1991
15.1. Je
suis un virtuose dans l’art de la vie en retrait.
Analyse.
Haptonomie. Achat du 2° numéro de « Présence haptonomique » à la
Fnac.
9.3. Acquisition
d’une chaîne HI-FI. Ecoutons une sélection de chants grégoriens, du JM
Jarre(Révolutions).
3.4. Laisser
toute souffrance, toute joie me traverser sans juger.
ART PRESS
157. Bataille/Breton.
3.5. Sorti
fêter l’anniversaire d’un copain, H rentre avec une cuite carabinée. Malade, il
vomit d’abondance et fait dans son froc…Nous le couchons, quelque peu alarmés
malgré tout. L n’en dort pas la nuit.
8.5. L, H et
moi, nous allons couper des joncs à l’étang près de la Thur. Chaussons les
bottes danoises achetées à l’avant-dernier séjour et qui sont si difficiles à
enlever. Campeurs installés près de l’étang répandant leurs saletés.
Tendance à
boire trop de rouge actuellement.
Je veux tout
conserver, cassettes, journaux, papiers, tout enregistrer, tout fixer, et je
suis sans cesse exposé à la perte, et ne cesse d’en souffrir, rarement serein.
Tout gît
dans le travail de foi, le travail de poésie absolue.
Il n’y a de
désir qu’absolu.
Sentiment de
pitié envers H, voire envers L.
H mutique
comme moi, n’aime pas se donner en spectacle, n’aime pas se mettre en avant.
9.5. L’homme, cette bête singulière, grandiose,
dérisoire, perdu sur ce grain de poussière, la Terre,
tournant
dans les espaces effrayants…
Humanité,
cette espèce prodigieuse avec ses drames consternants et ses réussites
stupéfiantes.
La race blanche
est blanche d’horreur. (96. En Chine, le blanc est la couleur des criminels.)
26.5. Fête
des mères. Offre « la maison paysanne du Sundgau » à Mère.
Messe.
Assistance clairsemée. La chorale chante en latin le Credo, le Sanctus.
L’officiant
et les servants de messe ( en majorité des fillettes) sont vêtus tout de blanc.
Ambiance calme, apaisante. À la sortie de la célébration, les gens s’attroupent
sur la place de l’Église et devisent. Je salue quelques personnes et puis
m’éclipse le plus rapidement possible., n’aimant pas trop ces bavardages polis.
Patelin
désert le dimanche après-midi. Quelques joueurs de boule derrière l’église.
Père G.
Week-end chez nous. Regagne la maison de retraite le dimanche soir en passant
rendre visite à la mère.
2.6. L
s’affaire dans l’appartement. Bruit de vaisselle. Père G passe la journée au
salon devant la télé, tous volets baissés. H fait son tour dominical en VTT
avec G, MM et les Sonntag.
Nous vivons
au bord du gouffre. Un rien peut nous précipiter dans l’abîme de mort.
Fugace
figure de nos existences qui se perdent dans le silence éternel des espaces
infinis.
Premier
mouvement de la foi : se détacher des certitudes « mondaines »,
s’ouvrir au mystère de l’existence.
21.6. Ne
peux adhérer à un consensus. Me suis toujours senti marginal partout.
Je ne suis
jamais rassasié de la beauté du visage humain.
Grandeur du
génie, de la sainteté. Qu’en sait encore notre époque ?
22.6. H
prend sa première leçon de conduite auto avec L sur le parking du cimetière.
23.6. Ne pas
enfermer la Parole dans une Image bonne ou mauvaise, dans le Savoir du Bien et
du Mal.
11 .7 .
90 ans du Père G. Visite du Maire Pierre M et de ses adjoints ( O, N, G). Mère
aussi est de la fête.
Pensée
judéo-chrétienne : plus haute conception de la Personne.
Christianisme,
rien autre qu’extrême humanisme.
12.7. BERGMAN :
Sourires d’une nuit d’été.
6.8. Bâle.
Départ pour le Danemark.
J’ai pris
une vieille valise noire des G qui surchargée ferme mal.
En attendant
le train, je lis des extraits des TAGEBÜCHER de KIERKEGAARD à H.
7.8. Arrivée
à Copenhague. JR et SR nous attendent à la gare.
Appartement
de JR, puis celui de SR (ils vivent chacun pour soi depuis trois( ?) ans).
12.8. Helsingborg.
Tableaux
expressionnistes à la Nolde
dans la vitrine d’une galerie.
Mangeons
dans un CLOCK, une sorte de Mac Donald.
H veut
photographier les brebis du train entre Hölsingor et Copenhague.
Arrivée à
Hönsingue dans la soirée.
Remarquable
poussée des arbres dans le jardin du « summerhus ».
13.8. Hönsinge.
Réveil matinal. Je grelote dans la grande pièce du Summerhus. JR me donne un
pull pour me couvrir.
JR, ein
Schwätzer.
14.8. Avec
H, marchons le long de la plage. Petits crabes morts dans le sable. Écureuils.
Faisons un bouquet de fleurs sauvages.
17.8. Marché
aux puces de Vig.
L achète un
vase pour l’anniversaire de S.
H toujours
le goût de la nature, des animaux ; veut photographier les écureuils.
Observations sur la plage de Hönsingue.
19.8. Revenant
de la plage de Hönsingue vers 16h, j’écoute mon baladeur et apprends la
nouvelle stupéfiante du renversement de Gorbatchev.
20.8. Asnaes.
Pluie.
H reconnaît
certains lieux du Centre commercial, la place centrale où au dernier séjour
nous mangions des glaces, le magasin de jouets.
SR roule à
toutes pompes entre Hönsingue et Copenhague que nous rejoignons dans la soirée.
SR toujours
pressée. Vers quoi se hâte-t-elle ainsi ?
17.11. Méforme
depuis quelques jours.
Sentiment
aigu du cirque humain auquel j’ai du mal à adhérer. D’où mes moments de
mutisme. Pas envie de participer à ces vains bavardages dont l’essentiel
consiste à médire des autres.
CHRISTIAN
JACQUE : Boule de suif.
KAFKA :
écrits professionnels.
8.12. Cherche
Mère et MT qui déjeunent chez nous. Il y a aussi Joseph, le copain de H.
Les
relations à Dieu exigent une extrême pudeur.
La mort
m’arrachera à la douceur de mon abri et me jettera dans le froid du monde.
Mozart, Abbé
Pierre…Nostalgie de la mort. C’est un sentiment qui m’est incompréhensible.
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