L’EUROPE MAINTENANT
La Grande-Bretagne vient de
quitter l’Union européenne. Un effet de sidération a saisi les Européens, aussi
bien ceux des Îles Britanniques que ceux du Continent. C’est peut-être un choc
salutaire qui va nous réveiller de notre pensée molle concernant notre destin
politique, le moment pour affirmer vraiment
notre européanité contre les tentations nationalistes régressives et envisager
le pas en avant nécessaire.
L’Hamlet Europe est à présent
face à la question fatidique : to be or not to be, être ou ne pas être. Si
l’Europe veut être, si elle veut vaincre les forces de désintégration, elle ne
peut faire l’économie de l’élaboration et de l’adoption d’une Constitution
sérieuse, de l’invention d’une politique européenne plus fédérative, plus
démocratique, moins technocratique, plus proche des « vrais gens » et
surtout valorisant plus notre unité profonde culturelle et spirituelle sans
négliger pour autant la richesse de nos différences.
L’Europe est à mi-chemin de
sa genèse. Reste à achever notre maison commune, grand œuvre qui exigera de
l’audace institutionnelle et avant tout le dépassement de nos peurs ancestrales
de perdre une part de nos souverainetés d’entités nationales.
Européens, n’oublions pas
d’où nous venons, de l’apocalypse des guerres et des génocides, et ayons foi en
notre avenir, façonnons-le maintenant en nous détournant des spectres d’antan
et des prêcheurs enjôleurs du repli sur soi.
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