12.9.15

LABYRINTHE DES JOURS 1991




1991


15.1. Je suis un virtuose dans l’art de la vie en retrait.

Analyse. Haptonomie. Achat du 2° numéro de « Présence haptonomique » à la Fnac.



9.3. Acquisition d’une chaîne HI-FI. Ecoutons une sélection de chants grégoriens, du JM Jarre(Révolutions).



3.4. Laisser toute souffrance, toute joie me traverser sans juger.

ART PRESS 157. Bataille/Breton.



3.5. Sorti fêter l’anniversaire d’un copain, H rentre avec une cuite carabinée. Malade, il vomit d’abondance et fait dans son froc…Nous le couchons, quelque peu alarmés malgré tout. L n’en dort pas la nuit.


8.5. L, H et moi, nous allons couper des joncs à l’étang près de la Thur. Chaussons les bottes danoises achetées à l’avant-dernier séjour et qui sont si difficiles à enlever. Campeurs installés près de l’étang répandant leurs saletés.

Tendance à boire trop de rouge actuellement.

Je veux tout conserver, cassettes, journaux, papiers, tout enregistrer, tout fixer, et je suis sans cesse exposé à la perte, et ne cesse d’en souffrir, rarement serein.

Tout gît dans le travail de foi, le travail de poésie absolue.

Il n’y a de désir qu’absolu.

Sentiment de pitié envers H, voire envers L.

H mutique comme moi, n’aime pas se donner en spectacle, n’aime pas se mettre en avant.


9.5.  L’homme, cette bête singulière, grandiose, dérisoire, perdu sur ce grain de poussière, la Terre,
tournant dans les espaces effrayants…

Humanité, cette espèce prodigieuse avec ses drames consternants et ses réussites stupéfiantes.

La race blanche est blanche d’horreur. (96. En Chine, le blanc est la couleur des criminels.)

26.5. Fête des mères. Offre «  la maison paysanne du Sundgau » à Mère.

Messe. Assistance clairsemée. La chorale chante en latin le Credo, le Sanctus.
L’officiant et les servants de messe ( en majorité des fillettes) sont vêtus tout de blanc. Ambiance calme, apaisante. À la sortie de la célébration, les gens s’attroupent sur la place de l’Église et devisent. Je salue quelques personnes et puis m’éclipse le plus rapidement possible., n’aimant pas trop ces bavardages polis.

Patelin désert le dimanche après-midi. Quelques joueurs de boule derrière l’église.


Père G. Week-end chez nous. Regagne la maison de retraite le dimanche soir en passant rendre visite à la mère.


2.6. L s’affaire dans l’appartement. Bruit de vaisselle. Père G passe la journée au salon devant la télé, tous volets baissés. H fait son tour dominical en VTT avec G, MM et les Sonntag.

Nous vivons au bord du gouffre. Un rien peut nous précipiter dans l’abîme de mort.
Fugace figure de nos existences qui se perdent dans le silence éternel des espaces infinis.

Premier mouvement de la foi : se détacher des certitudes « mondaines », s’ouvrir au mystère de l’existence.   


21.6. Ne peux adhérer à un consensus. Me suis toujours senti marginal partout.

Je ne suis jamais rassasié de la beauté du visage humain.

Grandeur du génie, de la sainteté. Qu’en sait encore notre époque ?


22.6. H prend sa première leçon de conduite auto avec L sur le parking du cimetière.


23.6. Ne pas enfermer la Parole dans une Image bonne ou mauvaise, dans le Savoir du Bien et du Mal.


11 .7 . 90 ans du Père G. Visite du Maire Pierre M et de ses adjoints ( O, N, G). Mère aussi est de la fête.

Pensée judéo-chrétienne : plus haute conception de la Personne.
Christianisme, rien autre qu’extrême humanisme.


12.7. BERGMAN : Sourires d’une nuit d’été.


6.8. Bâle. Départ pour le Danemark.
J’ai pris une vieille valise noire des G qui surchargée ferme mal.
En attendant le train, je lis des extraits des TAGEBÜCHER de KIERKEGAARD à H.


7.8. Arrivée à Copenhague. JR et SR nous attendent à la gare.
Appartement de JR, puis celui de SR (ils vivent chacun pour soi depuis trois( ?) ans).


12.8. Helsingborg.
Tableaux expressionnistes à la Nolde dans la vitrine d’une galerie.
Mangeons dans un CLOCK, une sorte de Mac Donald.

H veut photographier les brebis du train entre Hölsingor et Copenhague.

Arrivée à Hönsingue dans la soirée.
Remarquable poussée des arbres dans le jardin du « summerhus ».


13.8. Hönsinge. Réveil matinal. Je grelote dans la grande pièce du Summerhus. JR me donne un pull pour me couvrir.

JR, ein Schwätzer.


14.8. Avec H, marchons le long de la plage. Petits crabes morts dans le sable. Écureuils. Faisons un bouquet de fleurs sauvages.


17.8. Marché aux puces de Vig.
L achète un vase pour l’anniversaire de S.

H toujours le goût de la nature, des animaux ; veut photographier les écureuils. Observations sur la plage de Hönsingue.

19.8. Revenant de la plage de Hönsingue vers 16h, j’écoute mon baladeur et apprends la nouvelle stupéfiante du renversement de Gorbatchev.

20.8. Asnaes. Pluie.
H reconnaît certains lieux du Centre commercial, la place centrale où au dernier séjour nous mangions des glaces, le magasin de jouets.

SR roule à toutes pompes entre Hönsingue et Copenhague que nous rejoignons dans la soirée.

SR toujours pressée. Vers quoi se hâte-t-elle ainsi ?

17.11. Méforme depuis quelques jours.

Sentiment aigu du cirque humain auquel j’ai du mal à adhérer. D’où mes moments de mutisme. Pas envie de participer à ces vains bavardages dont l’essentiel consiste à médire des autres.

CHRISTIAN JACQUE : Boule de suif.

KAFKA : écrits professionnels.


8.12. Cherche Mère et MT qui déjeunent chez nous. Il y a aussi Joseph, le copain de H.

Les relations à Dieu exigent une extrême pudeur.

La mort m’arrachera à la douceur de mon abri et me jettera dans le froid du monde.

Mozart, Abbé Pierre…Nostalgie de la mort. C’est un sentiment qui m’est incompréhensible.


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