PENSEES POUR TEMPS EXTRÊMES R

RAISON

Primat moderne de la raison pratique. Instrumentalisation de toute l'existence humaine par le pragmatisme.

La raison doit aller au bout de son oeuvre de critique, en faisant son autocritique sans concession. A la fin, se découvrant le produit du moi, elle se transcende. Peut commencer alors le vrai travail de la pensée.

RELIGION

Toutes les humanités passées ont été religieuses. Qu'est-ce qu'une humanité comme la nôtre qui ne l'est plus? Qu'avons-nous de moins? Qu'avons-nous de plus?

Toute religion doit se défaire de l'idée qu'elle représente la colonne vertébrale du monde et entrer en dialogue avec les autres traditions spirituelles.

Pressentiment d'une nouvelle expérience du Divin, par-delà les religions.

Le XXI° siècle sera transreligieux ou il ne sera pas.

REVOLUTIONS

Les Modernes veulent tous faire la révolution dans tous les domaines, sauf la plus radicale, la révolution christique.

L'ère des révolutions est sans doute close. Nous pensons après. Nous pensons quoi? Seulement la mort des idéologies?
 

SAINTE REVOLTE

Certains nous promettent une ère de grandissante platitude et veulerie.

Mais il y aura toujours des rebelles métaphysiques qui n'accepteront pas l'ordinaire ritournelle humaine trop humaine, la sempiternelle tendance à la médiocrité conformiste, et feront résonner leur verbe de feu.

Il y aura toujours des résistants au nivellement universel et à la transformation du monde en énorme machine à fric.

Il y aura toujours des réfractaires qui diront non à l'extension de la connerie humaine.

RUPTURE

L'homme ne tourne pas en rond comme l'imaginaient les sociétés traditionnelles. L'homme n'est pas prisonnier du grand cercle de l'éternel retour. Il n'est pas non plus captif du rail démentiellement linéaire du Progrès moderne.

L'homme est fondamentalement être de crise et de rupture. Il aspire à être délivré du cercle infernal et du rail insensé de la finitude.

Son seul tort est de toujours retomber dans le fini, d'avoir peur de lâcher prise sans réserve. De ne pas vraiment croire Dieu. De toujours à nouveau croire plutôt la mort que Dieu.