20.3.18

PRIERE

PRIÈRE

Oui Seigneur j'ai erré,
j'ai erré dans des contrées de fange.
J'ai brûlé du feu noir des désirs insensés.
J'ai traversé l'enfer des hantises cachées.
Mon âme a soif, soif de vérité,
soif de sereine lumière,
de beauté printanière.
Seigneur délivre-moi du mal,
délivre-moi de la folie immonde
et abreuve mon âme de l'eau lustrale,
de l'eau de pureté,
du breuvage de ta grâce féconde.

8.3.18

ESSAI DE MANIFESTE FEMINISTE A L'USAGE DES HOMMES




ESSAI DE MANIFESTE FÉMINISTE À L’USAGE DES HOMMES



Depuis plus de cent ans, depuis  toujours sans doute, les femmes se battent bravement pour obtenir l’égalité avec les hommes.

Il est temps, il est grand temps que les hommes se réveillent à leur tour et commencent à se battre activement pour l’égalité des femmes, voire pour l’égalité avec les femmes. Toujours en retard les hommes, bouchés, aveugles, obtus, poursuivant  leurs mêmes débiles affaires depuis la nuit des temps, à savoir être les maîtres du monde, les dominants fiers de leur sexe soi-disant fort . Et obsédés par leur folie de domination, ils ne voient pas l’évidence. Ils ne voient pas que la merveille des merveilles, le nec plus ultra du genre humain, c’est la femme. Et qu’ils auraient tout intérêt à devenir les égaux des femmes au lieu d’en être les oppresseurs.

La femme trône au milieu de la vie, de la vraie vie. Elle est l’amante, l’épouse, la mère, l’objet de tous les désirs des petits et des grands. Tout vient d’elle et tout va vers elle. Elle est l’alpha et l’oméga. Elle est la fécondité, la Terre-Mère, l’Alma Mater. Elle est le charme, la beauté magnifiée par les artistes de tous les siècles, la sainte icône des religions, la pin up pulpeuse explosant  sur les écrans, l’élément–appât privilégié de la publicité. Elle est l'emblème des sublimes valeurs, la  personnification des vertus avec majuscule, Justice, Vérité, Liberté…Elle est la Marianne de la République. Elle l’éternel féminin, cet éternel féminin qui nous tire vers le haut, comme le proclamaient Goethe et toute la poésie romantique, de Novalis à Hölderlin.

C’est la part la plus lumineuse, la plus désirable de l’humanité. Et vous, bipèdes mâles, vous n’êtes rien ou, soyons indulgents, presque rien. Un rien se prenant pour le tout, l'ubuesque règne de la toute-puissance en tout domaine, religion, politique, philosophie, arts, sciences...Vous n’êtes peut-être que des appendices inutiles semblables à ce dérisoire  bout de chair  qui est l’emblème  de votre sexe. Vous n’intéressez personne que vous-mêmes, sempiternels Narcisses. Vous êtes tout juste bons à faire l’armée grise des serviteurs de l’État et de l’Économie, gens sérieux, à la lourdeur de plomb, gens à costume sombre et cravate ou encore robots revêtus de la tenue bariolée des guerriers, future chair à canon, fauteurs de la pire folie humaine, la guerre. Et de tout temps, pour vous venger de la merveille que représente l’être féminin, par jalousie vous avez fait régner votre stupide domination, votre ordre soi-disant viril en jouant pompeusement, pesamment les rois-soleils, les papes, les présidents, les juges, les docteurs de la loi et des  sciences, les grands philosophes, les fondateurs des religions, les glorieux génies des arts et des lettres,  enfin toute  la farce   des   Pouvoirs, tout l'empyrée impressionnant de la puissance et de la grandeur humaine oppressant de sa hauteur la plèbe anthropoïde. Frères en masculinité, en machisme, en phallocratie, il est temps, il est grand temps de vous tourner vers l’astre de la féminité et de vous en laisser éclairer plutôt que de le camoufler obstinément derrière la muraille de votre prétention, le théâtre grandiloquent et clownesque de la domination masculine. Il est temps, il est grand temps, de vous mettre à l’école des femmes, et cela à tous les plans de la vie. Congénères mâles, que votre ambition soit désormais l’égalité existentielle avec la gent féminine et non plus la subordination et le mépris de cette part la meilleure de l’humaine condition.  

Hommes, on vous a appelés le sexe fort et vous avez joué complaisamment la mascarade de la force, de l’arrogance agressive, vous avez gonflé les biceps, fait montre de votre musculature puissante, de vos épaules athlétiques. Vous avez joué  les gros bras, les infâmes machos, les féroces soldats de la Patrie se sacrifiant héroïquement aux champs d’horreur dans des guerres absurdes. O Hercule ! ô Tarzan ! ô Rambo ! ô Ubu ! glorieuses et grotesques figures de la force virile, de la toute-puissance du mâle humain.

Mais c’est le sexe faible qui est le sexe fort. C’est le sexe faible qui détient les records de longévité. C’est le sexe faible qui résiste le mieux aux vicissitudes de l’existence. C’est le sexe faible qui est le plus sensible à la vie, cette vie dont il est la matrice, cette vie qu’il défend avec le plus de pugnacité, de ténacité et d’empathie. Redoutables membres du sexe fort, osez revendiquer le droit à la faiblesse, car selon la sagesse chinoise la force est dans  la faiblesse, dans la souplesse. La force brute, la rigidité du mâle mène à la guerre, à la destruction et à la mort. N’êtes-vous pas  las de la rage de dominer, de conquérir, de prouver sans cesse, toujours à nouveau que vous êtes les plus forts, les plus beaux, les plus rapides, les plus performants ? O phallocrates impénitents, incurables suppôts du patriarcat, renoncez à la fin à votre démentielle volonté de puissance et étreignez la vie telle qu’elle est, simple, concrète, splendide, précieuse, vulnérable. N’aspirez plus à figurer au palmarès des records, dans les annales  de l’Histoire, sur les plaques des rues, sur les piédestaux des héros, sur les monuments aux morts, mais consentez à rayonner en humbles vivants sur la terre des vivants. 

Votre jalousie, mâles orgueilleux, concerne spécialement la fonction reproductrice, maternelle, des femmes. Les femmes sont la source de la vie et ce privilège capital, cette prérogative absolue, vous l’envierez éternellement ; éternellement vous jalouserez les utérus. Ne restez pas des exclus du royaume des Mères. Revendiquez donc, bipèdes à la poitrine plate, au ventre dur, aux hanches étroites, votre place dans la plus noble tâche, celle de donner  la vie. Ne vous contentez plus des délices de la conception, ne vous limitez plus dans l’acte de génération à la  brève fécondation initiale. Mais participez vous aussi aux  jouissances et aux nobles douleurs de l’accouchement. Devenez maternels sans complexe. Vous les coqs altiers, transformez-vous sans honte en papas poules, heureux de soigner, de dorloter, de protéger vos petits.

On vous a cantonnés dans les travaux extérieurs, les rugueuses affaires de la cité tandis que les femmes s’accaparaient les activités fondamentales de la vie, la reproduction, l’habitation, l’alimentation, l’éducation des enfants. Ne vous laissez plus enfermer dans vos missions coutumières, la politique, la guerre, la finance, la technique, la gestion…toute cette machinerie rébarbative de l’ordre collectif. Battez-vous, fût-ce au nom de la discrimination positive, pour l’accès aux si méconnues occupations dites féminines, le ménage, le soin des enfants,  la cuisine, toutes ces activités si paisibles, si proches de la vraie vie.

Sources de la vie, les femmes en sont aussi les prêtresses. Elles cultivent l’art subtil de la sensualité harmonieuse, la sensualité de tous les sens, la sensualité du corps entier, tandis que vous, malhabiles humanoïdes mâles, obsédés de pénétration, éjaculateurs précoces, vous vous contentez de pas grand chose, de furtives, de pitoyables secousses de plaisir. Sur ce plan aussi mettez-vous à l’école de vos congénères féminines. Ne vivez plus seulement dans vos cerveaux, accrochés à votre sacro-sainte rationalité. Apprenez à vivre avec tout votre corps, toute votre sensibilité. Ne vous contentez plus de la prose, souciez-vous aussi de la poésie de la vie, des couleurs, des odeurs, de la musique, du toucher, du goût de la vie. Apprenez la voie de l’extase lente, océanique de tout l’être que connaissent vos compagnes aux formes ondulantes.

Jetez à bas la dictature machiste, l’empire du phallus, du gros membre superbe et stupide qui vous tyrannise, vous aussi, les mâles, et vous vole  votre corps entier, vos mains, vos jambes, votre ventre, votre torse, votre cou, votre bouche, votre nez, vos oreilles, vos yeux, en vous réduisant à la virgule fugace  de votre virilité au lieu de vous ouvrir à l’octave de tous vos sens.

Comme les femmes,  osez la beauté. Assez du corps mâle mondialement uniforme, revêche, robotique. Assez du clone innombrable de Mister Univers. Abandonnez vos misérables façons de vous vêtir, vos éternels complets vestons gris-noir de croque-morts, votre perpétuelle grisaille, vos cravates comiques, votre coiffure au carré. Osez des modes inédites, des coupes audacieuses, des couleurs vives. Osez de nouvelles façons de vivre, plus fluides, plus inventives. Osez la poésie de la vie. 

Comme les femmes, osez manifester votre affectivité. Assez de la comédie du macho impassible qui ne pleure jamais, assez du masque de dureté, de ces poses hautaines auxquelles vous vous êtes forcés depuis des millénaires  pour paraître forts, insensibles à la douleur, animés d’une volonté d’acier, apparemment dépourvus de sentiments, de problèmes, maîtres de vous comme de l’univers. Otez le masque, le masque de fer. Donnez enfin libre cours à toute votre soif de tendresse refoulée depuis toujours. Libérez-vous, mâles comprimés, complexés. Devenez enfin humains. Devenez vous aussi les instruments de la tendresse humaine.

Frères masculins de tous les pays, unissez-vous pour reconquérir votre part féminine. Mais sachez que cela ne se peut sans renverser l’antique domination machiste, le règne du mythe de la glorieuse virilité, l’ordre des hommes graves à la langue de plomb, des têtes enturbannées, couronnées, mitrées, casquées. Frères mâles de tous les pays, unissez-vous pour défaire ce vieil ordre vermoulu dont vous êtes les supports inconscients et ouvrez-vous à l’irradiation du féminin en triomphant de votre ancestrale peur de la femme, de cette gynophobie viscérale qui depuis les origines est tapi dans votre tréfonds. Enterrez la hache de guerre, de la guerre  des sexes dont par votre folie de domination vous êtes la source. Déposez le sceptre de votre imaginaire royauté en espérant que les femmes ne le ramasseront pas, ce maudit sceptre, pour instaurer à leur tour une nouvelle dictature, la dictature féministe, la gynocratie.

Changer la vie, formulait le voyant Rimbaud : cela ne se fera pas pour l’homme,  l’homme masculin, sans qu’il renonce à son Moi tout-puissant. Et c’est à ce prix que peut-être « la femme deviendra l’avenir de l’homme », pour paraphraser un autre poète, Louis Aragon. À bon entendeur salut.
                                                                                                          

8 mars 2018, Journée des droits de la Femme.




PENSÉES CONCERNANT LE FÉMINISME ET  LES RELATIONS ENTRE HOMMES ET FEMMES

 
Vagues de boue sexuelle submergeant le monde, boue des abus perpétrés par des dominants sur des femmes et des enfants. Cette boue est de tous les temps et de toutes les cultures. Généralement cachée, aujourd'hui elle commence à se dire, surtout par la bouche des femmes. Ce qui est nouveau: tout est maintenant étalé sur la place publique. La façade de la grande Hypocrisie sociale se fissure.


On pourrait faire une anthologie des écrits misogynes. Une bonne part des grands noms de la philosophie et de la littérature y figureraient. 



Paul de Tarse reste pris dans la traditionnelle idéologie de la domination masculine caractérisant toutes les cultures mondiales et en même temps proclame l'égalité de l'homme et de la femme en Dieu. Position paradoxale, ambigüe marquant  le christianisme jusqu'à aujourd'hui.




La mise en cause féministe des conceptions philosophiques, théologiques, politiques, sociales, morales, généralement prises dans les structures de la domination masculine, constitue une des grandes révolutions de la pensée au XX° siècle.



Insuffisante, la volonté d'égalité avec les hommes sans le désir d'un autre monde, sans la déconstruction de l'ancien monde machiste.
 


Connaissance essentielle : que tout est vrai, mais en relation à son contraire . N'est faux que ce qui affirme unilatéralement. Monde où le Terrible et le Radieux ne sont pas dissociables, ni la mort et la vie, le ciel et la terre, la femme et l'homme, etc.
Sens de la mystérieuse cohésion des contraires.



La Source est au plus profond dedans : dans le Lieu de la Parole, l’Inconscient absolu, où Moi et Toi, Passé et Futur, Masculin et Féminin…ne s’opposent pas.



Éluder toute affirmation unilatérale des contraires. Ni règne du masculinisme ni règne du féminisme.


Femme, homme, tant que tu veux comprendre tu ne comprendras pas. Commence par aimer et tu commenceras par comprendre.


Amour est le mot le plus polysémique, le plus saturé de significations contradictoires.




ÉROTISME. Ce peu de chair étreignant une autre chair dans le vide glacial des mondes où toute chair s’en va vers sa mort.

Dans la comédie sexuelle, l’homme fait semblant d’être le plus fort et la femme d’être la plus voluptueuse. Simulations, simulations, foisonnante fleurit la simulation en actes et en paroles.
 
Sexe : enfer et paradis, ordure et extase, tourments et délices.


L’amour physique mêle le plus animal et le plus sublime.
                                                                     

Nous faisons rarement l’amour. En général nous baisons.
« Il aime les femmes »veut le plus souvent dire : il aime son propre désir.


L'érotisme exclut toute forme de domination, de harcèlement, d'exploitation de l'autre. Il est libre partage de beauté, de poésie. Il est communion.

 
 L'érotisme ne supporte pas la vulgarité et exige l'élégance, le style.



L’Éros ne s'humanise qu'enveloppé par Agapé.   


La beauté de l’union charnelle ne s’illumine que dans l’espace d’un amour plus grand que l’attirance purement physique.


                                                                      
La grande affaire  humaine est la tendresse, non le sexe.



Le grand mal humain, c’est le pouvoir de l’homme sur l’homme, la domination de la Grosse Bête collective sur la Personne, ou tout simplement de l’homme sur l’autre humain, comme par exemple dans le couple.


Vie de couple.La solitude à deux peut être plus pesante que la solitude tout seul.
 


Chaque personne voudrait être aimée sans réserve et pardonne difficilement à l’autre de ne pas la gratifier de ce total amour. Ce faisant, on devient soi-même un mal-aimant, incapable d'aimer pleinement, inconditionnellement.



 Il n'y a que deux choses intéressantes en ce monde: le mystère sacré et le mystère érotique, Dieu et la chair



L'amour est ce qui transcende le fossé infranchissable des sexes.


Le charme amoureux noie la guerre des sexes dans sa magie.


L'état amoureux, l'état parental (amour de l'enfant):suspens de la guerre des sexes.




Entre féminin et masculin, fleurissent mille et une sexualités. Chacune, chacun la sienne, singulière ; mais de prime abord, chacune, chacun est être humain, être de parole, être parlant appartenant à la commune humanité. 


 Nouvelle liberté de comportement de l'homme et de la femme. Ne plus réduire l'un à sa virilité et l'autre à sa féminité. Que l'être humain, quel que soit son sexe, puisse jouer librement sur toute la gamme entre masculin et féminin.



Ce fait énorme : que nous sortons tous, tant que nous sommes, célèbres ou inconnus, riches ou pauvres, de la Femme. La Mère : origine de toute humanité, du moins charnellement.


Le sens vivant de la féminité me vient de l'amour de ma mère qui a imprégné profondément  mon enfance et  puis illuminé toute ma vie. Je suis un fils de la mère plus que du père ( le pauvre bougre, j'écris ceci le jour de son 110 anniversaire...).


Autres fils ou filles de la Mère: Jésus, Augustin, Goethe, Baudelaire, Freud, Proust, Colette, Albert Cohen, Barthes, Marguerite Duras, Camus, Romain Gary, Pasolini, Kerouac, j'en oublie sans doute. Fils et filles plus ou moins aimants ou rebelles.


On pourrait faire une liste des misogynes et des matriphobes, mais aussi des androphobes et des patriphobes.


Immenses thèmes, ceux de la haine entre hommes et femmes, entre parents et enfants, entre enfants et parents, haine du père, haine de la mère, indifférence ou haine de l'enfant.  Les mythes, les contes, les œuvres culturelles abondent qui illustrent ces  thèmes: Médée, Œdipe, Hamlet, Dostoïevsky (Les Frères Karamazov), Strindberg, Freud,  Hervé Bazin ( Vipère au poing)  ...


Simone Veil au Panthéon. Lentement s'instaure l'ère féministe, l'ère de la Femme avec l'Homme, de l'Homme avec la Femme, de l'Humanité entière. Lentement se défait la multimillénaire Loi d'airain patriarcale.



"Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l’homme, jusqu’ici abominable, — lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi ! La femme trouvera de l’inconnu ! Ses mondes d’idées différeront-ils des nôtres ? — Elle trouvera des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses ; nous les prendrons, nous les comprendrons" (ARTHUR RIMBAUD).


ROMAIN GARY: 
"La seule chose qui m'intéresse, c'est la femme, je ne dis pas les femmes, attention, je dis la femme, la féminité...Le premier homme à avoir parlé d'une voix féminine, c'était Jésus-Christ. Les valeurs de tendresse, de compassion, d'amour, sont des valeurs féminines et, pour la première fois, elles ont été prononcées par un homme qui était Jésus. Ce que j'entends dans la voix de Jésus, c'est la voix de la féminité en dehors de toute question de religion. Je trouve que ce que j'ai fait de plus valable dans ma vie, c'est d'introduire dans tous mes livres cette passion de la féminité soit dans son incarnation charnelle et affective de la femme, soit dans son incarnation philosophique de l'éloge et de la défense de la faiblesse, car les droits de l'homme ce n'est pas autre chose que la défense du droit à la faiblesse.   





ARC-EN-CIEL DE L’AMOUR

Bleu ciel est l’amour au commencement.
Bleu ciel, rose est le rêve d’amour, la grande nostalgie.
Roses et douces les amours enfantines dans la lumière légère du printemps.
Vert, tendrement vert est l’amour au Jardin des délices plein de splendeur, de parfum, de musique.
Pourpre comme le sang et le feu est l’amour.
Rouge est l’amour quand les corps nus s’unissent dans l’extase de la volupté.
Rouge l’amour comme tes  lèvres quand tu manges des fraises et que nous buvons du vin pour fêter notre bonheur.
Noir est l’amour  comme le vagin de la Terre-Mère, mystérieuse Déesse, origine du monde.
Noir est l’amour comme ma femme née à Dakar.
Blanc est l’amour comme la poitrine de la gracieuse jeune vierge, comme le lait de la tendresse humaine.
Jaune or est l’amour comme le soleil resplendissant dans l’excès de vie.
Bleu lavande et odorant est l’amour en été.
Gris est l’amour dans l’absence, dans la jalousie térébrante.
Grise la souffrance quand nous nous perdons l’un l’autre dans le brouillard des jours, dans le néant des nuits.
Rouge est l’amour comme un couteau planté dans mon cœur blessé.
Rouge et noir est l’amour débordant de désir, de passion, de souffrance. 
Blême est l’amour comme la fin de la nuit quand les amants se séparent.
Noire et bleu sombre est la profonde peine d’amour.
Brun est l’amour en automne entre foison des fruits et colchiques de la mélancolie.
Noir est l’amour quand les ténèbres de la mort engloutissent les corps.
Noire, terrassante, est la rupture du bouquet multicolore.
Abyssalement sombre et déchirant l’amour de Dieu en Christ cloué sur la Croix.
Blanc est l’amour quand nous nous aimons en totale chasteté dans la lumière de l’éternité.
Arc-en-ciel multicolore est l’amour quand toutes les créatures peuvent s’aimer librement.
Arc-en-ciel céleste est l’amour infini de toutes les créatures.


                                                   HAUT CHANT DU TOTAL AMOUR
 TENDREMENT VERT L’AMOUR
                                                                                        SANFT GRÜN DIE LIEBE
PARADIS DE BLEUITÉ
                                               ROUGE SANG 
  BLUTROT
                                                                                  ROUGE FEU L’AMOUR
                                                 FEUERROT DIE LIEBE
                              BRASIER DES CHAIRS BRAND DER LEIBER
                     ROUGE FRAISE LES LÈVRES 
   ERDBEERENROT DIE LIPPEN
                                                                 ROUGE VIN L’IVRESSE D’AIMER WEINROT DIE BETRUNKENHEIT DES LIEBEN
             NOIR L’AMOUR NUIT DU VAGIN ORIGINEL SCHWARZ DIE LIEBE NACHT DER URSPRÜNGLICHEN VAGINA                                           
                                            ROUGE L’AMOUR PLAIE SAIGNANTE
        ROT DIE LIEBE BLUTENDE WUNDE
                                ROUGE POURPRE LA FOLIE D’AIMER  PURPURROT DER WAHNSINN DES LIEBEN
                                                   ROUGE NOIR LE TOURMENT D’AIMER  
ROT SCHWARZ DER SCHMERZ VOM LIEBEN
PÂLES LES AMANTS AU BOUT DES NUITS BLANCHES
                                     QUAND LE JOUR BLÊMIT 
               DERRIÈRE LES RIDEAUX  DE LA CHAMBRE NUE 
                        BLEU VIOLET LA MÉLANCOLIE D’AMOUR
                                          LA TENDRE TRISTESSE DE LA NOSTALGIE
COLCHIQUES FEUILLES MORTES DU SOUVENIR
                                        NOIRS L’AMOUR LA MORT
                        CATAFALQUES DES AMOURS DÉFUNTES
                  ROUGES NOIRES LES CLAMEURS  DE DÉSESPOIR 
ROT SCHWARZ DIE HOFFNUNGSLOSEN SCHREIE
                     LES JOURS DE DEUIL LES JOURS DE MALHEUR
                 BLÊMES LES SPECTRES DES AMANTES DISPARUES
              BLANC L’AMOUR ANGÉLIQUE DANS LA LUMIÈRE DIVINE
                WEISS DIE ENGELHAFTE LIEBE IM GÖTTLICHEN LICHT
                         ORGIES DE CHASTETÉ EXTASES LUMINEUSES
                                          ARC-EN-CIEL MULTICOLORE
                                                 LE LIBRE AMOUR
                     VIELFARBIGER REGENBOGEN DIE FREIE LIEBE
                             CÉLESTE ARC-EN-CIEL L’INFINI AMOUR
                HIMMLISCHER REGENBOGEN DIE UNENDLISCHE LIEBE
                                    DIEU EN TOUTES LES CRÉATURES