CHANT DU TOTAL AMOUR
NOUVEAU CANTIQUE DES CANTIQUES
NEUES HOHELIED DER GANZEN LIEBE
HOCHLIAD VU DR GANZA LIAWA
(Poésie trilingue)
Mon amant est pour moi un sachet de myrrhe,
Entre mes seins il passera la nuit…
(Bible, Chant des Chants)
L'amour est à réinventer (Rimbaud)
L'amour est à réinventer (Rimbaud)
CHANT DES
DÉSIRS
Je voudrais t'aimer herbe odorante de songe
Je voudrais t'aimer brume amoureuse du vent
Je voudrais t'aimer soir qui sur les prés s'allonge
Je voudrais t'aimer terre et être ton tourment
Je voudrais t'aimer glaise onctueuse et nocturne
Je voudrais t'aimer île exultante d'oiseaux
Je voudrais t'aimer svelte et fraîche comme une urne
Je voudrais t'aimer mer et fondre dans tes eaux
Je voudrais t'aimer braise au milieu de la neige
Je voudrais t'aimer fraise à l'orée d'un bosquet
Je voudrais t'aimer louve anxieuse prise au piège
Je voudrais t'aimer biche et être ta forêt
Je voudrais t'aimer pure en des pays de palmes
Je voudrais t'aimer nue sous un ciel orageux
Je voudrais t'aimer tiède au fond d'un jardin calme
Je voudrais t'aimer noire et rouge tel le feu
Je voudrais t'aimer fille affamée de viol
Corps suave s'offrant aux fauves convoitises
Je voudrais t'aimer chair obscène humide et molle
Chue dans la bourbe sombre au fond de caves grises
ICH MÖCHTE DICH LIEBEN REIN IN PALMENLÄNDERJe voudrais t'aimer herbe odorante de songe
Je voudrais t'aimer brume amoureuse du vent
Je voudrais t'aimer soir qui sur les prés s'allonge
Je voudrais t'aimer terre et être ton tourment
Je voudrais t'aimer glaise onctueuse et nocturne
Je voudrais t'aimer île exultante d'oiseaux
Je voudrais t'aimer svelte et fraîche comme une urne
Je voudrais t'aimer mer et fondre dans tes eaux
Je voudrais t'aimer braise au milieu de la neige
Je voudrais t'aimer fraise à l'orée d'un bosquet
Je voudrais t'aimer louve anxieuse prise au piège
Je voudrais t'aimer biche et être ta forêt
Je voudrais t'aimer pure en des pays de palmes
Je voudrais t'aimer nue sous un ciel orageux
Je voudrais t'aimer tiède au fond d'un jardin calme
Je voudrais t'aimer noire et rouge tel le feu
Je voudrais t'aimer fille affamée de viol
Corps suave s'offrant aux fauves convoitises
Je voudrais t'aimer chair obscène humide et molle
Chue dans la bourbe sombre au fond de caves grises
Je voudrais t’aimer vierge avec perversité.
Je voudrais t‘aimer sainte en te léchant le sexe.
Je voudrais t’aimer pure avec obscénité.
Je voudrais t’aimer ange et pécher sans complexe
Je voudrais t'aimer douce entourée d'enfants fous
Je voudrais t'aimer folle hallucinée d'un dieu
Je voudrais t'aimer sainte annonçant Christ aux loups
Je voudrais t'aimer sage auprès d'un chien très vieux
Je voudrais t'aimer pauvre et misérable chose
Abandonnée de tous dans l'ordure et le froid
Je voudrais t'aimer seule en ta détresse enclose
Tu ne serais que cri clameur de désarroi
Je voudrais t'aimer douce entourée d'enfants fous
Je voudrais t'aimer folle hallucinée d'un dieu
Je voudrais t'aimer sainte annonçant Christ aux loups
Je voudrais t'aimer sage auprès d'un chien très vieux
Je voudrais t'aimer pauvre et misérable chose
Abandonnée de tous dans l'ordure et le froid
Je voudrais t'aimer seule en ta détresse enclose
Tu ne serais que cri clameur de désarroi
ICH MÖCHTE DICH LIEBEN SCHWARZ UND ROT WIE DAS FEUER
*
donne-moi ton parfum afin que je me grise
donne-moi ta chair chaude afin que je m'enlise
donne-moi tes péchés afin que je les crie
donne-moi ta lumière afin que j'irradie
donne-moi ta langueur afin que je m'y baigne
donne-moi ta candeur afin que je la saigne
donne-moi ta chair chaude afin que je m'enlise
donne-moi tes péchés afin que je les crie
donne-moi ta lumière afin que j'irradie
donne-moi ta langueur afin que je m'y baigne
donne-moi ta candeur afin que je la saigne
donne-moi ton désir afin que je l'enflamme
donne-moi ton absence afin que je m'affame
donne-moi ta luxure afin que je me damne
donne-moi ta douleur afin que je la clame
donne-moi ta nuit blanche afin que je caresse
donne-moi ton aurore afin que je renaisse
GIB MIR DEINE SÜNDEN DASS ICH SIE AUSSCHREIE
GIB MIR DEINEN SCHMERZ DASS ICH IHN HEULE
CHANT D'INCANDESCENCE
LITANIE DU VAGIN
Je chante le
psaume de l’amour.
Ô l’amour
comme soleil, comme feu,
comme laine
chaude et rosée fraiche.
Je chante
l’amour avec des mots-fleurs,
des mots veloutés, azurés, des mots dansants.
ICH SINGE DEN PSALM DER LIEBE
O DIE LIEBE WIE SONNE WIE FEUER
ICH SINGE DEN PSALM DER LIEBE
O DIE LIEBE WIE SONNE WIE FEUER
CHANT D'INCANDESCENCE
LITANIE DU VAGIN
Gloire à toi vagin
cœur du jouir
motte des suavités
cavité secrète que préserve la virginité
des jeunes filles vêtues de candeur et couronnées de
fleurs
Jardin des délices
Mont de Vénus
Sainte vulve
utérus demeure des mystères de la conception et des émois de la gestation
utérus demeure des mystères de la conception et des émois de la gestation
noble vase de vie
vallon de douceur veloutée
vallée velue des vertiges voluptueux
flou triangle sombre derrière la gaze transparente des
danseuses
objet des désirs fous des hommes
Buisson ardent
Bouche d'ombre
Origine du monde de Courbet
Gloire à toi clitoris
Rosebud
bouton de rose
minuscule bouton de chair de divine sensibilité
à manier avec un tact de haute délicatesse
BOUTON DE ROSE ENTRE LES LÈVRES CHARNUES DU VAGIN
ROSEBUD
GÖTTLICHER ROSENKNOSPE ZWISCHEN DEN LIPPEN DER VAGINA
HEILIGER ORT DER LUST
vulve val vierge val vertigineux centre de l'univers que je veux baiser de ma bouche pénétrer de ma langue ô violent désir de chair voracité charnelle folie folie ramper vers la couche de la dormeuse la découvrir la dénuder lécher le pubis les lèvres vaginales où poussent les premiers poils laine d'ombre laine de volupté Wolle der Wollust manger dévorer la succulente petite colline de chair laiteuse kleiner Fleischhügel explorer ses replis dans les nuits chaudes où la faim noire m'assaille m'étendre sur la rêveuse languissante marmonnante consentante empoignant mon sexe et le dirigeant vers le lieu d'extase ô délicieuse pénétration mouvements de suavité de trop de suavité explosion foudroyante de plaisir ô nuits de péché nuits de sombres délices où dans le silence nocturne la livide clarté lunaire la chair cherche la chair l'étreinte interdite où les mains les bouches s'approchent tremblantes de la chose secrète sacrée la profonde nuit de la fascination sexuelle l'enfer paradisiaque
DAS FLEISCH SUCHT DAS FLEISCH DIE VERBOTENE UMARMUNG
langsame Hand auf der Haut sich bewegend
FRISCHE LIEBKOSUNGEN WIE TAU DIE DIE ÄNGSTEN IN RUHE BRINGEN
SEIDE DER LIEBKOSUNGEN
LIEBKOSUNG DES LICHTES AUF DEM GESICHT DER BETENDE
CARESSE DE LA LUMIÈRE SUR LE VISAGE DE L'ORANTE
vulve val vierge val vertigineux centre de l'univers que je veux baiser de ma bouche pénétrer de ma langue ô violent désir de chair voracité charnelle folie folie ramper vers la couche de la dormeuse la découvrir la dénuder lécher le pubis les lèvres vaginales où poussent les premiers poils laine d'ombre laine de volupté Wolle der Wollust manger dévorer la succulente petite colline de chair laiteuse kleiner Fleischhügel explorer ses replis dans les nuits chaudes où la faim noire m'assaille m'étendre sur la rêveuse languissante marmonnante consentante empoignant mon sexe et le dirigeant vers le lieu d'extase ô délicieuse pénétration mouvements de suavité de trop de suavité explosion foudroyante de plaisir ô nuits de péché nuits de sombres délices où dans le silence nocturne la livide clarté lunaire la chair cherche la chair l'étreinte interdite où les mains les bouches s'approchent tremblantes de la chose secrète sacrée la profonde nuit de la fascination sexuelle l'enfer paradisiaque
DAS FLEISCH SUCHT DAS FLEISCH DIE VERBOTENE UMARMUNG
Le sexe est-il le désir fou de retourner au lieu originel ?
LITANIE DE LA CARESSE
caresse de la lumière
sur la mousse
sur l’herbe des
sous-bois silencieux aux myosotis
caresse de la brise printanière
comme soie fraîche
sur les corps des amoureux
jaillissements de joie du fond des cœurs du fond des entrailles
du fond des jardins fleuris
umsäuseln des Windes wie frische Seide
über die Körper der Liebenden
sur les corps des amoureux
jaillissements de joie du fond des cœurs du fond des entrailles
du fond des jardins fleuris
umsäuseln des Windes wie frische Seide
über die Körper der Liebenden
caresse chaste du jour sur le doux front des vierges
pulpe délicate des
doigts du vent sur le torse nu de l'éphèbe en sueur
main
lente se déplaçant sur la peau
tièdes ondulations de
la chair
intimes pulsations de
la vie
langsame Hand auf der Haut sich bewegend
la vie salue la vie
sans chercher son propre plaisir
amants aux
gestes de tendresse
irradiant
de lumière
soie des caresses légères subtiles
caresses fraiches
comme rosée calmant les angoisses
envie de caresser les filles entre les cuisses sous les robes sous les culottes
jusqu'à la fente vertigineuse que cachent les lèvres charnues d'en bas
ô la douceur affolante la tendreté divine de la peau des anges de chair
chair blanche laiteuse soyeuse à caresser à effleurer des lèvres
la nuit sur les lits défaits éclairés par la lune
ô attirance des jeunes corps lisses dansant nus
parmi les floraisons printanières le paradis sur terre
que d'éphémère beauté si précieuse si délicate
dilapidée à foison par les saisons qui passent
envie de caresser les filles entre les cuisses sous les robes sous les culottes
jusqu'à la fente vertigineuse que cachent les lèvres charnues d'en bas
ô la douceur affolante la tendreté divine de la peau des anges de chair
chair blanche laiteuse soyeuse à caresser à effleurer des lèvres
la nuit sur les lits défaits éclairés par la lune
ô attirance des jeunes corps lisses dansant nus
parmi les floraisons printanières le paradis sur terre
que d'éphémère beauté si précieuse si délicate
dilapidée à foison par les saisons qui passent
un enfant fait une chute pleurant
inconsolable
la mère passe le
revers de sa main sur sa joue où perlent des larmes
le jour se lève dans la cellule d'une nonne
des souffles d’air effleurent les paupières
closes de l'oranteFRISCHE LIEBKOSUNGEN WIE TAU DIE DIE ÄNGSTEN IN RUHE BRINGEN
SEIDE DER LIEBKOSUNGEN
LIEBKOSUNG DES LICHTES AUF DEM GESICHT DER BETENDE
CARESSE DE LA LUMIÈRE SUR LE VISAGE DE L'ORANTE
LITANIE DU PÉNIS
Gloire à toi Phallus sacré
symbole universel de la fécondité
célébré par les grandes liturgies païennes
tige de jade
tige de jade
Obélisque d'or dressée au milieu des bacchantes aux
folles sarabandes
Fiers sexes dressés des athlètes nus des Olympiades
Pénis ciselé du David de Michel-Ange
Petit zizi de l’Enfant Jésus dans les peintures de
Raphaël
Verges vermicelles qui font l'orgueil des pères et des
mères à la naissance des fils
Spatzala petit moineau qui cherche un nid douillet
Pénis géants peints par les taggers sur les murs des
villes
Fleur du mal s’épanouissant dans la nuit des lubricités
sans entraves
Réceptacle du sperme diaprée nacre liquide de la vie
Splendide plante de chair pénétrant et fécondant la
tendre glaise de l'amante ouverte vertigineusement à la pulsion de feu de
l'amant
Double origine des vivants
PENIS WUNDERBARE FLEISCHPFLANZE
PENIS WUNDERBARE FLEISCHPFLANZE
CHANT DE
SUBLIME OBSCÉNITÉ
fabuleuse femelle tes poumons palpitent de flammes fraîches
des frissons de feu parcourent tes entrailles
entre tes fesses verdoie le phalle
il crache
rugit d’opalescence
dans tes excréments
et s’enfonce dans ta fange brune
dans tes profondeurs nauséabondes
palpitant dans ton derrière de prêtresse
entre tes solaires fesses de prostituée sacrée
et parfois toi la fervente et ton amant devenez loup et
louve
dansant dans les vallées d’Hormore
parmi les milliers de corps forniquant
sur les versants moussus
parmi bêtes et hommes
morts et vivants
et dieux et déesses
s’accouplant sur les collines d’Hormore
VERS LES
LIEUX LES PLUS SECRETS
la main avance avec une lenteur subtile vers
les lieux les plus secrets
sous les robes
fleuries sous les robes légères sous les soies intimes
la main
s’aventure le long des cuisses vers le divin vallon de chair
vers la fente affolante doigts pénétrant les replis
humides
le tabernacle caché
des filles s’abandonnant au désir
le feu brûle rouge
noir entre les chairs cherchant l’extase suprême
le feu incendie la forêt
féerique de la folie d’aimer
DAS FEUER BRENNT ROT SCHWARZ ZWISCHEN DEN LEIBER DIE DIE HÖCHSTE WONNE SUCHEN
DAS FEUER BRENNT ROT SCHWARZ ZWISCHEN DEN LEIBER DIE DIE HÖCHSTE WONNE SUCHEN
GAZELLE AUX
BLEUITES DE CILS
gazelle aux bleuités de cils
moi le cavalier du désert
je te capture
et je te chevauche
je te bouscule
je t'étreins
je te danse chamelle docile
je te brûle
je te calcine
je te dévore
je t'adore déesse dorée
nous chevauchons sur les crêtes d’azur des dunes
et dans le brasier d'astres nous nous dissolvons
ICH BETE DICH AN GOLDNE GÖTTIN
NYMPHE OFFRANT SON CORPS A LA STRIDENCE DE L'AZUR
nymphe étendue indolente sur la mousse parmi les lézards
offrant ton corps à la stridence de l'azur
blonde beauté laisse le pâtre se repaître de ta douceur de
blé
écarte tes genoux parmi les coquelicots
et ouvre l'angle de tes cuisses aux cris bleus du
désir
la joie fulgure quand il soulève la robe
pour blottir son visage dans le nid de chair
où sa bouche déguste la figue frémissante
l'abcès succulent aux odeurs d'urine et de sueur
la chair la chair la chair visqueuse
qui s'ouvre au vertige délicieux
FRÔLANT LA LAINE D'OMBRE JE DEVIENS BRASIER
corps menu d’enfance
d’œillet sauvage d’aubépine
frêle barque de blancheur
où je voudrais dormir
pour l’éternité
je m’imbibe de tendresse
puis
frôlant la laine d’ombre
fauve faible
je deviens
brasier
rage rouge
et
je dévore
NOIRS GLAÏEULS DE GLOIRE
Noirs glaïeuls de gloire dans la cuisine bleue
où blême l’homme monte la femme
aux cuisses violemment ouvertes.
L’enfant entre et voit la brute
chevaucher la jeune mère morte de plaisir.
Un oiseau heurte la vitre.
Le sang inonde les carreaux blancs et noirs.
DAS BLUT ÜBERSCHWIMMT DIE WEISSEN UND SCHWARZEN SCHEIBEN
BEAUTÉ ET
FORCE NUES DES MOTS DU SEXE
VAGIN VAGINA VULVE CLITORIS FUTZ FETZALA TROU CON COUCOUNE
PHALLUS SPATZ SPATZALA BITE MEMBRE SPERME
CHAIR NICHONS FESSES CUL PUBIS CUISSES
CHAIR NICHONS FESSES CUL PUBIS CUISSES
LUXURE ORGIE DÉBAUCHE VOLUPTÉ WOLLUST ORGASME EXTASE
ONANISME SADISME MASOCHISME VOYEURISME EXHIBITIONNISME
RUT FUCK FEGLA BAISER LECHER COPULER FORNIQUER NIQUER COÏT FELLATION CUNNILINGUS JOUIR JOUISSANCE
ŒUVRE DE CHAIR OBSCÉNITÉ PORNO COCHONNERIE
VIOL VIRGINITÉ INCESTE
LUPANAR BORDEL MAISON CLOSE
PROSTITUTION PUTAIN PUTE
FLEUR DE
NUIT
fleur sombre
fleur de nuit chaude humide
fleur de feu
de fange
fleur de douce débauche
bouche de chair noire
antre cachée
au milieu des collines de tendresse
trou rouge où s’engouffre
la rage âpre de jouir
DUNKLE BLUME
BLUME DER NACHT
HEISSE FEUCHTE NACHT
NACHT DER VERBOTENEN LIEBE
IM BLEICHEN LICHT DES BLINDEN MOND
NUIT DES AMOURS INTERDITES
DANS LA BLAFARDE CLARTÉ DE LA LUNE AVEUGLE
MUND VON UNTEN BOUCHE D'EN BAS
MUND DES SCHWARZEN FLEISCH
Ô LUST NACH DIR FLEISCH DER DUNKLEN SÜNDE
Ô DÉSIR DE TOI CHAIR DU SOMBRE PÉCHÉ
HEILIGA NACHT VU DR VERBOTENA LIAWA
VUM VERSTECKTA FEGLA IN DR DIAFA STELLA
ô fegla met der ech well senda met der Maïdala wàrm fresch Maïdala wia n Blüam in dim Bed
dü legsch so wunderscheen im Mondliacht gànz nàckt gànz weich üsgstreckt uf da diafa Kessa
wiana làwandigi Lelia tràïmend wàrtend voll vu dr geheima Luscht Luscht vu Umàrmung
vu Fleisch vum fieriga Spàtz zum liebkosa zum zulla wiana Frucht a Zuckerfrucht
kumm kumm Biawala met dim Spatzala kumm Deïfala
mr wann senda metnànder in der dunkla heissa Nàcht
kumm hungriga Büa ech well dech zulla ech well dech lacka eweràll bis zum Henter
ja ech kumm mi Angala ech well fegla met der harzig Kend blud Maïdala met dim kleina anga Futz
wiana madeleine met dim fina Breschtla zwei Rosaknoschpa zum zulla zum lacka wia Bumbum
a gànza Nacht well i dech lacka Angalakerwer oï bis zwescha dina Schunka bis ins Arschala
a Kugelhupf esch di Arschala ech well di Arschala liebkosa un lacka
un der züalüaga wia da schisch un brunsch
brunns mr uf der Kopf schiss mr uf dr Büch speï mr ins Mühl Deïfala ohna Schàm
ech well dina gànza bludda zàrta Kerwer entdecka met da Hand met dem Mühl met dr Zunga
met dem Spàtz wu schu gànz stiff esch wiana Bangel voll Fier
mer sen allei im Hüs mer sen gànz allei in dr Nàcht
jetz esch si do d Stunda vum grossa Senda d Stunda vum vruckta wundervolla Fegla
ô fegla met der Maïdala Blüamagschepf so zàrt so geheimnisvoll in dim Bed
fegla gànz freï gànz nàckt Kerwer àn Kerwer Fleisch àn Fleisch
àlles màcha wu verbota esch àlla Senda gega d Reinheit wia Deïfala
ô jetz kumm i in di Bed un gànz blud ohna Angscht ohna Schàm wann mr fegla
ô heiligi Nàcht vum Fegla ô Fascht vum Fleisch vum schwàrza Fier vu dr fenschtra Luscht
mer stricha uns bludd in der wàrma stella Summernàcht ohna reda versteckt in der Dunkelheit
dü strichsch mina herta Spàtz met dim zàrta Handala met dina fina keina Fenger met dina Leppel so zàrt so làngàm unandlig ô esch dàss güat dàs Lacka dàs Zulla zull mi lack mi ewig Maïdala
un ech oï strich dina kleina Futz so weich wiana Kiachla
mina Zunga lackt dech ô zàrtes Fetzala
mina Zunga geht diaf inna in der Mühl vu Unta Fleischtàbernàkel
DUNKLE BLUME
BLUME DER NACHT
HEISSE FEUCHTE NACHT
NACHT DER VERBOTENEN LIEBE
IM BLEICHEN LICHT DES BLINDEN MOND
NUIT DES AMOURS INTERDITES
DANS LA BLAFARDE CLARTÉ DE LA LUNE AVEUGLE
MUND VON UNTEN BOUCHE D'EN BAS
MUND DES SCHWARZEN FLEISCH
Ô LUST NACH DIR FLEISCH DER DUNKLEN SÜNDE
Ô DÉSIR DE TOI CHAIR DU SOMBRE PÉCHÉ
HEILIGA NACHT VU DR VERBOTENA LIAWA
VUM VERSTECKTA FEGLA IN DR DIAFA STELLA
ô fegla met der ech well senda met der Maïdala wàrm fresch Maïdala wia n Blüam in dim Bed
dü legsch so wunderscheen im Mondliacht gànz nàckt gànz weich üsgstreckt uf da diafa Kessa
wiana làwandigi Lelia tràïmend wàrtend voll vu dr geheima Luscht Luscht vu Umàrmung
vu Fleisch vum fieriga Spàtz zum liebkosa zum zulla wiana Frucht a Zuckerfrucht
kumm kumm Biawala met dim Spatzala kumm Deïfala
mr wann senda metnànder in der dunkla heissa Nàcht
kumm hungriga Büa ech well dech zulla ech well dech lacka eweràll bis zum Henter
ja ech kumm mi Angala ech well fegla met der harzig Kend blud Maïdala met dim kleina anga Futz
wiana madeleine met dim fina Breschtla zwei Rosaknoschpa zum zulla zum lacka wia Bumbum
a gànza Nacht well i dech lacka Angalakerwer oï bis zwescha dina Schunka bis ins Arschala
a Kugelhupf esch di Arschala ech well di Arschala liebkosa un lacka
un der züalüaga wia da schisch un brunsch
brunns mr uf der Kopf schiss mr uf dr Büch speï mr ins Mühl Deïfala ohna Schàm
ech well dina gànza bludda zàrta Kerwer entdecka met da Hand met dem Mühl met dr Zunga
met dem Spàtz wu schu gànz stiff esch wiana Bangel voll Fier
mer sen allei im Hüs mer sen gànz allei in dr Nàcht
jetz esch si do d Stunda vum grossa Senda d Stunda vum vruckta wundervolla Fegla
ô fegla met der Maïdala Blüamagschepf so zàrt so geheimnisvoll in dim Bed
fegla gànz freï gànz nàckt Kerwer àn Kerwer Fleisch àn Fleisch
àlles màcha wu verbota esch àlla Senda gega d Reinheit wia Deïfala
ô jetz kumm i in di Bed un gànz blud ohna Angscht ohna Schàm wann mr fegla
ô heiligi Nàcht vum Fegla ô Fascht vum Fleisch vum schwàrza Fier vu dr fenschtra Luscht
mer stricha uns bludd in der wàrma stella Summernàcht ohna reda versteckt in der Dunkelheit
dü strichsch mina herta Spàtz met dim zàrta Handala met dina fina keina Fenger met dina Leppel so zàrt so làngàm unandlig ô esch dàss güat dàs Lacka dàs Zulla zull mi lack mi ewig Maïdala
un ech oï strich dina kleina Futz so weich wiana Kiachla
mina Zunga lackt dech ô zàrtes Fetzala
mina Zunga geht diaf inna in der Mühl vu Unta Fleischtàbernàkel
mer umàrma uns mer schmutza uns Mühl àn Mühl
unsra Zunga süacha sech zwescha da Leppel
ô lànga lànga diafa Schmutz voll Luscht mr frassa uns mer drenka uns
s esch a Abendmàhl vu Zuckerspatzala Mondmelch Starnaàïga ech ass di Bumbernasala dina Ohra
ech ass gànz làngsàm dini wàchsenda holda Bruscht wiss un koschtbàr wia Zuckerschnee
dü zullsch mina Spàtz un drenksch sina Sàft wu uf dina Bàka spretzt
ô Maïdala ech well fegla ech well senda met der nàcktes Kend reines fresches Fleisch
mer sen ang zamma dü fiarsch mi Spàtz zum heissa hungriga Fetzala
mer vereiniga uns dr Spàtz bewegt sech sanft im nàssa Lechla ô Hemmelort so zàrt so wàrm
Futz Ort vu dr Luscht Zentrum vum All
ô fegla ô wunderbàri Senda jetz kummts wiana Bletz as spretz ebbis ûsm Spàtz a Sàft voll Starna
ô Exstàsa hemmligi Fraïd Wolluscht Pàràdies as esch àlles Pàràdies in der
ô Hell vum Fegla heiliga Nàcht vu dr verbotena Liawa dunkla Nàcht vum ungrundliga Fegla
ech well fegla met der Maïdala met dim Futz voll heiliger Nàcht wiana Tàbernàkel dü besch mi Angala mi Deïfala bis in d Ewigheit
unsra Zunga süacha sech zwescha da Leppel
ô lànga lànga diafa Schmutz voll Luscht mr frassa uns mer drenka uns
s esch a Abendmàhl vu Zuckerspatzala Mondmelch Starnaàïga ech ass di Bumbernasala dina Ohra
ech ass gànz làngsàm dini wàchsenda holda Bruscht wiss un koschtbàr wia Zuckerschnee
dü zullsch mina Spàtz un drenksch sina Sàft wu uf dina Bàka spretzt
ô Maïdala ech well fegla ech well senda met der nàcktes Kend reines fresches Fleisch
mer sen ang zamma dü fiarsch mi Spàtz zum heissa hungriga Fetzala
mer vereiniga uns dr Spàtz bewegt sech sanft im nàssa Lechla ô Hemmelort so zàrt so wàrm
Futz Ort vu dr Luscht Zentrum vum All
ô fegla ô wunderbàri Senda jetz kummts wiana Bletz as spretz ebbis ûsm Spàtz a Sàft voll Starna
ô Exstàsa hemmligi Fraïd Wolluscht Pàràdies as esch àlles Pàràdies in der
ô Hell vum Fegla heiliga Nàcht vu dr verbotena Liawa dunkla Nàcht vum ungrundliga Fegla
ech well fegla met der Maïdala met dim Futz voll heiliger Nàcht wiana Tàbernàkel dü besch mi Angala mi Deïfala bis in d Ewigheit
LES ROSES BRÛLENT
DANS LA NUIT
NUIT DU
DÉSIR
ROSES NOIRES
SOMBRES ERRANCES CRIMES DE DOUCEUR
DANS
L’INFERNAL PARADIS DE LA CHAIR
DIE ROSEN BRENNEN IN DER NACHT
DIE ROSEN BRENNEN IN DER NACHT
NACHT DER LUST
SCHWARZE ROSEN
SCHWARZE ROSEN
Sexe : enfer et
paradis, ordure et extase, tourments et délices.
L’amour physique mêle
le plus animal et le plus sublime.
DANS LA CAVE AU CRAPAUD
le garçon lèche la succulente colline de lait
entre les cuisses de miel
des filles qui lèvent haut leur robe bleu-ciel
dans la cave au gros crapaud laid
et puis les filles accroupies pissent
sur la bête que le garçon met au supplice
avec un noir dur bâtonnet
SUCCULENTE
LA COLLINE DE LAIT
ENTRE LES CUISSES
DE MIEL DES FILLES
DERRIÈRE LES TERRILS
Le lait des étreintes
noie la ferraille
derrière les terrils.
Bouches qui chuintent.
Battements de cils.
Murmures mordorés
traversés de râles, de brisures.
Roucoulements, tendres carnages.
Des ailes de neige éblouissante
montent à l'assaut du ciel obscur
où rôde l'orage.
Le lait des étreintes
noie la ferraille
derrière les terrils.
Bouches qui chuintent.
Battements de cils.
Murmures mordorés
traversés de râles, de brisures.
Roucoulements, tendres carnages.
Des ailes de neige éblouissante
montent à l'assaut du ciel obscur
où rôde l'orage.
La foudre odorante
de bleuité embrase
les corps en extase
couchés dans les fougères
frémissantes de pluie.
de bleuité embrase
les corps en extase
couchés dans les fougères
frémissantes de pluie.
ROUCOULEMENTS TENDRES CARNAGES
J'AI CONNU DE CES FLEURS ÉTRANGES
J'ai connu de ces fleurs étranges,
la virginale au nom de nonne,
Thérèse de la Croix des saintes fanges,
Thérèse ou Antigone.
Une autre était de feu,
pareille au glaïeul rouge.
Elle avait dans la ténèbre des yeux
des éclairs qui bougent.
Une autre encore, ô foulques
des étangs du souvenir,
frémissante, nue, je bats ma coulpe,
je n'eus pour ses larmes que rires.
Et celle-là entre alcôves et pelouses,
la frêle fantasque épouse,
qui jamais ne revint.
Je regrettai son air mutin.
J'ai connu le lys et la tulipe,
l'anémone, la primevère.
Étangs de la mémoire, les brumes se dissipent,
fleurs d'ombre, fleur de chair,
doigts, caresses, pétales,
et ces parfums puissants comme la mer,
et ces grâces de digitales.
Martha de Thuringe,
Evelyne de Bruges,
je me souviens, regards de sphinge,
puretés d'avant déluge
dans de profondes Allemagnes vertes.
Je me souviens... Mina de Fez
dans la chaleur offerte.
J'oubliais la Milanaise,
fleur sombre, chair de lait.
Le vent glissait dans les mélèzes,
j'oubliais...
J'ai connu de ces fleurs étranges
au nom de démones et d'anges.
DUNKLE BLUME MILCHKÖRPER
SELTSAME BLUMEN MIT NAMEN VON DEMONEN UND ENGEL
COMPLAINTE DES JOURS D'AMOUR DES NUITS
D'ORAGE ET
AUTRES LAPS DE TEMPS
AUTRES LAPS DE TEMPS
Il y a des jours, il y a des nuits,
tendres saisons et temps maudits.
tendres saisons et temps maudits.
Il y a de limpides aurores;
fraîches les vierges les amphores.
fraîches les vierges les amphores.
Il y a parfois des matins vastes
où les regards éclosent chastes.
où les regards éclosent chastes.
Il y a de lentes journées pâles;
douceur des rêves et des châles.
douceur des rêves et des châles.
Il y a de souverains midis;
on étreint nu le feu de vie.
on étreint nu le feu de vie.
Il y a des hauts moments de fièvre
quand l'aveu fou brûle les lèvres.
quand l'aveu fou brûle les lèvres.
Il y a des soirs, langueurs de brume,
où les cœurs saignent d'amertume.
où les cœurs saignent d'amertume.
Il y a de lourds laps de colère
parmi les fadeurs ménagères.
parmi les fadeurs ménagères.
Il y a des nuits, moments de rage
où les corps hurlent dans l'orage.
où les corps hurlent dans l'orage.
Il y a des nuits rouges de crime;
l'amour y côtoie les abîmes.
l'amour y côtoie les abîmes.
Il y a des nuits sombres déserts,
chambres closes pour solitaires.
chambres closes pour solitaires.
Il y a des ères de détresse
dans les ruines de la Promesse.
dans les ruines de la Promesse.
Il y a des ans s'effilochant
dans la fugacité des vents.
dans la fugacité des vents.
Il y a des jours, il y a des nuits
saisons d'amour et temps d'oubli.
saisons d'amour et temps d'oubli.
ES GIBT FINSTRE ÖDE NÄCHTE
GESCHLOSSENE ZIMMER FÜR EINSAME JAHRESZEITEN DER LIEBE UND ZEITEN DES VERGESSENS
IM DIAFA BLAÏA WALD
Wit vu da Derfer, vu da fenschtra Gotteshieser, vum gràïa Alltàg, gràïa Schufta,
tràïma d Maïdla im diafa blàïa Wàld,
wissa duchsechtiga Kerwer wia Angel henter da rota welda Rosa.
Maïblüama bliaïa zwescha da schlànka Bei im frescha Gràs .
Blutt sen d Maïdla im kiahla Summerwend,
Wàldfeea met
Blüamakransla uf da goldiga Locka.
Si tànza so flenk
un senga luschtig vu Schmatterleng umga.
Blutt stehn d
Büawa henter da Baïm
un wàrta voll
Luscht, Furcht, Ungeduld im griana Schàtta,
medla in da
Brennesla, Pfaffermenz, Blendschlichla,
d Hand vor ehra
Schàmteila.
Blutt lega jetz d
unschuldiga Kender, d Maïdla un d Büawa, ufm weicha Moos
un schmüsa un
schmutza sech un umàrma sech.
Jetz brenna d
fieriga Kerwer Leib àn Leib henter da rota Rosa im diafa blàïa Wàld.
As esch s Fascht
vu dr Liawa met Fleisch un Seela.
D stella Diarer
lüaga züa met stühnenda Aïga.
D Vegala schwiega
im Làïb wu Geischter naschta.
D Pflànza un d
Baïm hera àndachtig züa met hocher Rüaïh wia si schreïa, d Liawenda, wia si
glucksa un stöhna vor seliger Freid, vor siassem fleischlichem Genuss,
d Bessassene vum Liaweswàhn.
S esch dr
Bàràdies uf dr Arda voll Sunna un Wolluscht.
Jetz erhewa sech
làngsàm d Liawesparla in dr Luft
un schwawa wia
Liachtgstàlta im ufena Hemmel
hoch ewer d
Baïmwepfel.
Si fliaga wia
Vegel ewr Wiesa un Wàsser
un vergehn im
Hemmelblàï,
im Goldglànz vum
ewiga Summer.
DANS LA
PROFONDE FORÊT BLEUE
Loin des mornes cités, du béton et de l’asphalte, loin des sinistres maisons de Dieu, de la grisaille quotidienne, loin des usines et des grandes surfaces, loin du monotone turbin,
les filles rêvent dans la profonde forêt bleue,
corps diaphanes comme des anges derrière les roses sauvages
rouges.
Des muguets fleurissent dans l’herbe fraîche entre
leurs jambes sveltes.
Elles sont nues les filles dans la tiède brise d’été,
nymphes aux boucles d’or couronnées de fleurs.
Elles dansent souples lianes et chantent gaiement
environnées de papillons.
Les garçons se tiennent nus derrière les arbres et attendent
frémissant de désir, de peur, d’impatience dans l’ombre verte, au milieu des
orties, de la menthe, des orvets, les mains devant les parties honteuses.
Peu après ils sont couchés nus les enfants innocents,
garçons et filles, sur la mousse tendre, flirtant et se bécotant et
s’embrassant.
Maintenant les corps incandescents brûlent chair à chair
derrière les roses rouges dans la profonde forêt bleue.
C’est la fête de l’amour corps et âmes.
Les bêtes silencieuses ouvrent de grands yeux étonnés.
Les oiseaux se taisent dans les feuillages où nichent les
esprits.
Les plantes et les arbres en profond recueillement
silencieux écoutent comme crient les êtres d’amour, comme ils gémissent et gloussent
de joie béatifique, de jouissance charnelle, les possédés de la folie
d’aimer.
C’est le paradis sur terre irradiant de soleil et de
volupté.
Maintenant les couples amoureux s’élèvent lentement en
l’air et planent dans le ciel ouvert comme des êtres de lumière loin au-dessus
de la canopée.
Ils volent comme des oiseaux au-dessus des prés, des étangs,
des rivières et se dissolvent dans le bleu du ciel,
dans la splendeur d’or de l’éternel été.
IM TIEFEN BLAUEN WALD WEIT VON DEN EINTÖNIGEN SIEDLUNGEN
IM TIEFEN BLAUEN WALD WEIT VON DEN EINTÖNIGEN SIEDLUNGEN
OBSCURÉMENT
Obscurément frémit
la forêt fraîche de fange rose
où fulgurent des regards dilatés
entre les feuillages de nuit.
Des corps foudroyés
râlent de sanglants plaisirs
sur les tapis d’humus.
De tendres meurtres comme zéphyrs
murmurent entre les détritus
dans les sous-bois aux myosotis.
NUIT DES AMANTS
C'est la nuit des amants dans les vastes demeures
où glisse le silence entre les chambres bleues.
La beauté les traverse et sourit au malheur.
C'est la nuit des errants comme un terrible feu.
C'est la nuit d'élégie et c'est la nuit de crime
dans les chambres brûlant du trouble feu d'amour.
La beauté y fleurit en d'étranges abîmes.
C'est la nuit des amants plus pure que le jour.
Es ist die Nacht der Liebenden in den breiten Häuser
COMME DES ENFANTS ÉGARES
Comme deux enfants abandonnés
nous nous cherchons dans la forêt de la vie.
De loin nous nous appelons,
nous nous faisons des signes
comme des enfants égarés.
Nous nous approchons l’un de l’autre
avec nos grands yeux d’inquiétude
et parfois dans la plus lointaine clairière,
nous nous rencontrons et nous nous reconnaissons,
et nos mains se touchent,
et l’herbe des caresses nous enveloppe.
Parfois dans la plus lointaine clairière,
à l’heure la plus silencieuse,
l’âme trouve l’âme,
tendresse ô éclair d’éternité.
Les enfants rêveurs, poètes rimbaldiens, hurlent la haute famine.
La faim d’amour reste entière. Où est Dieu ? demandent les enfants.
Et les malins vaseux leur répondent : ne cherchez pas l’impossible,
contentez-vous de l’immémoriale routine de non-vie.
La faim d’amour reste entière. Où est Dieu ? demandent les enfants.
Et les malins vaseux leur répondent : ne cherchez pas l’impossible,
contentez-vous de l’immémoriale routine de non-vie.
OMBRE JE TE HÈLE
Ombre, je te cherche dans les cheveux de
la ville quand la pluie a lavé la poussière des grandes avenues.
Ombre, je te poursuis
par-delà les gares confuses et les chantiers ardents.
Ombre, je te hèle dans
les ruelles aux linges où des enfants dessinent des monstres sur les murs
sales.
Dans les longues
allées des roseraies, dans les bosquets vibrants d’oiseaux, tu es l’Aimée aux
lèvres d’aurore où butine l’ombre.
Et tu danses, légère,
sur les terrasses, tu cours sur les houles des blés, sur les floraisons scintillantes
des ténèbres. Rien ne t’arrête, ni la paresse des brumes ni le marbre des
façades.
AIMÉE AUX LÈVRES D'AURORE OU BUTINE L'OMBRE
TOUT LE JOUR J’AI
CHANTÉ TA BEAUTÉ
Tout le jour j’ai
chanté ta beauté sur les places,
Tendresse, mon aimée,
ma faim perpétuelle.
Et le soir j’ai crié
ton nom sur les terrasses,
Tendresse, mon épouse
angélique et charnelle.
Mais la nuit je
t’attends dans une chambre nue
Et parfois tu surviens
furtive face d’ange
Et parfois je te
touche, ô beauté absolue
Avec mes mains de
chair et je meurs en louange.
FURTIVE FACE
D’ANGE Ô BEAUTÉ ABSOLUE
NUIT DES AMANTS
C'est la nuit des amants dans les vastes demeures
où glisse le silence entre les chambres bleues.
La beauté les traverse et sourit au malheur.
C'est la nuit des errants comme un terrible feu.
C'est la nuit d'élégie et c'est la nuit de crime
dans les chambres brûlant du trouble feu d'amour.
La beauté y fleurit en d'étranges abîmes.
C'est la nuit des amants plus pure que le jour.
Es ist die Nacht der Liebenden in den breiten Häuser
L'érotisme exclut toute forme de domination, de harcèlement,
d'exploitation de l'autre. Il est libre partage de beauté, de poésie. Il est
communion.
L'érotisme ne supporte pas la vulgarité et exige l'élégance, le
style.
Le désir est habité par l’absolu. Il ne se contente jamais. Les
perversions sexuelles constituent une des expressions les plus manifestes de
cette quête inapaisable.
La perversion est l’essence même de la sexualité humaine qui veut
toujours aller plus loin, au-delà des limites.
La chair ne cesse de brûler. Rêves de caresses interdites, d’étreintes
impossibles.
Pourchas de Dieu à
travers la chair.
La beauté de l’union charnelle ne s’illumine que dans l’espace d’un
amour plus grand que l’attirance purement physique.
AU PAYS DE L'AMOUR
Au pays de tes yeux la nuit est souveraine
au pays de tes joues des roses brûlent doux
au pays de ta bouche éclosent les baisers
au pays de ta gorge un cygne resplendit
Au pays de tes yeux la nuit est souveraine
au pays de tes joues des roses brûlent doux
au pays de ta bouche éclosent les baisers
au pays de ta gorge un cygne resplendit
IM LAND DEINER AUGEN IST DIE NACHT SOUVERÄN
IM LAND DEINES MUNDES BLÜHEN DIE KÜSSE
L'AMOUR EST IMPOSSIBLE
L'amour est impossible, impossible, impossible,
ô ma nocturne sœur, jamais l'âme n'aborde.
L'amour n'est que famine et feu inextinguible,
chemin de nostalgie jusqu'au cœur de la mort.
L'amour est impossible, impossible, impossible,
ô ma nocturne sœur, jamais l'âme n'aborde.
L'amour n'est que famine et feu inextinguible,
chemin de nostalgie jusqu'au cœur de la mort.
Dire. Il faudrait pouvoir
dire. Cette chose indicible.
Dire cette chose la plus simple,
la plus prodigieuse.
Être là. Ensemble.
Nous. Connivence heureuse.
Avec les saisons, les jours, les nuits.
Avec le ciel de miel ou de suie,
et la lumière.
Être là. Avec les maisons, les arbres,
les montagnes bossues au loin.
Les oiseaux qui traversent aventureux
la vitre crépusculaire.
Avec les odeurs, les choses familières,
la table, l'assiette, le livre,
les portes entrebâillées sur le silence
apaisant des chambres.
Être ensemble. Dans le calme
des soirées terrestres.
Visages se regardant,
dévisageant la vie,
les sourires, les mélancolies.
Là. Ensemble.
Dans l'incertitude du temps.
Dans le bref instant débordant
de lumière.
Dire. Pouvoir dire ce mystère
Infiniment simple : vivre.
Pouvoir dire parfois
ces mots qui délivrent
de la grise poussière des jours
et font aimer.
Il faudrait pouvoir dire
ce que pudique, malhabile,
l'on n'ose jamais dire.
La braise secrète de l'amour.
Zusammen sein. In der Ruhe der irdischen Abenden.dire. Cette chose indicible.
Dire cette chose la plus simple,
la plus prodigieuse.
Être là. Ensemble.
Nous. Connivence heureuse.
Avec les saisons, les jours, les nuits.
Avec le ciel de miel ou de suie,
et la lumière.
Être là. Avec les maisons, les arbres,
les montagnes bossues au loin.
Les oiseaux qui traversent aventureux
la vitre crépusculaire.
Avec les odeurs, les choses familières,
la table, l'assiette, le livre,
les portes entrebâillées sur le silence
apaisant des chambres.
Être ensemble. Dans le calme
des soirées terrestres.
Visages se regardant,
dévisageant la vie,
les sourires, les mélancolies.
Là. Ensemble.
Dans l'incertitude du temps.
Dans le bref instant débordant
de lumière.
Dire. Pouvoir dire ce mystère
Infiniment simple : vivre.
Pouvoir dire parfois
ces mots qui délivrent
de la grise poussière des jours
et font aimer.
Il faudrait pouvoir dire
ce que pudique, malhabile,
l'on n'ose jamais dire.
La braise secrète de l'amour.
LIAWESLIADLA
S’ Müsi esch a Misela,
hàt a kleina Bummernààs.
S’ Müsi esch a Vegala,
esch so fresch wia Morgagràs.
S’Müsi esch a Schefala,
hàt gànz dunkla Wulahoor.
S’Müsi esch a Katzala,
hàt a harzig Müsaohr.
S’Müsi esch a Diiwala,
hàt schneewissa Melchzehn.
S’Müsi esch a Bliamala,
wia’na rota Rosa scheen.
S’Müsi esch a Starnala,
met so diafer Aïgapràcht.
S’Müsi esch a Angala,
hàt a Gsecht wu emmer làcht.
S’Müsi esch a Maïdala,
so Tànzfroh wia dr Wend.
S’Müsi esch a Wiiwala,
dàs well dr Peterla àls Frend.
Denn s’Müsi esch fer s’Peterla
a Blüam, a Harz, a Starn, a Schàtz.
Drum hàt’r gmàcht dàs Liadala
wu s’Müsi stràhlt in jedem Sàtz.
S’ Müsi esch a Misela,
hàt a kleina Bummernààs.
S’ Müsi esch a Vegala,
esch so fresch wia Morgagràs.
S’Müsi esch a Schefala,
hàt gànz dunkla Wulahoor.
S’Müsi esch a Katzala,
hàt a harzig Müsaohr.
S’Müsi esch a Diiwala,
hàt schneewissa Melchzehn.
S’Müsi esch a Bliamala,
wia’na rota Rosa scheen.
S’Müsi esch a Starnala,
met so diafer Aïgapràcht.
S’Müsi esch a Angala,
hàt a Gsecht wu emmer làcht.
S’Müsi esch a Maïdala,
so Tànzfroh wia dr Wend.
S’Müsi esch a Wiiwala,
dàs well dr Peterla àls Frend.
Denn s’Müsi esch fer s’Peterla
a Blüam, a Harz, a Starn, a Schàtz.
Drum hàt’r gmàcht dàs Liadala
wu s’Müsi stràhlt in jedem Sàtz.
REGENBOGEN DER LIEBE
Himmelblau ist
die Liebe am Anfang. Himmelblau, rosenrot der Traum nach Liebe, die grosse
Sehnsucht.
Rosenrot und
sanft die Kinderliebe im leichten Licht des Frühlings.
Grün, zärtlich
grün ist die Liebe im Garten der Wonne voll Pracht, Parfüm, Musik.
Purpurrot wie
Blut und Feuer ist die Liebe.
Rot die Liebe
wenn die nackten Körper sich vereinigen in der Ekstase der Wollust.
Rot die
Liebe wie deine Lippen wenn Du Erdbeeren isst und wir Wein trinken um
unseres Glück zu feiern.
Schwarz ist die
Liebe wie die Vagina der Mutter-Erde, geheimnisvolle Göttin, Ursprung der
Menschheit.
Schwarz die
Liebe wie meine Frau in Dakar geboren.
Weiss ist die
Liebe wie die Brust der holden Jungfrau, wie die Milch der menschlichen
Zärtlichkeit.
Gelb ist die
Liebe wie strahlende Sonne im Überfluss des Lebens.
Lavandelblau und
duftend ist die Liebe im Sommer.
Grau ist die
Liebe in der Abwesenheit, im bohrenden Neid. Grau der Schmerz wenn wir uns
verlieren im Nebel der Tage, im Nichts der Nächte.
Rot ist die Liebe
wie ein Messer in meinem wunden Herz.
Rot und schwarz
ist die Liebe voll Lust, Leidenschaft und Schmerz.
Bleich ist die
Liebe wie das Ende der Nacht wenn die Liebenden sich trennen.
Schwarz und
dunkelblau ist der tiefe Schmerz der Liebe.
Braun ist die
Liebe im Herbst, zwischen Fülle der Früchte und Herbstzeitlosen der
Melancholie.
Schwarz ist die
Liebe wenn die Finsternis des Todes die Körper verschlingt.
Schwarz,
niederschmetternd, das Zerreisen des bunten Blumenstrauss.
Abgründlich
dunkel, zerreissend, die Liebe Gottes in Christus ans Kreuz genagelt.
Weiss ist die
Liebe wenn wir uns lieben wie Engel ganz keusch im Licht der Ewigkeit.
Vielfarbiger
Regenbogen ist die Liebe wenn sich alle Geschöpfe in Freiheit lieben können.
Himmlischer
Regenbogen ist die unendliche Liebe aller Geschöpfe.
PURPURROT DIE LIEBE WIE BLUT UND FEUER
SCHWARZ UND ROT WIE NACHT UND MORGENROT
ARC-EN-CIEL DE L’AMOUR
Bleu ciel est l’amour au commencement. Bleu ciel, rose est le rêve d’amour, la grande nostalgie.
Roses et douces les amours enfantines dans la lumière légère
du printemps.
Vert, tendrement vert est l’amour au Jardin des délices
plein de splendeur, de parfum, de musique.
Pourpre comme le sang et le feu est l’amour.
Rouge est l’amour quand les corps nus s’unissent dans
l’extase de la volupté.
Rouge l’amour comme tes lèvres quand tu manges des fraises et que nous
buvons du vin pour fêter notre bonheur.
Noir est l’amour comme le vagin de la Terre-Mère,
mystérieuse Déesse, origine du monde.
Noir est l’amour comme ma femme née à Dakar.
Blanc est l’amour comme la poitrine de la gracieuse jeune
vierge, comme le lait de la tendresse humaine.
Jaune est l’amour comme le soleil resplendissant dans
l’excès de vie.
Bleu lavande et odorant est l’amour en été.
Gris est l’amour dans l’absence, dans la jalousie
térébrante. Grise la souffrance quand nous nous perdons l’un l’autre dans le
bouillard des jours, dans le néant des nuits.
Rouge est l’amour comme un couteau planté dans mon cœur
blessé.
Rouge et noir est l’amour débordant de désir, de passion, de
souffrance.
Blême est l’amour comme la fin de la nuit quand les amants
se séparent.
Noire et bleu sombre est la profonde peine d’amour.
Brun est l’amour en automne entre foison des fruits et
colchiques de la mélancolie.
Noir est l’amour quand les ténèbres de la mort engloutissent
les corps.
Noire, terrassante, est la rupture du bouquet multicolore.
Abyssalement sombre et déchirant l’amour de Dieu en Christ
cloué sur la Croix.
Blanc est l’amour quand nous nous aimons en totale chasteté
dans la lumière de l’éternité.
Arc-en-ciel multicolore est l’amour quand toutes les
créatures peuvent s’aimer librement.
Arc-en-ciel céleste est l’amour infini de toutes les
créatures.
HAUT CHANT DU TOTAL AMOUR
TENDREMENT VERT L’AMOUR
SANFT GRÜN DIE LIEBE
PARADIS DE BLEUITÉ
ROUGE SANG
BLUTROT
BLUTROT
ROUGE FEU L’AMOUR
FEUERROT DIE LIEBE
FEUERROT DIE LIEBE
BRASIER DES
CHAIRS BRAND DER LEIBER
ROUGE FRAISE LES LÈVRES
ERDBEERENROT DIE LIPPEN
ERDBEERENROT DIE LIPPEN
ROUGE VIN L’IVRESSE D’AIMER WEINROT DIE BETRUNKENHEIT DES LIEBEN
NOIR L’AMOUR NUIT DU
VAGIN ORIGINEL SCHWARZ DIE LIEBE NACHT DER URSPRÜNGLICHEN VAGINA
ROUGE L’AMOUR PLAIE SAIGNANTE
ROT DIE LIEBE BLUTENDE WUNDE
ROT DIE LIEBE BLUTENDE WUNDE
ROUGE POURPRE
LA FOLIE D’AIMER PURPURROT DER WAHNSINN DES LIEBEN
ROUGE NOIR LE TOURMENT D’AIMER
ROT SCHWARZ DER SCHMERZ VOM LIEBEN
ROT SCHWARZ DER SCHMERZ VOM LIEBEN
PÂLES LES AMANTS AU
BOUT DES NUITS BLANCHES
QUAND LE
JOUR BLÊMIT
DERRIÈRE LES RIDEAUX DE LA CHAMBRE NUE
DERRIÈRE LES RIDEAUX DE LA CHAMBRE NUE
BLEU VIOLET LA
MÉLANCOLIE D’AMOUR
LA
TENDRE TRISTESSE DE LA NOSTALGIE
COLCHIQUES FEUILLES
MORTES DU SOUVENIR
NOIRS L’AMOUR LA MORT schwàrz d Liawa dr Tod
CATAFALQUES DES AMOURS
DÉFUNTES
ROUGES NOIRES LES
CLAMEURS DE DÉSESPOIR
ROT SCHWARZ DIE HOFFNUNGSLOSEN SCHREIE
ROT SCHWARZ DIE HOFFNUNGSLOSEN SCHREIE
LES JOURS DE DEUIL LES
JOURS DE MALHEUR
BLÊMES LES SPECTRES DES
AMANTES DISPARUES
BLANC L’AMOUR ANGÉLIQUE DANS LA
LUMIÈRE DIVINE
WEISS DIE ENGELHAFTE LIEBE IM GÖTTLICHEN LICHT
WEISS DIE ENGELHAFTE LIEBE IM GÖTTLICHEN LICHT
ORGIES DE CHASTETÉ
EXTASES LUMINEUSES
ARC-EN-CIEL MULTICOLORE
LE LIBRE AMOUR
VIELFARBIGER REGENBOGEN DIE FREIE LIEBE
VIELFARBIGER REGENBOGEN DIE FREIE LIEBE
CÉLESTE
ARC-EN-CIEL L’INFINI AMOUR
HIMMLISCHER REGENBOGEN DIE UNENDLISCHE LIEBE
HIMMLISCHER REGENBOGEN DIE UNENDLISCHE LIEBE
DIEU EN
TOUTES LES CRÉATURES
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire