6.2.12

ARDENTE INCONNAISSANCE F

FEU SUR LA TERRE

JE SUIS VENU JETER UN FEU SUR LA TERRE.

Feu auquel le christianisme a toujours à se convertir. Révolution ni vers l'arrière, ni vers l'avant. Révolution au coeur même. Dedans. A partir du dedans. Et toujours ici maintenant.

Feu qui délivre de toute mièvrerie, de toute pose, de tout air compassé,de tout ton lénifiant, de toute bigoterie, de toute grisaille.

Feu qui brûle la prudence, la mesquinerie, la raison raisonnante, l'être qui toujours nie, l'humain rien qu'humain,l'humain trop humain, le cramponnement obsessionnel aux dieux du fini.


FOI

Inconnaissance ardente, la foi n'assène aucune affirmation dogmatique. Elle est désir, désir fou de Dieu, non possession d'un savoir.

Si nous avions la moindre parcelle de savoir sûr de Dieu, il n'y aurait plus de foi, risque absolu, liberté sans fond.

La foi ne s'appuie sur aucune certitude objective. Elle est mouvement dans la nuit la plus noire. La moindre certitude objective anéantirait la foi et nous précipiterait dans un monde prédéterminé, sans liberté.

La foi n'est rien d'autre que de croire ABSOLUMENT en la vie.

La foi n'est pas croire au Ciel, c'est croire à l'Amour, au DEUS CARITAS. Ici, maintenant, à jamais. 

Quête de foi. Ne cesser de remettre en jeu toute réponse simpliste et vivre jusqu'au bout l'incandescence de la question.

Vivre la foi à travers le doute radical, sinon on tombe dans le délire religieux.

La foi, non accompagnée du doute absolu, de l'athéisme le plus radical, n'est que délire.

La foi cohabite avec le doute absolu. La pensée est affrontée jusqu'au bout à la question essentielle: Dieu ou le Néant. Rien ne permet rationnellement de trancher la question hormis le mouvement entier de l'être désirant contre toute raison le règne de l'Amour.

La foi et la non-foi alternent constamment, pas de certitude monolithique ni dans un sens ni dans l'autre. Mais à la fin il faut croire comme un fou, pour sauver la vie.

La foi n'approche de sa vérité qu'au cœur de la Nuit la plus obscure, quand tout espoir ou désespoir humains se sont évanouis.

La vraie foi est foi en Dieu au fond du gouffre de la mort.

Vivre, souffrir, souffrir toujours d'une part d'absence, de manque, désirer, espérer envers et contre tout, chaque jour. C'est l'essence de la foi.

La foi, ce n'est pas se mettre à l'abri du Christ; c'est prendre sa suite et tenter de parcourir jusqu'au bout son chemin déroutant.



FOLIE DE DIEU

Le Seigneur des mondes parait comme le Serviteur, le Réprouvé.
Le Créateur se laisse crucifier par sa créature.
Insondable Mystère du Golgotha.

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