26.4.14

HAUT JEU Livre d'incantation




BARQUES BRÛLANT DE NUDITE


barques qui dans d'ardentes brumes se dissolvent
barques au fond des nuits brûlant de nudité
cargaisons de péchés que les astres absolvent
et que l'aurore noie de luminosité
                     

                                     


FEU DE FANGE AU BORD DE LA FOLIE


venez louves liquides aux langueurs de lait noir
laper le feu de fange au bord de la folie
venez filles de crime ensanglanter le soir
et mordre dans l'obscur les faces d'agonie



 


VISAGES A TRAVERS DES VITRES VIOLEMMENT LUMINEUSES



visages à travers des vitres violemment

lumineuses entre les orages

avec des neiges d’éclairs dans les regards

avec des chevelures comme  sentes de fraîcheur

se perdant dans les sous-bois aux myosotis

visages que traversent des ailes vastes

comme l’aube 

souveraine transparence au-dessus des agonies

                                       AILES VASTES COMME L'AUBE



A L'OCCIDENT DES DIEUX


A l'occident des dieux, éclate,
splendeur verte de l'athéisme, ouragan de roses !
Au-dessus des dômes et des palais,

danse, printemps d'ailes et d'épées!



Seuil de la nouvelle Ionie. Embruns des prophéties


jusqu'aux Andes, aux Mongolies.


Dans le scintillement des chaos de foudres, tu nais,


Eustrie, ode de porphyre montant des mers.
 

derrière les herbes d'acier


brûlent les porcheries


brume de débauche que les socs


taillent en soies de sang

 


Nous mangions des groseilles au fond des jardins de jade
tandis que dans la verdure violette des Asies

croissaient les noirs éclairs de la mélancolie.




CROIT LE REGNE D'IRIS LA SOUVERAINE

 

sur la mer fut ton chemin

 

tu  viens

tu sors des tombeaux de Sumer du Pérou

et tu t'avances sur la terre neuve jonchée de germes

 

           dans le scintillement des vergers de vertige

 

           filles en touffes de foudre

 

           indolentes comme le lait

 

tu es la géométrie non-euclidienne

petite ouvrière de Smolensk

tu es la Sophia des théosophies orientales

tu es une chienne rôdant dans les jardins d'Académos

tu es prêtresse du Soleil à Cuzco
tu es la main du maître Mathis Gothart Nithart dit Grünewald
 
peignant le Christ en croix d'Isenheim
tu es cette pauvre vieille de l'Aurès ployant sous son fagot
tu es l'ordinateur fonctionnant aux usines Fiat à Turin
Iris les temps sont mûrs
tu sors des tombeaux d'Egypte
et à l'occident des dieux
dans la poussière des chantiers
tu foules la terre d'Eustrie
 
approche approche de cet arbre de cris
jaunes et rouges debout dans le sommeil
et secoue les dormeurs séculaires





sous la chappe de grisaille

entre les cuisses velues des guerres

tu croîs terre des libres éclosions
  

 

          entre les cuisses velues

 

              des guerres

 

 

 

 

 

 

 

gouffres bruns des débauches

 
 
 
 
 
 

          spongieuses immensément
journées des crimes
 

 

 

gouffres bruns des débauches tôles tessons CRACHEZ


avec sous les robes le rire

et ces crapauds délicieux de bave

la fosse où des légions entières

étincelantes de métaux

s'engouffrent

 

le bleu funèbre chante en moires de corruption

dans les antres de vos nudités adolescentes filles des mers

les guerres aux plumages d'aigles passent entre vos cuisses

impudiques ô ménades précoces ô bêtes impubères

neige d'encre de vos gémissantes délectables bouches

doigts de braise

barques de lait de vos périnées de jeunes laines d'ombre

 

spongieuses immensément journées des crimes

délicieux

arôme du venin volcanique des coïts sous les brises

d'Aorasie

proue suave s'enfonçant dans la brume orange

des plaisirs

poutre de lave fichée au centre

dans le miel des cuisses écartées

 

 

lait et encre se mélangèrent dans leurs bouches

toutes nocturnes de fraises

au coeur des vastes demeures de boue

 


BRISES BAIGNANT SEPULCRES ET PORTIQUES

 

balbutient les bouches près des épaules d'archipels

 

verdure douce où roulent les crânes

vers les blancheurs des mers

crânes de Sade de Sappho

la foudre dévore les filles

et les abandonne inertes sur le gazon

de ce parc d'Arcadie

aux sépulcres de luxure

 

Babil des brises dans les bleus bosquets de l'oubli !

Fumées, fraîches odeurs du soir montant des herbes d'ombre!

Le déclin doré de douceur drape les cariatides ;

Et les palmes de paix balaient les frontons de l'Attique...

 
                                                                noirs cyprès

la puanteur tiède des tombes se répand dans la touffeur de l'air

des remugles de géhenne montent des fosses de fange

la foudre se fige dans les miasmes de mort  

 

 
la paille (knout) des supplices (ongles nerfs) brûle les porcheries

 

Un ange resplendissant cravache des rondeurs superbes.
 
Velours déchiqueté d'où s'épanche la salive des saturnales.

Buvez, lèvres de mort, ce vin d'entrailles, ce vin de gorge tranchée.

Oiseaux des ténèbres, précipitez-vous au milieu de ces noces
 
nocturnes, et soyez voraces d' yeux, de langues, d'oreilles
 
délicates où expirent les rumeurs du monde.

 

saignent ferrailles d'angoisse crient rient rails de rage dans la
 
ronde hautaine des nébuleuses

socs tranchant la glaise des abjections

dans la nudité des nuits

et blasphèmes

flagellations

CRACHEZ meutes de holches et de vos groins

fouillez les femailles

et la paille poissée de sang

                  hurlurances

ïambes de meurtres
 
 
les décombres des arbres fument

dans le brouillard aux noires odeurs

la guerre rôde aux horizons

l'enfant est seul parmi les ruines

aux terribles exhalaisons 

odeurs de meurtres et d'urine

hurlez

 

MUNDUS EST IMMUNDUS

 

ongles

nerfs

furoncles

fers

hongres

khmers

ombres

glaires

chairs

hères

serfs

 

Un ange rayonnant, blond tankiste imberbe, fouaille

les tendresses d'Eustrie.

Sous les lambris se tordent

des cyclones.

Les épées plongent

vers les gorges

et la gaze

voilant les cuisses.

Giclées de sang contre les miroirs,      

giclées de sang sombre,

clameurs ;

longues lamentations répercutées par les couloirs
 
jusqu'à ce que, vers l'aurore, le lait bleu du silence
 
ait noyé les vastes chambres des demeures de boue.




 

la verdure des crimes hyènes ! ha! tigres ! dévore l'enfer gris de béton


TYGER TYGER BURNING BRIGHT


IN THE FORESTS OF THE NIGHT


 


baignant de fraîche tendresse les sépulcres
la flore des violences progresse sur les boulevards
jaillit en arabesques jaunes sur les places
éclate arborescence vertigineuse contre les façades des banques cerne les palais les tribunaux les chancelleries les églises majestätische sittliche Gebaüde


 


des milliards de termites montent à l'assaut de la cathédrale

 

vaste carcasse délaissée au milieu des champs de tulipes

 

le feu s'empare des arbres et des constellations

 
les empires s'écroulent comme d'énormes forêts pourries
 
et la plèbe livide et pourpre la pègre prophétique roulant

des joyaux dans son écume submerge les jardins royaux

 

des enfants armés de mitraillettes massacrent les passants à

l'aveuglette
 
des femmes nues viennent maternellement essuyer leurs visages
 
noircis de fumée et panser leurs blessures
 
puis elles vont s'agenouiller au milieu des chaussées laissant les
 
balles cribler leurs chairs laiteuses.

 

un homme ensanglanté titube sur le trottoir ses mains flamblent
 
et ses yeux sont crevés une foule flasque l'entoure mais ne le voit
 
pas

 

un ange (Rimbaud) fumant placidement une cigarette barbouille les

murs de grandes lettres de sang

         VIVE LA REVOLUTION  VIVE LA LIBERTE  VIVA LA MUERTE

                                                                        

le meurtre danse de beauté à travers la ville
 
les enfants sourient aux désastres et s'avancent dans des zones 
 
calmes comme l'enfer dans la tiédeur déchirante des agonies
 
les décombres sont des seins de jouvencelles frissonnants de pureté
 
les croix ruissellent de crachats  

New-York fleurit glorieusement de crevasse-vulves
 
on enterre les enfants dans les parcs défoncés où rôdent les tigres
 
des ailes candides déchiquettent les meurtriers.

                                                                            
 

DES TIGRES DEVASTENT LES CATHEDRALES

PERDUS DANS LES FORETS DE LA NUIT.

 

UN ANGE ECRIT : MORT A DIEU!

 

LA LIBERTE AUX SEINS D'ADOLESCENTE AVANCE
PARMI LES DECOMBRES DES EMPIRES.
VERDURE DE DIEU.

  
MERS DANSANT AVEC LES ILES AVEC LES NEBULEUSES

mers dansant avec les îles
avec les nébuleuses
à l'occident d'Eustrie
là où naissent les tendresses tièdes des lilas
où se creusent de bleues trouées les firmaments d'angoisse
traversés par l'incandescence des rails

violette féminité des eaux
vastes odeurs des nuits sur les étreintes
moires qui se meuvent jusqu'au silence des îles
où dorment les serpents lovés dans la nacre des nuits
eaux dansant avec les îles
avec le sommeil des reptiles
dansant avec les galaxies
mers de roses creusées de cratères violets
dansant avec les cris
des rails d'angoisse
les névroses
striées de stridences noires






RIEN RIEN ROIS QUE LA FETE DE FEU

brasiers peuplés de paons calmes et nobles

Les princes d'Eustrie, Galga, Nurbur, Maldoror,
avancent parmi les feux: grands insectes noirs,
subtils animaux vêtus de sang.
Les  torsades de fumée tournent et s'épaississent
au-dessus des buissons rouges de leurs chevelures
tandis que les guerriers aux masques d'effroi
dansent au rythme du tam-tam.


Accueille tes épouses morganatiques, ô monarque
des archipels.
Servantes soyeuses venues des mers
et que déflorèrent les foudres de solstice.

Nous marchions filles des herbes près des marbres
de menthe
jusqu'aux murailles des morts là-bas près de Ninive.
Nous étions des bêtes éclaboussées de boue blanche
et l'ombre des guerriers protégeait notre enfance,
vaste presqu'île de bronze toute bruissante de palmes.

Accueille tes épouses, ô roi des îles.
Le feu de leurs ventres calcinera l'aigle funèbre des
guerres.



MONSTRUEUSE VERDURE DE MORT

ces amoncellements de cruautés
ces éventrements de la paix dorée
des campagnes et ces férocités (napalm)
ces cris aigus ces cris rauques et
ces éventrements ces viols parmi les décombres bruns
ces hurlements sous les feuilles huileuses
forêts en folie furies fluides fouillant
le ventre de l'Afrique
et ces entassements de cadavres
ces myriades de mandibules mâchant la charogne (napalm)
dans la rumeur moite de la jungle
et ces jaillissements  de sang sombre ces luxures
ces rugissements de fauves et puis
cette tranquillité
blanche de la mort
cette monstrueuse
verdure de la
mort



VULVE D'OMBRE



toi vulve de catin pourrie toi terre astre de faim


soleil d'abîme TOI
 

dans le sommeil de ta toison noire


croissent les soleils les glaciers les empires


ténébreuse tendresse


gazon vertigineux

les dômes montent et dansent sur ta lassitude.

 
la mer des prophéties clapote en toi vulve d'ombre

 

et sous la fourrure des rails trempée de bruine

les rats se vautrent insomniaques

dans la lave des vagins

 

TU ES LA FETE DE FANGE SPLENDIDE

LA FETE DE FOUDRE

QUI SAIGNE A L'OCCIDENT DES DIEUX






A L'OCCIDENT DES DIEUX (O EUSTRIE DE NACRE!)


PARMI LES TENDRESSES VERDATRES (O FOULQUES! O FOUG

ERES)

CROIT LE REGNE D'IRIZEE HALLELUYAH!

BRISES BAIGNANT SEPULCRES ET PORTIQUES

ODE DE PORPHYRE EMERGEANT DES LANGUEURS DU SOMMEIL

RIEN RIEN ROIS QUE FETE DE FEU

FABLE DES AILES EMBRUNS DES PROPHETIES JUSQU'AUX

ANDES AUX MONGOLIES

MERS DANSANT AVEC LES ILES AVEC LES NEBULEUSES

PARMI (PALMES O JUBILATIONS!) LES FEUILLAGES DE GLOIRE

L'ODEUR DES HOLOCAUSTES

LES PSAUMES DE NEIGE EXULTENT DANS LA NUDITE DES NUITS

LIBERTE DES ECLAIRS SUR LES HERBES D'ACIER

ARCHANGES COURONNES D'ORAGES DE ROSES.

 
contrées de bave ferrailles de foudre TU  SAIGNES

dans la poussière des chantiers haches de cendre d'angoisse

gouffres bruns des débauches tôles tessons crachez

lambeaux de meurtres (O STILLE DER SCHATTENWELT!) tombant des

ombres crucifiées

la paille des supplices  brûle les porheries

la verdure des crimes hyènes ! ha ! tigres ! dévore l'enfer gris de béton

rails de rouille artères de mazout NOUS rats sueur nègre HOLCHES DE

HAINE

traversant (socs ; missiles)  les strates de brouillard fourrure funèbre

fonge

veinée de la (ATHEISME) ve et de ven (REPTILES) in glaise des abjec

tions

îambes de houille TUEZ hurlant EXTERMINEZ (napalm;

(schisme) entre les cuisses velues des guerres

et IN...dans...SO...la graisse grouillante... MNIAQUES

                                     des doutes des blasphèmes

toi vulve de catin pourrie toi terre astre de faim soleil d'abîme TOI



 
 
A L'OCCIDENT DES DIEUX (O EUSTRIE DE NACRE!)
PARMI LES TENDRESSES VERDATRES (O FOULQUES! O FOUGERES)
CROÎT LE REGNE D'IRIS HALLELUYAH!
BRISES BAIGNANT SEPULCRES ET PORTIQUES
ODE DE PORPHYRE EMERGEANT DES LANGUEURS DU SOMMEIL
RIEN RIEN ROIS QUE FETE DE FEU
FABLE DES AILES EMBRUNS DES PROPHETIES JUSQU'AUX ANDES AUX MONGOLIES
MERS DANSANT AVEC LES ILES AVEC LES NEBULEUSES
PARMI (PALMES O JUBILATIONS!) LES FEUILLAGES DE GLOIRE
L'ODEUR DES HOLOCAUSTES
LES PSAUMES DE NEIGE EXULTENT DANS LA NUDITE DES NUITS
LIBERTE DES ECLAIRS SUR LES HERBES D'ACIER
ARCHANGES COURONNES D'ORAGES DE ROSES.
 
 
contrées de bave ferrailles de foudre .TU  SAIGNES
dans la poussière des chantiers haches de cendre d'angoisse
gouffres bruns des débauches tôles tessons crachez
lambeaux de meurtres (O STILLE DER SCHATTENWELT!) tombant des
ombres crucifiées
la paille des supplices  brûle les porcheries
la verdure des crimes hyènes ! ha ! tigres ! dévore l'enfer gris de béton
rails de rouille artères de mazout NOUS rats sueur nègre HOLCHES DE
HAINE
traversant (socs ; missiles)  les strates de brouillard fourrure
 
funèbre fange veinée de la (ATHEISME) ve et de ven (REPTILES) in
 
glaise des abjections
îambes de houille TUEZ hurlant EXTERMINEZ (napalm;(schisme) entre
 
les cuisses velues des guerres
et IN...dans...SO...la graisse grouillante...MNIAQUES    des doutes des blasphèmes
toi vulve de catin pourrie toi terre astre de faim soleil d'abîme TOI
 
 
 
 

 
 
GRANDES SOUFFRANCES MARMOREENNES PARMI LA TIEDEUR DES MIMOSAS

grandes souffrances marmoréennes
parmi la tiédeur des mimosas
les plissements hercyniens soulèvent
les âmes sanglantes dévorées d'épées et d'abeilles
et attisées par l'haleine des océans
toute givrée de colombes à nos croisées
entre hiver et printemps présences démoniaques
derrière le vaporeux paysage de fleurs
abricotiers des vallées d'oracles
où fume noire la nudité des vierges ordonnatrices des meurtres
où contre les falaises sont crucifiés
les guerriers scintillants aux torses de ténèbre
les paumes délicates des nymphes recueillent
la sève des athlètes sacrifiés fichés au sommet des falaises
membre dressé vers le soleil de solstice
parmi les brumes de guêpes
le souffle des sables brûle
desséchant les vallées incurvées
où les branches sanglantes gémissent la nuit
sous les rochers pythiques.
 
 
 

 

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