DANS LE SCINTILLEMENT DES VERGERS DE VERTIGE
Dans le scintillement des vergers de vertige
femmes odorantes,
filles en touffes de foudres
indolentes comme le lait,
aiguës comme les épées noires de l'azur.
Vastes lits de fraîcheur et de feuilles
avec des éclats de nuit,
des glaives flamboyants,
avec le sang des filles
et des liserons,
des nudités écarlates,
des bêtes fascinées d'éclairs.
LIAWESLIADLA
S’ Müsi esch a Misela,
hàt a kleina Bummernààs.
S’ Müsi esch a Vegala,
esch so fresch wia Morgagràs.
S’Müsi esch a Schefala,
hàt gànz dunkla Wulahohr.
S’Müsi esch a Katzala,
hàt a harzig Müsaohr.
S’Müsi esch a Diiwala,
hàt schneewissa Melchzehn.
S’Müsi esch a Bliamala,
wia’na rota Rosa scheen.
S’Müsi esch a Starnala,
met so diafer Aïgapràcht.
S’Müsi esch a Angala,
hàt a Gsecht wu emmer làcht.
S’Müsi esch a Maïdala,
so Tànzfroh wia dr Wend.
S’Müsi esch a Wiiwala,
dàs well dr Peterla àls Frend.
Denn s’Müsi esch fer s’Peterla
a Blüam, a Harz, a Starn, a Schàtz.
Drum hàt’r gmàcht dàs Liadala
wu s’Müsi stràhlt in jedem Sàtz.
LA DECLARATION
.
Oui, je le sais bien,
je ne l'ai jamais dit
ces sublimes petits riens
qui illuminent la vie.
Je ne l'ai jamais
clairement,
nettement,
franchement
déclaré
à haute et intelligible voix,
en mots choisis,
en langue de bon aloi,
avec le ton qui convient,
ferveur et gravité,
je n'ai jamais exprimé,
en dépit de tant de tentations avortées
de ma part
et d'expresses demandes
de ta part à toi,
je n'ai jamais osé jusqu'à ce jour
prononcer
à pleine voix,
sans hésitations et sans détours,
ces mots, ces phrases
à la douceur de soie
et auréolés d'extase
si fréquemment articulés
par les bouches humaines,
jamais osé
m'aventurer
à en susurrer,
bégayant,
la moindre syllabe...
Et voici qu'enfin
aujourd'hui,
prenant mon courage à deux mains,
après tant d'années de réserve,
de lèvres closes,
voici que maintenant
peut-être enfin j'ose,
dans un silence aux vastes échos,
faire résonner ces mots
qui chatouillent si délicieusement
les oreilles des femmes et des hommes,
ces mots suaves,
ces mots plus subtils que l'arôme
des plus précieux parfums,
plus brûlants que la lave,
plus limpides
que l'eau des rus rapides,
plus légers que les dansantes ailes
des libellules si frêles...
Vais-je enfin
aujourd'hui
ici maintenant
les chuchoter,
les clamer comme un royal édit
ces vocables vibrants
aux sons heureux
qui en lettres de feu
fulgurent tout le long
de tant de chansons,
de tant de missives
de folle passion...?
Allons-y, osons!
je te déclare que...
Mais tu le sais bien
ce que je veux te déclarer.
Alors pourquoi proférer
ce qui ne peut se dire,
ce qui se vit
dans l'extrême pudeur,
ce feu le plus secret
caché au fond du coeur
et communément nommé
l'amour,
âpre et douce déraison,
l'amour badin au teint de rose
l'amour grave rouge profond.
Et qu'importent à la fin les mots,
pourvu qu'on ait la chose.
J'AI CONNU DE CES FLEURS ETRANGES
J'ai connu de ces fleurs étranges,
la virginale au nom de nonne,
Thérèse de la Croix des saintes fanges,
Thérèse ou Antigone.
Une autre était de feu,
pareille au glaïeul rouge.
Elle avait dans la ténèbre des yeux
des éclairs qui bougent.
Une autre encore, ô foulques
des étangs du souvenir,
frémissante, nue, je bats ma coulpe,
je n'eus pour ses larmes que rires.
Et celle-là entre alcôves et pelouses,
la frêle fantasque épouse,
qui jamais ne revint.
Je regrettai son air mutin.
J'ai connu le lys et la tulipe,
l'anémone, la primevère.
Etangs de la mémoire, les brumes se
dissipent,
fleurs d'ombre, fleur de chair,
doigts, caresses, pétales,
et ces parfums puissants comme la mer,
et ces grâces de digitales.
Martha de Thuringe,
Evelyne de Bruges,
je me souviens, regards de sphinge,
puretés d'avant déluge
dans de profondes Allemagnes vertes.
Je me souviens... Mina de Fez
dans la chaleur offerte.
J'oubliais la Milanaise,
fleur sombre, chair de lait.
Le vent glissait dans les mélèzes,
j'oubliais...
J'ai connu de ces fleurs étranges
au nom de démones et d'anges.
IM DIAFA BLAÏA WALD
Wit vu da Derfer, vu da fenschtra Gotteshieser, vum gràïa Alltàg, gràïa Schufta,
tràïma d Maïdla im diafa blàïa Wàld,
wissa Kerwer wia Angel henter da rota welda Rosa.
Maïblüama bliaïa zwescha da schlànka Bei im frescha Gràs .
Blutt sen d Maïdla im kiahla Summerwend,
Wàldfeea met
Blüamakransla uf da blunda Locka.
Si tànza so
flenk un senga luschtig vu Schmatterleng umga.
Blutt stehn
d Büawa henter da Baïm
un wàrta voll
Luscht, Furcht, Ungeduld im griana Schàtta,
medla in da
Brennesla, Pfaffermenz, Blendschlichla,
d Hand vor
ehra Schàmteila.
Blutt lega
jetz d unschuldiga Kender ufm weicha Moos
un schmüsa
un schmutza sech un umàrma sech.
Jetz brenna fieriga Kerwer Leib àn Leib henter da rota
Rosa im diafa blàïa Wàld.
As esch s Fascht
vu dr Liawa met Fleisch un Seela.
D stella
Diarer lüaga züa met stühnenda Aïga.
D Vegala
schwiega im Làïb wu Geischter naschta.
D Pflànza un
d Baïm hera àndachtig züa met hocher Rüaïh wia si schreïa, glucksa un stöhna vor
seliger Freid, vor siassem fleischlichem
Genuss, d Bessassene vum Liaweswàhn.
S esch dr Bàràdies
uf dr Arda voll Sunna un Wolluscht.
Jetz erhewa
sech làngsàm d Liawesparla in dr Luft
un schwawa
wia Liachtgstàlta im ufena Hemmel
hoch ewer d
Baïmwepfel.
Si fliaga
wia Vegel ewr Wiesa un Wàsser
un vergehn
im Hemmelblàï,
im Goldglànz vum ewiga Summer.
Je voudrais t'aimer herbe odorante de songe
Je voudrais t'aimer brume amoureuse du vent
Je voudrais t'aimer soir qui sur les prés s'allonge
Je voudrais t'aimer terre et être ton tourment
Je voudrais t'aimer glaise onctueuse et nocturne
Je voudrais t'aimer île exultante d'oiseaux
Je voudrais t'aimer svelte et fraîche comme une urne
Je voudrais t'aimer mer et fondre dans tes eaux
Je voudrais t'aimer braise au milieu de la neige
Je voudrais t'aimer fraise à l'orée d'un bosquet
Je voudrais t'aimer louve anxieuse prise au piège
Je voudrais t'aimer biche et être ta forêt
Je voudrais t'aimer pure en des pays de palmes
Je voudrais t'aimer nue sous un ciel orageux
Je voudrais t'aimer tiède au fond d'un jardin calme
Je voudrais t'aimer noire et rouge tel le feu
Je voudrais t'aimer fille affamée de viol
Corps suave s'offrant aux fauves convoitises
Je voudrais t'aimer chair obscène humide et molle
Chue dans la bourbe sombre au fond des caves grises
Je voudrais t'aimer douce entourée d'enfants fous
Je voudrais t'aimer folle hallucinée d'un dieu
Je voudrais t'aimer sainte annonçant Christ aux loups
Je voudrais t'aimer sage auprès d'un chien très vieux
Je voudrais t'aimer pauvre et misérable chose
Abandonnée de tous dans l'ordure et le froid
Je voudrais t'aimer seule en ta détresse enclose
Tu ne serais que cri clameur de désarroi
AU PAYS DE L'AMOUR
Au pays de tes yeux la nuit est souveraine
au pays de tes joues des roses brûlent doux
au pays de ta bouche éclosent les baisers
au pays de ta gorge un cygne resplendit
OMBRE JE TE HELE
Ombre, je te cherche dans les cheveux de la ville quand la
pluie a lavé la poussière des grandes avenues.
Ombre, je te poursuis par-delà les gares confuses et les
chantiers ardents.
Ombre, je te hèle dans les ruelles aux linges où des enfants
dessinent des monstres sur les murs sales.
Dans les longues allées des roseraies, dans les bosquets
vibrants d’oiseaux, tu es l’Aimée aux lèvres d’aurore où butine l’ombre.
Et tu danses, légère, sur les terrasses, tu cours sur les
houles des blés, sur les floraisons bleues des ténèbres. Rien ne t’arrête, ni
la paresse des brumes ni le marbre des façades.
TOUT LE JOUR J’AI CHANTE TA BEAUTE
Tout le jour j’ai chanté ta beauté sur les places,
Tendresse, mon aimée, ma faim perpétuelle.
Et le soir j’ai crié ton nom sur les terrasses,
Tendresse, mon épouse angélique et charnelle.
Mais la nuit je t’attends dans une chambre nue
Et parfois tu surviens furtive face d’ange
Et parfois je te touche, ô beauté absolue
Avec mes mains de chair et je meurs en louange.
donne-moi ton visage afin que je m'éclaire
donne-moi ta bonté afin que je m'y terre
donne-moi ton royaume afin que je m'y rue
donne-moi ta tendresse afin que je la tue
donne-moi ton eden afin que je m'irise
donne-moi ton venin afin que j'agonise
donne-moi ton parfum afin que je me grise
donne-moi ta chair chaude afin que je m'enlise
donne-moi tes péchés afin que je les crie
donne-moi ta lumière afin que j'irradie
donne-moi ta langueur afin que je m'y baigne
donne-moi ta candeur afin que je la saigne
donne-moi ton désir afin que je l'enflamme
donne-moi ton absence afin que je m'affame
donne-moi ta luxure afin que je me damne
donne-moi ta douleur afin que je la clame
donne-moi ta nuit rose afin que je caresse
donne-moi ton aurore afin que je renaisse
donne-moi ton enfance afin que je la sème
donne-moi ton printemps afin que je l'essaime
donne-moi ton été afin que je le brûle
donne-moi ton automne afin que je l'embrume
donne-moi ta forêt afin que je m'égare
donne-moi ta folie afin que je m'en pare
Donne-moi ton trésor afin que je l’enchâsse
Donne-moi ton nectar afin que je m’en gave
donne-moi ton enfer afin que je m'effondre
REGENBOGEN
DER LIEBE
Himmelblau
ist die Liebe am Anfang. Himmelblau, rosenrot der Traum nach Liebe, die grosse
Sehnsucht.
Rosenrot und sanft die Kinderliebe im leichten Licht des Frühlings.
Grün,
zärtlich grün ist die Liebe im Garten der Wonne voll Pracht, Parfüm, Musik.
Purpurrot
wie Blut und Feuer ist die Liebe.
Rot die
Liebe wenn die nackten Körper sich vereinigen in der Ekstase der Wollust.
Rot die Liebe wie deine Lippen wenn Du Erdbeeren isst und
wir Wein trinken um unseres Glück zu feiern.
Schwarz ist
die Liebe wie die Vagina der Mutter-Erde, geheimnisvolle Göttin, Ursprung der
Menschheit.
Schwarz die Liebe wie meine Frau in Dakar geboren.
Weiss ist die Liebe wie die Brust der holden Jungfrau, wie
die Milch der menschlichen Zärtlichkeit.
Gelb ist die
Liebe wie strahlende Sonne im Überfluss des Lebens.
Lavandelblau
und duftend ist die Liebe im Sommer.
Grau ist die
Liebe in der Abwesenheit, im bohrenden Neid. Grau der Schmerz wenn wir uns
verlieren im Nebel der Tage, im Nichts der Nächte.
Rot ist die
Liebe wie ein Messer in meinem wunden Herz.
Rot und
schwarz ist die Liebe voll Lust, Leidenschaft und Schmerz.
Bleich ist
die Liebe wie das Ende der Nacht wenn die Liebenden sich trennen.
Schwarz und
dunkelblau ist der tiefe Schmerz der Liebe.
Braun ist
die Liebe im Herbst, zwischen Fülle der Früchte und Herbstzeitlosen der
Melancholie.
Schwarz ist
die Liebe wenn die Finsternis des Todes die Körper verschlingt.
Schwarz,
niederschmetternd, das Zerreisen des bunten Blumenstrauss.
Schwarz die
Liebe Gottes in Christus ans Kreuz genagelt.
Weiss ist
die Liebe wenn wir uns lieben wie Engel ganz keusch im Licht der Ewigkeit.
Vielfarbiger
Regenbogen ist die Liebe wenn sich alle Geschöpfe in Freiheit lieben können.
Göttlicher
Regenbogen ist die unendliche Liebe aller Geschöpfe.
FILLES NUES DANS LES COLLINES AUX CERISIERS
La pluie fait fléchir les branches et rafraîchit les filles nues des
coteaux, grandes adolescentes aux odeurs d'été, cueillant les
cerises mouillées. La lumière d'après l'orage traverse la
transparence des bras levés. L'azur aux passereaux se déplie
autour de la légèreté vaporeuse des gestes. Les regards du pâtre
se concentrent sur l'ombre des cuisses fleurant la menthe.
Parfois l'une des filles minces et dorées s'agenouille dans l'herbe
drue et humecte ses seins ou les enduit d'argile, se redressant
bientôt sous l'arc-en-ciel, monstrueusement terrestre et belle,
souillée, noire, lumineuse tandis que la première étoile éclate dans
le visage serein du soir et que le pâtre reptile rampe entre les
genoux de l'adolescente vertigineuse, cabrée comme une jument
au flanc de la colline. Les cailles s'envolent derrière les cimes des
cerisiers ourlées par la braise du ciel. Les corps se diluent dans les
vagues de langueur et de mort de la verdure nocturne.
FILLES NUES DANS LES COLLINES AUX CERISIERS
La pluie fait fléchir les branches et rafraîchit les filles nues des
coteaux, grandes adolescentes aux odeurs d'été, cueillant les
cerises mouillées. La lumière d'après l'orage traverse la
transparence des bras levés. L'azur aux passereaux se déplie
autour de la légèreté vaporeuse des gestes. Les regards du pâtre
se concentrent sur l'ombre des cuisses fleurant la menthe.
Parfois l'une des filles minces et dorées s'agenouille dans l'herbe
drue et humecte ses seins ou les enduit d'argile, se redressant
bientôt sous l'arc-en-ciel, monstrueusement terrestre et belle,
souillée, noire, lumineuse tandis que la première étoile éclate dans
le visage serein du soir et que le pâtre reptile rampe entre les
genoux de l'adolescente vertigineuse, cabrée comme une jument
au flanc de la colline. Les cailles s'envolent derrière les cimes des
cerisiers ourlées par la braise du ciel. Les corps se diluent dans les
vagues de langueur et de mort de la verdure nocturne.
DERRIERE LES TERRILS
Le lait des étreintes
noie la ferraille
derrière les terrils.
Bouches qui chuintent.
Battements de cils.
Murmures mordorés
traversés de râles, de brisures.
Roucoulements, tendres carnages.
Des ailes de neige éblouissante
montent à l'assaut du ciel obscur
où rôde l'orage.
de bleuité embrase
les corps en extase
couchés dans les fougères
frémissantes de pluie.
LEVRES COMME FRAISES
lèvres
fraîches
comme
fraises
dans la
fange des nuits
FLEUR DE
NUIT
fleur sombre
fleur de
nuit chaude humide
fleur de feu
de fange
fleur de
douce débauche
bouche de
chair noire
antre cachée
au milieu
des collines de tendresse
trou rouge
où s’engouffre
la rage âpre
de jouir
DANS LES
LITS D’ECLATANTE VERDURE
ta pâleur
soyeuse
dans les
lits d’éclatante verdure
crucifiée
tu cèdes
la sève
inonde tes entrailles
l’aurore
achève nos corps
OBSCUREMENT
Obscurément frémit
la forêt
fraîche de fange rose
où fulgurent
des regards dilatés
entre les
feuillages de nuit.
Des corps
foudroyés
râlent de
sanglants plaisirs
sur les
tapis d’humus.
De tendres
meurtres comme zéphyrs
murmurent
entre les détritus
dans les
sous-bois aux myosotis.
GLAIVE INCANDESCENT
NOIRS
GLAÏEULS DE GLOIRE
Noirs
glaïeuls de gloire dans la cuisine bleue
où blême
l’homme monte la femme
aux cuisses
violemment ouvertes.
L’enfant
entre et voit la brute
chevaucher
la jeune mère morte de plaisir.
Un oiseau
heurte la vitre.
Le sang
inonde les carreaux blancs et noirs.
GLAIVE INCANDESCENT
Des astres ensanglantés d'infini
traversent la subtile broderie des tendresses
sous les tonnelles s'emplissant d'ombre
et sur une branche enrobée de nuit
un oiseau saigne d'un chant
si vertigineux de nébuleuses
que l'amante défaille
de beauté.
Oh! que s'ouvre ton coeur
à la sombre allégresse
brûlant les mondes et ton visage
fendu comme un fruit
par l'éclair de l'amour!
Oh! que fulgure la joie ténébreuse
entre les cuisses -
Dieu, glaive incandescent!
traversent la subtile broderie des tendresses
sous les tonnelles s'emplissant d'ombre
et sur une branche enrobée de nuit
un oiseau saigne d'un chant
si vertigineux de nébuleuses
que l'amante défaille
de beauté.
Oh! que s'ouvre ton coeur
à la sombre allégresse
brûlant les mondes et ton visage
fendu comme un fruit
par l'éclair de l'amour!
Oh! que fulgure la joie ténébreuse
entre les cuisses -
Dieu, glaive incandescent!
NUIT DES AMANTS
C'est la nuit des amants dans les vastes demeures
où glisse le silence entre les chambres bleues.
La beauté les traverse et sourit au malheur.
C'est la nuit des errants comme un terrible feu.
C'est la nuit d'élégie et c'est la nuit de crime
dans les chambres brûlant du trouble feu d'amour.
La beauté y fleurit en d'étranges abîmes.
C'est la nuit des amants plus pure que le jour.
LE LIT EST
FROID
le lit est
froid
la nuit fut
douce brûlure
ils
frissonnent à la fenêtre du matin
dehors tombe
la neige et ils sont nus
SEIGNEUR, CONSOLE LES AMANTS
Seigneur, console les amants
qui se sont trouvés
pour se perdre.
Seigneur, console l'aimée
dans sa solitude
et l'amant qui sombre dans l'hébétude
après la danse avec les démons ardents.
Seigneur, console ceux qui se sont aimés,
ceux qui se sont dévorés
et qui crient de faim
sur les lits défaits.
Seigneur, console les corps saccagés,
les corps livrés aux méandres
des gris enlisements.
Seigneur, console les corps des amants
dans la nuit de cendre.
ABSENCE
Un jour tu ne seras plus là
et les glaces reflèteront le vide des pièces
de la maison que tu n'habitas jamais dans les laisses
des jours lointains dont tu ne respiras pas
l'odeur à travers le tranquille jardin aux ifs
où la pluie tombera silencieusement
entre les arbres méditatifs
et derrière une vitre rêvera le visage
que tu cherchas fiévreusement
au bord de tes errances
sans l'approcher jamais
dans ta rage de folle aimance.
L'AMOUR EST IMPOSSIBLE
L'amour est impossible, impossible, impossible,
ô ma nocturne sœur, jamais l'âme n'aborde.
L'amour n'est que famine et feu inextinguible,
chemin de nostalgie jusqu'au cœur de la mort.
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