé atome éphémère dans l'illimité Devenir. Et puis ce fugace éclair de vie s'effacera dans la nuit sans fond.


 Il n'y a qu'une chose de sérieux dans la vie, c'est la mort.



 Dans les brumes du temps se profile, fantomatique, l'arbre de la mémoire.


To be or to have, that is the question. Être ou avoir, telle est la question.


Les humains aspirent à avoir, non à être.


La plupart des humains, fuyant le sans-fond, se réfugient dans la normalité, s'accrochent à la répétitivité superficielle des jours.

 
Der Mensch denkt nicht: er vorurteilt. L'être humain ne pense pas; il préjuge.
Penser, c'est suspendre le préjuger. Denken ist Aufheben des Vorurteilen.


Venir d'en bas: chance éventuelle d'un chemin de vérité. Venir d'en haut: risque d'illusion, illusion de possédant, de dominant.


 Règle de vie: vivre loin de tout et en même temps au milieu de la commune humanité. Ne pas aspirer à faire partie des "happy few".


Tu dois quitter Père et Mère et naître à Dieu pour aller vers Toi. 


La liberté ne réside que dans le transcendement de tous les attachements humains.


Foi: dimension transcendant la raison et non dimension irrationnelle.


Croire Dieu est absolue folie.  Dans la nuit du monde oser cette folie.
 

Que notre vie ne soit rien que prière, désir de l'impossible. Le possible, simple répétitivité de notre Ego, n'est pas digne de quête.


"Il ne dépend pas de nous de croire en Dieu, mais seulement de ne pas accorder notre amour à des faux dieux" (SIMONE WEIL).

 

La Foi, c'est croire l'Amour, croire Dieu qui est Amour, malgré le Mal et la Mort.
La Foi, c'est traverser le Mal et la Mort, non rêver sa vie, rêver le ciel.
La Foi, c'est traverser la Nuit obscure sans désespérer de l'Amour.


 Je crois en Dieu à cause du Mal. Si Dieu n'existe pas, ce monde est à la fin le règne du Mal et de la Mort.



"Le vrai chemin existe...Il n'est ouvert qu'à ceux qui , se reconnaissant incapables de le trouver, ne le cherchent plus, et cependant ne cessent pas de le désirer à l'exception de toute autre chose" (SIMONE WEIL).


 Le choix des choix est entre le Néant et le Mystère, le Mystère du Dieu caché, DEUS ABSCONDITUS.


Dieu n'est pas une Puissance qui domine l'être humain comme un Souverain terrestre. Dieu est la racine de l'homme. L'homme n'est vraiment homme qu'en Dieu.


Il n'y a pas de foi en Dieu sans foi en l'Homme et inversement.


La figure centrale de l'Histoire,Jésus,sort de rien et non de l'élite politique et intellectuelle,du monde des Riches et des Grands.Quelle leçon!La grandeur humaine réside dans l'humilité,la simplicité, non dans le prestige,la fortune,la puissance. Inversion radicale des valeurs.


Le blasphème du Christ est d'affirmer Dieu au cœur de l'Homme et non dans le haut des cieux au-dessus de l'Homme.
Absolue révolution religieuse.


Faites descendre le Dieu Très-Haut dans vos vies, dans vos corps. Il n'y a de Dieu qu'un Dieu s'incarnant dans l'humain.


Le lieu de Dieu est la subjectivité, non le Cosmos, non le Temple, non le Peuple.
 

Qu'importe le monde où tu vis, qu'importe ta nation, ta religion, trouve ta vérité intime, la source d'amour qui te fait exister, toi et les autres humains. C'est cela vivre Dieu.

 
Parfois il faut dépouiller les traditions de leurs vieux habits et les recréer. On ne les recrée qu'en retournant à leurs sources.
Ainsi l'histoire du christianisme est un retour incessant à la Source vivante, le Christ.


 Plus s'éloigne dans le monde le Dieu des religions, plus l'acte de foi en Christ s'approfondit dans nos cœurs et croît en authenticité.


Dieu est Source et non Haut Parleur doctrinaire.


JE SUIS CELUI QUI EST. JE SUIS : JE SUIS. Dieu est Parole inobjectivable.


Et la Parole se fait chair: Christ. Afin que toute chair se fasse Parole.


La preuve de la divinité du Christ, c'est sa condamnation par tous les pouvoirs humains, les pouvoirs religieux et séculiers. Rien de commun entre le Christ et l'ordre humain du monde, quelle que soit sa nature.


Toute l'Histoire du christianisme est en grande partie celle de son refus en profondeur, de son détournement, de sa défiguration.


 Reprendre l'Évangile naïvement, comme pour la première fois, par-delà les pétrifications multiséculaires du christianisme.


La crucifixion du Christ ne cesse pas à travers toute l'Histoire du monde.


Eucharistie. Présence du divin dans le plus humain, dans le plus humble, dans la matière même.


Identifier l'Amour et Dieu est l'acte le plus haut de l'Esprit.


Tant que tu cherches à approcher le Mystère par ton intelligence, tu en restes distant. L'amour seul permet de comprendre l'Amour.


L' Unique Amour Vivant Trinitaire Père-Fils-Esprit.


Expérience trinitaire: vivre l'Esprit du Père et du Fils., l'Esprit venant du Dieu transcendant et du Dieu s'incarnant en l'Homme.


Le Royaume n'est pas de ce monde; cependant c'est dans le champ de ce monde qu'il est semé et qu'il croît.
La semence: le Christ, l'incarnation de Dieu.


Il ne s'agit en aucune façon de déprécier la vie terrestre au profit d'une vie céleste ou l'inverse. L'essentiel se situe dans l'ensemble du Jeu de la terre et du ciel. Hérésie toute valorisation unilatérale.


La Très Grande Métanoïa: Christ seul salut du Monde. Vision christique des Temps.


Résurrection. Charité vis-à-vis des morts. Ne pas les abandonner au néant.


Écrire, c'est être à la fois tous les âges, tous les sexes, toutes les langues, la Création entière et infiniment au-delà.


 Écrire pour entrer dans l'écriture infinie, plurielle, écriture de vie, fiction, pensée, poésie, pour entrer dans la grande respiration, l'arborescence sans fin.


Atteindre le cœur du monde, l'absolue solitude, l'absolu silence, et là, poreux, habité, traversé par les vents de l'esprit, écrire, écrire le songe, le cauchemar, le soleil de la vie humaine.


Écrire pour clamer face à la mort l'infinie nostalgie de la vie.

 
Écrire pour dire la vie, pour crier la vie tant qu'il fait jour.
Les mortels te saluent avec leurs pauvres mots, Soleil de la Vie.


 Écrire, c'est écouter ce qui vient de la source intérieure, des profondeurs du silence.


 Écrire, c'est tenter de traduire l'infini dire du silence.
 

Celui qui écrit véritablement, l'écrivain, le poète, n'est qu'un médium. Il transmet beaucoup plus que son pauvre Moi. Son dire le déborde infiniment.

Écrire vraiment, c'est écrire avec son âme, avec son être entier, non avec son Moi.


Schaffen en allemand veut dire à la fois travailler et créer. Tout vrai travail est création et toute création est travail.


Le secret n'est dans aucun livre; le secret est dans ton cœur.
Les livres peuvent accompagner ton cheminement, cependant la réponse c'est à la fin à toi de l'énoncer: oui ou non à la Vie.


Tout a déjà été dit, mais tout reste toujours à redire car nous ne comprenons jamais toute la profondeur de l'existence; jamais, dans aucune forme de l'esprit, la pensée n'arrive au bout.


Les êtres beaux se sachant beaux perdent par là même la lumière innocente de la beauté.
N'irradie que la beauté innocente, l'enfant, la fleur, la neige, le chant de l'oiseau...


Choses pures: le jeu des enfants, la beauté de la nature, l'amour parfois, l'art parfois.


La Nature ne se sait pas belle. C'est nous qui devons dire la beauté du monde. La beauté ne resplendit qu'à travers le regard et le dire humains.


Tout grand créateur, toute grande créatrice met en œuvre le jeu du masculin et du féminin. Toute grande œuvre intègre et transcende la polarité sexuelle. Critique du machisme de l'histoire culturelle, dominée par le principe masculin.

 
L'art, l'écriture sont prière, prière adressée à l’Éternelle Miséricorde de daigner accueillir en son Royaume la beauté de nos propres existences.


"L'ordre du monde est le beau et non un ordre définissable" (SIMONE WEIL).


 La pensée la plus haute, par exemple celle de Simone Weil, est folie pour le bon sens commun.
 

"Ce que nous appelons hasard, c'est peut-être la logique de Dieu"(Georges Bernanos).



INDEX THÉMATIQUE
Adoration/Absolution/Âme/Amour/Amour filial/ Amour parental/Animisme/Antéchrist/Apparition/Art/Art sacré/Ascèse/Athéisme/Avent
Béatitude/Beauté/Bien/Bien et mal/Bienveillance/Bouddhisme/
Chamanisme/Chant/Chant sacré/Charité/Chasteté/Choix/Christ/Chute/Circoncision/Cœur/Compassion/Confession/Conjugalité/Connaissance/Consentement/Conversion/Créateur/Création/Créativité/Croix/Culte/Culture/
Danse/Dedans/Dehors/Démoniaque/Désir/Détachement/Deuil//Diable/ Dieu/Divertissement/Dogme/Doute/Écriture/Église/Ego/Enfer/Épiphanie/Éros/Éros et Agapé/Érotisme/Esprit/Éthique/Évangiles/Eucharistie/Exode
Faute/Foi/
Gnose/Grâce/Grandeur/Grégorien/
Hindouisme/Hospitalité/Humilité/ Hymnes
Icône/Idole/Immortalité/Impermanence/Incarnation/Infini/Inspiration/Instant/Intériorité/Intime intimité/
Joie/Judaïsme/Jugement//Justice/Justification/
Littérature/Liturgie/Livre/Loi/Lucifer/Lumière/
Méditation/Messe/Métanoïa/Miracle/Misère/Miséricorde/Moi/Monothéisme/Morale/Mort/Musique/Mystère/Mystique/
Nativité/Negro spirituals/Noël/Nouvelle Création/Nuptialité/
Oraison/Orthodoxie/
Paganisme/Panthéisme/Pâques/Paradis/Pardon/Parole/Paternité/Pauvreté/Péché/Péché originel/Père/Personne/Piété/Pitié/Poésie/Poésie et religion,mystique, spiritualité/ Preuve de Dieu/Prière/Protestantisme/Psaume/Raison et foi/Rédemption/ Renoncement/Requiem/Résurrection/Rire/Royaume de Dieu/
Sacré/Sacrifice/Saint Esprit/ Sainteté/Salut/Sanctus/Satan/Seconde naissance/Secret/Solitude/Soufisme/Silence/Souffrance/Souveraineté de l'Amour/Subjectivité/Superstition/Suspens du jugement/
Temple/Temps/Tentation/Théologie/Théologie de la Croix et théologie de de la Gloire/ Tolérance/Torah/Toute-Puissance/Tradition/Tragique/Transcendance/Trinité/Typologie de l'amour/Unité/
Vaudou/Verbe/Vérité/ Vide/Virginité/Vision/
Zen

INDEX NOMINAL
Abd Al Malik/Abélard/Abraham/Angelus Silesius/ArendtAugustin/Aurobindo/
Bach/Balthasar/Barth/Bataille/Bellet/Benoît XVI ( Ratzinger)/Berdiaev/Bernanos/Bernadette Soubirous/Bethlehem/Bible/Blake/Blondel/Bloy/Bobin/Bonhoeffer/Bouddha/Bourbon Busset/Boyer/Bultmann/
Calvin/Camus/Cantiques des cantiques/Chamanisme/Chateaubriand/Chesterton/Chestov/Claudel/ Olivier Clément/ Cochlovius/Congar/Coran/
Dalaï Lama/Dante/Dattas/David/Davy/Derrida/Dolto/Dostoïevsky/Drewermann/
Maître Eckhart/Evangiles/Ezéchiel/
Fatima/Fauré/Charles de Foucauld/François d'Assise/Pape François/
Giotto/Girard/Goethe/Grégoire de Naziance/Grosjean/Guardini/Guénon/
Hallaj/Johannes Hartl/Hello/Hesse/Hildegarde de Bingen/Hindouisme/Hugo/Huysmans/
Ibn Arabi/Iqbal/Islam/Imitation de Jésus-Christ/
Max Jacob/Jammes/Jean de la Croix/Jean-Paul II/Jeremias/Jérémie/Jérusalem/Jésus/Jouve/Jung/
Kafka/Kant/Kerwich/Kierkegaard/Krishnamurti/Küng/
Lacan/La Mecque/Lanza del Vasto/Lao Tseu/Latour du Pin/Le Guillou/Lenoir/Le Saux/Lévinas/Lourdes/Lubac/Luther/
Marie/Marion/Maritain/Massignon/Merton/Messiaen/Joyce Meyer/Michel-Ange/Milarepa/Mounier/Mozart/Mystiques musulmans/ Mystiques rhénans/Mohammed/
Newman/Nietzsche/Noé/Notre-Dame/Germain Nouveau/Nouveau Testament/Novalis/
Odile/Origène/Rudolf Otto
Pape François/Papini/Parzany/Pascal/Paul de Tarse/Péguy/Pfleger/Platon/Protestantisme/Psaumes/Ramakrishna/Raphaël/J.Claude Renard/Reverdy/Ricoeur/Rilke/Jacques Rivière/Rome/Khaled Roumo/Rumi/
Schweitzer/Shalom/Sixtine/Socrate/Soloviev/Soufisme/Annick de Souzenelles/Spinoza/Edith Stein/Sulivan/Suso/
Tauler/Teilhard de Chardin/Thérèse d'Avila/Thérèse de Lisieux/Thibon/Thomas d'Aquin/Tolstoï/Traherne/
Unamuno/
Vahanian/ Valadier/Vasse/Verdi/Vigée/
Watts/Simone Weil/
 Zwingli

10.12.16

LE JEU DES JEUX/ La nudité le feu (1O)




VOIES DE L’ESPRIT



TRAVAIL DU ROYAUME 


L’Esprit(Pneuma): la Parole transcendante s’incarnant dans le Christ et en l’Esprit du Christ s’éveillant  en chaque être de foi et entre les êtres de foi.
                                                          *
Travail de l’Esprit, travail du Royaume : graduelle christification de l’humanité à travers le temps.
                                                                      *
Présence latente de l’Esprit en chaque être humain: évidence non évidente.
                                                                         *
L’Esprit ne se laisse pas enfermer dans un Temple.
L’Esprit n’aime pas l’odeur de renfermé.
L’Esprit n’aime pas l’odeur d’encre des scribes.
L’Esprit n’aime pas l’odeur d’encens des prêtres.
L’Esprit aime les eaux et les montagnes.
L’Esprit aime les déserts.

                                                        *


Le souffle de Dieu,
c'est cette brise légère
qui parfois se lève
quand s'interrompent le bruit et la fureur,
quand se taisent les bavardages
et que le silence soudain se déploie
des cœurs méditatifs
jusqu'à la lumière d'ailes de neige
là-bas par-delà les cimes.
Alors au plus secret de chaque orant
frémit le tendre murmure de Dieu
et son feu frais irradie à travers les visages.
Et comme une immense caresse
le ciel touche la terre,
vivifiant tout être
qui s'offre au plus profond Respir.


                                                                                                          *

L’Esprit travaille au cœur de la Création pour faire advenir son accomplissement, la Nouvelle Création.

                                                                             *

La Nouvelle Création est l’invention du règne de l’Amour dans un monde polarisé par la Force. Christification du monde. Retournement de la Création vers le Dieu-Amour.

                                                                   *

La Création présente est la matrice de la Nouvelle Création, de la genèse du Royaume.
                                                                     *

La Création sort du Néant et s’accomplit dans le Royaume de Dieu.

                                                                    *
LE CIEL ET LA TERRE. Les deux grandes hérésies : penser la terre contre le ciel et le ciel contre la terre.
                                                                      *
Le ciel n’est pas un autre monde. Il est la dimension dans laquelle s’accomplit ce monde.
                                                                       *
Le Monde est le chantier du Royaume, non son opposé.
                                                                         *
Terre et ciel sont liés dans le même drame abyssal.
                                                                          *
La Terre est le champ, le ciel est le germe.
Notre tâche : laisser éclore le germe.
C’est le travail de l’Esprit à travers le temps.

                                                                          *
Dieu habite le temps, non l’espace.
                                                                            *
Ne pas rêver du ciel. Faire d'abord la vérité et la justice ici maintenant. Un Dieu exilé dans le ciel est un faux Dieu.
                                                                     *
Le monde est genèse dans la nuit, genèse-apocalypse.

                                                                       *
Travail du Royaume. Assumer tout le réel et le transfigurer à travers la Croix. Assumer toute la vie et la transmuer à travers la ténèbre de la mort. Immense labeur de christification de toutes les réalités.
                                                                          *

Le Royaume s'édifie en ce monde, contre sa réification.

                                                                               *

Le Royaume, c’est clairement et nettement l’incarnation du règne de la charité, non un ciel chimérique.

                                                             *

Le Royaume se fait ici maintenant et n'est pas à exiler dans un au-delà imaginaire.

                                                              *

Il n'y a de vie éternelle que celle dont nous sommes les germes dans le champ du monde présent.

                                                                *

Travail du Royaume: programme de l’antipolitique, le contraire de la politique de puissance. Lutte pour l’homme de droit divin.

                                                                                      *
Tâche infinie : sans cesse défaire toute Image du Monde et ouvrir en-deçà, au-delà, à la Vie débordant toute Image de la Vie.


                                                            *

Le Royaume du Christ n'est pas de ce monde, c’est-à-dire du monde de la domination, du monde de la puissance, du monde de la maîtrise. Du monde des maîtres et des esclaves qui adorent les maîtres.

                                                                   *

Dieu aussi a été réifié.


                                                                 *

Le Royaume est en toi, dans ta découverte sans fin de l'amour. Le Royaume est entre toi et les autres, dans la mutuelle pratique de la charité.

                                                                       *
Le Royaume n’est pas simplement un pari « pascalien » sur l’au-delà. Il est ici maintenant l’instauration concrète de l’ordre de la charité.
                                                                      *
Le Royaume est difficile d’accès pour les Riches, mais aussi pour les Intellectuels : les possessions spirituelles comme les matérielles bouchent l’entrée. C’est seulement nu qu’on peut traverser le seuil.
                                                                       *
Vision christique du monde : Jeu du Monde et du Royaume. Ce n’est pas une rêverie d’outre-tombe, grand reproche qu’adressent au christianisme ses contempteurs modernes. Le travail du Royaume s’accomplit en pleine pâte du monde et va au-delà. Travail dans le fini vers l’infini, fini et infini étant étroitement imbriqués.
                                                                  *
Nous sommes sur terre pour incarner la Parole et par ce moyen laisser croître le Royaume.
                                                               *
Le Royaume ne s’oppose pas à la Terre : il l’accomplit.

                                                                 *
Celui qui veut aller au ciel n’y arrivera pas car le ciel n’est pas un royaume à conquérir.
N’entre au Royaume que celui qui renonce à tout règne.

                                                                   *
Un Royaume qui se ferme sur lui-même n’est pas le Royaume, espace ouvert où doivent pouvoir se rencontrer tous les êtres humains.
                                                                   *
Message de libération. Le Royaume, faites-le.
Jésus dit : le Royaume est en vous.
Mais on a tout recouvert, l’Ancien a réabsorbé la nouveauté.

                                                                       *
Les chaînes du monde sont en l’homme.
                                                                        *  
Jésus annonce le Royaume au peuple. Mais les Puissants, les Docteurs le crucifient. Et la Nuit retombe.
Et règnent encore et toujours les Monopolisateurs du Monde.

                                                                       *

Vous, les Puissants, abandonnez la puissance.
Toi, le peuple, abandonne la soumission et construis le Royaume.
                                                                       *
Ne rien enseigner. Enseigner à se libérer des enseignements, à trouver la vérité de vie au fond de nos cœurs.

                                                                           *
Libérer l’Éternité incarcérée dans les chaînes du Temps.
                                                                           *
Libère-toi des Dieux et fais le Royaume.
Le Royaume est à l’occident de tous les Dieux.
                                                                          *
La science, la technologie : des Dieux, encore des Dieux.
                                                                        *
Je parle d’un lieu sans autorité.
                                                                        *

Entrez dans le Jeu.
Abandonnez la pesanteur des grands discours et devenez grâce – ici et maintenant. 
                                                                    *
LE PEUPLE DE DIEU, LA CHRÉTIENTÉ. Il n’y a pas de chrétienté. Le seul peuple de Dieu est celui des Non-possédants, de ceux qui, dispersés à travers le monde, mettent la non-possession au-dessus de la possession, le non-pouvoir au-dessus du pouvoir, le non-savoir au-dessus du savoir.

                                                                        *

COMMUNION. Dans la Parole, on ne communique pas, on communie ; on vit ensemble le Mystère.
                                                                      *
« LÀ OÙ DEUX OU TROIS S’ASSEMBLENT EN MON NOM, JE SERAI PARMI EUX. »      

                                                                       *

EUCHARISTIE. L’eucharistie christique est un coup de génie absolu. Sublimation du cannibalisme. Manger Dieu, en faire notre substance intime.
                                                                           *
La voie est co-naissance au Verbe vivant, manducation de Dieu  et non quête d’une réalité métaphysique ou d’un Idéal.
  
                                                                       *

Dieu est l’abîme à oser, la plus grande aventure, la plus grande ouverture.

                                                                  *

La voie christique veut une transmutation du monde hic et nunc, non une pure utopie terrestre ou céleste. Réalisme prophétique, non rêve idéaliste.
                                                                 *

L'INSENSÉ BOND
Le seul événement est
l'interruption de l'histoire,
de l'histoire
que se racontent les êtres humains
pour faire sens ensemble.
Le seul événement est
l'insensé bond
hors des légendes humaines,
trop humaines:
l'étreinte de l'éternité
ici, maintenant,
à jamais ;
l'affirmation verticale:
poésie, mystique,
subversion absolue
du monde humain rien qu’humain,
genèse du Royaume ...


                                                      *
                                LE FEU SUR LA TERRE

                     RÉVOLUTION-RÉVÉLATION DE L'ESPRIT

                                                         *

PRINCIPE DE RESPONSABILITÉ. Sentiment de responsabilité et d'implication relativement à tout ce qui arrive au monde. Chacun est pris dans le Jeu entier et ne peut se croire hors-jeu, isolé sur son île, qu'en s'illusionnant. Nous sommes embarqués et embarqués tous ensemble.
                                                           *
Chacun est responsable de toute l’humanité. Chacun doit vivre, penser, agir comme s’il représentait l’humanité entière.

                                                            *

LE TEMPS, L’ÉTERNITÉ


EXTRÊME LE TEMPS. Tout est toujours à faire, à refaire.
                                                             *

Le temps est toujours extrême: constante urgence de la vie personnelle et de la vie du monde.
                                                               *

Le présent comme temps de la permanente conversion, de la permanente ouverture à ce qui advient.

                                                                 *

Critique du temps cyclique, tourné vers le passé; critique du temps linéaire, tourné vers le futur ; critique du temps fermé sur le présent.
Sortir des images du temps : passéisme, futurisme, présentisme.
Le temps est vertical : temporalité travaillée par l’éternité.

                                                                  *
Vivre l'extrême présent. Consentir sans réserve au temps sans fuir dans un passé ou un avenir imaginaires. Être absolu oui ici maintenant à jamais.

                                                                *

Le temps n'est pas linéaire, n'est pas cyclique, n'est pas représentable, n'est pas
maîtrisable. Est in-imaginable. Est naître.

                                                              *
Ici et maintenant vivre le temps extrême, vertical, absolument traditionnel, relié à la Source, et absolument moderne, ouvert à l'Inouï.

                                                                *

L’ÉTERNITÉ ICI MAINTENANT. N'attends pas l'éternité au-delà du temps, mais brûle dès maintenant le temps dans l'éternité incandescente de l'instant.
                                                                                 *
Abandon de l’idée du temps chronologique, du temps téléologique. A la place : le temps-naître, l’Éternel Naissant .
                                                                                 *
L’essentiel ne se situe ni en arrière ni en avant. L’essentiel se joue ici et maintenant, dans l’état naissant de l’existence.
                                                                               *
 Au lieu de tendre vers, laisser émerger, laisser naître. Temps comme devenir délivré du vouloir humain. Temps de Dieu.

                                                                                  *
Pour vivre dans le temps, pour vivre la plénitude du temps, il faut s’arracher au temps, ne plus objectiver le temps.

                                                                                     *
Abandon de toute Image du temps et de l’espace. Nous n’habitons pas l’Histoire, nous n’habitons pas le Cosmos. Nous habitons le Lieu-Non-Lieu de la Parole.

                                                                                    *
Temps extrême : l’homme est acculé à l’abandon de toute Image du monde et de l’outre-monde.

                                                                              *

Être d’une brûlante inactualité.

                                                                                *

Ceux qui tuent le temps sont à vrai dire des meurtriers de l’éternité qu’ils ne savent pas trouver au cœur du temps.
                                                                                *
Ne te soucie pas du ciel. L’éternité est déjà là : il suffit de t’ouvrir avec confiance  au temps naissant, au temps de Dieu.

                                                                              *
Qui se soucie du ciel s’en ferme la porte.
                                                                               *
Se dénuder et  sans cesse pénétrer dans le Mystère inépuisable, s’ouvrir à l’insaisissable Vie. Ardente co-naissance.

                                                                                 *
Dieu dans le corps présent, non dans les abstractions de la tête.

                                                                                 *
Plus que penser Dieu, il s’agit de Le vivre, de Le laisser s’incarner en notre humanité, de laisser le Verbe transfigurer la chair.
                                                                                 *
Si Dieu n’est pas le cœur de la vie la plus concrète, il n’est qu’une Idée vaine et dangereuse.

                                                                      *
Dieu est présence réelle, non Entité métaphysique, imaginaire.
                                                                        *
LE TEMPS, L’HISTOIRE. Ne pas opposer l’Ancien et le Nouveau temporels, historiques, mais l’Ancien et la Nouveauté Éternelle – l’Ego et le Non-Ego.
                                                                    *
L’Histoire de Dieu et de l’Homme est celle d’une intériorisation progressive du Divin en l’homme jusqu’à la révélation en Christ de l’Esprit comme cœur de l’Homme.
                                                                   *
                                                 HUMANITÉ  THÉOPHORE                                                                      
                                                 HOMME TEMPLE DE DIEU
                                                                    *
ÉTERNITÉ. Tout ce que cette terre a porté de beauté et d’amour, Dieu le recueille-t-il dans son éternité ?

                                                                   *
Représente-toi l’être qui t’est le plus cher. Peux-tu concevoir d’en être séparé éternellement ? Ne désires-tu pas un amour éternel ?
                                                                    *
En contemplant les visages aimés, je ne peux pas ne pas désirer leur éternisation.
                                                                      *
Vivre, aimer, écrire, créer comme si c’était pour l’éternité.

                                                                       *
Foi en la Vie pour ici maintenant et pour l’éternité. Il n’y a pas de christianisme sans foi en Christ ressuscité.

                                                                        *















RELIGION, RELIGIONS



Si la religion n'est  pas l'expression du total amour, elle n'est que farce vaine.

                                                              *

Les religions deviennent souvent des tombeaux où l'on enferme l'esprit vivant des génies religieux.
                                                                 *

Les religions ont en permanence à se convertir au noyau spirituel qui en constitue le cœur, à répéter en permanence l’ardente co-naissance.

                                                                    *

Grandeurs et faces d'ombre des religions. Manifestations du désir infini de l'homme d'un côté et de l'autre, instruments de sa folie de toute-puissance.
                                                                       *
Le Dieu que revendiquent les humains est généralement le Dieu de Toute-Puissance, non le Dieu de Miséricorde.
                                                                       *
La religiosité ne doit pas être un domaine à part, une spécialité parmi d’autres, mais l’espace le plus ouvert où tous les aspects de la vie peuvent se déployer et s’enrichir mutuellement.
                                                                         *
La religion concerne tous les éléments de l’être humain, et non pas seulement des parties privilégiées, l’être humain endimanché.
                                                                            *
« RIEN N’EST CONTRAIRE À CE QU’ON NOMME LA RELIGION COMME CE QU’ON NOMME LA MORALE ; LA MORALE ENDUIT L’HOMME CONTRE LA GRÂCE. » (PÉGUY)

                                                                              *

La médiocrité, la vieillerie, le conservatisme , le dogmatisme rigide des Eglises chrétiennes ont sans doute détourné plus d'êtres humains du Christ que toutes les propagandes antireligieuses.
                                                                  *
Toute religion doit se défaire de l’idée qu’elle représente la colonne vertébrale du monde et entrer en dialogue avec les autres traditions spirituelles.

                                                                  *
Une religion qui cherche à dominer sert toujours un faux Dieu.

                                                                 *
En matière de religions, je suis contre le syncrétisme et cependant ouvert aux inspirations venant de toutes les traditions spirituelles enrichir ma propre tradition.
                                                                 *
C’est facile de critiquer les religions, mais infiniment plus difficile de suivre vraiment les témoins de Dieu, les saints de toutes les religions.
                                                                   *
Distinguer clairement les institutions religieuses avec leurs grandeurs, leurs faiblesses, voire leurs noirceurs, et l’expérience intérieure du divin, l’inspiration mystique, poétique, révolutionnaire, les voies de la sainteté. Deux dimensions, extériorité/intériorité, qui ne sont pas exclusives l’une de l’autre, qui tantôt concordent tantôt discordent.

                                                                     *
La religion ne doit pas servir à supporter la vie, mais à l’illuminer.

                                                                       *
Il y a deux folies de Dieu, diamétralement opposées l’une à l’autre: l’extrémisme de l’amour (François d’Assise, Hallaj) et l’extrémisme du dogme pétrifié pétrifiant (l’éternelle Inquisition s’emparant de temps à autre de toute tradition religieuse).
                                                                        *
Religions de la terre/religions du ciel: les unes peuvent être aussi pernicieuses, aussi oppressives  que les autres.
                                                                        *
Toute religion qui anathémise est elle-même anathème.

                                                                          *
Il y a un abîme entre la radicalité fanatique, persécutrice et meurtrière, et la radicalité de la charité, compassionnelle,  les deux faces extrêmes de la religiosité, la ténébreuse et la lumineuse.

                                                                       *
GÉNIES RELIGIEUX. Les grands génies religieux ont tous été trahis et défigurés en images pieuses. On ne les retrouve qu'en redécouvrant toujours à nouveau le scandale qu'ils incarnent dans les sociétés humaines.

                                                                     *
Les religions suscitent à la fois les pires folies du fanatisme et de la superstition et la plus haute folie de l’amour.
                                                                     *
Toute instrumentation politique de la religion est un meurtre de Dieu. Dieu n’a rien à faire avec la Puissance ; il n’a à faire exclusivement qu’avec l’Amour.
                                                                     *
ÉCRITURES. La Parole de Dieu n'est pas dans les Écritures, ce sont les Écritures qui sont dans la Parole de Dieu.
                                                                    *
Dieu est infiniment plus grand que toute Écriture sacrée.
                                                                   *
TEMPLE. Si le Feu s'est éteint dans le Temple, abandonne le Temple.
                                                                     *
LA SAINTETÉ, LE SACRÉ. Dieu n'habite que dans le cœur humain. C'est le seul lieu saint. Il n'y a ni Écriture sainte, ni Site sacré.
                                                                     *
                                                                 

Dieu n’a pas besoin de temple. Il n’a besoin que de ton cœur.

                                                                     *
PÉCHÉ CONTRE L’ESPRIT: transformer Dieu en système qu'on impose de force aux hommes. La plupart des religions le commettent de temps à autre.
                                                                     *
La Révélation vient du dedans. Une grande part des religions est chosification, formalisme extérieur, y compris dans le christianisme traditionnel.
                                                                      *
La vraie Foi est expérience de l’intériorité, naissant de l’inspiration de l’Esprit. La croyance ou l’incroyance imposées du dehors par les traditions religieuses dogmatiques ou par la force politique sont le péché capital contre la liberté inaliénable de chaque subjectivité humaine, le péché contre l’Esprit qui ne connait pas de pardon.
                                  
                                                                   *







TRANSFIGURATIONS

Ouvrez vos yeux entre les éclairs. Voyez. Voyez par-delà les figures de ce monde. Soyez des voyants aux pupilles dilatées par le mystère.


Les nations habillées d’aigles s’agglutinent dans les crevasses de la Peur où pullulent  serpents et scorpions.

Et la grande Ombre céleste passe sur les têtes, la terrifiante brusque Ténèbre éteignant tous les éclairages des métropoles et des hameaux et jetant la nuit totale sur les continents.

Et les bouches de la Terre, gueules d’enfer, s’ouvrent et avalent goulûment les multitudes proies de la Grande Angoisse.

Et les oiseaux aux ailes de vertige flambent et s’envolent en nuées immenses au-dessus des pierres levées de la détresse terrestre, dérivant dans le ciel crépusculaire et se perdant  au-delà des monts obscurs.

Oh ! ce silence d’agonie au pied des murailles infranchissables de la Faute.

Les morts enveloppés de linceuls déchiquetés se levant de leurs grabats montent des souterrains remplis de vapeur létale  et s’égaillent en hordes verdâtres à travers les terres dépouillées.

On sent dans l’air l’odeur des débauches et des crimes.

Gravitations lugubres de rapaces dans le ciel de plomb au-dessus des morts-vivants déguenillés.

Tout se tait

et les feuillages s’enflamment de verdure noire.


Songeur d’apocalypse,
tu marches au sein de la foule somnambule
et là-bas dans le crépuscule orange la vision violente du Royaume
illumine les longues files de voitures,
les multitudes fabuleuses de la cité moderne.
Tu entres dans un bistrot
et tu bois un café bien chaud
en pensant au Golgotha.
Un clochard passe sur le trottoir,
le visage tuméfié.

Saignent les ferrailles d'angoisse, crient, rient les rails de rage dans la ronde hautaine des nébuleuses.


Socs tranchant la glaise des abjections dans la nudité des nuits sanglantes.

Des milliards de termites montent à l'assaut de la cathédrale,  
vaste carcasse délaissée au milieu des champs de tulipes.

Le feu s'empare des arbres et des constellations.

Les empires s'écroulent comme d'énormes forêts pourries 
et la plèbe livide et pourpre, la pègre prophétique roulant des joyaux dans son écume submerge les jardins royaux.

À l'occident des dieux, éclate, Très sainte Révolution, splendeur verte de l'athéisme, ouragan de roses !
Au-dessus des dômes et des palais, danse, printemps d'ailes et d'épées!

Dans la cathédrale rageuse de joie retentissent les psaumes.
Les colombes de candide douceur survolent les cierges, traversant diaphanes les nuées d'encens, se dissolvant dans la lumière des vitraux qui vibrent d'allégresse dorée.


Seuil de la nouvelle Ionie. Embruns des prophéties jusqu'aux Andes, aux Mongolies.
Dans le scintillement des chaos de foudres, tu nais, terre de feu, ode de porphyre émergeant des mers.

Les foudres noircissent l’or des ostensoirs, brûlent les hosties immaculées.
Le pain du ciel saigne.
Les soldats mitraillettes en bandoulière boivent le vin noir dans les calices volés sur les autels du temple et crachent sur les suppliciés.

Au lieu-dit du crâne de tendres brises frôlent les crucifiés
et dispersent les neumes au-dessus des pâtures de Judée.

La cathédrale s’effondre
et le maïs immensément envahit les ruines
avec une calme violence. 

Le sanctuaire offert à l’azur libre retentit du cantique des luxures printanières.
Les effluves sombres de sexe se mêlent aux fortes senteurs de l’encens et des lys.
Des gerbes de sang tiède inondent les Livres, Korans, Védas, Bibles, et éclaboussent les officiants portant chasubles en soie et dorures.     

ABBA
PATER NOSTER QUI ES IN CAELIS
PÈRE, QUE TON NOM SOIT SANCTIFIÉ !          


La liberté aux seins d'adolescente avance parmi les décombres des empires.
Verdure de Dieu, Halleluya !


Verdure bleue

s’épanouissant en amples palmes

vertigineusement au-dessus de la mer
comme ce long cri de sainte colère aux vibrations du sang,
HOWL, tam-tam, tambours frénétiques, clameur nègre des trompettes d’or
étincelant aux soleils noirs de l’humiliation et de la souffrance.

Archipels de la grande détresse, camps de mort, charniers, banlieues glauques, métro hanté par les sans-abris et les bardes hirsutes à guitare, sébile et voix éraillée, usines aux murs éclaboussés de colères ravalées, trains allant au bout de la nuit, au bout de l’enfer.

NACHT UND NEBEL. Nuit et brouillard.

VERGIB UNS UNSERE SCHULDEN

PARDONNE-NOUS NOS OFFENSES COMME NOUS PARDONNONS À CEUX QUI NOUS ONT OFFENSÉS.

Apostasie de toutes les nations. Ère des ténèbres, diluvienne. Holocauste planétaire. Terres plantées de barbelés, de miradors, de blockhaus. Hurlements des tortionnaires, des meurtriers de Dieu.

Vous qui entrez ici ne pensez plus au vaste azur lumineux des méditerranées .
Noir fracassant, écroulements de ténèbre, tam-tam,
percussions se répercutant dans la grande forêt hallucinée de la folie humaine
où rôdent les masques démoniaques,
HOWL, Heulen der Sirenen, Heulen der Schmerzenden,
hurlement, hurlement des sirènes, hurlement des souffrants, des déments, des agonisants. Hurlement de la haine, des lapidations, des anathèmes, des blasphèmes.


PARDONNE-NOUS NOS OFFENSES !


Se lèvent les poings dans les matins gluants des cités délabrées,

les poings meurtris frappent les portes d’acier colossales.

Et se déployant en cyclone la vertigineuse clameur monte dans le ciel,

vrombissements, rugissements, martèlements, explosions,

jours de mort, entassements de cadavres.


SED LIBERA NOS A MALO !

Délivre-nous du règne du meurtre !

ERLÖSE UNS VON DEM BÖSE


Ouvrez vos yeux entre les éclairs. Entre les éblouissements, les aveuglements. Voyez ce que l’homme ne voit pas. Par-delà tous les sens, devenez des voyants.  Voyants d’apocalypse, témoins de la transfiguration, vigies de la plus grande paix, celle qui surpasse tout entendement !

Ouvrez vos oreilles entre les fracas du tonnerre. Entre les explosions, les clameurs.  Dans les tréfonds du silence, percevez la Parole qui vient de la Source.

Écoutez l’Inouï par-delà le vacarme de ce monde hagard.


Dénouez vos êtres et laissez-vous irradier par L’ESPRIT QUI SOUFFLE OÙ IL VEUT, Halleluya !


Haut Souffle ignifiant chargé de sel, de vaste senteur de mer,  ON NE SAIT NI D’OÙ IL VIENT NI OÙ IL VA.


Brume de brûlure investissant, vivifiant les êtres translucides.


Ouvrez vos corps-âmes à la Pulsion divine, à la Voix du Cœur clamant en silence par-delà les vagues  de l’océan déchainé de la vanité humaine.


Écoutez le silence prophétique. Écoutez la prophétie du Feu inextinguible qui vient du dedans. Lave de l’Esprit.

Les drapeaux rouges, noirs, tricolores brûlent dans le brasier de Dieu et les croix sur les collines autour des villes saintes s’illuminent comme des arbres de vie aux fruits d’or, aux fruits d’éternité.

PÈRE, QUE TON RÈGNE VIENNE!

Voici la mer,

voici bleu et frémissant de sources

le matin du Ressuscité,

paix aux hommes de bonne volonté.

Voici, tu descends la rue vers la mer

et tu chantes,

et tu t’ouvres corps et âme.

Ton sang inonde l’avenir

qui est une nuit pure, une aurore secrète toute vibrante de germes

et tu marches dans la transparence printanière,

parmi les floraisons, les guirlandes,

les sourires des femmes rayonnantes,

et les poings s’ouvrent en fleurs

dans la vaste rumeur des villes,

et vous vous dissolvez dans la clarté retrouvée

afin que des peuples d’enfants

croissent au cœur des mers

et dans les rues désolées des banlieues.

ADVENIAT REGNUM TUUM

Voici le psaume montant des entrailles du temps,
le psaume des peuples en marche
et des éclatements.
Rouges noirs les jours de rage,
les jours de gloire,
et bleus l'été la liberté,
bleus les yeux de la liberté,
l'azur ivre au-dessus des champs de blé
et la mer la mer
immensément lumière.
Blanche l'éternité,
la neige paisible sur les hameaux d’Occident et d’Orient.
Blanche l'attente séculaire,
l'éternelle éternellement muette attente dans les chaumières
du grand jour de délivrance.

DEIN REICH KOMME !

Bleus le rêve l'utopie le ciel sur la terre,
bleu le paradis îles ô îles d'innocence par-delà la mer,
pays de cocagne ou Atlantide.
Voici le psaume des profondeurs,
le chant de l'indestructible Espérance.
Rouges noirs soudain et bleus et blancs
les jours des nations en transe
de haute subversion.
Clameur rauque démoniaque
remplissant le ciel, millions d'ailes
se trempant dans les flaques
du nouveau matin
et s'envolant parmi les danses
et les rires cristallins.
Voici le sombre chant le cantique irradiant
de la sainte véhémence.

DONNE-NOUS AUJOURD'HUI NOTRE PAIN DE CE JOUR !
ET PRÉSERVE-NOUS DE L’ÉPREUVE !

Infinie transhumance dans la lumière de la Parole des créatures sorties de l’humus et en chemin vers le Royaume de la Vie. 

Immémoriale Genèse-Apocalypse, grosse d’astres, de plantes, d’animaux, de rêves humains sous les vents noirs d’enfer et les brises de menthe.

QUE TON VOULOIR SOIT FAIT SUR TERRE COMME Il EST FAIT AU CIEL!
DEIN WILLE GESCHEHE WIE IM HIMMEL SO AUF ERDEN

Parousie éclatante parmi les oriflammes et les nuées en feu, Halleluya !

Ô nouvelle Jérusalem ! Nouvelle Terre ! Nouveaux cieux ! Communisme de Dieu ! Très sainte Utopie !


MILLION D’OISEAUX D’OR, Ô FUTURE VIGUEUR ! 


ELLE EST RETROUVÉE.
QUOI ? L’ÉTERNITÉ.
C’EST LA MER ALLÉE
AVEC LE SOLEIL.

Les bêtes sacrées, veinées de lave, traversent fougueusement la buée de l'aurore, escaladent les montagnes de fraises      qui séparent le pays des  Nuages de celui des Bannières, et, se cabrant sur les crêtes chenues, dressent leurs corps d'ébène vers l'Étoile radieuse du Matin.

Les trompettes d’or éclatent d’allégresse au soleil qui se lève sur le labyrinthe des cités de marbre ou de boue, sur la houle des collines boisées. Hosannah ! Nuées pourpres au-dessus de la terre promise. Plérôme, plénitude d’été. Avènement du Règne de justice.

Ô Lumière incorruptible transfigurant la Création présente !
Ô Nouvelle Création ! Eternelle Eucharistie ! Éternel Amen ! Eternel Halleluya!

DENN DEIN IST DAS REICH

CAR C'EST À TOI QU'APPARTIENNENT LE RÈGNE, LA PUISSANCE ET LA GLOIRE POUR LES SIÈCLES DES SIÈCLES.









TABLE


JEU DES JEUX HUMAINS

SEUIL
AU COMMENCEMENT LA PAROLE
LE JEU DES JEUX
CŒUR DE L’ÊTRE
LE DÉSIR, L’ESSENTIEL, L’IMPOSSIBLE
JEU DE L’EGO ET DU NON-EGO
FOI
OU BIEN OU BIEN
HOMO VIATOR
TRAVAIL DE LA PENSÉE
ORDRE DE LA CHARITÉ, DIVINITÉ DE LA HAUTE TENDRESSE
L’ABSOLUE SIMPLICITÉ
VOIES DE LA BEAUTÉ
ECCE HOMO, GRANDEUR ET MISÈRE DE L’HOMME
LE BIEN ET LE MAL
L’ORDRE-DÉSORDRE HUMAIN, TROP HUMAIN, INHUMAIN
LA VIE ET LA MORT


JEU DE DIEU

CREDO

LA SOURCE VIVIFIANTE
CHRIST
L’Incarnation
Christité
La Folie de Dieu : la Croix et la Résurrection


VOIES DE L’ESPRIT
Travail du Royaume
Le Temps, l’Éternité
Religion, religions

TRANSFIGURATIONS