CHRIST
L’INCARNATION
Jésus: pour une part parfait être
ordinaire. L'homme simple, nu, dépourvu de
toutes les fausses grandeurs mondaines, de toute légitimité sociale, se
lève et prend la parole.
Dieu s'incarne dans un Humble, non dans un Grand de ce
monde.
*
Jésus et ses disciples ne
pouvaient pas ne pas être des hommes d’humble extraction. Un Jésus sorti de
l’élite est inconcevable. Lui aurait fait défaut le sentiment profond de la nudité
de l’existence humaine.
*
Jésus n’est pourvu d’aucune grandeur humaine afin de ne
tenir sa grandeur que de Dieu.
*
L’aspect le plus grandiose du christianisme, c’est le fait que Dieu s’incarne dans la plus extrême petitesse, dans un obscur paysan de Galilée, qu’il assume notre condition dans son état le plus humble, voire le plus rejeté, l’état de criminel condamné à la crucifixion.
L’aspect le plus grandiose du christianisme, c’est le fait que Dieu s’incarne dans la plus extrême petitesse, dans un obscur paysan de Galilée, qu’il assume notre condition dans son état le plus humble, voire le plus rejeté, l’état de criminel condamné à la crucifixion.
*
Dieu prend visage humain non dans
la gloire, mais dans le plus grand délaissement(kénose) . Il vient sous la
forme du plus bas. Voilà la chose sublime. Voilà ce que tout le génie humain
n’aurait jamais pu inventer.
L’histoire du Christ est tellement vraie dans ses paradoxes
qu’elle ne peut être que divine.
*
Nietzsche, le grand contempteur
du christianisme, n'a pas osé cracher au visage du Christ. Il a
"sauvé" le Christ et chargé Paul de Tarse de toute l'infamie du
christianisme.
*
Jésus est le Christ, Fils de Dieu, témoin de la radicalité
de Dieu. Il ne sort pas du naturel (qui ne peut produire que du naturel). Il ne
peut sortir que de Dieu.
Deux erreurs à son propos : accentuer l’un des termes
du couple Homme-Dieu.
Jésus-Christ est l’exacte
intersection de l’Ego et du Non-Ego, du monde et de Dieu.
*
En Christ, le Jeu des Jeux, le même Jeu, Celui de Dieu et de
l’Homme. En Christ, Dieu qui s’incarne et Homme qui s’abandonne à Dieu.
Dieu n’est Dieu qu’en l’Homme. L’Homme n’est Homme qu’en
Dieu.
*
L'histoire la plus obscure, celle de Jésus de Nazareth,
devient l'histoire la plus éclairante de l'humanité. Mystère infiniment profond
à méditer sans fin.
*
Un Dieu traité comme un criminel, un Dieu crucifié : image
la plus singulière, la plus terrible, la plus prodigieuse, dont nous
n’épuiserons jamais le mystère.
*
Le génie du christianisme: oser
affirmer l'incarnation de Dieu en un homme, Jésus de Nazareth. C'est l'idée la
plus folle apparue sur terre, l'idée, l'événement qui coupe l'Histoire humaine
radicalement en deux.
Nous datons tout à partir de Jésus-Christ, l'avez-vous
oublié?
A vrai dire, le Christ ne coupe
pas l’Histoire en deux ; il transcende toute ère possible. Il est l’éclair
de l’éternité frappant tous les temps.
*
Ce qui est le plus invraisemblable, le plus miraculeux,
c'est que le christianisme, cette petite histoire folle de quelques va-nu-pieds
galiléens, se soit universellement répandue. Ce ne peut être que l'œuvre de
l'Esprit.
*
Le Christ ne commence pas une nouvelle ère, il explose toute
ère possible.
Il n’y a pas d’ère chrétienne. Le Christ transcende toute
temporalité.
Christ vraie coupure transtemporelle entre humanité
« naturelle » et humanité « surnaturelle ».
*
Christ : la révélation-révolution de la personne absolue
au-delà de tout idéal d'homme, de tout surhomme imaginable.
*
Même si tout aboutit au Néant final, je préfère la voie du
Christ à toute autre voie humaine.
*
«SI QUELQU’UN ME DÉMONTRAIT QUE LE CHRIST EST HORS DE LA
VÉRITÉ ET QU’EN EFFET LA VÉRITÉ N’EST PAS DANS LE CHRIST, JE PRÉFÈRERAIS RESTER
AVEC LE CHRIST PLUTÔT QU’AVEC LA VÉRITÉ. » (DOSTOÏEVSKY)
*
Christ, plus haute figure de la destinée humaine.
*
INCARNATION. En Christ, Dieu se fait chair afin que toute
chair se fasse Dieu.
*
La Pensée de l’Inconscient permet de mieux comprendre le
christianisme comme religion de l’incarnation : Verbe venant habiter la
chair au plus intime.
*
Il n’y a qu’une façon de vivre Dieu, c’est d’incarner son
Esprit comme le fait le Christ.
L’Esprit est Vie et son inversion est Mort.
En chaque être humain sévit la même guerre intime entre la
Vie et la Mort.
C’est en cela que réside l’universalité de la condition
humaine. Condition singulière et universelle en chaque personne humaine.
*
Le Verbe s'est fait Homme pour que l'Homme se fasse Verbe, pour
que l'être humain, émergeant du Cosmos, co-naisse à l'Infinie Parole.
*
NATIVITÉ
dans la nuit
dans la froide nuit du monde
une étoile surgit
une fleur éclot
un enfant naît
l'enfant absolu
le Dieu d'enfance
rien qu'un petit et fragile corps
perdu dans la froide nuit
où s'incarne
la Toute-Puissance de l'infinie Tendresse
voici naître
le Dieu fou
le Dieu illogique
brisant les raisonnables ordonnances des Raisonnables
Créateur prenant la forme d'une créature
voici naître
Iéshoua fils de Myriam
à Bethléem de Juda
obscur patelin d'où selon la tradition
rien de bon ne peut sortir
et c'est le
Rédempteur du monde qui paraît
le trésor entre tous
le Nom qui sera élevé au-dessus de tous les noms
voici naître
l'Obéissant absolu du Dieu Amour
et le radical Rebelle
qui va subvertir le règne de domination et de mort
voici naître
le Maître de douceur le Maître de vie
ni Dieu pur esprit ni Dieu rien que chair
ni culpabilisateur ni adorateur de ce monde
mais son Créateur et son transfigurateur
voici naître
voici s'éveiller
au cœur du silence nocturne
loin des Capitales agitées
loin des Palais majestueux
voici s'ouvrir la toute petite graine l'infime présence
du Dieu Infini qui lentement silencieusement
germera jusqu'à l'Accomplissement
*
VIGILE
Me voici
dans mes caves d'ombre
offert aux frôlements de l'aile éternité.
En moi l'amande d'amour s'éveille
parmi racines ivres et ronces.
Ô tâche terrifiante!
Tout anxieux devant le faix à porter,
devant la mort crucifiante et l'énigme,
je suis là, ouvert, à attendre,
à attendre qu'à travers moi tu renaisses,
à attendre la suite de mes jours et leur terme dans ta lumière.
Le vent gémit et tourmente les branches.
Le froid sagitté cerne les abris et les nids.
La nuit écrase et crie.
J’attends.
Et tout attend, balbutiant son désir indicible.
J'attends et n'entends plus que mon silence tendu,
et les neiges de la nuit attentive,
et les cloches lointaines contre le ciel
fêtant le ferme et frêle espoir
d'un miracle de rose sur la tige de Jessé.
Divin Enfant, me voici
comme aux saisons naïves
venu vers Toi,
parmi bergers et rois,
pâtre éperdu d'un troupeau sans figure,
astres, plantes, bêtes,
âmes et peuples épars se nourrissant de nuit
dans le vertige des millénaires.
Je viens puiser la lumière
d'une humilité nouvelle.
Ô fasse qu'en nos corps inextricables
la terre trouve son visage, sa nudité, son feu.
*
Dans la nuit,
dans la nuit effrayante du monde,
une étoile secrète surgit,
une fleur cachée éclot.
Dans la nuit,
dans la nuit de détresse du monde,
un cri, un faible cri.
C'est l'enfant qui naît,
l'enfant absolu,
le Dieu d'enfance,
la Toute-Puissance
de la Tendresse infinie
s'incarnant dans un petit corps vagissant,
chose fragile, chose de rien,
lumière qui vaincra la Nuit
pour l'Éternité.
*
ET INCARNATUS EST
et s'est incarné
en pleine pâte
en pleine matière
pour être avec les étoiles les herbes les bêtes familières
pour être avec toutes ses créatures
et s'est incarné
s'est fait chair
s'est fait homme a assumé l’humaine déchirure
s'est incarné dans notre misère
dans notre nudité
s'est fait enfant
enfant vagissant
enfant affamé qu'on allaite
enfant inquiet que l'on apaise
s'est incarné dans l'humaine glaise
dans l'humus fondamental
et s'est fait corps fièrement vertical
s'est fait sang viscères muscles sexe
s'est fait cerveau aux pensers complexes
s'est fait mains
mains qui secourent qui pacifient
s'est fait bras pour étreindre l'ami
s'est fait corps bipède agile
pour arpenter campagnes et villes
et s'est incarné
dans l'abjection dans la merveille humaine
dans l'angoisse humaine
et s'est impliqué dans nos histoires mondaines
et s'est fait homme
de la même humanité que toi et moi
de la même pitoyable miraculeuse humanité que toi et moi
et s'est incarné dans l'humilité
dans l'incognito parfait de la commune loi
s'est fait homme comme n'importe qui
comme le moindre d'entre nous comme le plus petit
pour donner visage
à tout homme toute femme tout enfant
visage transhumainement humain
visage nu du Dieu Souverain
visage transfiguré de l'homme
*
Christ révèle Dieu habitant l'Homme et non l'Être suprême trônant au-dessus du monde.
*
Sans Christ, Dieu
reste une abstraction exilée dans les cieux lointains.
*
La transcendance de la
Parole vécue ici maintenant n’est pas le Dieu de l’au-delà. C’est le Dieu
vivant en nous dans le présent, dans la présence éternelle.
*
Le Christ a eu peur de
la mort. Il n’a pas vaincu le monstre comme les héros des légendes. Il a
traversé sa Passion dans l’angoisse et
l’extrême douleur, témoin du fragile désir de vie qui a triomphé du monde en
une victoire improbable. Et la foi seule, non l’admiration, l’amour seul permet
de le suivre.
En quoi le Christ
n’est pas un héros légendaire, mais le témoin de la misérable commune humanité.
*
Le Christ vit le Jeu
du désir au-delà des grandeurs et du néant de ce monde. Il n’est ni du côté des
installés ni de celui des négateurs de ce monde. Il incarne le désir de vie de
tout homme au-delà des mirages mondains et des certitudes de mort.
*
A ceux qui lui demandent : montre-nous le Père, le Christ répond : qui me
voit, voit le Père. Le Fils inclut le Père. Le Fils vit le Père dans la mesure
où il vit la Parole Infinie. Et il invite chaque être humain à le suivre, à
vivre à son tour la Parole.
*
PERSONNE NE VIENT À MOI SI CELA NE LUI A ÉTÉ DONNÉ PAR LE PÈRE c’est-à-
dire par la Parole qui vient du dedans.
*
La Bonne Nouvelle que clame le Christ: Je suis et vous êtes- ABSOLUMENT.
La Bonne Nouvelle que clame le Christ: Je suis et vous êtes- ABSOLUMENT.
*
JE SUIS: seule
rayonnante vérité.
*
Le Christ est Verbe vivant et non maître-penseur, non transmetteur d'un système de pensée.
Le Christ est Verbe vivant et non maître-penseur, non transmetteur d'un système de pensée.
*
Jésus ne révèle pas
Dieu par un Discours. Il est lui-même la Parole de Dieu, sa manifestation
vivante comme être humain, Dieu fait homme.
Suivre le Christ,
c’est le vivre par toute notre existence, non se conformer à un Programme, à un
code législatif.
*
En Christ Dieu assume
le Mal. On ne peut plus se révolter contre Lui, L’accuser. Il devient angoisse
et mort, Il se fait Homme. Dieu avec nous contre le Mal et la Mort. Lui aussi
souffre et subit le Mal et la Mort.
*
Tant que tu ne vois
pas le Christ en chaque chose, en chaque être, tu n'as pas trouvé le Christ.
*
La Foi, c’est croire
que le Christ est la Vérité, croire que celui qui dit « Je suis la voie,
la vérité, la vie » dit l’absolument vrai.
*
L'arkhé et le télos du
temps sont impensables. Christ seul repère entre temps et éternité.
*
Le Christ n'est pas un
métaphysicien, un rêveur utopiste; il est le Vivant qui assume le monde, qui en
traverse la part négative et la radicale finitude.
*
Le Christ est le
Modèle du courage de vivre, l'ouvreur de voie.
*
Christ : à la
fois Modèle de l’incarnation de la Parole et Sauveur, Passeur de l’abîme de
mort.
*
Sans le Christ, quel
sens? Rien que le cercle infernal dans le néant?
*
Le Christ incarne la Parole-Source qu’il appelle Abba, Père.
Il est le Verbe-Vie qui traverse tout monde possible. Le Pouvoir-Monde ne peut
tolérer ce Vivant, ce Passant qu’il cloue sur la Croix.
Le Vivant ressurgit de la Mort et traverse la Finitude. Rupture
du Fatum d’airain qui pèse sur le monde. Événement absolument
inimaginable devenant le cœur de
l’Histoire.
*
L’objet de la pensée chrétienne
ne peut être rien d’autre que l’approfondissement sans fin de l’événement
CHRIST. Le Christ, mesure de toute chose, centre de gravité permettant de
penser (repenser) tout le reste, le monde, la société, l’histoire, l’éthique…
*
Le Christ est l’incarnation et l’accomplissement de la
Parole, l’unique Parole qui travaille l’humanité depuis ses origines.
*
Seul le Fils peut enseigner la Voie parce qu’il L’est. JE SUIS
LA VOIE, LA VÉRITÉ, LA VIE. C’est à comprendre littéralement.
*
Absolument lumineux l’accord entre les paroles de Jésus et
sa trajectoire de vie, de mort, de résurrection.
*
Je ne crois Dieu qu’en Jésus-Christ.
Toute autre approche du divin n’est que propédeutique.
*
Voir le Christ dans toutes les Traditions.
Voir toutes les Traditions dans le Christ.
*
Toutes les problématiques théologiques, religieuses,
interreligieuses sont sans doute à
repenser.
*
Le Christ n’est la propriété
d’aucune Église, d’aucune religion. Il appartient à chaque être humain et à
toute l’humanité.
*
CHRIST POUR TOUS LES HOMMES
CHRIST POUR TOUTE L’HUMANITÉ
*
Primauté du Christ sur toute autre instance, Traditions,
Églises, Écritures…
*
Libérer le Christ de l’atmosphère
confinée des religions.
*
Repenser le Christ hors de toute la métaphysique
occidentale, ancienne et
moderne.
*
Repenser le Christ hors de tout souci d’orthodoxie
confessionnelle.
*
Croire le Christ, pensée la plus folle. À côté la
philosophie la plus radicale, par
exemple celle de Nietzsche, est sagesse trop logique.
*
Le Christ s'aventure absolument et invite chaque humain à
cette absolue aventure.
*
Jésus ne pense pas Dieu, il Le vit.
Jésus n’est pas un théologien, il est incarnation de Dieu et
appelle chaque être humain à incarner Dieu.
*
Jésus, anti-légaliste. « L’homme n’est pas fait pour le
Sabbat, mais le Sabbat pour l’homme. »
Cependant Jésus ne suspend pas la Loi ; il en accroit
l’exigence, une exigence concernant l’intériorité et non seulement la vie
extérieure, sociale de l’homme.
*
Christ est révélation du Dieu de
charité, inverse absolu du Dieu Tout-Puissant, le faux Dieu de toute société
humaine y compris les sociétés soi-disant chrétiennes.
*
Christ, l’inverse du monde des maîtres. L’antipolitique
absolue.
*
CHRIST ANTIPHILOSOPHIE ANTIPOLITIQUE ABSOLUES
*
Jésus révèle le vrai Dieu vivant, le Dieu des Vivants, le
Dieu qui est la Loi de l’Amour, Loi de Grâce, non Loi de domination, Pesanteur
écrasante.
*
Loi de l’Amour contre amour de la Loi. Arbre de la Vie contre Arbre du Savoir du
Bien et du Mal.
*
« JE SUIS VENU POUR SAUVER LE MONDE, NON POUR LE JUGER. »
*
Le jugement de Dieu est la suspension du jugement du monde
dans la lumière de l’Amour.
*
Le Christ n’enseigne pas une
doctrine. Il est lui-même le Message et nous demande d’avoir foi en lui. C’est
le seul Message de l’Évangile : ayez foi au Messager du Dieu de
Miséricorde.
*
Le Christ n’enseigne pas un modèle théorique, il est
lui-même le Modèle, le Modèle vivant de toute vie humaine.
*
Je suis le chemin, la vérité, la vie, dit le Christ, et tu
l’es aussi, si tu crois en moi et non aux illusions du monde.
*
FOI FOLLE FOI
IMPOSSIBLE
IMPOSSIBLE DE CROIRE
PRÉFÉRER
LE NÉANT ?
SE DISSOUDRE DANS L’INCOMPRÉHENSIBLE CHAOS ?
*
Je ne me préoccupe pas du Christ des Églises. Je tente de penser le Christ
comme enjeu de toute l'Histoire humaine, de tout le questionnement humain.
*
Christ au-delà des religions, au-delà des confessions, y compris les
confessions chrétiennes qui chacune a tendance à former un enclos.
*
Christ plus qu’œcuménique,
Christ transreligieux, Christ pour toute l’humanité.
*
Le Christ n’est pas Révélation du Dieu de l’Occident, il est Parole pour
tous les hommes. Il transcende toutes les religions.
*
Croire en Jésus-Christ
: ne pas croire quelque chose, croire en Quelqu'un, croire en Dieu en personne.
*
Christ : message de l’absolue Tendresse divine, rien d’autre. Croire
en Dieu, c’est croire au Dieu-Amour et en son Messager, le Christ.
*
Le Christ est-il
Réponse? Non. Il est la Question vivante et non réponse imposée. Le crois-tu ou
non? À chacun de tenter de répondre.
*
Dieu est le
Libérateur. Cependant Il ne nous libère
pas de force: Il respecte notre liberté. Il veut notre libre adhésion aimante.
L’amour seul peut
croire l’Amour.
*
VEUX-TU DIEU OU VEUX-TU LE NÉANT ?
VEUX-TU L’AMOUR OU VEUX-TU LA
MORT ?
*
Le Christ n’est pas la Réponse universelle, bien au contraire en Lui, par
Lui se reposent à l’infini toutes les questions concernant l’homme.
En Lui, par Lui les
êtres humains sont affrontés au grand choix entre Vie et Mort, entre Amour et Puissance, entre Vérité et
Non-Vérité, entre Temps et Éternité…
*
CHRIST RÉVÉLATION DE DIEU. Le Christ ne nous livre pas une révélation sur
Dieu, il est lui-même la Révélation vivante.
*
La Révélation à la fois "descend du ciel" et éveille ce qui est déjà latent en l'homme, la Parole comme inconscient absolu.
La Révélation comporte deux niveaux: la révélation intérieure, subjective, travaillant chaque subjectivité humaine (structure universelle de la Parole), et la révélation historique, objective, venant à nous à travers les Traditions religieuses, les Ecritures et le Christ.
*
L’infinie nouveauté de la Révélation est sans cesse à
(re-)découvrir. Dire sans fin autrement la nouveauté de l’Absolue Nouveauté.
*
La Révélation révèle ce qui est déjà en l’homme,
inconsciemment.
Elle n’est pas une Parole qui tombe du haut du ciel sur la
tête de l’homme, elle est l’éveil de la Parole intemporelle présente en l’homme
depuis toujours. Elle parle Dieu au plus intime du cœur humain.
*
La Révélation permanente de Dieu traverse toute la Création,
toute l’Histoire et l’intimité de chaque être humain.
*
L’Histoire du christianisme est
celle de la progressive révélation du sens de la Révélation christique. Comme
celle d’une étoile, la lumière de la Révélation met du temps à nous parvenir
dans tout son éclat véritable.
*
Révélation christique. Révélation
d'en haut de l'absolue liberté en bas. Révélation de l'âme libre, parole
absolument libre enfouie, inconsciente au fond du cœur, du cœur livré aux puissances du monde. Le
Christ révèle ce qui existe déjà en nous profondément enfoui par le péché, par
l'état de séparation d'avec Dieu. Dans la Révélation évangélique, il ne s'agit
pas d'une soumission à une puissance sacrée extérieure. Rupture radicale d'avec
les religions sacrées et profanes de la puissance, de la Loi.
*
En Christ est mort le Dieu
sur-moïque, le Dieu des hommes. Véritable subversion de l’Ancien Monde
hiérarchique et de son envers, le Monde Moderne, fondés sur la Puissance. En
Christ commence le Nouvel Homme fondé sur l’Amour, l’expérience de la
christité.
*
CHRISTITE
Christité : vivre
le Christ ici et maintenant et non seulement croire au Dieu dans l’au-delà.
Cette croyance au Dieu céleste sans cette expérience vivante du Christ est une
impasse. La seule voie vers Dieu est de suivre Jésus, de vivre Dieu dans notre
humanité.
*
La christité
(l'adhésion sans réserve au Christ) ne sépare pas du monde: elle y engage
plénièrement; elle est incarnation, chemin pour assumer totalement la condition
humaine sous tous ses aspects.
*
Croire le Christ,
c’est le vivre sans réserve dans la vie et dans la mort.
*
Relation non à un
Principe abstrait, au Bien absolu (comme dans le platonisme), mais à Dieu comme
personne, à Dieu s'incarnant dans une Personne concrète, Jésus de Nazareth.
*
Vivre le Christ du
dedans, dans l’expérience de l’Esprit qui vient habiter au plus intime de
chaque être humain.
*
Christ aussi vous
l’avez idolifié en le vivant du Dehors.
*
Christité: une
pratique de vie, non une philosophie.
Le Christ ne vient
imposer aucun système de pensée. Il demande simplement de croire en Lui, c’est-à-dire
à l’incarnation de la Transcendance de l’Amour et à suivre son chemin de vie.
*
L'essentiel: vivre
l'expérience de l'amour ici maintenant, rien d'autre. Tout le reste (les Églises,
les Écritures, l'au-delà...) est secondaire.
*
Christité :
habitation de l’homme par L’Esprit de Charité.
*
La christité peut être
vécue dans n’importe quelle religion et hors de toute religion.
*
Vivre la christité,
même si Christ est illusion; vivre la charité sans réserve, même s’il n’y a pas
de ciel. Elle est la seule clef de l’existence vraiment humaine.
*
« J’AI SONGÉ À
RECHERCHER LA CLEF DU FESTIN ANCIEN…LA CHARITÉ EST CETTE CLEF. »(RIMBAUD)
*
Je ne sais pas ce qu’est la vérité, mais je sais ce qu’elle n’est pas,
toutes ces positions fermées qu’adoptent les êtres humains pour domestiquer le
désir infini. Vivre la christité consiste à dynamiter toutes ces citadelles où
s’incarcèrent les vivants comme dans des tombeaux. Vivre la christité, c’est
sans cesse ressusciter à la liberté de la vie, et cela jusque dans l’abîme de
mort.
*
Ce ne sont pas les puissances mortifères qui constituent le cœur du destin
humain, c’est la christité, la dynamique résurrectionnelle, l’espérance en la
victoire sur la folie sacrificielle de l’humanité.
*
La christité n’est pas accès à un autre monde ; elle est l’ouverture à
laquelle tu nais quand tu renonces à tout monde, « le bond hors du rang des
meurtriers » (KAFKA).
*
Ce qui t’est demandé :
le passage de tout ordre du monde possible, de toute maîtrise possible, à la
Parole vivante.
*
«L’EXIGENCE DE
L’IMITIO CHRISTI, C'EST-À-DIRE CELLE DE VIVRE SUIVANT L’EXEMPLE DU CHRIST EN
VISANT À LUI RESSEMBLER, DEVRAIT TENDRE AU DÉVELOPPEMENT ET À L’EXALTATION
DE L’HOMME INTÉRIEUR EN CHACUN. MAIS, EN RÉALITÉ, CETTE IMITATION DU CHRIST EST RAVALÉE AU
RANG D’OBJET EXTÉRIEUR DU CULTE PAR LE CROYANT SUPERFICIEL ENCLIN AU FORMALISME
MÉCANIQUE ; ET C’EST PRÉCISEMENT L’ADORATION QUI LUI EST PORTÉE EN TANT
QU’OBJET QUI EMPÊCHE CETTE IMITATION D’AGIR DANS LA PROFONDEUR DE L’ÂME ET DE
TRANSFORMER CETTE DERNIÈRE EN UNE TOTALITÉ CORRESPONDANT À L’EXEMPLE IDÉAL. DE
CE FAIT, LE MÉDIATEUR DIVIN N’EST PLUS QU’UNE IMAGE EXTÉRIEURE, TANDIS QUE
L’HOMME RESTE FRAGMENTAIRE ET N’EST PAS ATTEINT DANS SA NATURE LA PLUS
PROFONDE ». (JUNG)
*
Vivre la christité
avec tout son être, non seulement mentalement.
*
Le Christ de l'Histoire et des Dogmatiques ne suffit pas. Le plus
important est de l'incorporer en soi, de l'intérioriser, de le vivre en Esprit,
de le trouver en notre tréfonds. Accomplissement de la Révélation, Révélation
venant du Dedans absolu, de l'Inconscient, Révélation pour l'homme, en l'homme.
Essence de la christité.
*
La christité n'est pas
simple ascèse spirituelle, elle est foi en la résurrection, chemin de vie
éternelle, de joie infinie.
*
Suivre le Christ n’est
pas suivre une Idée ; c’est vivre dans son âme et dans son corps le chemin
du Christ, le chemin qui va de Dieu à l’Homme et de l’Homme à Dieu et qui n’est
rien autre que ta vie la plus concrète, la plus unique, et celle de tes frères
humains vécue hic et nunc dans l’Esprit du Christ.
*
Suivre le Christ,
c’est vivre absolument ton propre chemin de vivant référé au Christ et non
appliquer un Système.
*
La christité est expérience de l’Esprit, non doctrine, non
orthodoxie/hétérodoxie.
*
Christité : vivre
l’Esprit du Christ, la Parole de vie en nous. Rejoindre le Christ en nous, en
chaque être humain, non en l’Homme de Nazareth d’il y a 2000 ans comme simple
figure historique.
Expérience de l’Esprit
venant du dedans et non simple répétition traditionnelle, simple commémoration
historique ou simple référence aux Écritures.
*
La christité est latente en chaque être humain. Le Christ ne
fait que révéler chacun à lui-même. À chacun, il dit : deviens ce que tu
es, théophore.
*
Le Christ n’est rien pour toi s’il n’investit pas totalement
ton être.
*
La christité n’est vraie que si tu y adhères corps et âme.
Ce n’est pas une vérité « objective ». C’est une vérité à vivre.
*
Suivre le Christ, ce n’est pas pratiquer une religion, c’est
opter pour l’Agapé, pour l’absolument humain. Un choix impliquant tout l’être,
toute l’existence.
Suivre le Christ, c’est pratiquer la Vie, non une religion.
*
Être chrétien, c’est se convertir au principe de charité et
non simplement adhérer à la lettre d’un catéchisme.
*
Contre la « Schwärmerei » (la rêverie) des
Idéalistes. Christité n’est pas rêverie, elle est incarnation dans le plus
concret, le plus quotidien.
*
Vivre le Christ dans le silence, l’incognito. Sans pérorer,
sans gesticuler.
*
On témoigne du Christ essentiellement par sa vie non tant
par son discourir. Et on est toujours un témoin infidèle, indigne.
*
Christité : seule affirmation absolue de l’être humain.
*
La christité, l’incarnation de l’Amour, est l’absolument
sacré même si la vie aboutit au Néant final.
*
Le Christ est l’absolu pour l’homme quelle que soit la
conception du monde.
*
La christité est une pensée infiniment plus audacieuse que
celle de Nietzsche qui reste prise dans l’immanence pensable.
La christité est pas au-delà du pensable, dans
l’incompréhensible.
*
La christité, c’est vivre sans
réserve l’Esprit du Christ ici maintenant et non se poser sans cesse la
question de la vie après la mort.
*
Ne songe pas obsessionnellement à la mort devant toi, mais
tourne-toi toujours à nouveau vers la Source de vie en toi, en l’autre.
*
"JÉSUS N'APPELLE PAS À UNE RELIGION NOUVELLE, MAIS À LA VIE" (BONHOEFFER).
*
Christité: intuition de la charité sans
réserve de Dieu. *
Christité: jeu du tragique absolu et de l'amour absolu.
*
La christité est expérience de l’absolue nudité. Un de ses rares témoins authentiques est François d’Assise.
*
EVANGILE. Lire
littéralement l'Évangile comme Livre de la Résurrection, chant de l'humanité
nouvelle, délivrée du mal et de la mort. Essence de la Bonne Nouvelle.
*
L'Évangile ne se
comprend que par absolue intériorisation.
*
Évangile: manuel de la totale transmutation.
Extrême simplicité et profondeur extrême.
*
L'Évangile se suffit en lui-même et n'a nul besoin de
compléments venant l'adapter au monde moderne. L'Évangile est un message
éternel, radical, valant tel quel pour toutes les époques.
*
Ce n'est pas l'Évangile qui doit être complété par les
doctrines de chaque époque, c'est à l'inverse chaque époque avec ses vues
partielles qui doit à chaque fois retrouver l'exigence sans compromis de l'Évangile.
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RÉVÉLATION-RÉVOLUTION. La grande révolution interne du christianisme est de
le repenser sans cesse à nouveau selon sa propre logique, la logique
évangélique, et non selon les visions anciennes et modernes du monde.
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L'Évangile annonce l'Homme nouveau et contredit l'humanité ancienne
subordonnée au Fatum cosmique ou l'humanité moderne prétendant s'auto-délivrer.
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Comprendre Jésus
jusque dans les détails comme Révélation-Révolution absolue, subversion de tout
l'humain rien qu'humain.
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Jésus : le seul véritable Rebelle, le seul véritable Guerrier de la
Charité, traversant le Mal et la Mort sans se soumettre au règne du Mal et de
la Mort.
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Voici l’Insurgé essentiel, l’Être-absolument-oui contestant tous les nons.
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« JE SUIS VENU JETER UN FEU SUR LA TERRE. » Feu auquel le
christianisme a toujours à se convertir lui-même. Révolution ni vers l'arrière,
ni vers l'avant. Révolution au cœur même de l’être. Dedans. À partir du dedans.
Et toujours ici maintenant.
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Le Christ n’enseigne
rien. Il introduit au feu. Âpre feu qui consume nos vieilleries égoïques.
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Feu qui délivre de
toute mièvrerie, de toute pose, de tout air compassé, de tout ton lénifiant, de
toute bigoterie, de toute grisaille.
Feu qui brûle la prudence, la mesquinerie, la raison raisonnante, l'être
qui toujours nie, l'humain rien qu'humain, l'humain trop humain, le
cramponnement obsessionnel aux dieux du fini.
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Mourir au rien qu’humain pour naître au plus humain.
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La christité n’est pas
un chemin jonché de fleurs. Elle fait passer par le feu.
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Christ : glaive contre les petits arrangements humains, les alliances
tribales, les alliances de sang, les alliances de classe.
Guerre du sujet contre les fausses paix collectives, les bêlants mensongers
unanimismes. Le Christ tranche le noeud gordien du collectif auto-idolâtrique
pour libérer la Personne. Ceux qui adorent le Père des Cieux sont les frères du
Christ, non ceux qui adorent la Famille, l'État, l'Institution humaine, tout le
Papamamaïsme terrestre.
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Le Christ jette le Feu sur la Terre,
le Feu de la charité. Il apporte la guerre, la guerre non-violente pour le
Royaume de justice. À la violence du Mal, de l’injustice, il s’agit d’opposer
la foi, le ferme désir du Règne du Dieu de miséricorde et non le sommeil,
l’aveuglement de l’ordre humain.
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« CHERCHEZ
D'ABORD LE ROYAUME DE DIEU ET LE RESTE VOUS SERA DONNÉ PAR SURCROÎT.» Nous
avons inversé l'injonction christique et perdu le chemin du Royaume.
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HUMANITÉ DE DIEU. C'est
avec les hommes réels qu'il faut vivre, non avec des images idéales de l'homme.
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L'attitude du Christ: vivre dans le monde, aimer les hommes tels qu'ils
sont. Amour le plus difficile, impossible, constamment blessé.
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Le message éthique de
Jésus n'est pas le surhumain, mais le plus humain.
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Dieu n'est pas ce qui
trône au-dessus de l'homme. Il est ce qui en l'homme lui insuffle le plus
humain.
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L'humain, le plus humain est malgré tout ce qui m'émeut le plus, et ce cœur
même de l'existence, je le retrouve précisément dans le christianisme.
Fondement essentiel de ce que j'ose parfois, témérairement, appeler ma foi.
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