1.1.19

LABYRINTHE DES JOURS 2019

2019

1.1. A minuit l'habituel concert des pétards.

Le jour se lève avec un magnifique soleil, puis le ciel se couvre.

Je souhaite une année de lumière et de bénédiction à toute la terre humaine, à l'Europe, à la France, à l'Alsace, aux amis, aux proches, à toute ma famille, à ma femme, à mon fils, à ma belle-fille, à mes petits-enfants et à toutes les créatures du Bon Dieu.

MOZART, Exultate jubilate. 

13.1. ARTE. GAUGUIN, Je suis un sauvage.

14.1. Ne suis-je resté qu'un rêveur?

Écrivains sensibles à la dimension mystique: Haldas, Calaferte, Bobin.

COMPAGNIE DES AUTEURS: SADE.

 
19.I. Lange Nacht: Rosa LUXEMBURG.

Nuit de la lecture à la Bibliothèque de Pul. Thème: l'humour. Je lis NARRAGONIA.

21.1. CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE: MOZART. Kierkegaard, Vincent Delecroix.

COMPAGNIE DES AUTEURS: ELFRIEDE JELINEK.

Genre de créateurs qui me passionnent, ceux qui frôlent la folie, la mystique et/ou la malédiction: Sade, Novalis, Dostoïevsky, Emily Dickinson,  Rimbaud, Bloy, Nietzsche, Van Gogh, Kafka,Trakl, Simone Weil, Pasolini, Bataille, Artaud, Genet, Thomas Bernhard, Elfriede Jelinek...
 
22.I. J'apprends avec quasi un an de retard que Denis Vasse est mort en mars 2018.
Vasse est pour moi un inspirateur essentiel. Qu'un penseur de cette profondeur soit à ce point
 méconnu en France est simplement stupéfiant alors que la scène culturelle est occupée bruyamment par tant de fausses gloires.

ROHMER: Conte d'été.

Comme chaque mardi matin, je participe à l'heure de gym pour séniors à la salle de sport. 

Travaux dans la cour: on restaure la clôture délabrée du côté Trawinski.

23.I. Je suis fier d'avoir vécu sur la planète où ont vécu Jésus, François d'Assise, Mozart, rares êtres de lumière.

J'ai appris le monde dans l'humble jardin de la cité des mineurs de Pul.

CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE: MOZART. Sollers égal à lui-même.

FRANCE MUSIQUE. ARTHUR HONEGGER, Pacifique 231. 

24.1. Depuis le début de l'année, je m'adonne avec plaisir au graphisme en utilisant les instruments de PLAINT. 

25.1. Je ne suis pas un saint; cependant je cherche à vivre la sainteté, seule voie de vie en ce monde.

SIMONE WEIL: La connaissance surnaturelle.

Je ne cesse de relire SW depuis mes 17 ans. 

26.1. DLF, Lange Nacht: das Sonett. Petrarca, Shakespeare, Baudelaire, Stefan George, Mallarmé, Rilke.

Le secret n'est dans aucun livre; le secret est dans ton cœur
Les livres peuvent accompagner ton cheminement, cependant la réponse c'est à la fin à toi de l'énoncer: oui ou non à la Vie.

ARTE: JACK LONDON.

27.1. JACQUES DEMY; Les demoiselles de Rochefort.

ARTE: RODIN, précurseur de la Modernité.
RAVEL: Concerto pour piano et orchestre en sol.
RENOIR: Le Moulin de la Galette.

28.1.Chemins de la philosophie: DESCARTES, Discours de la méthode.

DEMY: Les parapluies de Cherbourg.

Documentaire sur Michel Legrand.

Naguère moments de bonheur avec H et L.

29.1. MALLE: Le voleur, avec Belmondo.

 30.1. Chemins de la philosophie: Marion sur DESCARTES.

Mon éclectisme.

Vraie journée hivernale.

31.1. Au lever du jour tout est enneigé.

1.2. La paternité, c'est la chose humaine la plus profonde que j'ai vécue.

ARTE. JOAN BAEZ, belle femme, belle voix, grande dame.

2.2.  Répliques: HOUELLEBECQ .
Finkielkraut, Beigbeder, Agathe Novak-Lechevalier.

5.2. J'ai côtoyé la monstruosité. Pourquoi cet immense trouble, cette sombre nuée venant de temps en temps envelopper mes jeunes années? Fond noir qui me hante toujours, feu trouble jamais éteint.

 Vraiment nu, vraiment exposé n'est que le visage.


7.2. Dernière saison sur terre. Bientôt je m'en irai et je commence  à dire adieu aux choses familières parmi lesquelles j'ai vécu.

9.2. Mort de Tomi Ungerer.

10. 2.
Bonheur d'habiter dans les marges loin des fièvres et des illusions des lieux du Pouvoir, du Savoir, de l'Avoir. Habiter la terre en poète, vivre la sérénité, la simple beauté du monde, l'humble bonté des êtres.

11.2.
L'expansion vertigineuse du domaine de la malignité humaine ne cesse de m'étonner.

12.2. Ma part enfantine, infantile, définitivement immature.

Mon corps, vieux compagnon, un jour tu me lâcheras, toi qui es entièrement moi.

13.2. Je suis resté un enfant, innocent et pervers polymorphe comme un enfant.

15.2. Hommage œcuménique à Ungerer dans la Cathédrale de Strasbourg.

16.2. Mort de Bruno Ganz.

BIBEL TV: Jesus Film.

18.2. Compagnie des auteurs: AMOS OZ.

Ce qui est central, c'est la quête spirituelle, la quête de foi. C'est la lumière qui éclaire tout le reste.

23.2. Il n'y a pas une forme d'art qui ne m'ait tenté.

24.2. Constante lutte contre mon propre kitsch, ma mièvrerie, ma grandiloquence.

28.2. Établissement d'un nouveau passeport à la mairie de Rouffach. Petite ville typiquement alsacienne, habitée par les cigognes. Façades à colombages, oriels, église gothique magnifique, grande place entourée d'édifices remarquables.

Je cache des secrets que je ne révélerai jamais clairement. Ce sera la part d'ombre de ma personnalité.
 
4.3. Désir d'effacement. Ne compte que l’œuvre

Chemins de la philosophie: HEGEL. La mort de l'art.
Compagnie des auteurs: LEWIS CARROLL.

6.3. Angoisse, manque de courage. Peur des difficultés de vie dues au vieillissement, peur de la mort.

8.3. Arrivée des VHLM.

Aux urgences du Moenchberg avec L; mal insupportable à une jambe.

BERNANOS, Journal d'un curé de campagne.

9.3. La vie sans cesse nous distrait de la contemplation, de la méditation, de l'écriture, mais c'est pour les nourrir.

10.3.  L'infirmier Etienne vient faire des piqûres à L.

14.3. Lever. Pensées grises. Manque de courage pour affronter la journée, surtout quand il faut sortir.

Attirance et dégoût  du sexe, de l'animalité humaine.

Compagnie des auteurs. VERLAINE. Guy Goffette.

16.3. Je ne suis ni de droite, ni de gauche, ni du centre. Je suis du tréfonds humain, du tréfonds divin.

17.3. J'aime les vastes journées de lectures et d'écritures vagabondes, les interminables heures de douce fainéantise rêveuse.

20.3. Le printemps est à l'heure/ Magnifique soleil.

Anniversaire de Mère. Je vais sur la tombe de la famille.

21.3. Je ne puis clairement exprimer ma part d'ombre, cette folie charnelle de mes jeunes années qui ne m'a jamais vraiment quitté.
J'ai essayé d'en parler en analyse avec le Dr Meyer.

22.3. Mon nom d'écriture doit exprimer à la fois lumière et ténèbre, poésie sacrée et poésie maudite.

23.3. Explosion soudaine des floraisons roses, jaunes, blanches...Magnolias.

BERNANOS, Journal d'un curé de campagne.

26.3. Je suis de ces êtres réfractaires aux visées humaines ordinaires, ces êtres qui ne font carrière, qui ne cherchent qu'à témoigner pour la vérité.

27.3. Chemins de la philosophie: MARC-AURELE.

La voie christique, voie de l'Amour, est supérieure à la voie du stoïcisme, voie de conformité à la Nature.

28.3. COMPAGNIE DES AUTEURS. HEMINGWAY.

Café-lire à la Bibliothèque de Pul. BERNANOS: Journal d'un curé de campagne. Projection du film éponyme de BRESSON.

1.4. Simone WEIL, cahiers. Sentiment de génialité que donnent peu de penseurs.

La Foi, c'est aller au bout du Mystère comme un enfant.

3.4. Mon être de péché, centrale faiblesse, centrale folie. Ma part d'ombre, cachée sous la vie banale. 

5.4. Vie pratique la plus simple. Mon seul luxe: la presse et les livres.

9.4. A VOIX NUE: STAROBINSKI.

10.4. Première photo d'un trou noir. 

12.4. Je ne suis de nature ni militant ni activiste.

14.4.  Je vis loin des hauts lieux de notre société, immergé dans la commune humanité, et je ne me sens nullement hors du monde car le lieu de l'essentiellement humain est partout.

15.4. GRANDE TABLE. JEAN-LUC GODARD.

 Je pleure en voyant brûler Notre-Dame de Paris.

17.4. Les enfants des voisins en me voyant me disent: " Salut, Pierre!" C'est rafraîchissant.

COMPAGNIE DES AUTEURS: BARBEY D'AUREVILLY.

19.4. Vendredi saint.
Un pissenlit fleurit entre les dalles de la cour.

20.4. Une vie, une œuvre: LÉONARD DE VINCI.
Réplique: PASOLINI face au monde moderne.

21.4. Messe de Pâques à Feldkirch.

22.4. Chemins de la philosophie. LACAN.

23.4. A VOIE NUE: TOMI UNGERER.

26.4. Je ne regrette pas d'être passé sur terre.
La vie est à la fois banale et profondément miraculeuse.

27.4. J'appartiens à la lignée des penseurs-poètes, des penseurs aphoristiques, Héraclite, Lao Tseu, Pascal, Novalis, Joubert, Nietzsche, Valéry, Simone Weil, Cioran...

29.4.  Il n'y a pas d'âme humaine non blessée. Déjà naître est un traumatisme.

Ce qu'il faut sauver, c'est l'enfant en moi. 

ELIA KAZAN: On the Waterfront, avec Marlon Brando.

Documentaire sur Marlon Brando. 

1.5.  Me stupéfient les personnes qui arrivent à se définir avec une simple étiquette: je suis croyant, je suis athée, je suis agnostique. Personnellement je me sens sans cesse tout cela à la fois.

Compagnie des auteurs: BRET EASTON ELLIS.
VOLKER SCHLÖNDORFF: Retour à Montauk. 

3.5. MERTON, Semences de contemplation.

Je tente d'explorer tous les possibles de l'écriture.

Toute la vie est jusqu'au bout apprentissage de la vie, apprentissage de la vie et de la mort.

Giboulées. Couchant de cuivre en fusion sur les Vosges.    

 4.5. Regrets: n'avoir pas pu faire du cinéma; n'avoir pas pu composer de la musique.

5.5. Folie, ma tentative d’œuvre. Je laisserai une montagne de papier que le temps dispersera.  

6.5. ALMODOVAR: Parle avec elle. 

8.5. ALMODOVAR: La mauvaise éducation.

Documentaire: ALMODOVAR et ses femmes.

9.5. Mes regrets. Regret d'avoir raté le grand amour. 

11.5. MOLIÈRE, Don Juan, avec Piccoli et Claude Brasseur, filmé par Bluwal.  

12.5. BEYELER: visite de l'exposition PICASSO PÉRIODE BLEUE ET ROSE avec les Amis de la Bibliothèque de Pulversheim.

13. 5. Chemins de la philosophie HANNAH ARENDT, le totalitarisme.
Compagnie des auteurs: EDITH WHARTON.

Film: BRÛLEZ MOLIÈRE.

15.5. ALMODOVAR; Julieta. Style s'épurant.

16. 5. Café-lire à la Bibliothèque de Pulversheim: LÉONARD DE VINCI.

18.5. Je ressens de la pitié pour ma patrie spirituelle, l'Europe. Allons-nous laisser mourir la grande Idée européenne née des décombres des guerres mondiales? Allons-nous céder à la tentation du chaos où le monde contemporain risque à nouveau de sombrer dans son aveuglement?

20.5.  J'apprends avec un an de retard que Maurice Bellet est mort. Penseur chrétien immense dont l’œuvre nombreuse et fréquemment subversive alimente souvent ma méditation.

21.5. Chemins de la philosophie. Le Rêve. BACHELARD le rêveur éveillé. 



JOURNAL DE VOYAGE AU JAPON

Du 24.5. au 8.6.2019 : voyage au Japon avec RK et IK. 

24.5. Ces derniers temps, souvent l'angoisse du voyage. Questions sur ma forme physique. Vais-je tenir le coup, ne pas ralentir mes compagnons ?

Vols Mulhouse-Bâle-Paris et Paris-Tokyo. 
Aérodrome Charles De Gaulle. Les aérodromes sont de vraies villes, aux espaces immenses, aux architectures complexes, à l'activité grouillante. Lieux du summum de la vie ultra-moderne, mobilité, commerce, restauration, organisation rationnelle.
Casse-croûte. 
Deux agents AIR FRANCE essaient de nous vendre à prix cassés une place en classe première restée vacante.
Avec IK dans la zone des hommes d'affaires. Aperçu sur le style de vie des riches. Monde des riches: ça n'a jamais été le mien et ne le sera jamais.
Discussion ininterrompue avec RK. Son rejet sans appel du numérique.
Contrôle sécurité avant de monter dans l'avion.

25.5. Arrivée à Tokyo. Aéroport. Immense à l'égal des grands aéroports mondiaux.  Couloirs interminables.
Contrôle douanier (foule en file devant les guichets) et récupération des bagages.
On rejoint le centre de la ville (agglomération considérée comme une des plus grandes du monde) en taxi. Longues autoroutes, impressions de vastitude, de modernité. Circulation fluide, on roule à gauche. 

On s'installe à l'Hôtel Niwa. Confort très correct. Installations sanitaires sophistiquées. Aucun détail de la toilette n'est oublié, rasoirs, peigne, brosse à dents, savon et shampoing liquides, sèche-cheveux, serviettes... J'ai parfois l'impression d'être dans un film de Tati en appuyant sur des boutons sans vraiment comprendre et de prendre une douche tout habillé...
Vague de chaleur (31°). On s'aventure dans les rues de l'énorme métropole. Rue commerçante. On entre dans un restaurant spécialisé dans les sushis. Les sushis très variés circulent sur un tapis roulant devant les clients. Le personnel est pris dans une sorte de rituel vocal, une espèce de cantilation, pour  transmettre les commandes. J'ai quelque mal avec les baguettes.
Prenons plusieurs fois des taxis pour visiter différents quartiers. Grand parc où les trois Kni piquent un roupillon.
Multitude de jeunes en costume noir chemise blanche.
Tokyo Station, bâtiment en briques rouges. Grande place. Des hélicoptères survolent la ville (est-ce en rapport avec la visite de Trump au Japon?).
Carrefour de Shibuya, passage piéton multidirectionnel où se déplacent, se croisent sans bousculade (sacro-sainte discipline japonaise!) des flots humains intarissables. C'est le "Time Square" tokyoïte cerné d'immeubles bardés d'écrans géants projetant un  flux publicitaire incessant. La nuit est tombée sur la capitale tentaculaire, nuit illuminée par les enseignes néons célébrant le culte du consumérisme, nouvelle religion universelle à ajouter au shintoïsme et au bouddhisme, religions traditionnelles du Japon.
Grande librairie. Toutes les publications sont en typographie japonaise, y compris LE FIGARO MADAME...
On termine la journée dans un restaurant plutôt bruyant. Retour à l'hôtel. Je regarde les news BBC à la télé. 

26.5. Télévision: news BBC, résultats des élections européennes.
Magasin de spécialités samouraïs.
Il fait chaud et on cherche à marcher à l'ombre.
Procession d'une statue dorée entourée d'hommes au front ceint d'un bandeau.
Temple shintoïste. Stand de tablettes en bois propitiatoires. Des gens font des prières face au temple.
Les pratiques traditionnelles sont partout présentes et cohabitent sans problème avec la vie moderne.
Théâtre masqué. Stand où des enfants pêchent de petits poissons rouges avec une épuisette. Ambiance bon enfant.
Rencontre de Loïc, le guide francophone, à l'hôtel. Avec lui on visite un temple confucéen et un temple bouddhiste. On se déchausse (geste fréquent) et on assiste à un culte remarquable par la puissance des tambours, l'usage du feu, la profondeur du chant. 
On visite un local consacré au saké, la boisson nationale du Japon. On goûte différentes sortes de saké, découvrant la variété de ce breuvage.
Quartier des affaires. Achat d'adaptateurs pour brancher les smartphones à l'hôtel.
Tokyo Station. Loïc nous quitte.
Bar sur une terrasse de tour. Le crépuscule enveloppe la ville qui commence à s'illuminer.
Diner dans une brasserie bruyante. Jeunes femmes très grimées. 
Dans les rues, hommes alcoolisés tanguant sur les trottoirs.
Métro. On perd Igor et on le retrouve heureusement à la station suivante.

27.5.  Breakfast à l'hôtel. Un vrai repas au menu très varié. Café, jus de fruits, légumes, omelette, fruits, charcuterie, petits pains, gâteaux...On peut manger à sasiété pour la journée...sans trainer car à 1O h c'est closed. Le personnel vous le fait savoir...avec le sourire. Respect strict des heures de fermeture. Gare aux lève-tard!
Visite de Tokyo avec Loïc. Métro envahi par des foules pressées, mais disciplinées. Fourmilière humaine. Les transports publics sont pratiques et peu onéreux. Usage de cartes prépayées (exemple: SUICA CARD) qu'on peut recharger.  Organisation et sécurité parfaites à tous les plans. Sauf le réseau électrique qui ressemble au réseau américain, un vrai foutoir.
Maison du thé où nous buvons du thé vert froid et assistons à une séance de musique traditionnelle: dames assises chantant et s'accompagnant d'une sorte de luth (shamizen). Flûte dissonante.
Grands jardins surmontés d'une pagode. Des jardiniers isolés travaillent artisanalement en toute tranquillité.
Cimetières. Stèles en bois.
Pilier portant des empreintes certaines géantes de mains de lutteurs de sumo.
Temple du dieu mangeant les enfants comme Saturne.
Atelier d'un artiste peignant des paravents.
Quartier des artisans. On déguste des glaces dans une échoppe. Glace rose aux strowberies, glace verte au matcha.
Le soir, arrêt dans un bar, puis dans un restaurant: table basse, sorte de fosse pour les pieds déchaussés. Discussion de haute politique entre les Kni. Menu japonais, saké. Heureusement le taxi nous ramène à l’hôtel.

28.5. Hôtel Niwa. France culture écouté sur le smartphone: Leïla Sebbar, Franju, Simenon.
Breakfast copieux. 
Transit difficile.
Musée national des arts de Tokyo. Trésors de la culture japonaise: peinture, estampes, sculpture, armures et sabres de samouraïs, kimonos…
Exposition sur l'art bouddhiste.
Rencontre de la femme japonaise de Loïc qui est calligraphe. Présentation de la calligraphie japonaise à laquelle s'essaient plus ou moins maladroitement les trois K.
Repas du soir. On retourne au restaurant des sushis, toujours aussi animé. Ma dextérité avec les baguettes s’améliore.

29.5. On quitte l'hôtel Niwa.
Train Tokyo-Kyoto ultraconfortable, à l'allure futuriste de squale géant.
"Fourmis roses" s'affairant dans les gares.
Installation à Kyoto.
Restaurant. À la table voisine des Allemands avec lesquels j'échange quelques mots.
Kyoto. Ville immense, aux centaines de sanctuaires. Grandes avenues à circulation intense.
Temple shintoïste. Grande porte rouge. Petit chat qui veut suivre les passants. 

30.5. Kyoto. Nous logeons dans une maison typiquement japonaise (Machiya) non loin du centre, dans une rue calme. Construction en bois. Portes coulissantes. Absence de volets. Confort moderne: installations sanitaires sophistiquées, cuisine, machine à laver le linge.
Breakfast apporté de l'extérieur à 9h du matin par un bonhomme à bicyclette. Panier "bento": ensemble de petites boîtes élégamment présentées contenant chacune une partie du menu: riz, légumes, viande, poisson, omelette, pain, café... Il n’y a pas de mélange dans la gastronomie japonaise.
À 11h passe une femme de ménage.
Journée avec Guillaume.
Kohrin-in. Temple bouddhiste avec jardin sec, idéal lieu de silence.
Grande montée où déambule une foule compacte.
Kiyomizu-dera. Temple imposant en bois. Sorte de balcon d'où des adeptes tentaient le saut dans le vide. Cascade d'eau purificatrice où les visiteurs font la queue. Pagode émergeant d’une hauteur boisée.
Matcha house. On déguste de la fraîcheur...verte.
Ruelles du vieux Kyoto.
Temple avec cimetière. Statue de Bouddha.
Tenue raffinée des femmes. Sveltesse.
Écolières et  écoliers en uniformes, chemises blanches.
RK et IK font des achats alimentaires dans une grande surface pendant que je les attends indéfiniment à une sortie. Moment de lecture.
Repas du soir à la résidence arrosé au saké. Et puis on sort dans la nuit: bar en terrasse, whisky, bière...
France culture: l'homme est-il un animal comme les autres?

31.5. Japon: quête de la perfection immanente.
Kyoto. C'est le week-end. Nombreuses femmes en kimono. Entrevu des pousse-pousse, des dames en parure de geishas.
Ciel couvert. 24°. Grands corbeaux.
Groupe de Témoins de Jéhovah.
Autobus bondé.
Nijo-jo. Château du shogun. Immenses pièces aux décorations raffinées et immense jardin.
Temple avec jardin.
Grande surface. Achat de pain.
Le soir, restaurant  pour déguster du bœuf de Kobé à la chair au goût persillé, extrêmement tendre. Spectaculaire prestation du chef devant nous. La viande est cuite sur une plaque chauffante. Gestes habiles du chef, grand sourire quand on le félicite.  Vin argentin (quasi inexistence d'un vin japonais).
Brasserie. Discussion avec des Japonais et deux jeunes Japonaises (belles de nuit?).
France culture: Georges de la Tour.

1.6. Rencontre avec le guide Jérémie.
Temple avec jardin. Érables
Chemin de la Philosophie. De jeunes Français font des photos.
On repasse par l'imposant temple rouge du premier soir à Kyoto.
Brasserie "française". Nous sommes interpelés par un intello japonais parlant français et évoquant Artaud. Scène étrange. Il manie une canne et parle de la canne de St Patrick, démontrant sa connaissance approfondie du poète français. Notons que l’auteur du THÉÂTRE ET SON DOUBLE était passionné par le théâtre Nô, une des formes théâtrales classiques du Japon.

2.6. Sortons à Kyoto sans IK.
Temps nuageux.
Passons à ELEVEN, magasin ouvert 24 h sur 24 où l'on peut trouver de tout, y compris un distributeur automatique de billets et des toilettes. C'est très pratique. Retirons de l'argent.
Visite du Temple Kinkaku (Pavillon d'or) mirant  son élégante beauté dorée dans les eaux d'un étang. Mishima en a fait le thème de son roman éponyme, narrant l'incendie de l'édifice par un moine sombrant dans la folie.
Bar. Glaces. La dame qui tient le bar a fait des études d'art en France et parle notre langue. Elle vend des objets d'art qu'elle fabrique.
Ryonanji. Jardins aux nénuphars. Jardin sec (jardin zen).
Daitokuji. Temple avec jardin zen: gravier ratissé avec art et rochers.  
Bambouseraie dense de hauts bambous parfaitement rectilignes. 

Dames nous aidant à retrouver le City Bus et qui ne nous quittent plus nous accompagnant dans le bus jusqu'à la gare de Kyoto...Parfois on s'interroge sur les intentions des gens tellement ils vont au bout de leur aide. On n'a pas l'habitude de voir un tel altruisme en Europe.
Japon: peuple de fourmis souriantes. Sens étonnant de l'accueil et du service.
Retour à la résidence en taxi. IK a photographié l'adresse (les villes sont dépourvues d'adresses) qu'il suffit de montrer au chauffeur.
Diner. Grosses nouilles baignant dans la soupe.

Mort de Michel Serres.

3.6.  Breakfast. "Bento": soupe, petits pains, café, thé, gâteaux, légumes...
On va à Osaka. Soleil, 31°.
Métro, puis train. Tout le monde quasi sans exception est plongé dans le smartphone. Rares lecteurs de livres à la typographie japonaise verticale.
Dans les transports on trouve des compartiments réservés aux femmes (par suite de harcèlements trop fréquents et trop appuyés...), compartiments décorés en rose. RK et PK s'y égarent provoquant les rires des dames...
Café dans un grand hôtel de luxe.
Guide Xavier.
Restaurant où nous mangeons des beignets.
Musée des flippers. Rue des affaires de cuisine.
Canal au pont très fréquenté.
Osaka est une ville plus libre, plus fantaisiste, que Tokyo et Kyoto. Forêt d'enseignes loufoques. Love Hotel: roses et lèvres géantes peintes sur sa façade. Jeunes occidentalisés aux jeans troués.
Part cachée du pays: prostitution, sans-abris...
Train Osaka-Kyoto.
Gare de Kyoto, à l'architecture d'avant-garde. Immense escalier qui s'éclaire périodiquement.
À l'étage supérieur, un restaurant. On y dîne. Vue sur la ville nocturne.
France culture: Erri de Luca sur l'Europe. Chemins de la philosophie: Pasolini (Salo).

4.6. Quittons la Machiya de Kyoto.
Train Kyoto-Nara. Rizières.
Hôtel North. On se déchausse pour regagner les chambres. On observe que le personnel nettoie même les roues des valises pour éviter de salir l'intérieur de l'hôtel...
Thé et gâteaux dans une pâtisserie.

Retrouvons Guillaume, le guide déjà rencontré à Kyoto.
Visite de Nara. Todaiji (Grand Temple du Levant). Plus grand temple en bois du Japon abritant un Bouddha de bronze doré monumental.
Parc des daims, "messagers des dieux", nourris par les touristes.
Masse d'écoliers en uniforme visitant les temples.
Restaurant chinois. Gastronomie moins raffinée que dans les restaurants japonais.

5.6. Quittons le North Hotel à Nara.
Café et petits pains à LA VIE DE FRANCE, restaurant installé dans la gare.
Train Nara-Kyoto, puis train Kyoto-Shizuoka.
Location d'une voiture Suzuki.
IK se met au volant et se débrouille très bien dans la circulation intense. Conduite à gauche.
Arrêt sur l'autoroute. Déjeuner dans une supérette.
Nous traversons une région montagneuse.
Une scène cocasse: les trois Kni se soulagent (par devant) à une lisière de forêt et une voiture de la police s'arrête. Contrôle de nos papiers.
Arrivée à la résidence Hoshinoya en face du mont Fuji.
Première vision du Fuji, environné de nuages blancs, paysage le plus célèbre du Japon, devenu même l'emblème de ce pays, représenté par tous les grands artistes nippons, dont Hokusaï.
La résidence très originale appartient plutôt à la catégorie grand luxe. Style "glamping", entre glamour et camping...On vous livre tout l'attirail pour escalader le Fuji...
Chaque K a une immense chambre avec trois lits.
Diner. 

6.6. Le Mont FUJI.
Réveil devant l'un des panoramas les plus célèbres du monde. Une merveille.
J'écris en face du Fuji élevant son cône orné de traînées de neige dans la lumière laiteuse du matin. Parfait contour bleu de la crête sur fond d'azur. Sur le flanc de la montagne stationnent de légères formations nébuleuses.
Restaurant typiquement japonais. Espace sous la table basse pour mettre les pieds.
La nuit venue, concert d'ocarina autour d'un feu de bois.

7.6. Au réveil, vision de la masse tranquille du Fuji, des maisons s'agglomérant à ses pieds, du lac reflétant les arbres, la montagne et le ciel brouillé. La courbe du Fuji se développe élégamment en cône arrondi au sommet dans une atmosphère légèrement brumeuse. Immobilité parfaite de tout le paysage.
En voyage, j'absorbe tout comme une éponge. C'est au retour que je peux explorer vraiment avec les mots la richesse débordante de mes impressions. Je me rends compte alors que l'essentiel ne peut se dire. Trop à dire. Et puis il y a les limites de la mémoire des perceptions et les limites de la faculté expressive.
Quittons le mont Fuji. Le personnel debout au bord de la route  nous salue au départ.
Autoroute sous la pluie. IK se guide à partir du GPS.
Odawara. IK rend la voiture louée.
Train Odawara- Tokyo.
Grosse averse. IK va acheter des parapluies blancs. Installation  à l'hôtel Granbell.
Rencontre de Loïc et de sa femme qui nous remettent de magnifiques calligraphies réalisées à partir des noms de Louna et de Margot.
Le soir IK se rend à une réunion de professionnels du tourisme. RK et PK  passent la soirée avec le guide Guillaume, l'homme à la casquette. Achat de cadeaux et de cartes postales. Vieilles rues typiques où se succèdent échoppes et bars, grouillantes de monde déambulant parmi les enseignes, les lanternes, les lampions. Bistrot où l'on dine. La commande se fait sur un clavier à partir de la table. Ambiance très animée. Grande consommation d'alcool. Le peuple de fourmis laborieuses le jour la nuit s'oublie dans le saké et la bière. Vives discussions autour des tables. Faces enflammées par l’ébriété.
Poste ouverte tard dans la soirée: grande affluence, chacun reçoit un numéro et doit attendre son tour.
La nuit est tombée sur Tokyo dont les architectures modernes s'illuminent de gigantesques publicités en caractères japonais visuellement si esthétiques. La ville entière devient écriture, idéogramme, espace hiéroglyphique illimité, ce que Barthes a appelé "l'empire des signes".

8.6. Tokyo, Hôtel Granbell. J'apprends sur le smartphone de l'hôtel que LA REVUE ALSACIENNE DE LITTÉRATURE a publié  mon poème trilingue GOLGOTHA ALSACIEN et ma série d'aphorismes L’ÉPREUVE DES LIMITES ET L'INFINI.
Breakfast au douzième étage. Vue sur la ville. Je lis des haïkus à mes compagnons.

Ah! coucou!
agrandis encore 
ma solitude!

BASHO

Sous le divin nez
du divin Bouddha
pend une morve de glace.

ISSA

Aéroport de Tokyo. Derniers achats dans la zone duty free. On se débarrasse des restes de yens.
Avion Tokyo-Paris/Paris-Euroairport Mulhouse-Bâle. Ces longues heures inconfortables en avion à l'aller et au retour sont les plus pénibles du voyage. Position assise vite insupportable, état flou entre vigilance et endormissement, turbulences, vol dans l'inconnu au-dessus de pays qu'on ignore. On est loin de la "terre humaine" de Saint-Exupéry.
À travers le hublot on aperçoit des continents de blanches nébulosités.
Je regarde le film d'OZON, A la grâce de Dieu, et je lis le livre de SULIVAN, Dieu au-delà de Dieu.

NOTES SUPPLÉMENTAIRES SUR LE VOYAGE AU JAPON.

Tendance des Japonais à la délation (selon un guide).
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Cohabitation pacifique des religions, souvent pratiquées en même temps. Le shintoïsme sert aux problèmes de la vie, le bouddhisme à ceux de la mort. Les Japonais aiment le mariage en blanc inspiré du christianisme.
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Couleur rouge orange des temples et des portiques shintoïstes  torii).
Cimetières. Petites statues coiffées d'un bonnet rouge pour les enfants morts.
Partout dans les rues de petits oratoires, certains portant le symbole du svastika.
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Paradoxe : le pays du zen, du vide, est grouillant, saturé d’objets, de marchandises, de monuments… Munificence, profusion généralisée…
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Tous les guides français rencontrés ont des femmes japonaises.
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Sexualité: on dit qu'en Occident elle s’étale partout et qu'au Japon elle n'est que dans le sexe (Barthes).
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Scène gastronomique: tempura, sushis, ramen (grosses nouilles) dans de la soupe...
Boissons: thé, bière, saké, whisky, café...
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Selon IK, on a fait une moyenne de plus de 10 km de marche par jour.
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On est loin de chez soi. Cependant on se sent toujours sur la terre humaine avec des êtres humains qui sourient, qui parlent. On n'est pas vraiment ailleurs. Le sentiment d'exotisme est mort sur une planète où le décor de la vie moderne est quasi le même sur tous les continents.
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Sentiment de liberté en voyage. On est délivré du carcan de la routine quotidienne et en partie de ses obsessions personnelles.
Le voyage nous vide et nous fait vivre des moments d’extase, des épiphanies.
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Pour la réussite du voyage, nous sommes redevables au grand professionnalisme d'IK, à son aisance relationnelle et son excellent niveau en anglais. De plus c'est un compagnon de voyage agréable et ayant le souci des autres. Quant à RK, nous avons poursuivi notre dialogue fraternel avec sa richesse et ses moments chauds, pas toujours zen.
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Touristes chinois. Ils sont nombreux. On les reconnait à leur allure moins raffinée. Ils viennent acheter entre autres des médicaments.
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Nombre de gens portent des masques anti-pollution.
Excellents aménagements pour les handicapés.
Propreté et sécurité remarquables dans tout le pays.
Dans le métro on voit de petites écolières se déplaçant en toute décontraction. Scène inimaginable dans le métro de Paris.
Sens de la politesse et des convenances. Salutations sans contact physique, par une simple inclinaison du buste et le sourire.
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Japon, nation ultraconnectée, à la pointe des nouvelles technologies, et en même temps nation restant attachée à ses traditions ancestrales.
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Comment le Japon peut-il survivre à l'orgie énergétique et aux montagnes de déchets?
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Paris, Tokyo...Même monde de la démesure moderne. Voyage dans la planète devenue folle.
 
 
12.6.
Public
Indubitable: j'ai vécu en ce monde. Un bref laps de temps j'ai vu le soleil et les étoiles dans l'abîme cosmique. Indubitable: j'ai existé atome éphémère dans l'illimité Devenir. Et puis ce fugace éclair de vie s'effacera dans la nuit sans fond.
 

2.7.  Je suis anti-selfie, je rejette le selfie, cette manie infantile, cette mode risible de notre temps, ce ridicule affichage de l'Ego. Je ne veux pas être réduit à une tête. J'habite mon corps et mon psychisme entiers. Je n'habite pas, je suis habité.

25.7. Écouté sur France culture ALICE WATERS, l'amie américaine rencontrée durant le voyage en Turquie et Grèce en 1969 et devenue une égérie de la gastronomie. 

26.7. France culture, Grande traversée: VIRGINIA WOOLF. 

Très violent orage avant la fin de la journée. 

27.7.  Une vie, une œuvre : ERIC ROHMER.

29.7. Masterclasses. MONA OZOUF.
Grande traversée: Céleste Albaret chez Proust.
France-Musique: BORODINE. 

30.7. Chrétiens d'Orient: IBN ARABI, L'Esprit de sainteté. 

31.7. Écrire pour témoigner du destin humain avant que la mort nous plonge dans le silence définitif.
Écrire comme face-à-face avec la mort.  

OZON : Swimming pool.

2.8. Ne te plains pas de ta solitude. Tu l'as semée en t'enfermant dans ton enclos mental. 

L'écriture coupe des autres humains et cependant cherche à atteindre leur cœur.

LA CONVERSATION SCIENTIFIQUE. Étienne Klein/ Christiane Chauviré: WITTGENSTEIN, philosophie de l'indicible.

4.8. Compagnie  des auteurs: FLAUBERT.

Perdre tout souci du paraître.

5.8. J'écris dans une langue qui ne m'est pas originelle, une langue que je ne dois cesser de conquérir. 

Dès mes premiers poèmes (ELEVATION DE LA VIERGE), la mort me hante. La chair, la mort, Dieu. 

6.8. J'aspire à l'indéfinition.

Mort de Toni Morrison. 

8.8. Plaisir de faire les courses à Cora, de déambuler parmi les gens ordinaires, la commune humanité. 

9.8. Diffuse Angst. Ende des Lebens.
Angoisse diffuse. Fin de la vie. 

10.8. Une vie, une œuvre: JANIS JOPLIN.
Encore une passagère du CHELSEA HOTEL.

Le temps des écrivains: PAMUK.

La bonté entre les êtres humains est la seule consolation en ce monde.

11.8. Je sors d'un peuple muet et je suis condamné à écrire à l'infini. 

 Écrire, c'est tenter de traduire l'infini dire du silence.

12.8. Compagnie des auteurs: TONI MORRISON.

Bonnafé: PESSOA.

13.8. Grande Traversée: LÉONARD DE VINCI.

Arte. Thema: VIETNAM. Guerre particulièrement horrible et absurde.

L'affaire du rachat de l'appartement des TRM semble arriver à son terme. Sentiment de soulagement après des phases de découragement devant la complication administrative de l'opération.

14.8. Bellet. Pensée forte du destin du christianisme à l'époque de la grande crise de foi, de la mort de Dieu.

15.8. Messe de l'Assomption à Pul.

16.8. Mois de juillet le plus chaud enregistré.
Odeurs de cuisine venant des voisins.

Agents oranges du ramassage des poubelles vertes.

Mon fond de puritanisme, d'attitude critique, de malaise face au libertinage sans entrave.

17.8. Arrivée de Herbert, Louna, Margot.

Content de voir H et les siens former une famille heureuse.
Ils viennent de faire un merveilleux voyage aux États-Unis.
San Francisco Palo Alto Monterey Los Angelès Las Vegas
Yosemit Grand Canyon Death Valley  Monument Valley
En hélicoptère au-dessus du Grand Canyon

19. 8.
Chez le notaire à Wittelsheim avec L, H, Ln, Mg, RK. Acte de vente de l'appartement TRM.

Départ de H.

23.8. Arrivée de H et V.

24.8. De l'enfance à l'adolescence, je suis passé des choses (immersion dans le monde concret) aux mots (immersion dans l'univers des livres).

25.8. Départ des VHLM.

ARTE. VICTOR HUGO à Guernezey.
STRAVINSKY: Le sacre du Printemps.

Une maison, un artiste: FERNAND LEGER.
Kyushu: le Japon traditionnel.

27.8. Clint EASTWOOD: Invictus.

28.8. Chemins de la philosophie: L'Odyssée.
Compagnie des œuvres: KUBRIK.

29.8. Timoré, introverti, je n'ai été ni un aventurier, ni un Don Juan. En rien conquérant. Je n'ai fait carrière en rien.

30.8. Envoi de STROMATES à la Revue alsacienne de littérature.

Compagnie des poètes: BYRON.

1.9. Terra X: Die Europa Saga, Christopher Clark.

2.9. Compagnie des auteurs: CHATEAUBRIAND.

3.9. Chemins de la philosophie: DOMINIQUE BOURG, la transition écologique.

4.9. Le processus de rachat de la part TRM de la co-propriété de notre maison semble être arrivé à son terme. Ce fut une affaire plutôt laborieuse...

5.9. Foi en Christ. Je la vis comme un défi à toute la modernité athée et matérialiste.

Chemins de la philosophie. BERGSON. Transition.

7.9. 3 SAT: Mythos Suhrkamp.

Plan large: GODARD.

8.9. Ambiance automnale.

9.9. Je ne me souviens pas d'une conversation intime avec Père.

10.9. Règle de vie: se tenir loin de tout et en même temps au milieu de la commune humanité.

11.9. Chemins de la philosophie: NIETZSCHE.
Compagnie des œuvres: LOUISE BOURGEOIS.

13.9. Grande Table: PIKETTY.
Compagnie des poètes: BUKOWSKI.
Chemins de la philosophie: BRUNO LATOUR.

14.9. Plan large: WOODY ALLEN.

15.9. Choses qui m'enchantent. Le rire des enfants. L'infinie créativité humaine. La beauté des fleurs. Les crépuscules de braise. Les couleurs de l'automne. La tendresse. La lecture.

16.9. Compagnie des œuvres: LE CLEZIO.

17.9. Mon attachement nostalgique au dialecte alsacien.

18.9. LE CLEZIO: un des écrivains contemporains qui me parlent.

20.9. FLAUBERT: Madame Bovary.

21.9. Rembob'ina: SOLJENITSYNE.

22.9. 3 SAT: Die Bauhaus- Revolution.

23.9. Chemins de la philosophie. Françoise DOLTO.

24.9. Chemins de la philosophie: JUNG.

25.9. Chemins de la philosophie. Mélanie KLEIN.

26.9. Mort de Jacques Chirac.

27.9. Exècre le monde chic, les mondanités.

28.9. Chemins de la philosophie. Faut-il tuer Freud?  Félix GUATTARI.

29.9. Je suis nourri de France, la France comme culture, esprit, non comme entité patriotique. Cependant reste toujours présent au fond mon enracinement alsacien, germanique. Je ne me sens pas totalement français, compatriote de Molière, de Voltaire.


Des hordes de motards vrombissants passent devant ma maison, traversent mon village endormi dans la matinée dominicale. Merci les pollueurs, merci les meurtriers du silence! Vous faites aux autres ce que vous ne voudriez pas qu'on vous fasse.

J'accuse les inconscients fauteurs des folles démesures de notre monde qui ne semblent pas s'apercevoir que nous sommes passés dans un autre temps, le temps d'une nouvelle sobriété et d'invention d'un nouveau rapport à l'environnement naturel et humain. Finie l'ère du tout est possible.

1. 10. J'écris face au drame de la vie, pris dans le drame de ma vie, de la vie des proches, de la vie du monde. Imbrication de l'écriture et de la vie.  Conception se différenciant de l'impersonnalité flaubertienne et de l'engagement sartrien. 

2.1O. On se fait vieux quand on commence à vous dire "comme vous avez l'air jeune, vous ne paraissez pas votre âge".

La grande librairie. Le mystère MODIANO. 

4.10. Ma vie n'est qu'un brouillon dont je voudrais biffer nombre de choses regrettables.

6.10. L'incommunication avec L me peine.

Film. Das Leben der Anderen (La vie des autres).

7.10. TATI: Jour de fête.
FRITZ LANG: Désirs humains.

9.10. TERRENCE MALICK: Les moissons du ciel. Magnifique.
Compagnie des œuvres: PIERRE LOTI.
Arte: MALRAUX, l'épreuve du pouvoir.

Je suis un gouffre de silence.

J'ai toujours des pensées libidineuses que j'essaie de refouler.
Il y a en moi de l'inavouable.

10.10. L'illusion d'être un écrivain ne m'a jamais quitté, cohabitant avec la quasi certitude que rien ne survivra de mes monceaux de gribouillis.

11.10. Compagnie des poètes. RAYMOND ROUSSEL.
Chemins de la philosophie. SYLVIANE AGANCINSKI.
Arte. David avant Bowie.

14.10. Chemins de la philosophie: HUME.

15.10. Compagnie des œuvres: GRECO.

18.10. Chemins de la philosophie: CYNTHIA FLEURY.

19.10. Une vie, une œuvre: NATHALIE SARRAUTE.

21.10. Une vie, une œuvre: BECKETT.

23.10. Chemins de la philosophie: LEONARD DE VINCI.

Les mots les plus simples m'échappent de plus en plus.

26. 10. Une vie, une œuvre: NIETZSCHE.

27.10. 3SAT: EGON SCHIELE. Jean Clair.
Orthodoxie: Père SOPHRONY.
Service protestant: THEODORE DE BEZE.

28.10. Chemins de la philosophie: Spiritualités. BERGSON.
Compagnie des œuvres: HITCHCOCK.

Médecin à Ensisheim. Vaccin contre la grippe. Salle d'attente bondée.

29.10. Chemins de la philosophie: philosophie indienne.

3O.10. Chemins de la philosophie: chamanisme.

31.10. J'ai aimé la vie terrestre malgré sa part négative et regrette qu'elle bascule dans le néant. Je garde une foi secrète en la vie éternelle en dépit d'un doute insurmontable.

2.11. Jour des défunts. Je vais au cimetière pour prier sur notre tombe familiale.

Une vie, une œuvre: MARGUERITE DURAS.

Passage des arts: Yan Pei-Ming. de Shangaï à 0rnans.

3.11. France 5. Algérie, la guerre des appelés. 

4.11. Chemins de la philosophie: LENINE.

Compagnie des oeuvres: GENEVOIX.

6.11. Une vie, une œuvre: KUROSAWA.

Chemins de la philosophie: philosophes russes. TOLSTOÏ.

7.11. Me replonge dans la relecture de Vasse si nourricière.

8.11. Chemins de la philosophie: Camille FROIDEVAUX-METTERIE.
Bibel TV.  BILLY GRAHAM.

Le féminisme est la part la plus inventive de la pensée contemporaine.

Je regrette de ne pouvoir partager les moments de beauté avec quelqu'un, par exemple L. Catastrophe de notre non-communication.

10.11. Concert de JAQUES  BREL à Knokke-le Zoute.

11.11. Jour de grisaille, de calme profond comme je les aime, répondant à mon fond de mélancolie.

Doc. Après la guerre 14-18, l'impossible oubli.

L'occupation française en Allemagne.

13.11. Creuse ta solitude: c'est un puits sans fond. Au fond, tu rejoins la commune humanité.

14.11. A Tessa Fontane.
Rare la vraie lecture comme la véritable écriture.
Je vous salue de ma terre d'Alsace magnifiée par l'automne.

A la Bibliothèque de Pul, visionnons RASHOMON, de KUROSAWA.
   
15.11. Essenine, grand frère de la Russie profonde, comment ai-je pu t'ignorer, toi qui fais partie des étoiles invisibles de la poésie avec Novalis, Emily Dickinson, Rimbaud, Trakl...?
Mais où sont les vivants? Le ciel de la poésie se dépeuple-t-il?

16.11. Bibel TV. Film: DAVID.

17.11. 3 SAT. Gespräch mit CHARLES TAYLOR: Die Suche nach der perfekten Gemeinschaft.

Ai-je vraiment haï un seul être humain? Je cherche en vain un cas de véritable hostilité. Si je ne suis pas un parangon de la charité, je n'ai aucun talent pour la haine.

18.11. Chemins de la philosophie: L'Ecole de Francfort.

BRESSON: L'Argent. 

20.11. Chemins de la philosophie: HABERMAS. 

22.11. Je me suis toujours senti illégitime en n'importe quelle circonstance de ma vie sociale. 

23.11. Une vie, une œuvre: AVERROËS.

24.11. Échappées belles: L'ALSACE, magnifique panorama de la province. Aucune allusion  à Mulhouse...

Films. OZON: Frantz.
ANNE FONTAINE: Les Innocentes.
Deux œuvres estimables.  

26.11. Mort de mon cousin Jean-Marie K. 

27.11. Il y a des gestes qui nous poursuivent toute notre vie, surtout ceux, où obéissant à nos pulsions  nous nous avons dérivé. 

FRED ZINNEMANN: Le train sifflera trois fois, avec Gary Cooper. 

29.11. TODD HAYNES: Carol. 

30.11. Funérailles de Jean-Marie K à l’église du Sacré-cœur  de Mulhouse.   

1.12. ARTE. GOYA. 

2.12. Cours de l'Histoire: Vie et mort du capitalisme. 

Écrire: transformer la joie, la peine de vivre en œuvre.

3.12. Publication de STROMATES dans la REVUE ALSACIENNE DE LITTERATURE.

4.12.  Profanation de tombes juives à Westhoffen. Côté sombre de l'Alsace, mon pays, si prisé pour son charme accueillant. J'en contemple la beauté et je ne sais y voir la part de noirceur, le Mal tapi derrière les apparences rassurantes, la gentille province de Hansi.

LA GRANDE LIBRAIRIE:  CHRISTIAN BOBIN. 

6.12. RENÉ CLÉMENT: Jeux interdits.  

7.12. Ich bin im Unruhestand. 

8.12. ARTE. TINTORETTO.
3 SAT.  Andrea Wulf: HUMBOLDT. Exemple de penseur transdisciplinaire. Modèle de pensée indispensable à notre temps de crise écologique. 

9.12. Compagnie des œuvres: Théophile GAUTIER.  

10.12. Ma recherche: approche intégrale de l'être humain, corps, psychisme, esprit. 

ARTE. L'année 1979.

11.12. Edouard Philippe présente la très controversée réforme des retraites.

Chemins de la philosophie: le lit chez les Libertins. 

13.12. Toujours plongé dans SW.

SIMONE WEIL plus pur génie philosophique du XX° siècle. 

14.12. Une vie, une œuvre: TOLKIEN.  

15.12.  Fin de vie. Peur. Grand sentiment d'inachèvement. 

De toute ma vie de quêtes, de toutes mes passions, il ne restera peut-être rien. 
De mon vivant, je ne suis pas entré nommément dans la région des poètes et des penseurs.

ARTE.  SOULAGES. Lumière du noir.

16.12. Questions d'Islam: RUMI.

WOODY ALLEN: Hannah et ses sœurs.

17.12. Documentaire: Françoise DOLTO, au nom de l'enfant.

Mort du cousin Michel. Triste fin d'année pour la tribu des K. Les cendres de Michel seront déposées au pied d'un arbre d'un cimetière boisé d'Allemagne.

20.12.  Écrire pour rendre hommage à la vie qu'on a vécue. Toute vie, qu'elle soit humble ou glorieuse, mérite d'être célébrée.

22.12. Arrivée des VHLM dans leur grosse voiture noire.

21.12. Achat: SIMONE WEIL (Œuvres).

24.12. Rencontre de Mme Braun qui m'apprend le décès de son mari en août dernier.

Messe de la nativité à Pul. Veillée familiale avec les MGW, JG, L,P, les VHLM.

25.12. Écrire pour parler des choses essentielles et graves (Dieu, la mort, le salut...) que le bla-bla quotidien des humains généralement refoule.

26.12. Une maison, un artiste: FRIDA KAHLO.

27.12. Film nach Theodor Fontane: Unterm Birnbaum.

28.12.  BIBEL TV:  PAULUS, Film von Roger Young.

30.12. Départ des VHLM.

Compagnie des œuvres: DICKENS.  
Une maison, un artiste: LAMARTINE.

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