LA VIE ET LA MORT
La question philosophique fondamentale n'est pas la question heideggérienne: pourquoi y a- t -il de l'Être plutôt que rien? mais : sommes-nous faits pour la vie ou pour la mort?
*
La pensée,
l’imagination de la mort, c’est cela qui me fait croire au Christ. Non, c’est
impossible, la mort ne peut être le dernier mot de l’univers. Toutes nos
rationalisations sont impuissantes à effacer ce dégoût invincible devant le
mourir, cette terreur atroce qui nous étreint face à la mort.
***
On parle
toujours trop légèrement de la mort. En général on rationalise face à ce qui
restera à jamais scandale inacceptable.
***
*
La plupart des pensées sur la
mort (Épicure, Montaigne …) sont des rationalisations qui cherchent à éluder le
scandale de la mort humaine.
*
Il me semble clair que si l'on ne croit pas le Christ, il
faut adopter une philosophie de la mort. C'est l'aut aut, l'enjeu fondamental
de la pensée. Faire face à l'alternative: la vie absolument ou la mort
absolument. C'est la question du Christ.
Si Dieu n’existe pas, si Christ n’est qu’illusion, le monde
est voué inéluctablement à la mort.
***
Les êtres qui me sont chers mourront et rien, rien ne peut
m'en consoler. Face au scandale absolu que représente la mort humaine, les
petits jeux de ce monde, les discours politiques, les idées de progrès... toute
cette parlerie sempiternelle m'apparaît dérisoire.
Le Christ seul affronte sérieusement
la question.
***
Sans Dieu, l'inexorable Loi de la Nature triomphe en fin de
compte de l'homme. Jeu de vie et de mort, jeu de vie pour la mort.
L’affrontement avec « le maître absolu », la mort,
débouche ou sur le désespoir ou sur la foi.
***
Pensée la plus folle : croire à un au-delà de la mort,
un au-delà du monde visible…Comment concevoir cette croyance centrale de toutes
les religions qui nous est devenue de plus en plus étrangère ? Comment
parler de foi sans cette pensée d’un accomplissement transcendant de
l’existence ?
Face à cette question, la foi exige le dépassement de toute
raison sensée, l’adhésion sans réserve au Christ ressuscité, seul signe
manifesté de la vie éternelle proposé aux croyants.
***
Nous ne voyons toujours les choses que d’un seul côté, du
côté de la vie, et jamais du côté du néant qui engloutit tout.
***
Pourquoi habitons-nous cette horrible machine de mort ?
Pour ne pas voir, les êtres humains se transforment en
mécaniques quotidiennes, se réfugiant dans le faire semblant.
***
Nous mourrons… Mais ce trou obscur subsiste où s’enfonce
l’univers. Mystère de cette énormité au sein de laquelle nous ne sommes que
d’éphémères fantômes.
L’existence humaine, ses tendresses, ses beautés, se perd
dans la nuit la plus noire. Regarder cela en face. Tout n’aura été qu’un bref
passage. Peux-tu l’accepter ? Ne désires-tu pas l’éternité ? On parle
trop facilement de la mort, on rationalise l’horreur, faute de la regarder en
face.
***
Pourquoi nous qui sommes destinés à la mort nous aimons-nous
si peu ? Face au néant nous devrions ne cesser de nous étreindre de
tendresse compatissante, nous adonner
sans mesure à l’œuvre de consolation .
***
La Foi traverse la Mort. Elle renonce à la certitude de la
Mort, à la perte dans le Néant et
s’ouvre au mystère de la Vie éternelle.
***
C’est par notre commun destin de mortels que nous sommes tous
frères et sœurs en humanité.
***
Ce monde peut être vu comme une horrible machine de mort et
le plus stupéfiant, c'est que l'homme en rajoute amplement.
***
L'affrontement à la mort est la seule affaire vraiment
sérieuse de l'existence humaine.
*
Vivre dans la lumière de la mort et pas seulement dans la
clarté équivoque de la vie présente.
*
*
Que ta vie soit digne de cette grandeur, la mort, sacrement
suprême.
*
Croire à la Vie est infiniment plus difficile que croire à la
Mort. Évidence de la Mort. La Vie, elle, exige la foi.
***
Pour vivre il faut traverser la mort. C’est humainement
impossible. Et pourtant il le faut : avec le Crucifié-Ressuscité. C’est le
fond de la Foi.
***
Nous naissons pour naître, naître à l’absolu de la Vie.
***
La matière première de notre existence, c'est la lutte
incessante entre la vie et la mort où la mort apparemment a toujours le dernier
mot.
La victoire de la vie contre toute évidence ne peut être
qu'objet de foi.
***
L' " aut, aut"
premier et dernier: ou tu ne crois qu'à la mort que tes yeux constatent;
ou tu crois à l'éternité de la vie que tes sens ne perçoivent pas.
Vivre la Vie éternelle ici et maintenant contre la mort.
Vivre la résurrection ici et maintenant. Être d’ores et déjà des êtres
christiques.
***
Pour l’essentiel, la grande question
humaine reste la même à travers les temps: comment affronter la nuit noire de
la mort?
***
Ou tu ne crois qu'au cachot définitif du sépulcre ou tu crois
à la libération au-delà de ce monde de mort.
***
Y a-t-il quelque chose après la mort ou rien ? Dieu
existe-t-il ou non ? Questions secondaires. La question essentielle, valable
pour tous les temps et pour tous les hommes, est et restera à jamais celle-ci :
crois-tu à la Toute-Puissance et à la Mort ou crois-tu à l’Amour et à la Vie ? Crois-tu
à l’implacable Fatum ou crois-tu au Dieu des vivants ?
***
Notre vie : doucereuse, petits
plaisirs, petites angoisses. Seul le spectacle de la mort nous arrache à la
sempiternelle rêvasserie.
***
Comment le néant peut-il engloutir à jamais la beauté de la
tendresse humaine ?
***
Accepter de n’être rien et de disparaître comme rien dans le
Néant ou en Dieu.
***
Tu n’es rien, le Christ est tout.
***
LE JEU DES JEUX: mourir au dieu Néant
pour naître au Verbe-Vie.
***
Tout sort-il du Néant et tout y
retourne-t-il ?
***
Il y a en nous désir de Dieu,
d’éternité, d’accomplissement.
Peut-on accepter que la vie se perde
dans le Néant ?
***
Vivre en même temps le pur sentiment
du néant et la foi sans réserve.
***
Être totalement poussière et
totalement soif d’éternité.
***
Le passage par le Néant absolu est
inéluctable pour tout ce qui existe, pour tout être particulier et pour
l'univers en son entier. Golgotha personnel et cosmique dont la Croix du Christ
est le grand symbole.
***
La vérité abyssale de Dieu passe par le nihilisme. Sans l’épreuve du
Néant, la pensée se maintient dans la contrée des sempiternelles illusions,
dans l’immense rêverie utopique ou cauchemardesque de l’humanité.
***
JEU DE DIEU
CREDO
Je crois
Dieu dans le temps du plus grand éloignement de Dieu, le temps de la plus
grande détresse.
Je crois Dieu dans la nuit sans Dieu, dans l’impossibilité de
croire.
Je crois Dieu parmi les brasiers de l’esprit moderne où brûlent
les antiques livres sacrés, les théologies désuètes, les liturgies pétrifiées.
Je crois Dieu, ne pouvant me contenter de cette pauvre vie
incertaine, de cette vie pour la mort.
Je crois
Dieu malgré l’évidence apparente de la Mort définitive, l’évidence apparente du
Néant final.
Je crois Dieu parce que je ne peux concevoir que le Mal et la Mort triomphent à la fin en ce monde.
Je crois Dieu contre la part infernale de ce monde.
Je crois Dieu parce que je ne peux concevoir que le Mal et la Mort triomphent à la fin en ce monde.
Je crois Dieu contre la part infernale de ce monde.
Je crois Dieu pour tous les êtres humains qui comme moi partagent
l’essentielle pauvreté, l’essentielle misère de la condition humaine.
Je désire Dieu, je désire l’absolue vérité, l’absolue justice, l’absolue beauté, l’absolue
liberté.
Je veux Dieu
pour vivre absolument.
Je veux l’absolue flamboyante folie par-delà la banalité raisonnable
de nos jours.
Je crois
Dieu, je risque tout sur Dieu, parce que c’est Dieu ou les petites misères, les
petits plaisirs et l’abîme absurde du néant.
Folie, folie cette foi ! Mais folie aussi ce monde de
l’éternelle mort.
Je crois
Dieu à travers la beauté du monde.
Je crois à la beauté du monde comme prophétie du Royaume.
Je crois à la beauté du monde comme prophétie du Royaume.
Je crois Dieu en Jésus de Nazareth, misérable charpentier et
Dieu, Dieu vivant dans la chair d’un homme semblable à tous les autres humains sur
la minuscule planète Terre perdue dans les temps et les espaces
incommensurables.
Je crois
Dieu dans le fils de Marie, dans l’enfant né des entrailles de la femme, être
de glaise et de gloire, d’invisible gloire.
Je crois le
Christ, Dieu traversant pour nous avec nous le Mal, le Non-Amour, la Mort, le
Néant, vers la lumière de Dieu.
Je crois Dieu dans le Christ, Amour salvateur qui s’incarne
pour nous ouvrir le passage vers le règne de l’Amour.
Je crois
Dieu dans le Christ, Dieu portant nos misères avec nous, Dieu souffrant,
compatissant. Je crois Dieu dans le Christ rejeté, accusé, condamné, insulté,
couronné d'épines.
Je crois
Christ crucifié, Dieu qui s'incarne et qui est absolument rejeté par le monde.
Je crois
Dieu dans le Christ défiguré, dans notre misère, dans notre essentielle
pauvreté, notre incapacité de vivre et notre peur de mourir.
Je crois le Christ pour le vieillard sénile titubant
tremblant vers le trou final, pour la mère pleurant sans fin la mort de son
enfant.
Je crois
Dieu dans l'homme, dans le visage unique de chaque être humain, non dans les
pures hauteurs spirituelles, dans le ciel des Idées.
Je crois
Dieu dans le pain et le vin, dans les humbles choses de la vie, dans les joies
simples et l'œuvre patiente de chaque jour.
Je crois Dieu se révélant comme l’Absolument Autre, Autre absolu que l’homme ne peut pas capturer dans ses systèmes.
Je crois Dieu se révélant comme l’Absolument Autre, Autre absolu que l’homme ne peut pas capturer dans ses systèmes.
Je crois à
cette Transcendance dont on ne peut se faire aucune Image.
Je crois le Christ parce qu'en Lui je sens l'humanité la plus
divine, la divinité la plus humaine.
Je crois le
Christ ressuscité.
Je crois
Dieu Vie plus forte que la Mort.
Je crois le
Christ, Parole de l'Amour, insurrection contre toute force de mort, résurrection
à la plénitude de Vie.
Je crois en
l’Homme.
Je crois en
l’Homme de droit divin.
Je crois en
la fondation divine de l’humanité.
Je crois l'Amour,
source et fin de toute vie.
Je crois l'Esprit
créateur –salvateur- recréateur, vivifiant tout être de foi, inspirant toute
communauté de foi.
Je crois l’Esprit vivant, Souffle
libérateur de la Toute-Tendresse, procédant du Père et du Fils pour nous
insuffler le dire et le faire irradiants et nous nourrir de la faim de l’illimitante
Allégresse où resurgiront pour le pardon et l’incorruptibilité nos corps-âmes,
nos corps de gloire, nos êtres vraiment vivants par-delà la subversion
définitive du Règne du Mal et de la Mort.
Je crois à la résurrection de la chair, mystère le plus
incompréhensible.
Je crois à la Nouvelle Création, au Royaume absolu de
l'Amour, germant à travers toute la Création et s'accomplissant dans la Joie
éternelle.
*
SCHWEIGEN MÜSSEN WIR OFT; ES FEHLEN HEILIGE NAMEN.
(POUR LE SAISIR, NOTRE JOIE EST TROP PETITE.
MAINTES FOIS NOUS DEVONS NOUS TAIRE: IL Y A MANQUE DE NOMS SACRÉS. »
(HÖLDERLIN)
*
Dieu : rien à faire avec la Puissance ; il est l’inverse absolu de la Puissance. Humilité, pauvreté, traversée du règne de la Puissance et de la Mort. Christ : seule Image de Dieu, envers de l’idéal dominateur de l’homme occidental.
*
La question n'est pas: crois-tu ou ne crois-tu pas à une Entité suprême appelée Dieu?
L'existence de Dieu n'enlève rien à la personne humaine; bien au contraire elle en constitue le fondement.
LA SOURCE VIVIFIANTE
Le Jeu des jeux est le Jeu de Dieu et de l’Homme, de Dieu en
l’Homme, de l’Homme en Dieu.
*
Tous fuient
Dieu. Car consentir à Dieu, c’est mourir. Non se faire mourir, mais entrer
vivant dans la mort pour perdre les évidences raisonnables et les folles
illusions.
C’est une
guerre perpétuelle avec Dieu.
*
Il n’y a de Dieu qu’un Dieu éthique.
DEUS CARITAS EST. Dieu est Amour, Vie.
*
Un Dieu éthique, donnant vie, non un
Dieu moral, normatif.
*
Les grands contempteurs de Dieu nous
aident à nous débarrasser de ses fausses images car c’est à travers elles
qu’ils voient Dieu.
*
La bondieuserie peut être un des plus
grands obstacles à la découverte de Dieu. Dieu comme substitut parfait des
imparfaits parents.
L’incroyant angoissé est plus près de
Dieu que les croyants baignant dans le sirop sucré de la bondieuserie.
*
Ils ont tous endimanché Dieu.
*
Ce monde est absence de Dieu sauf
dans la beauté et la charité.
*
Dieu n'est pas le monde ; Il est
la faim du monde.
*
Impossible de penser Dieu avec le
monde et ses absurdités, ses scandales, la souffrance des innocents, les vies écrabouillées
brutalement par les catastrophes, les guerres, les accidents, les
attentats…Impossible de penser Dieu avec la finitude du monde, le Mal, la Mort,
le Néant. Impossible de penser Dieu avec le sentiment d’inanité, de vanité, de
déréliction de l’existence humaine.
*
*
Impossible inversement de ne pas
croire en Dieu pour sauver le monde de sa scandaleuse absurdité. Impossible que
les horreurs insoutenables du Mal, que les abîmes de la souffrance humaine ne
trouvent leur sens profond dans la lumière de Dieu.
*
Dieu est l’absolument Autre de ce
monde, das ganz Andere.
*
Croire en Dieu bien qu’il ne soit pas
pensable, compréhensible, admissible par la raison humaine.
*
Dieu n’est présent en ce monde que
sous forme de grain de sénevé.
*
Si Dieu existe, Il est le feu au cœur de la vie et non la
Grande Abstraction anti-vie.
*
« IHN ZU FASSEN, IST UNSERE
FREUDE ZU KLEIN.SCHWEIGEN MÜSSEN WIR OFT; ES FEHLEN HEILIGE NAMEN.
(POUR LE SAISIR, NOTRE JOIE EST TROP PETITE.
MAINTES FOIS NOUS DEVONS NOUS TAIRE: IL Y A MANQUE DE NOMS SACRÉS. »
(HÖLDERLIN)
*
Dieu : rien à faire avec la Puissance ; il est l’inverse absolu de la Puissance. Humilité, pauvreté, traversée du règne de la Puissance et de la Mort. Christ : seule Image de Dieu, envers de l’idéal dominateur de l’homme occidental.
*
La question n'est pas: crois-tu ou ne crois-tu pas à une Entité suprême appelée Dieu?
La question est:
crois-tu ou ne crois-tu pas à quelque chose qui soit plus grand que la Force,
la Force qui régit le cosmos et la société humaine?
*
Quand tu cognes au
mur de l'impossible, la force humaine ne suffit plus. Poursuivre malgré tout.
Cette marche dans la nuit est l'expérience de Dieu.
*
Après des
millénaires de règne du Sacré, après des siècles de chrétienté évidente sont
venues l’ère moderne et la mort de Dieu. Le Divin s’est absenté et c’est dans
cette absence, cette « éclipse de Dieu » (Hölderlin) qu’il nous faut
maintenant redécouvrir Dieu « en esprit et en vérité », hors des
dogmatismes des croyances et des incroyances, par-delà les religions.
*
Réinventons Dieu
par-delà la mort de Dieu.
*
Un Dieu qui ne
nous fait pas rêver, mais qui nous signifie: vis la vérité de vie à travers la
Croix, à travers la mort.
*
Dieu n'est
compréhensible que par le Dieu crucifié, ressuscité, le Dieu traversant le Mal
et la Mort. Sans la Croix et la Résurrection, Dieu resterait un Potentat
tout-puissant, un Juge suprême trônant au-dessus du tohu-bohu du monde et de
l'implacable mêlée humaine.
*
Dans le cœur
humain, une preuve de Dieu réside en l'amour inconditionnel que nous portons à
tel ou tel être dont nous désirons absolument l'existence.
Dieu est en l'être
aimant la preuve que tel ou tel être aimé a une valeur absolue.
*
L'erreur: ne
chercher Dieu qu'avec l'intelligence et non avec l'amour.
*
« DIEU T'EST
PLUS PROCHE QUE TA VEINE JUGULAIRE. »(CORAN)
*
Ils n'ont pas
compris Dieu ceux qui en font la pierre angulaire de leur refuge "humain,
trop humain".
*
La foi en Dieu
prime sur toutes les valorisations humaines.
*
Dieu
insaisissable. On n'en fait l'expérience que par la voie du désaisir.
*
La plus grave
confusion est celle de Dieu et du Sur-Moi social. Dieu est un Dieu d'Amour et
non la Loi des lois. Cependant en tant qu'Amour, Il est la Loi absolue, le
Commandement de miséricorde, l’exigence radicale.
*
"Le Père est
en moi." La conception évangélique de Dieu: Dieu au cœur de l'homme, non
infiniment au-dessus de lui. Transcendance intérieure.
*
L'idée de Dieu ne
diminue pas l'homme; au contraire, elle l'agrandit infiniment.
*
Dieu : la grande question et non la
grande réponse rassurante ni celle des croyants dogmatiques ni celle des
incroyants dogmatiques.
*
Dieu n’est pas la Réponse, il est la question
la plus profonde qu’éludent la croyance
et l’incroyance.
*
Dieu met l’homme
infiniment en question.
*
Si Dieu n'est pas
le risque suprême, il n'est pas Dieu.
*
Dieu, le
décentrement absolu, la pensée la plus audacieuse.
*
TRIUNITÉ. Père/Fils/ Esprit : modes du Dieu Unique et
non entités. Dieu Unique transcendant le monde, s’incarnant en l’Homme,
inspirant le cœur humain.
Un seul Dieu Créateur-Rédempteur-Inspirateur, Dieu dynamique,
processionnel, cœur vivant du monde, non Être immobile.
*
Conception trinitaire de la
Parole : Parole-Vie unique et infinie à la fois comme Transcendance, impensable, comme Incarnation
en Christ, comme Esprit au cœur de l’homme et du monde.
*
Le divin ne se conquiert pas comme se
conquiert le monde. L'accès au divin demande que tu t'abandonnes, que tu meurs
à toi-même.
*
Il ne s’agit pas de croire en Dieu,
il s’agit de Le vivre ici maintenant.
*
Vivre Dieu ici maintenant, non spéculer sur l’après-mort.
Dieu dans la vie, au cœur de la vie, non dans la mort, non après la mort.
*
Il ne s’agit pas de prouver Dieu,
Christ, il s’agit de vivre Dieu, Christ, de faire voir, montrer Dieu, Christ à travers l’homme, non de
démontrer.
*
Si
d’aventure tu trouves Dieu, tue- Le : ce n’est pas Dieu.
*
"JE PRIE DIEU DE ME LIBÉRER DE
DIEU" (MAÎTRE ECKHART).
*
Ils prennent Dieu pour un poteau
indicateur, lui que l'on expérimente comme Agir inouï, Agir dans la Ténèbre,
au-delà de toute image.
*
Dieu n'indique pas le chemin. Il est
le chemin, la vérité, la vie au-delà de toute image du chemin, de la vérité, de
la vie.
*
Dieu ne dit pas ce qu'il faut faire.
Il est ce que nous découvrons quand nous ne savons plus quoi faire.
*
Dieu ne fonde pas l'axiologie, mais
l'ouvre au-delà du logique, au-delà du possible. Dieu habite le chemin de
l'impossible.
*
Dieu est le Jeu Nu au-delà des
Valeurs humaines.
Là où tu t'aventures au-delà de
l'humain, au-delà du bien, du beau, du vrai humains, là tu vis Dieu.
*
Dieu, non la garantie logique mais
l'aventure alogique.
*
La question de Dieu, c'est la
question axiologique, la question de l'exigence absolue de valeur.
*
Croire en Dieu, c’est
laisser passer son Esprit en nous et non adhérer à un dogme.
*
Dieu n'habite pas
au-delà de la vie; Il est son intime intimité, son cœur brûlant.
*
Le centre n'est ni la
Terre, ni l'Homme, mais Dieu, la Transcendance. Centre non-centre. Source
inobjectivable.
*
« ... LOIN DE CROIRE LE SURNATUREL, LE DIVIN
INVENTÉ PAR L'HOMME, JE PENSE QUE C'EST L'INTERVENTION MILLÉNAIRE DE L'HOMME
QUI A FINI PAR NOUS CORROMPRE LE DIVIN. » (ANTONIN
ARTAUD)
*
« DIEU EST LUI-MÊME UN PARADIS ARTIFICIEL. »
(SIMONE WEIL)
*
« L'ABSENCE DE DIEU
N'EST PLUS UNE FERMETURE : C'EST L'OUVERTURE DE L'INFINI. L'ABSENCE DE
DIEU EST PLUS GRANDE, ELLE EST PLUS DIVINE QUE DIEU. » (GEORGES BATAILLE)
*
L’Idole
absolue, c’est Dieu conçu comme Être suprême, l’inverse du Dieu de miséricorde de l’homme de Nazareth.
*
Les théologies négatives disent ce que Dieu n’est pas,
pensent que Dieu n’est pas pensable.
Aller plus loin : Dieu n’a rien à faire avec le penser. Dieu
ne peut que se vivre : imitation de Jésus-Christ.
*
Si tu ne cherches Dieu que dans le ciel, tu manques Dieu.
*
Aborder la question de Dieu comme question existentielle de
vie ou de mort, de liberté ou d’asservissement, et non de croyances mentales.
*
Dieu, la plus intime intimité. La pensée, elle, sépare,
objectivise.
*
Dieu ne sert pas à expliquer l’univers. Il ne sert d’ailleurs
à rien. Il est l’expérience de l’infinie gratuité de la vie au cœur de l’homme.
*
Dieu n’est pas affaire de connaissance, mais d’intime infinie
co-naissance.
*
O THEOS AGAPE ESTIN. DEUS CARITAS EST, rien d’autre à
savoir : Dieu est Amour.
*
Dieu, c’est l’évidence vivante de l’Amour présent secrètement
en chaque être.
*
La lumière du Dieu de tendresse ne se montre que sur le
visage des enfants et celui des humiliés. Ce n’est qu’à travers l’innocence et
le malheur que Dieu se révèle.
*
Dieu est charité et tout ce qui n’est pas charité n’est pas
de Dieu. Une très grande part de la religiosité humaine n’a rien à faire avec
Dieu.
*
La seule preuve de Dieu est de Le vivre ici et maintenant
comme Amour.
*
Pouvoir prouver Dieu voudrait dire pour l’homme être maître
de la transcendance. Ce serait la fin de Dieu qui est l’infiniment Autre.
*
Dieu : le mot le plus vide et le plus fourre-tout.
*
Dieu, mot vide, abstrait, tant qu’il n’est pas incarné dans
un être concret.
*
Hors du Christ, l’idée de Dieu reste grandement une
abstraction.
*
Je ne puis croire qu’en un Dieu qui se laisse crucifier par
le monde comme le sont les hommes livrés au Mal et à la Mort.
*
Dieu Toute-Faiblesse dans l’Histoire. Ça change tout. Ça
invalide toutes les grandes théologies politiques proclamant « GOTT MIT
UNS ».
*
Dieu ne peut être dit que par éclairs, à l’infini.
*
La présence de Dieu est un point infime dans l’univers et ses
abîmes de puissance et de mort, un point infime qui constitue cependant le cœur
de tout ce qui est.
*
« NI LE CIEL NI LA TERRE NE
ME CONTIENNENT. SEUL ME CONTIENT LE CŒUR DES CROYANTS. » (HADITH QÛTSI).
*
« LE MURMURE D’UNE BRISE LÉGÈRE… » (Premier Livre
des Rois, 19, 9-13)
*
Discrétion absolue de Dieu s’incarnant dans un moins-que-rien
et ne laissant en témoignage de son passage que le simple pain et le simple vin
de l’eucharistie.
*
PAR-DELÀ LA MORT DE DIEU. Traverser la mort de Dieu et non
pas tenter de revenir vers les anciennes conceptions théologiques, vers les
sacralités archaïques.
*
Le Dieu à tuer : le Dieu–Objet, le Dieu dogmatique, la
Puissance surmoïque trônant au-dessus des hommes, le Sur-Moi par excellence. Ce
Dieu-là n’est pas le Dieu du Christ, l’Abba qui nous aime.
*
THÉOLOGIE. La Pensée judéo-chrétienne est une athéologie, une
athéologie différente de celle de Bataille ou de celle d’Onfray. Le Dieu judéo-chrétien
ne peut se penser ni à travers l’onto-théologie occidentale, ni à travers son
envers.
*
Dieu est à la fois transcendance absolue et immanence
absolue, Créateur des mondes et notre plus intime intimité, notre liberté la
plus libre.
*
L'existence de Dieu n'enlève rien à la personne humaine; bien au contraire elle en constitue le fondement.
Sans Dieu,
nous ne sommes que des bulles s'évanouissant dans le néant du monde.
*
Creuse, creuse encore. Creuse le centre. Ou plutôt déblaie,
déblaie encore. Là, toujours plus au centre, au centre du centre, au lieu
insaisissable, en l’inconscient absolu, est Dieu , le Je de ton Je.
*
« CREUSE AU-DEDANS, C’EST AU DEDANS QU’EST LA SOURCE DU BIEN TOUJOURS PRÊTE À JAILLIR, SI TU CREUSES TOUJOURS. » (MARC-AURÈLE)
*
« CREUSE AU-DEDANS, C’EST AU DEDANS QU’EST LA SOURCE DU BIEN TOUJOURS PRÊTE À JAILLIR, SI TU CREUSES TOUJOURS. » (MARC-AURÈLE)
*
La Source est au plus profond dedans : dans le Lieu de
la Parole, l’Inconscient absolu, où Moi et Toi, Passé et Futur, Masculin et
Féminin…ne s’opposent pas.
*
Théologies trop sages, trop prudentes. Parler Dieu, non de
Dieu. Prophétisme. Éclatement de la parole humaine.
*
Dieu, cette
fulguration, cette évidence impensable qui échappera toujours aux docteurs.
*
La seule
preuve de Dieu est la perception du caractère absolument sacré de toute
personne humaine.
*
Dieu est le Dieu des vivants, de ceux
que vivifie une Parole immémoriale et éternellement à venir. Il n’est pas le
Dieu des morts, le Dieu de la commémoration des ancêtres.
*
Ne cherche la preuve de Dieu nulle
part ailleurs qu’en toi-même, dans ton plus profond désir.
*
Ne plus chercher Dieu, Le vivre.
*
CHRIST
L’INCARNATION
Jésus: pour une part parfait être ordinaire. L'homme simple,
nu, dépourvu de toutes les fausses
grandeurs mondaines, de toute légitimité sociale, se lève et prend la parole.
Dieu
s'incarne dans un Humble, non dans un Grand de ce monde.
*
Jésus et ses
disciples ne pouvaient pas ne pas être des hommes d’humble extraction. Un Jésus
sorti de l’élite est inconcevable. Lui aurait fait défaut le sentiment profond de
la nudité de l’existence humaine.
*
Jésus n’est
pourvu d’aucune grandeur humaine afin de ne tenir sa grandeur que de Dieu.
*
L’aspect le plus grandiose du christianisme, c’est le fait que Dieu s’incarne dans la plus extrême petitesse, dans un obscur paysan de Galilée, qu’il assume notre condition dans son état le plus humble, voire le plus rejeté, l’état de criminel condamné à la crucifixion.
L’aspect le plus grandiose du christianisme, c’est le fait que Dieu s’incarne dans la plus extrême petitesse, dans un obscur paysan de Galilée, qu’il assume notre condition dans son état le plus humble, voire le plus rejeté, l’état de criminel condamné à la crucifixion.
*
Dieu prend visage humain non dans la gloire, mais dans le
plus grand délaissement (kénose). Il vient sous la forme du plus bas. Voilà la chose
sublime. Voilà ce que tout le génie humain n’aurait jamais pu inventer.
L’histoire
du Christ est tellement vraie dans ses paradoxes qu’elle ne peut être que
divine.
*
Nietzsche,
le grand contempteur du christianisme, n'a pas osé cracher au visage du Christ.
Il a "sauvé" le Christ et chargé Paul de Tarse de toute l'infamie du
christianisme.
*
Jésus est le Christ, Fils de Dieu, témoin de la radicalité de
Dieu. Il ne sort pas du naturel (qui ne peut produire que du naturel). Il ne
peut sortir que de Dieu.
Deux erreurs à son propos : accentuer l’un des termes du
couple Homme-Dieu.
Jésus-Christ
est l’exacte intersection de l’Ego et du Non-Ego, du monde et de Dieu.
*
*
En Christ, le Jeu des Jeux, le même Jeu, Celui de Dieu et de
l’Homme. En Christ, Dieu qui s’incarne et Homme qui s’abandonne à Dieu.
Dieu n’est Dieu qu’en l’Homme. L’Homme n’est Homme qu’en
Dieu.
*
L'histoire
la plus obscure, celle de Jésus de Nazareth, devient l'histoire la plus
éclairante de l'humanité. Mystère infiniment profond à méditer sans fin.
*
Un Dieu traité comme un criminel, un Dieu crucifié : image la
plus singulière, la plus terrible, la plus prodigieuse, dont nous n’épuiserons
jamais le mystère.
*
Le génie du christianisme: oser affirmer l'incarnation de
Dieu en un homme, Jésus de Nazareth. C'est l'idée la plus folle apparue sur
terre, l'idée, l'événement qui coupe l'histoire humaine radicalement en deux.
Nous datons
tout à partir de Jésus-Christ, l'avez-vous oublié?
A vrai dire, le Christ ne coupe pas l’Histoire en deux ;
il transcende toute ère possible. Il est l’éclair de l’éternité frappant tous
les temps.
*
Ce qui est le plus invraisemblable, le plus miraculeux, c'est
que le christianisme, cette petite histoire folle de quelques va-nu-pieds
galiléens, se soit universellement répandue. Ce ne peut être que l'œuvre de
l'Esprit.
*
Le Christ ne commence pas une nouvelle ère, il explose toute
ère possible.
Il n’y a pas d’ère chrétienne. Le Christ transcende toute
temporalité.
Christ vraie coupure transtemporelle entre humanité
« naturelle » et humanité « surnaturelle ».
*
Christ : la révélation-révolution de la personne absolue
au-delà de tout idéal d'homme, de tout surhomme imaginable.
*
Même si tout
aboutit au Néant final, je préfère la voie du Christ à toute autre voie
humaine.
*
«SI
QUELQU’UN ME DÉMONTRAIT QUE LE CHRIST EST HORS DE LA VÉRITÉ ET QU’EN EFFET LA
VÉRITÉ N’EST PAS DANS LE CHRIST, JE PRÉFÈRERAIS RESTER AVEC LE CHRIST PLUTÔT
QU’AVEC LA VÉRITÉ. » (DOSTOÏEVSKY)
*
Christ, plus
haute figure de la destinée humaine.
*
INCARNATION. En Christ, Dieu se fait chair afin que toute
chair se fasse Dieu.
*
La Pensée de l’Inconscient permet de mieux comprendre le
christianisme comme religion de l’incarnation : Verbe venant habiter la
chair au plus intime.
*
Il n’y a qu’une façon de vivre Dieu, c’est d’incarner son
Esprit comme le fait le Christ.
L’Esprit est Vie et son inversion est Mort.
En chaque être humain sévit la même guerre intime entre la
Vie et la Mort.
C’est en cela que réside l’universalité de la condition
humaine. Condition singulière et universelle en chaque personne humaine.
*
Le Verbe
s'est fait Homme pour que l'Homme se fasse Verbe, pour que l'être humain,
émergeant du Cosmos, co-naisse à l'Infinie Parole.
*
NATIVITÉ
dans la nuit
dans la froide nuit du monde
une étoile surgit
une fleur éclot
un enfant naît
l'enfant absolu
le Dieu d'enfance
rien qu'un petit et fragile corps
perdu dans la froide nuit
où s'incarne
la Toute-Puissance de l'infinie
Tendresse
voici naître
le Dieu fou
le Dieu illogique
brisant les raisonnables ordonnances
des Raisonnables
Créateur prenant la forme d'une
créature
voici naître
Iéshoua fils de Myriam
à Bethléem de Juda
obscur patelin d'où selon la
tradition
rien de bon ne peut sortir
et c'est le Rédempteur du monde qui paraît
le trésor entre tous
le Nom qui sera élevé au-dessus de
tous les noms
voici naître
l'Obéissant absolu du Dieu Amour
et le radical Rebelle
qui va subvertir le règne de
domination et de mort
voici naître
le Maître de douceur le Maître de vie
ni Dieu pur esprit ni Dieu rien que
chair
ni culpabilisateur ni adorateur de ce
monde
mais son Créateur et son
transfigurateur
voici naître
voici s'éveiller
au cœur du silence nocturne
loin des Capitales agitées
loin des Palais majestueux
voici s'ouvrir la toute petite graine
l'infime présence
du Dieu Infini qui lentement
silencieusement
germera jusqu'à l'Accomplissement
*
VIGILE
Me voici
dans mes caves d'ombre
offert aux frôlements de l'aile
éternité.
En moi l'amande d'amour s'éveille
parmi racines ivres et ronces.
Ô tâche terrifiante!
Tout anxieux devant le faix à porter,
devant la mort crucifiante et
l'énigme,
je suis là, ouvert, à attendre,
à attendre qu'à travers moi tu
renaisses,
à attendre la suite de mes jours et
leur terme dans ta lumière.
Le vent gémit et tourmente les
branches.
Le froid sagitté cerne les abris et
les nids.
La nuit écrase et crie.
J’attends.
Et tout attend, balbutiant son désir
indicible.
J'attends et n'entends plus que mon
silence tendu,
et les neiges de la nuit attentive,
et les cloches lointaines contre le
ciel
fêtant le ferme et frêle espoir
d'un miracle de rose sur la tige de
Jessé.
Divin Enfant, me voici
Divin Enfant, me voici
comme aux saisons naïves
venu vers Toi,
parmi bergers et rois,
pâtre éperdu d'un troupeau sans
figure,
astres, plantes, bêtes,
âmes et peuples épars se nourrissant
de nuit
dans le vertige des millénaires.
Je viens puiser la lumière
d'une humilité nouvelle.
Ô fasse qu'en nos corps inextricables
la terre trouve son visage, sa
nudité, son feu.
*
Dans la nuit,
dans la nuit effrayante du monde,
une étoile secrète surgit,
une fleur cachée éclot.
Dans la nuit,
dans la nuit de détresse du monde,
un cri, un faible cri.
C'est l'enfant qui naît,
l'enfant absolu,
le Dieu d'enfance,
la Toute-Puissance
de la Tendresse infinie
s'incarnant dans un petit corps
vagissant,
chose fragile, chose de rien,
lumière qui vaincra la Nuit
pour l'Éternité.
*
ET INCARNATUS EST
et s'est incarné
en pleine pâte
en pleine matière
pour être avec les étoiles les herbes les bêtes familières
pour être avec toutes ses créatures
et s'est incarné
s'est fait chair
s'est fait homme a assumé l’humaine déchirure
s'est incarné dans notre misère
dans notre nudité
s'est fait enfant
enfant vagissant
enfant affamé qu'on allaite
enfant inquiet que l'on apaise
s'est incarné dans l'humaine glaise
dans l'humus fondamental
et s'est fait corps fièrement vertical
s'est fait sang viscères muscles sexe
s'est fait cerveau aux pensers complexes
s'est fait mains
mains qui secourent qui pacifient
s'est fait bras pour étreindre l'ami
s'est fait corps bipède agile
pour arpenter campagnes et villes
et s'est incarné
dans l'abjection dans la merveille humaine
dans l'angoisse humaine
et s'est impliqué dans nos histoires mondaines
et s'est fait homme
de la même humanité que toi et moi
de la même pitoyable miraculeuse humanité que toi et moi
et s'est incarné dans l'humilité
dans l'incognito parfait de la commune loi
s'est fait homme comme n'importe qui
comme le moindre d'entre nous comme le plus petit
pour donner visage
à tout homme toute femme tout enfant
visage transhumainement humain
visage nu du Dieu Souverain
visage transfiguré de l'homme
*
Christ révèle Dieu habitant l'Homme et non l'Être suprême trônant au-dessus du monde.
*
Sans Christ, Dieu reste une abstraction
exilée dans les cieux lointains.
*
La transcendance de la Parole vécue ici
maintenant n’est pas le Dieu de l’au-delà. C’est le Dieu vivant en nous dans le
présent, dans la présence éternelle.
*
Le Christ a eu peur de la mort. Il n’a
pas vaincu le monstre comme les héros des légendes. Il a traversé sa Passion
dans l’angoisse et l’extrême douleur,
témoin du fragile désir de vie qui a triomphé du monde en une victoire
improbable. Et la foi seule, non l’admiration, l’amour seul permet de le
suivre.
En quoi le Christ n’est pas un héros
légendaire, mais le témoin de la misérable commune humanité.
*
Le Christ vit le Jeu du désir au-delà
des grandeurs et du néant de ce monde. Il n’est ni du côté des installés ni de
celui des négateurs de ce monde. Il incarne le désir de vie de tout homme
au-delà des mirages mondains et des certitudes de mort.
*
A ceux qui lui demandent : montre-nous
le Père, le Christ répond : qui me voit, voit le Père. Le Fils inclut le Père.
Le Fils vit le Père dans la mesure où il vit la Parole Infinie. Et il invite chaque être humain à
le suivre, à vivre à son tour la Parole.
PERSONNE NE VIENT À MOI SI CELA NE LUI A ÉTÉ DONNÉ PAR LE PÈRE c’est-à- dire par la Parole qui vient du dedans.
*
PERSONNE NE VIENT À MOI SI CELA NE LUI A ÉTÉ DONNÉ PAR LE PÈRE c’est-à- dire par la Parole qui vient du dedans.
*
La Bonne Nouvelle que clame le Christ: Je suis et vous êtes- ABSOLUMENT.
*
JE SUIS: seule rayonnante vérité.
*
Le Christ est Verbe vivant et non maître-penseur, non transmetteur d'un système de pensée.
*
Jésus ne révèle pas Dieu par un
Discours. Il est lui-même la Parole de Dieu, sa manifestation vivante comme
être humain, Dieu fait homme.
Suivre le Christ, c’est le vivre par
toute notre existence, non se conformer à un Programme, à un code législatif.
*
En Christ Dieu assume le Mal. On ne peut
plus se révolter contre Lui, L’accuser. Il devient angoisse et mort, Il se fait
Homme. Dieu avec nous contre le Mal et la Mort. Lui aussi souffre et subit le
Mal et la Mort.
*
Tant que tu ne vois pas le Christ en
chaque chose, en chaque être, tu n'as pas trouvé le Christ.
*
La Foi, c’est croire que le Christ est
la Vérité, croire que celui qui dit « Je suis la voie, la vérité, la
vie » dit l’absolument vrai.
*
L'arkhé et le télos du temps sont
impensables. Christ seul repère entre temps et éternité.
*
Le Christ n'est pas un métaphysicien, un
rêveur utopiste; il est le Vivant qui assume le monde, qui en traverse la part
négative et la radicale finitude.
*
Le Christ est le Modèle du courage de
vivre, l'ouvreur de voie.
*
Christ : à la fois Modèle de
l’incarnation de la Parole et Sauveur, Passeur de l’abîme de mort.
*
Sans le Christ, quel sens? Rien que le
cercle infernal dans le néant?
*
Le Christ
incarne la Parole-Source qu’il appelle Abba, Père. Il est le Verbe-Vie qui
traverse tout monde possible. Le Pouvoir-Monde ne peut tolérer ce Vivant, ce
Passant qu’il cloue sur la Croix.
Le Vivant ressurgit de la Mort et traverse la Finitude. Rupture
du Fatum d’airain qui pèse sur le monde. Événement absolument
inimaginable devenant le cœur de
l’Histoire.
*
L’objet de la pensée chrétienne ne peut être rien d’autre que
l’approfondissement sans fin de l’événement CHRIST. Le Christ, mesure de toute
chose, centre de gravité permettant de penser (repenser) tout le reste, le
monde, la société, l’histoire, l’éthique…
*
Le Christ est l’incarnation et l’accomplissement de la Parole,
l’unique Parole qui travaille l’humanité depuis ses origines.
*
Seul le Fils peut enseigner la Voie parce qu’il L’est. JE
SUIS LA VOIE, LA VÉRITÉ, LA VIE. C’est à comprendre littéralement.
*
Absolument lumineux l’accord entre les paroles de Jésus et sa
trajectoire de vie, de mort, de résurrection.
*
Je ne crois Dieu qu’en Jésus-Christ.
Toute autre approche du divin n’est que propédeutique.
*
Voir le Christ dans toutes les Traditions.
Voir toutes les Traditions dans le Christ.
*
Toutes les problématiques théologiques, religieuses,
interreligieuses sont sans doute à repenser.
*
Le Christ n’est la propriété d’aucune Église, d’aucune
religion. Il appartient à chaque être humain et à toute l’humanité.
*
CHRIST POUR TOUS LES HOMMES
CHRIST POUR TOUTE L’HUMANITÉ
*
Primauté du Christ sur toute autre instance, Traditions,
Églises, Écritures…
*
Libérer le Christ de l’atmosphère
confinée des religions.
*
Repenser le Christ hors de toute la métaphysique occidentale,
ancienne et
moderne.
*
Repenser le Christ hors de tout souci d’orthodoxie
confessionnelle.
*
Croire le Christ, pensée la plus folle. À côté la philosophie
la plus radicale, par exemple celle de Nietzsche, est sagesse trop logique.
*
Le Christ s'aventure absolument et invite chaque humain à
cette absolue aventure.
*
Jésus ne pense pas Dieu, il Le vit.
Jésus n’est pas un théologien, il est incarnation de Dieu et
appelle chaque être humain à incarner Dieu.
*
Jésus, anti-légaliste. « L’homme n’est pas fait pour le
Sabbat, mais le Sabbat pour l’homme. »
Cependant Jésus ne suspend pas la Loi ; il en accroit
l’exigence, une exigence concernant l’intériorité et non seulement la vie
extérieure, sociale de l’homme.
*
Christ est révélation du Dieu de charité, inverse absolu du
Dieu Tout-Puissant, le faux Dieu de toute société humaine y compris les
sociétés soi-disant chrétiennes.
*
Christ, l’inverse du monde des maîtres. L’antipolitique
absolue.
*
CHRIST ANTIPHILOSOPHIE ANTIPOLITIQUE ABSOLUES
*
Jésus révèle le vrai Dieu vivant, le Dieu des Vivants, le
Dieu qui est la Loi de l’Amour, Loi de Grâce, non Loi de domination, Pesanteur
écrasante.
*
Loi de l’Amour contre amour de la Loi. Arbre de la Vie contre Arbre du Savoir du
Bien et du Mal.
*
« JE SUIS VENU POUR SAUVER LE MONDE, NON POUR LE JUGER. »
*
Le jugement de Dieu est la suspension du jugement du monde
dans la lumière de l’Amour.
*
Le Christ n’enseigne pas une doctrine. Il est lui-même le
Message et nous demande d’avoir foi en lui. C’est le seul Message de l’Évangile :
ayez foi au Messager du Dieu de Miséricorde.
*
Le Christ n’enseigne pas un modèle théorique, il est lui-même
le Modèle, le Modèle vivant de toute vie humaine.
*
Je suis le chemin, la vérité, la vie, dit le Christ, et tu
l’es aussi, si tu crois en moi et non aux illusions du monde.
*
FOI FOLLE FOI
IMPOSSIBLE
IMPOSSIBLE DE CROIRE
PRÉFÉRER LE NÉANT ?
SE DISSOUDRE DANS L’INCOMPRÉHENSIBLE CHAOS ?
*
Je ne me
préoccupe pas du Christ des Églises. Je tente de penser le Christ comme enjeu
de toute l'histoire humaine, de tout le questionnement humain.
*
Christ
au-delà des religions, au-delà des confessions, y compris les confessions
chrétiennes qui chacune a tendance à former un enclos.
*
Christ plus
qu’œcuménique, Christ transreligieux, Christ pour toute l’humanité.
*
Le Christ
n’est pas Révélation du Dieu de l’Occident, il est Parole pour tous les hommes.
Il transcende toutes les religions.
*
Croire en
Jésus-Christ : ne pas croire quelque chose, croire en Quelqu'un, croire en Dieu
en personne. Littéralement.
*
Christ : message de l’absolue Tendresse divine, rien d’autre. Croire
en Dieu, c’est croire au Dieu-Amour et en son Messager, le Christ.
*
Le Christ est-il Réponse? Non. Il est la Question vivante et non réponse
imposée. Le crois-tu ou non? À chacun de tenter de répondre.
*
Dieu est le Libérateur. Cependant Il
ne nous libère pas de force: Il respecte notre liberté. Il veut notre libre
adhésion aimante.
L’amour seul peut croire l’Amour.
*
VEUX-TU DIEU OU VEUX-TU LE NÉANT ?
VEUX-TU L’AMOUR OU
VEUX-TU LA MORT ?
*
Le Christ n’est pas la Réponse
universelle, bien au contraire en Lui, par Lui se reposent à l’infini toutes
les questions concernant l’homme.
En Lui, par Lui les êtres humains sont
affrontés au grand choix entre Vie et Mort, entre Amour et Puissance, entre Vérité et
Non-Vérité, entre Temps et Éternité…
*
CHRIST RÉVÉLATION DE DIEU. Le Christ ne nous livre pas
une révélation sur Dieu, il est lui-même la Révélation vivante.
*
La Révélation à la fois "descend du ciel" et éveille ce qui est déjà latent en l'homme, la Parole comme inconscient absolu.
La Révélation comporte deux niveaux: la révélation intérieure, subjective, travaillant chaque subjectivité humaine (structure universelle de la Parole), et la révélation historique, objective, venant à nous à travers les Traditions religieuses, les Ecritures et le Christ.
*
L’infinie nouveauté de la Révélation
est sans cesse à (re-)découvrir. Dire sans fin autrement la nouveauté de
l’Absolue Nouveauté.
*
*
La Révélation révèle ce qui est déjà en l’homme,
inconsciemment.
Elle n’est pas une Parole qui tombe du haut du ciel sur la tête
de l’homme, elle est l’éveil de la Parole intemporelle présente en l’homme
depuis toujours. Elle parle Dieu au plus intime du cœur humain.
*
*
La Révélation permanente de Dieu traverse toute la Création,
toute l’Histoire et l’intimité de chaque être humain.
*
*
*
L’Histoire du christianisme est
celle de la progressive révélation du sens de la Révélation christique. Comme
celle d’une étoile, la lumière de la Révélation met du temps à nous parvenir
dans tout son éclat véritable.
*
Révélation christique. Révélation d'en haut de l'absolue
liberté en bas. Révélation de l'âme libre, parole absolument libre enfouie,
inconsciente au fond du cœur, du cœur
livré aux puissances du monde. Le Christ révèle ce qui existe déjà en nous
profondément enfoui par le péché, par l'état de séparation d'avec Dieu. Dans la
révélation évangélique, il ne s'agit pas d'une soumission à une puissance
sacrée extérieure. Rupture radicale d'avec les religions sacrées et profanes de
la puissance, de la Loi.
*
En Christ est mort le Dieu sur-moïque, le Dieu des hommes.
Véritable subversion de l’Ancien Monde hiérarchique et de son envers, le Monde
Moderne, fondés sur la Puissance. En Christ commence le Nouvel Homme fondé
sur l’Amour, l’expérience de la christité.
*
CHRISTITE
Christité : vivre le Christ ici et
maintenant et non seulement croire au Dieu dans l’au-delà. Cette croyance au
Dieu céleste sans cette expérience vivante du Christ est une impasse. La seule
voie vers Dieu est de suivre Jésus, de vivre Dieu dans notre humanité.
*
La christité (l'adhésion sans réserve au
Christ) ne sépare pas du monde: elle y engage plénièrement; elle est
incarnation, chemin pour assumer totalement la condition humaine sous tous ses
aspects.
*
Croire le Christ, c’est
le vivre sans réserve dans la vie et dans la mort.
*
Relation non à un Principe abstrait, au
Bien absolu (comme dans le platonisme), mais à Dieu comme personne, à Dieu
s'incarnant dans une Personne concrète, Jésus de Nazareth.
*
Vivre le Christ du dedans, dans
l’expérience de l’Esprit qui vient habiter au plus intime de chaque être
humain.
*
Christ aussi vous l’avez idolifié en le
vivant du Dehors.
*
Christité: une pratique de vie, non une philosophie.
Le Christ ne vient imposer aucun système de pensée. Il demande simplement de croire en Lui, c’est-à-dire à l’incarnation de la Transcendance de l’Amour et à suivre son chemin de vie.
*
L'essentiel: vivre l'expérience de
l'amour ici maintenant, rien d'autre. Tout le reste (les Églises, les Écritures,
l'au-delà...) est secondaire.
*
Christité : habitation de l’homme
par L’Esprit de Charité.
*
La christité peut être vécue dans
n’importe quelle religion et hors de toute religion .
*
Vivre la christité, même si Christ est
illusion; vivre la charité sans réserve, même s’il n’y a pas de ciel. Elle est
la seule clef de l’existence vraiment humaine.
*
« J’AI SONGÉ À RECHERCHER LA CLEF
DU FESTIN ANCIEN…LA CHARITÉ EST CETTE CLEF. »(RIMBAUD)
*
Je ne sais pas ce qu’est la vérité, mais
je sais ce qu’elle n’est pas, toutes ces positions fermées qu’adoptent les
êtres humains pour domestiquer le désir infini. Vivre la christité consiste à
dynamiter toutes ces citadelles où s’incarcèrent les vivants comme dans des
tombeaux. Vivre la christité, c’est sans cesse ressusciter à la liberté de la
vie, et cela jusque dans l’abîme de mort.
*
Ce ne sont pas les puissances mortifères
qui constituent le cœur du destin humain, c’est la christité, la dynamique
résurrectionnelle, l’espérance en la victoire sur la folie sacrificielle de
l’humanité.
*
La christité n’est pas accès à un autre
monde ; elle est l’ouverture à laquelle tu nais quand tu renonces à tout monde,
« le bond hors du rang des meurtriers » (KAFKA).
*
Ce qui t’est demandé : le passage de
tout ordre du monde possible, de toute maîtrise possible, à la Parole vivante.
*
«L’EXIGENCE DE L’IMITIO CHRISTI , C'EST-À-DIRE CELLE DE VIVRE SUIVANT
L’EXEMPLE DU CHRIST EN VISANT À LUI RESSEMBLER, DEVRAIT TENDRE AU DÉVELOPPEMENT
ET À L’EXALTATION DE L’HOMME INTÉRIEUR EN CHACUN. MAIS, EN RÉALITÉ, CETTE IMITATION DU CHRIST EST
RAVALÉE AU RANG D’OBJET EXTÉRIEUR DU CULTE PAR LE CROYANT SUPERFICIEL ENCLIN AU
FORMALISME MÉCANIQUE ; ET C’EST PRÉCISÉMENT L’ADORATION QUI LUI EST PORTÉE
EN TANT QU’OBJET QUI EMPÊCHE CETTE IMITATION D’AGIR DANS LA PROFONDEUR DE L’ÂME
ET DE TRANSFORMER CETTE DERNIÈRE EN UNE TOTALITÉ CORRESPONDANT À L’EXEMPLE IDÉAL.
DE CE FAIT, LE MÉDIATEUR DIVIN N’EST PLUS QU’UNE IMAGE EXTÉRIEURE, TANDIS QUE
L’HOMME RESTE FRAGMENTAIRE ET N’EST PAS ATTEINT DANS SA NATURE LA PLUS
PROFONDE ». (JUNG)
*
Vivre la christité avec tout son être,
non seulement mentalement.
*
Le Christ de l'Histoire et des Dogmatiques ne suffit pas. Le plus
important est de l'incorporer en soi, de l'intérioriser, de le vivre en Esprit,
de le trouver en notre tréfonds. Accomplissement de la Révélation, Révélation
venant du Dedans absolu, de l'Inconscient, Révélation pour l'homme, en l'homme.
Essence de la christité.
*
La christité n'est pas simple ascèse spirituelle, elle est foi en la
résurrection, chemin de vie éternelle, de joie infinie.
*
Suivre le Christ n’est pas suivre une Idée ; c’est vivre dans son âme
et dans son corps le chemin du Christ, le chemin qui va de Dieu à l’Homme et de
l’Homme à Dieu et qui n’est rien autre que ta vie la plus concrète, la plus
unique, et celle de tes frères humains vécue hic et nunc dans l’Esprit du Christ.
*
Suivre le Christ, c’est vivre absolument
ton propre chemin de vivant référé au Christ et non appliquer un Système.
*
La christité est expérience de l’Esprit, non doctrine, non orthodoxie/hétérodoxie.
*
Christité : vivre l’Esprit du Christ, la Parole de vie en nous.
Rejoindre le Christ en nous, en chaque être humain, non en l’Homme de Nazareth
d’il y a 2000 ans comme simple figure historique.
Expérience de l’Esprit venant du dedans
et non simple répétition traditionnelle, simple commémoration historique ou
simple référence aux Écritures.
*
La christité est latente en chaque être humain. Le Christ ne
fait que révéler chacun à lui-même. À chacun, il dit : deviens ce que tu
es, théophore.
*
Le Christ n’est rien pour toi s’il
n’investit pas totalement ton être.
*
La christité n’est vraie que si tu y adhères corps et âme. Ce
n’est pas une vérité « objective ». C’est une vérité à vivre.
*
Suivre le Christ, ce n’est pas pratiquer une religion, c’est
opter pour l’Agapé, pour l’absolument humain. Un choix impliquant tout l’être,
toute l’existence.
Suivre le Christ, c’est pratiquer la Vie, non une religion.
*
Être chrétien, c’est se convertir au principe de charité et
non simplement adhérer à la lettre d’un catéchisme.
*
Contre la « Schwärmerei » (la rêverie) des
Idéalistes. Christité n’est pas rêverie, elle est incarnation dans le plus
concret, le plus quotidien.
*
Vivre le Christ dans le silence, l’incognito. Sans pérorer,
sans gesticuler.
*
On témoigne du Christ essentiellement par sa vie non tant par
son discourir. Et on est toujours un témoin infidèle, indigne.
*
Christité : seule affirmation absolue de l’être humain.
*
La christité, l’incarnation de l’Amour, est l’absolument
sacré même si la vie aboutit au Néant final.
*
Le Christ est l’absolu pour l’homme quelle que soit la
conception du monde.
*
La christité est une pensée infiniment plus audacieuse que
celle de Nietzsche qui reste prise dans l’immanence pensable.
La christité est pas au-delà du
pensable, dans l’incompréhensible.
*
La christité, c’est vivre sans
réserve l’Esprit du Christ ici maintenant et non se poser sans cesse la
question de la vie après la mort.
*
Ne songe pas obsessionnellement à la mort devant toi, mais tourne-toi toujours à nouveau vers la Source de vie en toi, en l'autre.
*
Ne songe pas obsessionnellement à la mort devant toi, mais tourne-toi toujours à nouveau vers la Source de vie en toi, en l'autre.
*
"JÉSUS N'APPELLE PAS À UNE RELIGION NOUVELLE, MAIS À LA VIE" (BONHOEFFER).
*
Christité:
intuition de la charité sans réserve de Dieu.
*
Christité: jeu du
tragique absolu et de l'amour absolu.
*
La christité est
expérience de l’absolue nudité. Un de ses rares témoins authentiques est
François d’Assise.
*
ÉVANGILE. Lire littéralement l'Évangile
comme Livre de la Résurrection, chant de l'humanité nouvelle, délivrée du mal
et de la mort. Essence de la Bonne Nouvelle.
*
L'Évangile ne se comprend que par
absolue intériorisation.
*
Évangile: manuel de la totale transmutation.
Extrême simplicité et profondeur extrême.
*
L'Évangile se suffit en lui-même et n'a nul besoin de
compléments venant l'adapter au monde moderne. L'Évangile est un message
éternel, radical, valant tel quel pour toutes les époques.
*
Ce n'est pas l'Évangile qui doit être complété par les
doctrines de chaque époque, c'est à l'inverse chaque époque avec ses vues
partielles qui doit à chaque fois retrouver l'exigence sans compromis de l'Évangile.
*
RÉVÉLATION-RÉVOLUTION. La grande révolution interne du
christianisme est de le repenser sans cesse à nouveau selon sa propre logique, la logique
évangélique, et non selon les visions anciennes et modernes du monde.
*
L'Évangile annonce l'Homme nouveau et
contredit l'humanité ancienne subordonnée au Fatum cosmique ou l'humanité
moderne prétendant s'auto-délivrer.
*
Comprendre Jésus jusque dans les détails
comme Révélation-Révolution absolue, subversion de tout l'humain rien
qu'humain.
*
Jésus : le seul véritable Rebelle,
le seul véritable Guerrier de la Charité, traversant le Mal et la Mort sans se
soumettre au règne du Mal et de la Mort.
*
*
Voici l’Insurgé essentiel, l’Être-absolument-oui contestant tous les nons.
*
« JE SUIS VENU JETER UN FEU SUR LA
TERRE. » Feu auquel le christianisme a toujours à se convertir lui-même.
Révolution ni vers l'arrière, ni vers l'avant. Révolution au cœur même de
l’être. Dedans. A partir du dedans. Et toujours ici maintenant.
*
Le Christ n’enseigne rien. Il introduit au feu. Âpre feu qui consume nos
vieilleries égoïques.
*
Feu qui délivre de toute mièvrerie, de toute pose, de tout air compassé, de tout ton lénifiant, de toute bigoterie, de toute grisaille.
Feu qui délivre de toute mièvrerie, de toute pose, de tout air compassé, de tout ton lénifiant, de toute bigoterie, de toute grisaille.
Feu qui brûle la prudence, la mesquinerie, la raison raisonnante, l'être
qui toujours nie, l'humain rien qu'humain, l'humain trop humain, le
cramponnement obsessionnel aux dieux du fini.
*
La christité n’est pas
un chemin jonché de fleurs. Elle fait passer par le feu.
*
Christ : glaive contre les petits arrangements humains, les alliances tribales,
les alliances de sang, les alliances de classe.
Guerre du sujet contre les fausses paix collectives, les bêlants mensongers
unanimismes. Le Christ tranche le noeud gordien du collectif auto-idolâtrique
pour libérer la Personne. Ceux qui adorent le Père des Cieux sont les frères du
Christ, non ceux qui adorent la Famille, l'État, l'Institution humaine, tout le
Papamamaïsme terrestre.
*
*
Le Christ jette le Feu sur la Terre,
le Feu de la charité. Il apporte la guerre, la guerre non-violente pour le
Royaume de justice. À la violence du Mal, de l’injustice, il s’agit d’opposer
la foi, le ferme désir du Règne du Dieu de miséricorde et non le sommeil,
l’aveuglement de l’ordre humain.
*
« CHERCHEZ D'ABORD LE ROYAUME DE DIEU ET LE RESTE VOUS SERA DONNÉ PAR
SURCROÎT.» Nous avons inversé l'injonction christique et perdu le chemin du
Royaume.
*
HUMANITÉ DE DIEU. C'est avec les hommes réels qu'il faut vivre, non avec
des images idéales de l'homme.
*
L'attitude du Christ: vivre dans le monde, aimer les hommes tels qu'ils
sont. Amour le plus difficile, impossible, constamment blessé.
*
Le message éthique de Jésus n'est pas le surhumain, mais le plus humain.
*
Dieu n'est pas ce qui trône au-dessus de l'homme. Il est ce qui en l'homme lui insuffle le plus humain.
*
L'humain, le plus humain est malgré tout ce qui m'émeut le plus, et ce cœur
même de l'existence, je le retrouve précisément dans le christianisme.
Fondement essentiel de ce que j'ose parfois, témérairement, appeler ma foi.
*