2014
22.2. Margot,
emmitouflée dans son imper rose, ne retrouvant pas ses mains cachées par les
manches trop longues, à l’aise dans le jardin qu’elle arpente vaillamment. On cueille des pâquerettes.
Lou fait un
peu de vélo.
Margot
s’amuse des facéties de sa sœur.
Les chats
s’abritent dans la serre. Ils paressent à longueur de temps allongés sur les
étagères parmi le chaos de vieilleries laissées par le jardinier qui a
abandonné son travail depuis belle lurette.
Les VHLM
repartent après le déjeuner pour Chatel où ils rejoignent les amis alsaciens
pour une semaine de vacances d’hiver.
23.2. L’écriture
est infini « hard labour ». Écrire et sans cesse réécrire. Impossible
approche de l’insaisissable.
6.3. Promenade dans les collines
près de Zimmersheim. Champs labourés. Soleil laiteux. Début des floraisons aux
arbres.
9.3. Ce fait énorme : que nous
sortons tous, tant que nous sommes, célèbres ou inconnus, riches ou pauvres, de
la Femme. La Mère : origine de toute humanité, du moins charnellement.
Prisonnier de ma citadelle de mots,
je n’ai pas vraiment perçu la vie autour
de moi. J’écris pour éviter de vivre. Pour vivre par procuration sans me
plonger dans la fange grouillante, dans la chair vivante des êtres et des
choses.
Chacun sa citadelle. Personne n’est
dans la vie. Nous faisons tous emblant de vivre.
Écrire pour dire notre pauvreté,
notre perdition, notre soif de vraie vie.
Écrire pour dire la grandeur de
chaque être vivant, quel qu’il soit,
Écrire pour dire la lumière secrète
des obscurs, des muets.
Père, Mère : des héros de la
vie humble, quotidienne, humaine, vraiment humaine dans leur fragilité, leurs
imperfections, leurs souffrances, leur malhabile besoin d’aimer et d’être aimé.
Écrire pour dire la vie précaire,
mortelle, impossible.
La vie divinement humaine,
humainement divine.
20.3. Jour du printemps. Lumière,
pâquerettes constellant l’herbe, frondaisons roses, jaunes, blanches, tout
chante sur fond bleuté de montagnes aux crêtes enneigées.
Centième anniversaire de Mère.
C’est aussi la fête de la St
Herbert. Ajoutons que hier RK m’a appris qu’il s’est marié un 20 mars.
Visite au cimetière, lieu paisible
où je dormirai pour l’éternité comme Père et Mère, Père G, Suzanne, Marcel,
Camille…et ceux qui nous suivront.
21.3. Les maux de la tribu.
Roman familial, roman de la tribu
humaine rien qu’humaine. En sortir, percevoir, au-delà, le silence, le mystère
des vivants et des morts.
27.3. Vidéo. Margot sur le toboggan.
2.4. XX° siècle : siècle de
Jules G qu’il traverse presque entièrement. Sa vie, un vrai roman.
7.4. Les pâquerettes et les fleurs
jaunes de pissenlit enchantent humblement le jardin.
J’appartiens à la descendance des
mystiques et des fous rhénans.
Perdu dans l’extrême banalité de la
vie et à l’écoute de son cœur secret.
9.4. Écrire pour dire la vie humaine
banale et grandiose.
22.4. L’existence est quand même une
sacrée aventure. Aurais-je préféré ne pas être ? Question folle.
26 AVRIL
Coup de fil de JG me souhaitant bon anniversaire.
Vivre le retrait radical et le radical travail intérieur.
Trouveur plus que chercheur.
Je ne cherche pas, je me laisse trouver.
5.5. Nous installons les bacs de
géraniums sur les rebords des fenêtres.
16.5. Amour des gens les plus
ordinaires (personne n’est ordinaire), des réalités les plus humbles, rues de
Pul, notre jardin, notre maison.
18.5. Je suis, j’ai toujours été
excessivement émotif.
2.6. Publication de l’article TRISTE
IMAGE DE LA FRANCE dans LA CROIX.
Le
secret : il n’y a rien à saisir, il n’y a qu’à s’abandonner à ce qui se
donne gratuitement.
Depuis
toujours, comme Cartesius, LARVATUS PRODEO.
14.6. Publication
de l’article « le jour le plus noir » dans L’ALSACE.
21.8. Je
donne régulièrement un concert au piano installé dans le hall de la gare de
Mulhouse.
11.9. Publication
de l’article L’ECOLE ET LE NUMERIQUE par LA VIE.
Du 9 au 14.10.
Voyage à Paris avec L et JG.
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