8.5.15

REQUIEM EUROPEEN

A l'occasion du 70° anniversaire de la fin de la seconde Guerre Mondiale, cet hommage à tous les morts de toutes les guerres d'Europe, continent fertile en désastres.




REQUIEM EUROPEEN


Ils s’étendent à travers toute l’Europe, les cimetières militaires, champs infinis de tombes des multitudes de soldats morts dans la géhenne guerrière, champs de paix après les sanglants champs de bataille, paix de Dieu ou paix de l’oubli de la folie humaine en attendant la prochaine chute calamiteuse au fond de l’horreur démentielle. 

Ils dorment, les guerriers de jadis, les combattants des Guerres mondiales, de la Guerre de trente ans, de la Guerre de cent ans.

Ils dorment profondément, les Français, les Allemands, les Anglais, les Italiens, les Russes, les Américains, les Africains, soldats oubliés, soldats inconnus de toutes les guerres.

Ils dorment d’un lourd sommeil dans la terre d’Europe, les millions de jeunes hommes sacrifiés, la jeunesse  massacrée de partout.

REQUIEM AETERNAM DONA EIS, DOMINE.

Seigneur, donne-leur le repos éternel.

Maintenant les peuples en ont assez avec les hurlements barbares, avec les sempiternelles tueries sans merci, avec les amas de ruines désolées et les amoncellements de cadavres de l’Histoire mondiale, Hystérie planétaire insensée, Loi de meurtre.

Ils en ont assez, les peuples, avec les jours de rage et les jours d’abîme.

DIES IRAE, DIES ILLA.

Des enfants jonchent les fosses communes de roses blanches.

Des adolescents de plusieurs nations chantent des chorals et puis s’enlacent pacifiquement.

Une voix s’élève dans le silence: « Europe, Europe, n’oublie jamais ton immense folie millénaire, tes péchés monstrueux, n’oublie jamais les millions de morts absurdes, les destructions catastrophiques. N’oublie jamais ces temps de terreur, de douleur, de massacre, ces jours d’apocalypse. »

Non, plus jamais la guerre, plus jamais la guerre ! s’exclament les enfants de toutes les nations d’Europe, plus jamais l’enfer sur terre !

Des armées de morts sortent des tombes la nuit et émettent des clameurs muettes à travers le vaste abattoir Europe, de l’Atlantique jusqu’à l’Oural, continent du Désastre, tragique patrie commune.

Les spectres des morts font entendre longuement de lugubres gémissements sous la lune livide.

REQUIESCANT IN PACE !

Seigneur, laisse les reposer en paix !


EUROPÄISCHES REQUIEM

Sie strecken sich aus, die Soldatenfriedhöfe, über ganz Europa,

unendliche Felder mit den Gräber der unzähligen Gefallenen,

 Friedenfelder nach den blutigen Schlachtfelder,

Frieden Gottes oder Frieden des Vergessens

 des menschlichen Wahnsinns bis zum nächsten Sündenfall.

Sie schlafen, die Krieger von damals, die Helden

der Weltkriege, des dreissigjährigen Kriegs, des hundertjährigen Kriegs.

 Sie schlafen tief, die Deutschen, die Franzosen, die Engländer,

die Italiener, die Russen, die Amerikaner, die Afrikaner, die vergessene Soldaten aller Kriege.

In der Erde Europas schlafen sie, die Millionen von geopferten jungen Menschen,

die geschlachtete Jugend von überall.

REQIEM AETERNAM DONA EIS, DOMINE ! HERR, GIB IHNEN DIE EWIGE RUHE !

Satt haben jetzt die Völker mit dem Brüllen der Barbaren,

mit dem ewigen heillosen Morden,

mit den seelenlosen Trümmerhaufen und Leichenhaufen der Weltgeschichte.

 Satt haben die Völker mit den Tagen des Zorns, mit den Tagen des Wehens.

 DIES IRAE, DIES ILLA.

Kinder streuen weisse Rosen über die Massengräber.

Jungen singen Choräle und umarmen sich.

Eine Stimme spricht aus der Stille : Europa, Europa, vergiss nie

deinen alten tausenjährigen Wahnsinn, deine ungeheuren Sünden,

vergiss nie die Millionen von niedergemetzelten Menschen, die sinnlosen Zerstörungen.

Vergiss nie : es war Schrecken, Schmerz, Sterben ; es war Apokalypse.

Nein, nie wieder Krieg, nie wieder Krieg ! rufen die Kinder aller Nationen Europas,

nie wieder teuflischer Wahn, höllischer Horror, nie wieder die Hölle auf Erden!

Armeen von Toten stossen stumme Schreien aus über den endlosen Schlachthof Europa

 vom Atlantik bis zum Ural, Kontinent des Übels, gemeinsames Vaterland.

Die Gespenster der Toten stöhnen und heulen in der Finsternis underm bleichen Mond. 

REQUIESCANT IN PACE !

O HERR, LASSE SIE RUHEN IN FRIEDEN !