15.9.15

LABYRINTHE DES JOURS 1990


  
1990

19.2. La conscience de mes perversions et de mes tares m’empêchera toujours de devenir un moralisateur.

25.3. Souvent je pleure sur le spectacle de ma vie ratée. Comment est-ce arrivé ?

Ratage de la vie. N’est-ce pas la règle générale ?
Père, Mère, Marcel…Qu’est-ce que ces vies ?

Écrire : une façon de dire la vie insensée, une façon de hurler la question. Contre nos petites certitudes.


4.4. Vacances de printemps.
H riant de petits riens, un chien qui pisse contre une auto, un type qui se casse la figure…

J’écris contre ma foncière inaptitude à écrire.

Comme tout le monde (?), je crève de peur devant la mort. Et je serai à la fin minable. Cependant je dis maintenant en plein jour : je suis à jamais du côté de la vie, du côté de l’indestructible désir.

Le Christ a eu peur de la mort. Il n’a pas vaincu le monstre comme les héros des légendes. Il a traversée sa Passion dans  l’angoisse et l’extrême douleur, témoin du fragile désir de vie qui a triomphé du monde en une victoire improbable. Et la foi seule, non l’admiration, l’amour seul permet de le suivre.

En quoi le Christ n’est pas un héros légendaire, mais le témoin de la misérable commune humanité.

Le Christ vit le Jeu du désir au-delà des grandeurs et du néant de ce monde. Il n’est ni du côté des vainqueurs ni du côté des vaincus. Il incarne le désir de vie de tout homme au-delà des mirages mondains et des certitudes de mort.

D, 8.4.90. Foi. Pari le plus fou douant l'homme d'absolue grandeur.

Que serait l'acceptation sans réserve de la mort?
Quelle éthique s'en dégagerait?

Il faut désirer le plus pour l'homme. Parier pour l'absolu.

Dieu ne parle pas dans le vacarme des disputes doctorales, mais dans le silence de la prière.
Ethique se nourrissant d'intériorité.
La Source est intérieure. La Voie passe par le dedans. Le dialogue ne peut être que dedans à dedans.
D'inconscient à inconscient, dit-on aujourd'hui. La Psychanalyse : une possibilité offerte à l'homme moderne de retrouver la Voie, le chemin du dedans.

Je suis de ces êtres qui ne laissent paraître que peu de l'immensité qui les habite, qui forcent les autres à deviner. Goût du secret non seulement pour dissimuler le honteux, mais aussi pour préserver la densité du silence intérieur.


10.4. Essentiellement, fondamentalement blessé. Et personne ne le devine.


5.5. Départ H : voyage en Allemagne.


7.5. Arrivée des L : Michel, Béatrice, Franck, Marc.
Promenade au cimetière. Noirs champs labourés. Lune jouant à cache-cache derrière le voile de nuages. Flaques sur le chemin où la lune se mire.
B : usage d’anglicismes à la mode ( speeder, feeling…).


9.5. Départ des L.
Retour de H.


26.5. H malade (fièvre, mal de ventre). Dès qu’il sent approcher des problèmes de santé, il rejoint le lit de sa mère…

La crise écologique n’exige pas un retour en arrière, mais bien au contraire un surcroît de science et de technique.

Prier, c’est comme se laver de tout le fatras de la vie quotidienne en se plongeant dans les rafraichissantes profondeurs de la méditation, dans les eaux lustrales du silence.

Cette drôle de chose entre les jambes qui ne cesse de nous tourmenter.


24.6. J’ai l’esprit lent, l’esprit d’escalier. Je manque de répartie, d’aisance sociale.

25.6. Conduis H au Collège Saint Exupéry pour les épreuves du BEPC.

L’artiste comme révélateur de son époque.


16.7. H et L partis l’un à Merey (près de Besançon), l’autre à Montreuil auprès de son père.


Semaine du 13 au 19 août.
Visite des B.


18.8. Départ des B.

Soupe aux légumes et tarte de mirabelles.

Plaintes de Mère de ne plus pouvoir rien faire.


22.9. Retour de Mul. Ciel noir opaque à l’ouest, submergeant les Vosges comme un mur énorme au-dessus de la plaine.


26.10. RK dans son atelier rue Vauban. Paysages.

1.11. Chute de H avec son nouveau vélo. Il rentre tout pâle. Blessure sans gravité. Cependant S se trouve mal en voyant du sang sur la hanche du grand blessé.

26.12. Dans le brouillard le matin Marcel H.





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire