Eglise
Par L'Express,
publié le
Le livre noir de l'Eglise pèse son poids de sang et de
larmes. D'avoir osé l'entrouvrir, même dans des formes et des
formulations qui laissent à désirer, fait de la démarche pénitentielle
amorcée par Jean-Paul II - geste sans précédent dans l'histoire
bimillénaire du christianisme - un événement de toute première
importance et un des moments forts du pontificat actuel. (...) Même si
elle a accompli des avancées gigantesques au XXe siècle, l'Eglise
vaticane, avec son organisation surannée, ses restes de mentalité
médiévale, se montre souvent bien éloignée de l'esprit du Christ dont
elle se veut le témoin privilégié. Mentionnons, en particulier, ses
positions rigides sur le célibat des prêtres, l'accès des femmes au
sacerdoce, la liberté de la recherche théologique, la contraception et
la morale sexuelle, l'usage du préservatif, l'avortement, la place des
divorcés remariés et des homosexuels au sein de l'Eglise; son
cramponnement à l'eurocentrisme, au centralisme romain, aux structures
exagérément hiérarchiques et autoritaristes... L'Eglise du IIIe
millénaire ne pourra pas faire l'économie d'une nouvelle mutation, une
mutation révolutionnaire qui devra être bien plus qu'un simple
aggiornamento, bien plus qu'une simple réforme. Son regard rétrospectif
sur soi doit s'accompagner d'une vision prophétique suscitant des
perspectives de renouvellement radical.
Pierre Judide, Pulversheim.
Pierre Judide, Pulversheim.
DU 11 SEPTEMBRE AU 11 FEVRIER : DU TERRORISME ISLAMISTE A LA REVOLUTION ARABE .
Le siècle a commencé le 11 septembre 2001 par les attentats les plus spectaculaires du terrorisme islamiste. Depuis 10 ans le monde vit sous la menace diffuse de l’Idéologie islamiste et de sa folie sacrificielle archaïque. Et voici qu’il y a plusieurs semaines une étincelle a enflammé la Tunisie. La jeunesse s’est soulevée, une jeunesse sous pression, assoiffée de justice et de plus de liberté, branchée sur Internet, le nouvel outil d’information et de contestation politique. Le peuple s’est mis à manifester et a fait tomber son potentat et son entourage corrompu. Le mouvement révolutionnaire s’est transmis comme un feu à l’Egypte : au Caire, à Alexandrie la rue a commencé à son tour à élever sa clameur, à manifester avec une détermination croissante, exigeant elle aussi haut et fort le départ du Président Moubarak jusqu’à ce que celui-ci bon gré mal gré obtempère à l’injonction populaire le 11 février dernier.
La révolution tunisienne, puis égyptienne constitue un événement capital, un processus en cours qu’il est encore malaisé à déchiffrer. Sommes-nous en présence de bouleversements révolutionnaires qui pour la première fois dans l’aire arabe feraient passer de régimes autocratiques à de véritables démocraties où les droits universels de l’homme et de la femme seraient réellement respectés ?
Autre question immense : cette vague révolutionnaire inattendue va-t-elle s’étendre à d’autres pays et constituer en fin de compte cette nouveauté historique extraordinaire, l’entrée des nations arabes dans la Modernité ? Autrement dit : l’an 2011 sera-t-il la réponse à 2001, la naissance de la vraie révolution arabe à la place de la pseudo-révolution islamiste, rétrograde et mortifère, celle d’Iran ou d’Al-Qaida ?
Fragile aube de la liberté. Pourvu que les masques sinistres de la servitude humaine ne reviennent pas hanter à nouveau le jour qui se lève sur les rives sud de la Méditerranée.
JUIN 2011
La chance de l'Europe de la culture n'a pas été saisie.Aucune grande entreprise de l'esprit ne s'est vraiment déployée dans l'Europe contemporaine.Aucun grand intellectuel ne s'est véritablement affirmé comme européen. Nous avons enterré le possible miracle européen sous nos affaires de boutiquiers, de juristes, de politiciens.
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