26.4.14

LABYRINTHE DES JOURS 2014


2014

22.2. Margot, emmitouflée dans son imper rose, ne retrouvant pas ses mains cachées par les manches trop longues, à l’aise dans le jardin qu’elle arpente  vaillamment. On cueille des pâquerettes.

Lou fait un peu de vélo.

Margot s’amuse des facéties de sa sœur.

Les chats s’abritent dans la serre. Ils paressent à longueur de temps allongés sur les étagères parmi le chaos de vieilleries laissées par le jardinier qui a abandonné son travail depuis belle lurette.

Les VHLM repartent après le déjeuner pour Chatel où ils rejoignent les amis alsaciens pour une semaine de vacances d’hiver.


23.2. L’écriture est infini « hard labour ». Écrire et sans cesse réécrire. Impossible approche de l’insaisissable.

6.3. Promenade dans les collines près de Zimmersheim. Champs labourés. Soleil laiteux. Début des floraisons aux arbres.

9.3. Ce fait énorme : que nous sortons tous, tant que nous sommes, célèbres ou inconnus, riches ou pauvres, de la Femme. La Mère : origine de toute humanité, du moins charnellement.

Prisonnier de ma citadelle de mots, je n’ai pas vraiment  perçu la vie autour de moi. J’écris pour éviter de vivre. Pour vivre par procuration sans me plonger dans la fange grouillante, dans la chair vivante des êtres et des choses.

Chacun sa citadelle. Personne n’est dans la vie. Nous faisons tous emblant de vivre.

Écrire pour dire notre pauvreté, notre perdition, notre soif de vraie vie.

Écrire pour dire la grandeur de chaque être vivant, quel qu’il soit,

Écrire pour dire la lumière secrète des obscurs, des muets.

Père, Mère : des héros de la vie humble, quotidienne, humaine, vraiment humaine dans leur fragilité, leurs imperfections, leurs souffrances, leur malhabile besoin d’aimer et d’être aimé.

Écrire pour dire la vie précaire, mortelle, impossible.
La vie divinement humaine, humainement divine.


20.3. Jour du printemps. Lumière, pâquerettes constellant l’herbe, frondaisons roses, jaunes, blanches, tout chante sur fond bleuté de montagnes aux crêtes enneigées.

Centième anniversaire de Mère.
C’est aussi la fête de la St Herbert. Ajoutons que hier RK m’a appris qu’il s’est marié un 20 mars.

Visite au cimetière, lieu paisible où je dormirai pour l’éternité comme Père et Mère, Père G, Suzanne, Marcel, Camille…et ceux qui nous suivront.


21.3. Les maux de la tribu.

Roman familial, roman de la tribu humaine rien qu’humaine. En sortir, percevoir, au-delà, le silence, le mystère des vivants et des morts.


27.3. Vidéo. Margot sur le toboggan.


2.4. XX° siècle : siècle de Jules G qu’il traverse presque entièrement. Sa vie, un vrai roman.

7.4. Les pâquerettes et les fleurs jaunes de pissenlit enchantent humblement le jardin.

J’appartiens à la descendance des mystiques et des fous rhénans.

Perdu dans l’extrême banalité de la vie et à l’écoute de son cœur secret.

9.4. Écrire pour dire la vie humaine banale et grandiose.

22.4. L’existence est quand même une sacrée aventure. Aurais-je préféré ne pas être ? Question folle.


26 AVRIL

Coup de fil de JG me souhaitant bon anniversaire.

Vivre le retrait radical et le radical travail intérieur.


Trouveur plus que chercheur.
Je ne cherche pas, je me laisse trouver.



5.5. Nous installons les bacs de géraniums sur les rebords des fenêtres.

16.5. Amour des gens les plus ordinaires (personne n’est ordinaire), des réalités les plus humbles, rues de Pul, notre jardin, notre maison.

18.5. Je suis, j’ai toujours été excessivement émotif.

2.6. Publication de l’article TRISTE IMAGE DE LA FRANCE dans LA CROIX.

Le secret : il n’y a rien à saisir, il n’y a qu’à s’abandonner à ce qui se donne gratuitement.

Depuis toujours, comme Cartesius, LARVATUS PRODEO.

14.6. Publication de l’article « le jour le plus noir » dans L’ALSACE.

21.8. Je donne régulièrement un concert au piano installé dans le hall de la gare de Mulhouse.


11.9. Publication de l’article L’ECOLE ET LE NUMERIQUE par LA VIE.


Du 9 au 14.10.
Voyage à Paris avec L et JG.



ARCHIPEL-FICTION

J'AVAIS ÉCHOUÉ LA SOUS CE CIEL BLANC
 
J'avais échoué là, sous ce ciel blanc et ne me demandais même pas si je désirais quelque autre vie. C'était trop penser. Parfois je pleurais et je ne feignais pas : j'ai toujours eu le don des larmes. Mes compagnons se seraient pâmés en me voyant. Vu du dehors, je devais être dans cet état d'un comique incomparable. Je m'en étais d'ailleurs fait une idée en allant me contempler dans une glace au beau milieu d'une de mes crises.

A l'intérieur de ma coquille, je devenais vraiment un être extravagant. Une fantaisie morbide me possédait et me poussait à faire des actes inavouables. Jouir du spectacle de son visage en larmes! Je restais devant la glace à grimacer, à voir couler mes pleurs et puis je me sentais ridicule, ridicule à l'extrême, tellement que je n'osais même plus rencontrer mon propre regard. Je fuyais alors pour échapper au malaise et me demandais bien souvent, ayant ainsi été au bout de la bouffonnerie, si je n'allais pas un jour ou l'autre basculer dans la folie. 





ECCE HOMO 


Cette année-là le printemps fut de nouveau une fête. Fini la guerre, disaient les grands. Plus d’avions dans le ciel, plus de canonnades, plus d’oppression. On réparait les maisons éventrées. Et nous, les enfants, on retournait à l’école après des mois terrés dans les abris souterrains. Le hameau renaissait dans la lumière et l’allégresse tricolore. On s’aventurait de nouveau dans les environs. On découvrait des villages complètement détruits.


Un bus a emmené notre classe dans la ville voisine et on a visité un couvent en partie effondré. Dans une chapelle préservée par les bombes, on est passé devant un Retable imposant. Et c’est là que j’ai vu l’Homme crucifié. Ce fut pour moi enfant jamais sorti de ma campagne comme une commotion. Le Crucifié pendait à une croix comme une bête écorchée, la face grimaçante, les membres tétanisés, la chair couverte de plaies purulentes, le crâne couronné d’épines. Rien à faire avec les mièvres images de notre église paroissiale. Tous les cauchemars de la guerre m’ont tout à coup assailli de nouveau. L’Homme de douleur, c’était le condensé des malheurs qui avaient abattu leur pogne de fer sur le pays depuis des saisons. J’ai eu l’obscure révélation à la fois de l’abîme de souffrance et de la folie meurtrière. J’étais comme fasciné par cette vision effroyable. La maîtresse, pressée par le temps, vint m’arracher à ma sidération et nous avons contourné le Retable. Alors, entraîné vers la sortie, j’ai entrevu de l’autre côté de l’œuvre monumentale l’image de l’Homme prenant son envol dansant de ressuscité dans la lumière au-dessus des soldats écroulés. Vision-éclair qui n’a cessé de m’obséder après coup comme celle de l’Homme de douleur. Où s’envolait-il, l’Homme auréolé, dans la lumière ? Question qui surgissait en moi pour toujours alors que nous retrouvions l’éclat vibrant du jour.


Je suis resté hanté à vie par cette double vision précoce et son déconcertant mystère. Jamais aucune autre image n’a pu effacer l’empreinte de cette brûlure première.








LES HOMMES AUX LUNETTES NOIRES

Nous marchions dans la forêt depuis des heures. On a rencontré un homme assis au pied d'un arbre. Il portait des lunettes noires. Quand nous sommes passés, il a enlevé ses lunettes. Il n'avait pas d'yeux. On a couru. On voulait rentrer au village. Mais le village avait disparu. On a encore couru hors d'haleine dans des espaces déserts. On était entouré d'hommes portant des lunettes noires.


                                                                                                                    

DEVANT ET DERRIÈRE LA PORTE



Presque mort, je suis arrivé devant ma maison, impasse des cendres, et j’ai crié : ouvre-moi.

Mais c’est étrange, j’étais en même temps posté derrière la porte, l’œil collé au judas, et j’ai répondu excédé : qui es-tu ? je ne te connais pas.

En effet, je ne me reconnaissais pas avec ce visage ravagé de criminel.



JUSTE MAINTENANT QUELQU’UN MONTE




Juste maintenant quelqu’un monte. Il ne cesse de monter. De monter. De monter. Avec un bruit de pas régulier. Une cadence calme, régulière. Monotone. Calme. Juste maintenant. Alors que le soleil se cache. Alors que le disque du soleil est lentement mangé par la montagne.


Quelqu’un monte, ne cesse de monter. Quelqu’un gravit l’escalier sans fin. Un escalier en spirale. Une spirale infinie. Qui se perd dans le ciel. Un escalier dont on ne sait ni où il commence ni où il s’arrête.


Juste maintenant quelqu’un monte marche par marche, avec une cadence régulière. Avec une régularité de métronome. Alors que le soleil disparaît derrière la montagne.


L’escalier se perd dans le ciel qui s’assombrit. Calme du crépuscule. Immensité de calme, de silence. Immensité de lumière tamisée. Infinie tranquillité. On n’entend que ce pas régulier sur l’escalier en spirale. Quelqu’un ne cesse de gravir les degrés en colimaçon avec une cadence de robot.
 

La nuit vient. Et bientôt on ne voit plus le haut de la spirale vertigineuse. L’escalier se perd dans l’obscurité. Et le pas continue, indéfiniment, obstinément. Dans la nuit. Tranquille. Parmi la fourmillante solitude des étoiles.


TU AS OUVERT MA TOMBE


Tu as ouvert ma tombe et tu as trouvé ma vieille faim ensevelie sous la neige. Tu étais nue. L’automne faisait danser ses feuilles au-dessus de ta blondeur. Tes mains fouillaient le sol et l’homme noir te regardait, balançant sa canne. Parfois il ricanait. Alors tu te mettais à frissonner, seule dans le cimetière de campagne. On entendait des coups de feu claquer quelque part près de la lisière du bois ou encore des cris brefs, des hurlements stridents comme d’êtres torturés. Tes mains en sang. Et la tombe bouleversée. Et ma faim là-bas fantomale parmi les saules. Le ruisseau. L’homme noir le suit, l’air pensif. Parfois il parle à un compagnon invisible. Moi peut-être. Moi qui ne parviens pas à te rejoindre. J’ai pitié de tes doigts ensanglantés et de ta nudité grelottante sous le ciel d’automne. Pitié de toi en automne seule dans ce cimetière de campagne.


LE VIEIL ARBRE ET LES ENFANTS
L'ARBRE-MERVEILLE

L'arbre s'illumine la nuit.
L'immense arbre qui dresse sa silhouette massive près de l' Étang des saules.
Personne ne semble avoir remarqué dans la bourgade ces illuminations nocturnes.

Des lumières parfois sortent de l'Arbre et vont vers les enfants.

Les enfants de la Cité et ceux du Village viennent parfois se battre près de l'arbre.On ne sait pas pourquoi. Ça fait des générations que ça dure, que ça se répète d'année en année, ces batailles insensées entre les enfants. Sans doute quand la Cité a été construite avec l'ouverture des Mines de potasse, les villageois ont mal supporté les nouveaux venus.

C'est un arbre solitaire.
Il dresse sa cime immense
près de l’Étang des saules qui s'étend à moins d'une lieue de la bourgade.
Arbre millénaire, on l'appelle le Bâme dans la contrée.
Les enfants vont souvent flâner dans ces parages.
Bobol s'accroupit près de l'eau
et observe sans fin la vie innombrable, les minuscules créatures
peuplant le milieu aquatique, végétaux, larves,
poissons, têtards, frai de grenouille, grenouilles se balançant sur les feuilles de nénuphars.

Parfois Musi, Roseline, Bobol mènent une troupe d'oies près du grand Chêne.

Relation vivante entre l'Arbre et le trio, communication secrète.

Amitié du trio avec un renard.

Le trio s'approche de l'arbre. Bala-Bala court en avant, batifolant à droite et à gauche, et soudain il se tient en arrêt face au chêne imposant: l'arbre se met à frémir, l'arbre se met à vibrer; une étrange musique émane de son feuillage, des sons plaintives, des murmures poignants.

L'Arbre parle aux enfants depuis longtemps. Il leur parle en silence, mais les enfants savent deviner ce qu'il dit. Des histoires et des légendes d'autrefois, du temps où un seigneur habitait encore dans le château, où les loups rôdaient dans les forêts aux alentours.

Les grandes personnes passent leur temps vautré devant la télévision, à jouer aux jeux d'argent. Le monde se dégrade autour d'eux et ils ne le voient pas. Indifférence au sort du monde. Apathie.

Des hommes s'affairent autour de l'Arbre et aux alentours, prennent des mesures.
Les enfants les surveillent de loin avec des jumelles.

Les enfants décorent l'Arbre. Les enfants chantent et dansent autour de l'Arbre.

Bâme! Bâme! Bâme!
Chassons les infâmes! 

Ballet de cigognes au-dessus de la cime de Bâme.

A la fin un terrible orage disperse les assaillants de l'Arbre  et la foule venue assister à son abattage.

NOTES
Personnages: Musi/Bobol/ Roseline. Le chien Bala-Bala. Enfants, jeunes, grandes personnes du Village et de la Cité de Cucuxville.
Les autorités: le Bourgmestre,  le Pasteur, l'Appariteur Weibel, les Gendarmes.
Les grandes personnes ne voient pas la merveille. Fantaisie sans limite des enfants(dessins, jeux). Conformisme du monde adulte.
Animaux: cigognes, juments et poulains, biches,elles viennent boire à l’Étang, sangliers.
La Cité/le Village. Bagarres entre les enfants de la Cité et ceux du Village.
Jeux et promenades des enfants. Ils tressent des marguerites et s'en font des couronnes. Bobol fait voler un cerf-volant. Ils longent le Ruisseau qui traverse la commune. Cabane dans la forêt.
Lieux. La Plaine entre la Montagne des Belches et la Montagne de la Forêt Noire. Région de Mines. Anciens rails reliant les anciennes Mines.Parc du Petit Prince. L’Étang. Le Ruisseau. La Rivière. Maison commune. École.Église.

REFERENCES
Andersen/Wes Anderson/Bobin/René Clément( Jeux interdits)/Collodi/Conte/Dhôtel/
Disney/Féerie/Fellini/Grimm/Hansi/Jacquet( L'Enfant et le Renard)/Karche (Sagesse des arbres)/Märchen/Nerval/Novalis/
Pergaud/Perrault/Poésie naïve/Rabhi/Schwob/Tournier/Trassard/Ungerer/ Waechter/Weingarten

LE POÈTE ET L'INNOCENTE
Amour d'un poète rimbaldien-novalisien et d'une très jeune fille simple d'esprit.
Ça se termine mal...  Suicide des deux?
Un "Lolita" quasi chaste.

Références: Amour platonique/ Dante/Hölderlin/Keats/ Nabokov/Novalis/ Pédophilie /Shakespeare/Tendresse


LA CHANSON DE MUSI        LE LIVRE DE MUSI

POEMERAIE

PENSERAIE

Ecriture hyper-naïve.

REFERENCES:Andersen/ Arrabal/Beckett/Bobin/Carroll/Contes surréalistes/Kafka/ Novalis/Prévert/ Savitskaya/Schwob (Le Livre de Monelle) /Spyri





IDÉES DE FICTION

GORGOL. Vie d'un monstre.

LES LARVES. Vies à ras du plus quotidien dans un Kàf, un patelin hors du monde.

FANGE. Vivre dans la fange.

IDYLLE. Le vieux couple à la vie impossible. 

MISTER K, Contes de la vie ordinaire.Personnage à la Charlot, Tati, Beckett, Fellini, Kafka.

LES CONFESSIONS D'UN VIEUX FOU.

LE GRAPHOMANE. 

LE JARDIN DES MERVEILLES Modifier

L'ENFANT ET L'ARBRE-MERVEILLE

LA CITE MORTE. Mystères d'une civilisation éteinte.

LEGENDERAIE, CONTERAIE. Reprise actualisée de contes, mythes, légendes. Détournement de contes.
Légendes grecques, celtiques, nordiques, rhénanes,russes. 

Antigone Atlas Babel Brocéliande Centaure Dédale Dionysos Don Juan(sa conversion) Les Enfants d'Oedipe Faust Hàns im Schnogaloch Icare Le Joueur de flûte Lorelei Médée Narragonie Nef des fous Nibelungen Sainte Odile Œdipe L'or du Rhin Orphée Perceval Quête du Graal Siegfried Sisyphe Sphinx Till L'Espiègle Ulysse les Walkyries

HISTOIRES BIBLIQUE S. Noé Le Déluge La Tour de Babel Abraham Le sacrifice d'Abraham Sodome et Gomorrhe Isaïe Ézéchiel L'Annonciation Jean-Baptiste Hérodiade Salomé L'Enfant Jésus chez les Docteurs de la Loi Noces de Cana La Transfiguration Marthe et Marie Résurrection de Lazare La Femme adultère Zachée Paraboles ( Le bon Samaritain, Le Fils prodigue) Miracles Judas Les disciples d'Emmaüs LE RESSUSCITE vie du Christ après sa résurrection La Pentecôte  Paul (le persécuteur, la conversion, les voyages) Pierre Jean à Patmos

ENTRÉE DU VA-NU-PIEDS IESHOUA DANS SAINT-PIERRE DE ROME

HISTOIRES LITTÉRAIRES. Ugolin (Dante, Divine Comédie). Moi, Heidi (autobiographie de l'héroïne de Spyri).

NARRAGONIE. Le Pays de la folie. Récit à la première personne. 

ONIRIA. Le Pays du rêve. 

Descriptions d’œuvres d'art. Francis Bacon. Bosch (Le jardin des délices). Brueghel. Dix( La danse macabre, La guerre). Dürer. Ex voto de Thierenbach. Lucian Freud. Gauguin. Géricault ( Le radeau de la Méduse). Grünewald (le retable d'Issenheim). Klasen (Mondes urbains). Franz Marc (der Traum). Nolde(Fleurs). Picasso (Guernica). Schiele (Corps,Portraits). Noir Soulages. Turner.Van Gogh. Vermeer(La jeune fille à la perle,La leçon de musique, La vue de Delft).

Proses mythiques. LE CARNAVAL. LA CATHÉDRALE. LA DANSE MACABRE. L'ENFER. LE GYNÉCÉE. L'INITIATION. LE PARADIS. LE SACRE.  LE SACRIFICE. LE TEMPLE. LA TOUR.  

Personnages mythiques. Abraham/Attila/Caïn/Dante/Diogène/Homère/Jean le Baptiste/Lautréamont/Moïse/Noé/Œdipe/Ophélie/Paracelse/Paul de Tarse/Virgile


*Évènements mythiques. Peste. Guerre. Persécution. Dénonciation. Rumeur.




 BIO-FICTIONS

*Vies folles, les génies et la folie:   Lenz, Hölderlin, Schumann, Nerval, Nietzsche, Nietzsche à Turin, Nietzsche fou selon les témoins, Van Gogh, Schreber, Lautrec, Camille Claudel, Nijinski, Raymond Roussel, Munch, Kirchner, Robert Walser, Artaud, Artaud à Rodez. Artaud en Irlande. Artaud au Mexique. Celan.

*Expériences psychopathologiques. Anorexie. Boulimie. Paranoïa.

*Romans familiaux, fratries. Aragon. Bataille et son père.Camus. Camus et sa mère. Claudel. Paul Claudel et sa sœur Camille. Descartes et sa fille. Les enfants de Pasteur. Les enfants de Staline. La femme de Darwin. La femme de Staline. Le frère de Rimbaud. Rimbaud et sa sœur Isabelle.  Les frères Dostoïevsky, Goncourt, Grimm,Van Gogh. Hugo. Nietzsche. Nietzsche et sa Mère, sa Sœur. Rimbaud. Trakl et sa soeur.Verlaine, Rimbaud et les Mères. La soeur de Marlène Dietrich. La tribu Mann.

*Vie affective, amoureuse, sexuelle. Breton. Einstein. Eluard. Hölderlin.Hugo. Kafka. Kerouac.Lawrence. Nietzsche. Novalis.Pasolini. Rimbaud. Schiele. Schweitzer.Trakl.Valéry.Verlaine.

*Expériences de couples. Léon et Jeanne Bloy. Marcel et Elise Jouhandeau.Elsa et Louis Aragon. Dali/Gala/Eluard.

*Expériences de la solitude. Céline. Emily Dickinson. Kafka. Kierkegaard.Nietzsche. Rousseau. Van Gogh.

*Grands amours. Abélard/Héloïse/ Aragon/Elsa. Bachmann/ Celan. Bataille/Laure. Dante/Béatrice. Gala/Eluard/Dali.Goethe à Sesenheim. Hölderlin/ Susette Gontard. Novalis/Sophie. Nusch(Eluard) la femme du poète. Pétrarque/Laure.  Sylvia Plath/Ted Hughs. Raphaël et ses amours. Tristan/Isolde.

*Amour parental. Hugo. Sévigné. Simenon.

*Amour filial.fraternel, haine filiale, fraternelle. Barthes. Camus. Cohen. Kerouac. Les Mann. Nietzsche.

*Enfances,jeunesses d'Alexandre, Baudelaire, Thomas Bernhard, Bonaparte, Camus, Casanova, Cézanne, Marie Curie, James Dean, Einstein, Hitler, Hugo, Jeanne d'Arc, Jésus, Keats, Mozart, Nolde, Pagnol, Pascal, Picasso, Rimbaud, Sartre, Schweitzer, Shakespeare, Tarkovski, Trakl, Vigée, Zola. Enfance des génies, des saints. Enfance des tyrans(Caligula, Hitler, Mussolini, Néron, Pol Pot, Staline) , des criminels.

*Corps de misère et de gloire. Histoires des corps de personnages célèbres. Beethoven. Nietzsche. Picasso. Schubert. Van Gogh. Crânes de Shakespeare, Descartes, Mozart, Einstein.

*Vies quotidiennes.  Thomas Bernhard à Ohlsdorf. Stephen Hawking. Adolf H. Marx. Nietzsche à Sils-Maria. Rimbaud et Verlaine à Londres. Rimbaud au Harar. Shakespreare à Stratford.Vermeer.


*Expériences de travail.  La mine(Zola/Amélie 2).

*Expériences de la misère, de la pauvreté, du malheur. Bloy. Dickens. Hamsun. Hugo. Jack London. Maltraitance d'enfants. Simone Weil.
Monologues: Mon  enfant est mort/Mon enfant a disparu/ J'ai été violé(e)/ J'ai été maltraité(e)

*Expériences de la maladie, de la blessure, de l'infirmité. Thomas Bernhard. Bousquet. Leopardi.  Nietzsche. Pascal.

*Expériences de la souffrance. Ignace de Loyola. Teppe.

*Suicidaires, suicidés. Bettelheim. Crevel. Duprey. Essenine. Gorz. Hemingway. Maïakowski. Mishima. Montherlant. Nerval. Pavese. Primo Levi. Rothko. Nicolas de Staël. Trakl. Tsvetaïeva.Vaché.

*Expériences de la nature. Colette. Giono. Hemingway. Jammes. Monet. Ramuz. Renoir.Rousseau. Thoreau. Virgile.

*Mort de Ingeborg Bachmann, Baudelaire, Thomas Becket, Walter Benjamin, Celan, Chénier, Dadelsen, James Dean, Desnos, Charles de Foucauld, François d'Assise, Freud, Garcia Lorca, Gauguin, Famille Goebbels, Goethe, Jimmy Hendrix, Keats, Kerouac, Kierkegaard, Kleist, Père Kolb, Lacan, Lénine, Louis XIV,Maïakowski, Marx, Mishima, Jimmy Morrison, Pascal, Pavese, Sylvia Plath, Pollock, Rimbaud, Robespierre, Schumann, Schweitzer, Socrate, Staline? Edith Stein, Tarkovski, Tolstoï. Trakl, Trotski, Turner, Van Gogh,  Wagner, Simone Weil, Stefan Zweig.

*Autoportraits. Dürer. Léonard de Vinci. Velasquez. Caravage. Rembrandt. Artaud. Van Gogh. Gauguin. Cézanne. Edward Hopper. Buffet. Warhol. Houellebecq. Selfies. Sonder l'expérience de se représenter.

*Expériences artistiques. Otto Dix. Gauguin. Marcel Marceau ( Bib le Mime). Nolde. Pollock. Rodin. Rouault. Schiele.Joseph Steib, le Naïf contre les Nazis, Turner. Van Gogh. Wols.

*Expériences musicales. Mozart composant le Requiem. Varèse.

*Expériences poétiques, littéraires. Artaud. Baudelaire. Breton. Calaferte. Char. Emily Dickinson. Genet avant Genet. Ginsberg. Hölderlin. Kafka.  Keats. Lautréamont. Mallarmé. Nerval. Novalis. Rilke. Rimbaud. Trakl. Tsvetaïeva.

*Vies tragiques de poètes, d'artistes. Artaud Hölderlin Nerval Pasolini Rimbaud Dylan ThomasTrakl Van Gogh Van Gogh au Borinage Van Gogh à Arles

*Expériences des drogues, de l'alcool.Artaud. Baudelaire. Burroughs. Cocteau. Gilbert-Lecomte. Ginsberg. Kerouac. Maxime(France Culture, des pieds sur terre,14.12.17). Michaux. Jim Morrison.

*Confrontations éthiques avec la techno-science. Einstein. Oppenheimer. 

*Expériences de la sexualité. Homosexualité masculine,pédérastie :Bacon/ Pierre Bergé/ Cocteau/ Duvert/Genet/ Gide/Ginsberg/Thomas Mann/Proust/Pasolini/Visconti/Wilde. Homosexualité féminine:Beauvoir.Laure. Bataille.Casanova. Hugo.Lawrence. Miller. Catherine Millet. Pédophilie(Dostoïevsky/Duvert/Carroll/Nabokov). Sade. Sado-masochisme. Schiele. Simenon. Sollers. Acteurs porno. Sexualité en prison. Viol. Inceste. Nécrophilie. Sado-masochisme. Adultère. Découverte de la sexualité par des garçons, des filles, confessions d'adolescence.

*Originaux, Excentriques, Extravagants. Dadaïstes. Dali sortant de la tombe, danse de mort.  Humilis (Germain Nouveau). Jarry. Robert Walser.

*Êtres de Mal, de démesure, criminels, tyrans, meurtriers, homicides, parricides, infanticides, pédophiles, délinquants...Althusser,Beria, Breivik, Caligula, Doriot. Dutroux, Eichmann, Fouché, Genet le voyou,Heaulme, Héliogabale, l'enfance d'Adolf H, Manson, Mengele, Gilles de Rais, Rivière, Sade, Savonarole, Troppmann, Raoul Villain (assassin de Jaurès).
Assassinat. Crime. Meurtre.Viol.Le voleur. Le truand. Le braqueur. Le violeur. Le tueur en série( serial killer).
. Le
*Vies de saints, de saintes, expériences du sacré, expériences mystiques.Oracles. Prophètes.LES AMANTES DE DIEU. Angèle de Foligno. Angelus Silesius. Blake et les esprits. Brigitte de Suède. Bataille mystique de la nuit. Bloy à La Salette. Catherine de Sienne. Chaman. Chant d'Odile. Christine l'Admirable.LA DANSEUSE SACREE. Maître Eckhart. L'ERMITE. Exorcisme. La Femme de Mohammed. Charles de Foucauld à  l'Assekrem. LES FOUS DE DIEU. François d'Assise. Gourou. Hildegarde la Voyante.Jean de la Croix. Mansur Al Hallaj. Benoît Labre. Luther à Rome. Luther à la Wartburg. Luther à Worms.Luther et le Diable. Le mariage de Luther.La femme de Luther. Les enfants de Luther. La mort de Luther. Mechthild de Magdebourg. Mohammed, vie concrète du Prophète. Monologue de St Pierre. L'orant. Paul de Tarse. Padre Pio. Ramakrishna. LA RECLUSE. Marthe Robin. Suso. Tauler. Thaumaturge. Thérèse de Lisieux. LES VAGABONDS DE DIEU. LES VOYANTS (Lourdes: Bernadette Soubirous; Fatima: Lucia, Hyacintha, Francisco).

*Expériences de conversion. Augustin.  Claudel. Clavel. Charles de Foucauld. Frossard. Paul de Tarse. Thérèse de Lisieux.

*Hérétiques, blasphémateurs, apostats...Calvin/Michel Servet. Don Juan. Hus. Julien l'Apostat. Münzer. Raspoutine. Sade. Savonarole.

*Révoltés. James Dean, Ginsberg. Kerouac. David Lynch. Rimbaud, Jim Morrison.

*Vies de penseurs, sages, philosophes, savants, psychologues. Diogène. Empédocle.Gandhi. Héraclite. Krishnamurti. Lao-Tseu. Rorschach. Socrate.Thoreau.
Génie mathématique, scientifique et expérience intérieure. Cantor. Copernic.  Einstein. Galilée. Newton.

*Expériences pédagogiques. Ferrer/ Freinet/ Makarenko/ Neill

*Episodes historiques. Hégire. L'Alchimiste. Heinrich Kramer Inquisitor. La peste en Alsace. Les Flagellants. Inquisition. La Mère de Kepler. La chasse aux sorcières en Alsace.La puissance des ténèbres: contes diaboliques. Mort de Henri IV. Ravaillac. Galigaï. Louis XVII. Saint-Just. Mort de Robespierre. La folie de Théroigne. Marat. Mort de Marat. André Chénier. Kléber. Le radeau de la Méduse. Les possédés d'Illfurth. Autodafés. Lénine à Zürich, Lénine à Capri, le train du retour. La fin des Romanov. Destin de Joseph Meister sauvé de la rage par Pasteur et se suicidant à Paris en 1940 à l'arrivée des Allemands. Zafke, gardien à Auschwitz.Georg ELSNER,héros inconnu. Malgré-nous déserteur se cachant dans son village durant les derniers mois de la guerre. Wolfskinder alllemands en 1945. Soldat français déserteur en Algérie. L'embuscade. NINE ELEVEN: gens sautant dans le vide du haut des TWIN TOWERS. Le meurtre dans l'église: mort du père Hamel. L'enfant-soldat.

*Expériences de la guerre. Apollinaire. Aragon. Barbusse. Böll. Céline. Cendrars. Dix. Dorgelès. Ehni. Freinet. Genevoix. Giono. Gary.   Grass. Guyotat. Hemingway. Jünger. TE Lawrence. Malraux. Marc.  Jules Roy. Schittly.


*Expériences de voyage. Claudel. Darwin. Dürer en Italie, en Alsace, à Colmar. Charles de Foucauld. Gauguin. Hölderlin. Hugo. Humboldt. Kafka. Kerouac. Kleist. Nerval. Paul de Tarse.Rimbaud. Segalen. Le voyage halluciné. Le voyage mystique.

*Rencontres. Camus/Char. Camille Claudel/ Rodin. Cézanne/Zola. Descartes/Pascal. Goethe/Napoléon. Goethe/Beethoven. Goethe/ Schiller. Hegel/Hölderlin/Schelling à Tübingen. Miller/Anaïs Nin.Nietzsche/Lou. Nietzsche/Wagner. Rilke/Rodin. Rilke/Lou Salomé. Van Gogh/ Gauguin. Verlaine/ Rimbaud(Rencontre en Allemagne). Heidegger/ Arendt. Heidegger/Celan.

*Monologues/ Polylogues. Astronaute. Clandestins. Djihadistes. Extrémistes de droite. Grévistes. Migrants. Terroristes.

*Destins singuliers. Judas. Jesse Owens.

*Aventuriers. René Caillé. Casanova. Marco Polo.

*Lieux où souffle l'Esprit. L'Assekrem. Assise. Big Sur. La chambre de Bousquet. Bauhaus. Couvent des Unterlinden à Colmar. Domrémy. Fatima. Gunsbach. Jérusalem. Lambaréné.Lourdes. La Mecque. La Montagne Sainte-Victoire. Mont Sainte Odile. Murbach. Nazareth. Rimbaud à Roche. Schoenensteinbach. Sils Maria. Tanger. Todtnauberg. Wartburg. Weimar.

*L'Esprit des lieux. Alsace, expériences de l'alsacianité: Ehni/Nathan Katz/ Mime Marceau/Schickele/Schweitzer/Ungerer

*Lieux mythiques. Le Donon. Le Mur Païen.

*Lieux symboliques.La Caverne. La Grotte. Le Labyrinthe. La Montagne.

*Lieux de vie. L'atelier de Mondrian. L'atelier de Francis Bacon.

*Descriptions de lieux. L'aéroport.La gare. La grande-surface. L'hôpital. Les urgences.


*LOST PLACES. Lieux perdus. Déchetterie. Cimetière de voitures. Friches.

 *Captivités. Exils. Apollinaire. Dix en Alsace. Dostoïevski. Genet (bagne d'enfants...). Hugo. Ovide. Paul de Tarse. Soljenitsyne. Stamheim. Struthof. Verlaine.

*UTOPIES/MISOTOPIES.
Espaces de bonheur. Atlantide. Cythère. Eden. Eldorado. Elysées. Jardin des délices. Olympe. Paradis. Paradis islamique. Walhalla.
Espaces de mal, de chaos, de catastrophes, de désastre. Camps de concentration. Enfer. Géhenne. Hadès. Zone interdite (Tchernobyl). Ville morte. Villages disparus en Alsace.
Non-lieux. Abattoirs. Prisons. Camps. Terrains Vagues.

HAUT JEU Livre d'incantation




BARQUES BRÛLANT DE NUDITE


barques qui dans d'ardentes brumes se dissolvent
barques au fond des nuits brûlant de nudité
cargaisons de péchés que les astres absolvent
et que l'aurore noie de luminosité
                     

                                     


FEU DE FANGE AU BORD DE LA FOLIE


venez louves liquides aux langueurs de lait noir
laper le feu de fange au bord de la folie
venez filles de crime ensanglanter le soir
et mordre dans l'obscur les faces d'agonie



 


VISAGES A TRAVERS DES VITRES VIOLEMMENT LUMINEUSES



visages à travers des vitres violemment

lumineuses entre les orages

avec des neiges d’éclairs dans les regards

avec des chevelures comme  sentes de fraîcheur

se perdant dans les sous-bois aux myosotis

visages que traversent des ailes vastes

comme l’aube 

souveraine transparence au-dessus des agonies

                                       AILES VASTES COMME L'AUBE



A L'OCCIDENT DES DIEUX


A l'occident des dieux, éclate,
splendeur verte de l'athéisme, ouragan de roses !
Au-dessus des dômes et des palais,

danse, printemps d'ailes et d'épées!



Seuil de la nouvelle Ionie. Embruns des prophéties


jusqu'aux Andes, aux Mongolies.


Dans le scintillement des chaos de foudres, tu nais,


Eustrie, ode de porphyre montant des mers.
 

derrière les herbes d'acier


brûlent les porcheries


brume de débauche que les socs


taillent en soies de sang

 


Nous mangions des groseilles au fond des jardins de jade
tandis que dans la verdure violette des Asies

croissaient les noirs éclairs de la mélancolie.




CROIT LE REGNE D'IRIS LA SOUVERAINE

 

sur la mer fut ton chemin

 

tu  viens

tu sors des tombeaux de Sumer du Pérou

et tu t'avances sur la terre neuve jonchée de germes

 

           dans le scintillement des vergers de vertige

 

           filles en touffes de foudre

 

           indolentes comme le lait

 

tu es la géométrie non-euclidienne

petite ouvrière de Smolensk

tu es la Sophia des théosophies orientales

tu es une chienne rôdant dans les jardins d'Académos

tu es prêtresse du Soleil à Cuzco
tu es la main du maître Mathis Gothart Nithart dit Grünewald
 
peignant le Christ en croix d'Isenheim
tu es cette pauvre vieille de l'Aurès ployant sous son fagot
tu es l'ordinateur fonctionnant aux usines Fiat à Turin
Iris les temps sont mûrs
tu sors des tombeaux d'Egypte
et à l'occident des dieux
dans la poussière des chantiers
tu foules la terre d'Eustrie
 
approche approche de cet arbre de cris
jaunes et rouges debout dans le sommeil
et secoue les dormeurs séculaires





sous la chappe de grisaille

entre les cuisses velues des guerres

tu croîs terre des libres éclosions
  

 

          entre les cuisses velues

 

              des guerres

 

 

 

 

 

 

 

gouffres bruns des débauches

 
 
 
 
 
 

          spongieuses immensément
journées des crimes
 

 

 

gouffres bruns des débauches tôles tessons CRACHEZ


avec sous les robes le rire

et ces crapauds délicieux de bave

la fosse où des légions entières

étincelantes de métaux

s'engouffrent

 

le bleu funèbre chante en moires de corruption

dans les antres de vos nudités adolescentes filles des mers

les guerres aux plumages d'aigles passent entre vos cuisses

impudiques ô ménades précoces ô bêtes impubères

neige d'encre de vos gémissantes délectables bouches

doigts de braise

barques de lait de vos périnées de jeunes laines d'ombre

 

spongieuses immensément journées des crimes

délicieux

arôme du venin volcanique des coïts sous les brises

d'Aorasie

proue suave s'enfonçant dans la brume orange

des plaisirs

poutre de lave fichée au centre

dans le miel des cuisses écartées

 

 

lait et encre se mélangèrent dans leurs bouches

toutes nocturnes de fraises

au coeur des vastes demeures de boue

 


BRISES BAIGNANT SEPULCRES ET PORTIQUES

 

balbutient les bouches près des épaules d'archipels

 

verdure douce où roulent les crânes

vers les blancheurs des mers

crânes de Sade de Sappho

la foudre dévore les filles

et les abandonne inertes sur le gazon

de ce parc d'Arcadie

aux sépulcres de luxure

 

Babil des brises dans les bleus bosquets de l'oubli !

Fumées, fraîches odeurs du soir montant des herbes d'ombre!

Le déclin doré de douceur drape les cariatides ;

Et les palmes de paix balaient les frontons de l'Attique...

 
                                                                noirs cyprès

la puanteur tiède des tombes se répand dans la touffeur de l'air

des remugles de géhenne montent des fosses de fange

la foudre se fige dans les miasmes de mort  

 

 
la paille (knout) des supplices (ongles nerfs) brûle les porcheries

 

Un ange resplendissant cravache des rondeurs superbes.
 
Velours déchiqueté d'où s'épanche la salive des saturnales.

Buvez, lèvres de mort, ce vin d'entrailles, ce vin de gorge tranchée.

Oiseaux des ténèbres, précipitez-vous au milieu de ces noces
 
nocturnes, et soyez voraces d' yeux, de langues, d'oreilles
 
délicates où expirent les rumeurs du monde.

 

saignent ferrailles d'angoisse crient rient rails de rage dans la
 
ronde hautaine des nébuleuses

socs tranchant la glaise des abjections

dans la nudité des nuits

et blasphèmes

flagellations

CRACHEZ meutes de holches et de vos groins

fouillez les femailles

et la paille poissée de sang

                  hurlurances

ïambes de meurtres
 
 
les décombres des arbres fument

dans le brouillard aux noires odeurs

la guerre rôde aux horizons

l'enfant est seul parmi les ruines

aux terribles exhalaisons 

odeurs de meurtres et d'urine

hurlez

 

MUNDUS EST IMMUNDUS

 

ongles

nerfs

furoncles

fers

hongres

khmers

ombres

glaires

chairs

hères

serfs

 

Un ange rayonnant, blond tankiste imberbe, fouaille

les tendresses d'Eustrie.

Sous les lambris se tordent

des cyclones.

Les épées plongent

vers les gorges

et la gaze

voilant les cuisses.

Giclées de sang contre les miroirs,      

giclées de sang sombre,

clameurs ;

longues lamentations répercutées par les couloirs
 
jusqu'à ce que, vers l'aurore, le lait bleu du silence
 
ait noyé les vastes chambres des demeures de boue.




 

la verdure des crimes hyènes ! ha! tigres ! dévore l'enfer gris de béton


TYGER TYGER BURNING BRIGHT


IN THE FORESTS OF THE NIGHT


 


baignant de fraîche tendresse les sépulcres
la flore des violences progresse sur les boulevards
jaillit en arabesques jaunes sur les places
éclate arborescence vertigineuse contre les façades des banques cerne les palais les tribunaux les chancelleries les églises majestätische sittliche Gebaüde


 


des milliards de termites montent à l'assaut de la cathédrale

 

vaste carcasse délaissée au milieu des champs de tulipes

 

le feu s'empare des arbres et des constellations

 
les empires s'écroulent comme d'énormes forêts pourries
 
et la plèbe livide et pourpre la pègre prophétique roulant

des joyaux dans son écume submerge les jardins royaux

 

des enfants armés de mitraillettes massacrent les passants à

l'aveuglette
 
des femmes nues viennent maternellement essuyer leurs visages
 
noircis de fumée et panser leurs blessures
 
puis elles vont s'agenouiller au milieu des chaussées laissant les
 
balles cribler leurs chairs laiteuses.

 

un homme ensanglanté titube sur le trottoir ses mains flamblent
 
et ses yeux sont crevés une foule flasque l'entoure mais ne le voit
 
pas

 

un ange (Rimbaud) fumant placidement une cigarette barbouille les

murs de grandes lettres de sang

         VIVE LA REVOLUTION  VIVE LA LIBERTE  VIVA LA MUERTE

                                                                        

le meurtre danse de beauté à travers la ville
 
les enfants sourient aux désastres et s'avancent dans des zones 
 
calmes comme l'enfer dans la tiédeur déchirante des agonies
 
les décombres sont des seins de jouvencelles frissonnants de pureté
 
les croix ruissellent de crachats  

New-York fleurit glorieusement de crevasse-vulves
 
on enterre les enfants dans les parcs défoncés où rôdent les tigres
 
des ailes candides déchiquettent les meurtriers.

                                                                            
 

DES TIGRES DEVASTENT LES CATHEDRALES

PERDUS DANS LES FORETS DE LA NUIT.

 

UN ANGE ECRIT : MORT A DIEU!

 

LA LIBERTE AUX SEINS D'ADOLESCENTE AVANCE
PARMI LES DECOMBRES DES EMPIRES.
VERDURE DE DIEU.

  
MERS DANSANT AVEC LES ILES AVEC LES NEBULEUSES

mers dansant avec les îles
avec les nébuleuses
à l'occident d'Eustrie
là où naissent les tendresses tièdes des lilas
où se creusent de bleues trouées les firmaments d'angoisse
traversés par l'incandescence des rails

violette féminité des eaux
vastes odeurs des nuits sur les étreintes
moires qui se meuvent jusqu'au silence des îles
où dorment les serpents lovés dans la nacre des nuits
eaux dansant avec les îles
avec le sommeil des reptiles
dansant avec les galaxies
mers de roses creusées de cratères violets
dansant avec les cris
des rails d'angoisse
les névroses
striées de stridences noires






RIEN RIEN ROIS QUE LA FETE DE FEU

brasiers peuplés de paons calmes et nobles

Les princes d'Eustrie, Galga, Nurbur, Maldoror,
avancent parmi les feux: grands insectes noirs,
subtils animaux vêtus de sang.
Les  torsades de fumée tournent et s'épaississent
au-dessus des buissons rouges de leurs chevelures
tandis que les guerriers aux masques d'effroi
dansent au rythme du tam-tam.


Accueille tes épouses morganatiques, ô monarque
des archipels.
Servantes soyeuses venues des mers
et que déflorèrent les foudres de solstice.

Nous marchions filles des herbes près des marbres
de menthe
jusqu'aux murailles des morts là-bas près de Ninive.
Nous étions des bêtes éclaboussées de boue blanche
et l'ombre des guerriers protégeait notre enfance,
vaste presqu'île de bronze toute bruissante de palmes.

Accueille tes épouses, ô roi des îles.
Le feu de leurs ventres calcinera l'aigle funèbre des
guerres.



MONSTRUEUSE VERDURE DE MORT

ces amoncellements de cruautés
ces éventrements de la paix dorée
des campagnes et ces férocités (napalm)
ces cris aigus ces cris rauques et
ces éventrements ces viols parmi les décombres bruns
ces hurlements sous les feuilles huileuses
forêts en folie furies fluides fouillant
le ventre de l'Afrique
et ces entassements de cadavres
ces myriades de mandibules mâchant la charogne (napalm)
dans la rumeur moite de la jungle
et ces jaillissements  de sang sombre ces luxures
ces rugissements de fauves et puis
cette tranquillité
blanche de la mort
cette monstrueuse
verdure de la
mort



VULVE D'OMBRE



toi vulve de catin pourrie toi terre astre de faim


soleil d'abîme TOI
 

dans le sommeil de ta toison noire


croissent les soleils les glaciers les empires


ténébreuse tendresse


gazon vertigineux

les dômes montent et dansent sur ta lassitude.

 
la mer des prophéties clapote en toi vulve d'ombre

 

et sous la fourrure des rails trempée de bruine

les rats se vautrent insomniaques

dans la lave des vagins

 

TU ES LA FETE DE FANGE SPLENDIDE

LA FETE DE FOUDRE

QUI SAIGNE A L'OCCIDENT DES DIEUX






A L'OCCIDENT DES DIEUX (O EUSTRIE DE NACRE!)


PARMI LES TENDRESSES VERDATRES (O FOULQUES! O FOUG

ERES)

CROIT LE REGNE D'IRIZEE HALLELUYAH!

BRISES BAIGNANT SEPULCRES ET PORTIQUES

ODE DE PORPHYRE EMERGEANT DES LANGUEURS DU SOMMEIL

RIEN RIEN ROIS QUE FETE DE FEU

FABLE DES AILES EMBRUNS DES PROPHETIES JUSQU'AUX

ANDES AUX MONGOLIES

MERS DANSANT AVEC LES ILES AVEC LES NEBULEUSES

PARMI (PALMES O JUBILATIONS!) LES FEUILLAGES DE GLOIRE

L'ODEUR DES HOLOCAUSTES

LES PSAUMES DE NEIGE EXULTENT DANS LA NUDITE DES NUITS

LIBERTE DES ECLAIRS SUR LES HERBES D'ACIER

ARCHANGES COURONNES D'ORAGES DE ROSES.

 
contrées de bave ferrailles de foudre TU  SAIGNES

dans la poussière des chantiers haches de cendre d'angoisse

gouffres bruns des débauches tôles tessons crachez

lambeaux de meurtres (O STILLE DER SCHATTENWELT!) tombant des

ombres crucifiées

la paille des supplices  brûle les porheries

la verdure des crimes hyènes ! ha ! tigres ! dévore l'enfer gris de béton

rails de rouille artères de mazout NOUS rats sueur nègre HOLCHES DE

HAINE

traversant (socs ; missiles)  les strates de brouillard fourrure funèbre

fonge

veinée de la (ATHEISME) ve et de ven (REPTILES) in glaise des abjec

tions

îambes de houille TUEZ hurlant EXTERMINEZ (napalm;

(schisme) entre les cuisses velues des guerres

et IN...dans...SO...la graisse grouillante... MNIAQUES

                                     des doutes des blasphèmes

toi vulve de catin pourrie toi terre astre de faim soleil d'abîme TOI



 
 
A L'OCCIDENT DES DIEUX (O EUSTRIE DE NACRE!)
PARMI LES TENDRESSES VERDATRES (O FOULQUES! O FOUGERES)
CROÎT LE REGNE D'IRIS HALLELUYAH!
BRISES BAIGNANT SEPULCRES ET PORTIQUES
ODE DE PORPHYRE EMERGEANT DES LANGUEURS DU SOMMEIL
RIEN RIEN ROIS QUE FETE DE FEU
FABLE DES AILES EMBRUNS DES PROPHETIES JUSQU'AUX ANDES AUX MONGOLIES
MERS DANSANT AVEC LES ILES AVEC LES NEBULEUSES
PARMI (PALMES O JUBILATIONS!) LES FEUILLAGES DE GLOIRE
L'ODEUR DES HOLOCAUSTES
LES PSAUMES DE NEIGE EXULTENT DANS LA NUDITE DES NUITS
LIBERTE DES ECLAIRS SUR LES HERBES D'ACIER
ARCHANGES COURONNES D'ORAGES DE ROSES.
 
 
contrées de bave ferrailles de foudre .TU  SAIGNES
dans la poussière des chantiers haches de cendre d'angoisse
gouffres bruns des débauches tôles tessons crachez
lambeaux de meurtres (O STILLE DER SCHATTENWELT!) tombant des
ombres crucifiées
la paille des supplices  brûle les porcheries
la verdure des crimes hyènes ! ha ! tigres ! dévore l'enfer gris de béton
rails de rouille artères de mazout NOUS rats sueur nègre HOLCHES DE
HAINE
traversant (socs ; missiles)  les strates de brouillard fourrure
 
funèbre fange veinée de la (ATHEISME) ve et de ven (REPTILES) in
 
glaise des abjections
îambes de houille TUEZ hurlant EXTERMINEZ (napalm;(schisme) entre
 
les cuisses velues des guerres
et IN...dans...SO...la graisse grouillante...MNIAQUES    des doutes des blasphèmes
toi vulve de catin pourrie toi terre astre de faim soleil d'abîme TOI
 
 
 
 

 
 
GRANDES SOUFFRANCES MARMOREENNES PARMI LA TIEDEUR DES MIMOSAS

grandes souffrances marmoréennes
parmi la tiédeur des mimosas
les plissements hercyniens soulèvent
les âmes sanglantes dévorées d'épées et d'abeilles
et attisées par l'haleine des océans
toute givrée de colombes à nos croisées
entre hiver et printemps présences démoniaques
derrière le vaporeux paysage de fleurs
abricotiers des vallées d'oracles
où fume noire la nudité des vierges ordonnatrices des meurtres
où contre les falaises sont crucifiés
les guerriers scintillants aux torses de ténèbre
les paumes délicates des nymphes recueillent
la sève des athlètes sacrifiés fichés au sommet des falaises
membre dressé vers le soleil de solstice
parmi les brumes de guêpes
le souffle des sables brûle
desséchant les vallées incurvées
où les branches sanglantes gémissent la nuit
sous les rochers pythiques.