1990
19.2. La
conscience de mes perversions et de mes tares m’empêchera toujours de devenir
un moralisateur.
25.3. Souvent
je pleure sur le spectacle de ma vie ratée. Comment est-ce arrivé ?
Ratage de la
vie. N’est-ce pas la règle générale ?
Père, Mère,
Marcel…Qu’est-ce que ces vies ?
Écrire :
une façon de dire la vie insensée, une façon de hurler la question. Contre nos
petites certitudes.
4.4. Vacances
de printemps.
H riant de
petits riens, un chien qui pisse contre une auto, un type qui se casse la
figure…
J’écris
contre ma foncière inaptitude à écrire.
Comme tout
le monde (?), je crève de peur devant la mort. Et je serai à la fin minable.
Cependant je dis maintenant en plein jour : je suis à jamais du côté de la
vie, du côté de l’indestructible désir.
Le Christ a
eu peur de la mort. Il n’a pas vaincu le monstre comme les héros des légendes.
Il a traversée sa Passion dans
l’angoisse et l’extrême douleur, témoin du fragile désir de vie qui a
triomphé du monde en une victoire improbable. Et la foi seule, non
l’admiration, l’amour seul permet de le suivre.
En quoi le
Christ n’est pas un héros légendaire, mais le témoin de la misérable commune
humanité.
Le Christ
vit le Jeu du désir au-delà des grandeurs et du néant de ce monde. Il n’est ni
du côté des vainqueurs ni du côté des vaincus. Il incarne le désir de vie de
tout homme au-delà des mirages mondains et des certitudes de mort.
D, 8.4.90. Foi.
Pari le plus fou douant l'homme d'absolue grandeur.
Que serait
l'acceptation sans réserve de la mort?
Quelle
éthique s'en dégagerait?
Il faut
désirer le plus pour l'homme. Parier pour l'absolu.
Dieu ne
parle pas dans le vacarme des disputes doctorales, mais dans le silence de la
prière.
Ethique se
nourrissant d'intériorité.
La Source
est intérieure. La Voie passe par le dedans. Le dialogue ne peut être que
dedans à dedans.
D'inconscient
à inconscient, dit-on aujourd'hui. La Psychanalyse : une possibilité offerte à
l'homme moderne de retrouver la Voie, le chemin du dedans.
Je suis de
ces êtres qui ne laissent paraître que peu de l'immensité qui les habite, qui
forcent les autres à deviner. Goût du secret non seulement pour dissimuler le
honteux, mais aussi pour préserver la densité du silence intérieur.
10.4. Essentiellement,
fondamentalement blessé. Et personne ne le devine.
5.5. Départ H : voyage en Allemagne.
7.5. Arrivée
des L : Michel, Béatrice, Franck, Marc.
Promenade au
cimetière. Noirs champs labourés. Lune jouant à cache-cache derrière le voile
de nuages. Flaques sur le chemin où la lune se mire.
B :
usage d’anglicismes à la mode ( speeder, feeling…).
9.5. Départ
des L.
Retour de H.
26.5. H
malade (fièvre, mal de ventre). Dès qu’il sent approcher des problèmes de
santé, il rejoint le lit de sa mère…
La crise
écologique n’exige pas un retour en arrière, mais bien au contraire un surcroît
de science et de technique.
Prier, c’est
comme se laver de tout le fatras de la vie quotidienne en se plongeant dans les
rafraichissantes profondeurs de la méditation, dans les eaux lustrales du
silence.
Cette drôle
de chose entre les jambes qui ne cesse de nous tourmenter.
24.6. J’ai
l’esprit lent, l’esprit d’escalier. Je manque de répartie, d’aisance sociale.
25.6. Conduis
H au Collège Saint Exupéry pour les épreuves du BEPC.
L’artiste
comme révélateur de son époque.
16.7. H et L
partis l’un à Merey (près de Besançon), l’autre à Montreuil auprès de son père.
Semaine du
13 au 19 août.
Visite des B.
18.8. Départ
des B.
Soupe aux
légumes et tarte de mirabelles.
Plaintes de
Mère de ne plus pouvoir rien faire.
22.9. Retour
de Mul. Ciel noir opaque à l’ouest, submergeant les Vosges comme un mur énorme
au-dessus de la plaine.
26.10. RK
dans son atelier rue Vauban. Paysages.
1.11. Chute
de H avec son nouveau vélo. Il rentre tout pâle. Blessure sans gravité.
Cependant S se trouve mal en voyant du sang sur la hanche du grand blessé.
26.12. Dans le
brouillard le matin Marcel H.
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